J'ai cette même sensation.charles a écrit :Parfois je me demande si ce ne sont pas les autres qui jouent à être adulte, avec tellement de facilités.
Combien de fois j'ai pu constater des gens qui se prennent au sérieux se retrouver comme des gamins, même au boulot. Et l'alcool leur permet plus facilement d'être eux mêmes. ...? J'inverse les rôles.
Plus j'avance en âge et plus mon impression que l'adulte n'existe pas se confirme. C'est un enfant qui se veut grand mais quand on l'observe un peu, ça ne trompe pas.
Sérieusement, ça reste restreint bien-sûr, mais de tous les adultes que j'ai côtoyés ou vus dans ma vie, je n'en vois pas un seul qui soit vraiment un adulte. Certains d'entre eux en sont persuadés mais quand on creuse un peu, qu'on les connaît un peu mieux, le masque tombe.
Petite je m'entendais mieux avec les adultes qu'avec les enfants, j'ai passé beaucoup de vacances avec ma mère et des amis à elle, donc j'ai pas mal été entourée d'adultes. Il y avait la façade, le fait qu'ils travaillaient, l'autorité, les responsabilités... mais vu que je les côtoyais au-delà de ces apparences je voyais les coulisses de ce fameux monde adulte et là je ne voyais que des enfants.
Et j'ai souvent ressenti de l'injustice à cause de ça d'ailleurs quand j'étais plus jeune : des adultes qui se permettaient de m'engueuler alors qu'ils n'étaient pas mieux. Ça me dépassait.
Je l'ai même revécu plus tard : j'ai fait un stage dans une agence de photo. Parmi mes postes, j'ai remplacé pendant une semaine la secrétaire de la rédactrice en chef du People. J'ai donc passé une semaine à voir cette rédactrice en chef se comporter comme une vraie gamine, à être toute excitée et mielleuse dès qu'une star venait dans les locaux, à papoter avec ses collègues de choses insignifiantes et futiles, à me confier les tâches ingrates pendant qu'elle buvait son café... et le lundi d'après, parce que j'étais allée de moi-même dans un autre service (c'était convenu que je ne passerais qu'une semaine avec elle puisque sa secrétaire revenait ce lundi-là), elle m'a convoquée et engueulée devant sa secrétaire qui en rajoutait une couche. Comme quoi je n'avais pas à prendre de décision comme ça, que c'était à elle de me dire si oui ou non je pouvais disposer, etc. J'ai compris que j'avais mis son autorité à mal alors là elle me le faisait payer. Mais ayant vu qui elle était vraiment, pour moi là elle jouait un rôle, elle jouait l'adulte pas content pour réparer l'égratignure faite à son égo, elle se servait de ces masques-là : adulte et supérieure hiérarchique. Ce n'était plus de l'autorité mais de l'autoritarisme, celui d'une enfant blessée qui jouait à la grande. Si elle avait été sincère elle m'aurait dit les choses telles qu'elles étaient : "Ça m'a blessée ce que tu as fait". Et je me serais certainement excusée parce que ça aurait été cohérent, alors que là je n'ai pas pu sortir un seul mot, j'étais bloquée.
Tout ça pour au final me dire que c'était bon, que je pouvais retourner dans mon autre service. Iiirk.
Ce n'est qu'un exemple, je ne vais pas en faire la liste ça ne sert pas à grand chose.
Donc oui, je crois qu'il y a des "rôles", une personne à certains moments va jouer son rôle d'adulte. Ce qui me gêne c'est quand la personne prend ce rôle trop au sérieux, qu'elle se permet de prendre de haut alors qu'elle-même, à certains moments, n'est pas si adulte que ça.
Pour moi, un adulte que je vais considérer comme tel, sera celui qui assume aussi complètement ses parts d'enfant et d'adolescent, qui ne se ment donc pas à lui-même et qui ne ment pas aux autres sur ce point.