Petite enfance Asperger

[Idée]

Mais je me dis qu'en tant qu'enfant on nous accepte tel que l'on est, avec nos différences, notre monde un peu étrange.

L’âge joue certainement sur l’acceptation ou non de certains comportements, attitudes ou étrangetés. Cependant, je crois que d’autres facteurs interviennent aussi, comme par exemple le milieu de vie (différent pour chacun). Pour ma part, sans avoir été complètement mise de côté, je ne me suis pas sentie tout à fait acceptée telle que j’étais dans mon milieu familial.

Donc je me demandais : est-ce que d'autres parmi vous étaient "ouverts" étant enfants? Ou est-ce que vous étiez tous renfermés, peu bavards, apeurés par l'autre, etc.?

Les traits (difficultés, particularités) qui me posent problèmes à l’âge adulte, étaient déjà présents dans ma petite enfance. J’ai pu compenser à une certaine période (vers la fin de l’adolescence, jusqu’à la fin vingtaine), dans une certaine mesure. Suite à une accumulation d’événements de vie difficile, ce que j’avais mis en place n’a plus suffit (ou ne fonctionnait plus). Depuis, je ne suis pas arrivée à compenser comme je le faisais (je bataille au quotidien (de façon variable selon les périodes), je n’ai donc pas l’énergie pour, de plus, je ne recherche plus cela, mais à avoir de l'espace pour laisser respirer ces aspects de moi moins conventionnels). Depuis que j'ai appris pour les traits autistiques et que je me suis informée, j'essaie de faire différent, d'organiser ma vie différemment (en prenant en compte ces particularités).

[Loup]

@ Loup

Y'a un moment où on comprend, et un moment où ça commence à fatiguer de fonctionner comme ça, je crois. Parfois, l'absence d'encouragements pour nos succès, qui ne reviennent en fait qu'à faire ce que tout le monde fait sans effort, n'aide pas à surmonter la difficulté.

Je suis d'accord avec ton raisonnement.
La fatigue est souvent l'un des points de départ du diagnostic ou du moins des questionnements...

[chawacee]

Riwanon : en fait honnêtement... non. Je suis usée, me cogne d'autant plus, et finalement, ça fait des années et des années que j'ai oublié ce qu'était d'être "en pleine forme". Conduire au delà de 20 min, et je perds un peu le fil.

Sans parler de l'organisation de mes pensées, parfois, je me surprend à galérer à parler dans ma tête. Jsais pas si tu imagines ! Je bute carrément sur mes mots... en pensée.

[Loup]

Sans parler de l'organisation de mes pensées, parfois, je me surprend à galérer à parler dans ma tête. Jsais pas si tu imagines ! Je bute carrément sur mes mots... en pensée.

Ça m'arrive aussi!

[Riwanon]

J'ai toujours été admirative de mes amies, je les trouvais bien mieux que moi (qui n'en étais qu'une pâle copie), je voulais faire tout comme elles, ou plutôt pensais que je devais le faire pour être acceptée. [...]
Je ne me souviens plus réellement de la manière dont je pensais, mais je sais que je ne me suis jamais aimée ; pour grand nombre de choses que je faisais/pensais, j'avais l'impression que cela n'était pas naturel et je me trouvais ridicule [...]
Ces amies étaient mon point de repère, et je ne sais pas comment j'aurais fait sans, elles étaient mon "fixe" dans le changeant.

Tout pareil. Ça a duré tout le collège et ça s'est estompé au lycée. Mais mes "amies" me le faisaient payer, j'ai compris avec le recul que c'était pesant et dérangeant pour elles.
Il faudrait que tu te retrouves toi , je reviendrai t'en parler dans l'autre sujet.

Cependant, je crois que d’autres facteurs interviennent aussi, comme par exemple le milieu de vie (différent pour chacun). Pour ma part, sans avoir été complètement mise de côté, je ne me suis pas sentie tout à fait acceptée telle que j’étais dans mon milieu familial.

C'est mon cas aussi et c'est clair que ça joue beaucoup. Je pense que ça rejoint ce que disent Loup et WinstonWolfe dessous puisque c'est quand on n'est pas accepté qu'on doit lutter et qu'on se fatigue.
Merci pour ton témoignage! Et je suis contente que tu aies réussi à mieux adapter ta vie à tes besoins, c'est chouette de voir que c'est possible.

@ Loup

Y'a un moment où on comprend, et un moment où ça commence à fatiguer de fonctionner comme ça, je crois. Parfois, l'absence d'encouragements pour nos succès, qui ne reviennent en fait qu'à faire ce que tout le monde fait sans effort, n'aide pas à surmonter la difficulté.

Je suis d'accord avec ton raisonnement.
La fatigue est souvent l'un des points de départ du diagnostic ou du moins des questionnements...

Ça explique pas mal de choses oui.
Il y a peut-être deux caps difficiles : le moment où on réalise que "le" monde est différent de "notre" monde, puis le moment où on fini par se fatiguer à essayer de faire coïncider les deux.

Riwanon : en fait honnêtement... non. Je suis usée, me cogne d'autant plus, et finalement, ça fait des années et des années que j'ai oublié ce qu'était d'être "en pleine forme". Conduire au delà de 20 min, et je perds un peu le fil.

Ah mince.
Moi qui voulais être rassurée c'est loupé.
Dans ces cas-là il faudrait peut-être s'aménager des "soupapes", non? Des moments à soi, de repli, ou de "retraite" ailleurs. Je ne sais pas mais ça m'embête pour toi en tous cas.

Sans parler de l'organisation de mes pensées, parfois, je me surprend à galérer à parler dans ma tête. Jsais pas si tu imagines ! Je bute carrément sur mes mots... en pensée.

Ça m'arrive aussi!

Bon, bah on est trois alors.

[Idée]

Et je suis contente que tu aies réussi à mieux adapter ta vie à tes besoins, c'est chouette de voir que c'est possible.

Euh... Petite rectification : je n'ai pas dit que j'ai réussi... J'ai dit que j'essayais de faire. En fait, j'y travaille. J'ai fait quelques gains, mais il en reste bien d'autres à faire...

Sinon c'est une initiative intéressante ce topic.

[charles]

Merci!
Tu sais un commentaire est toujours précieux... Donc merci pour ton retour.

J'ai quand même l'impression que la notion d'effondrement, ou de changement dans la perception du monde revient souvent en lisant vos témoignages...

Idem, arrivé en école d'ingé, j'ai senti ma vie basculer et perdre tout repère.
Aujourd'hui encore j'aime bien m'occuper des enfants (mais pas les miens !).
J'ai connu ma belle-sœur quand elle avait 12 ans. On s'entendait et elle m'appréciait. Elle a d'ailleurs participé au choix de ma compagne ! Sa réflexion fut : "avec lui, au moins on peut parler !". Un comble. Car en effet les petits copains précédents de ma compagne ne s'occupaient pas de sa sœur. Moi, elle me servait de prétexte pour fuir les adultes lors des repas de famille.
Depuis qu'elle est "passée" adulte, on n'arrive quasi plus à s'entendre et elle me descend dès qu'elle le peut. Moi, je la vois encore gamine et je ne sais même pas lui répondre ni la regarder dans les yeux. Je n'ai pas su m'adapter.
Et je pense qu'il s'est passé la même chose avec ma fille et moi-même. La différence NT/Aspi est peut-être bien plus importante en grandissant ..? Il y a les protocoles, les rapports de pouvoir, de sexe ..... Bien plus compliqués que les rapports avec les enfants et entre enfants. Enfin, je trouve.

[Riwanon]

Euh... Petite rectification : je n'ai pas dit que j'ai réussi... J'ai dit que j'essayais de faire. En fait, j'y travaille. J'ai fait quelques gains, mais il en reste bien d'autres à faire...

Ah d'accord, désolée.
Tu es aussi en chemin alors. Et je pense que l'étape la plus importante est la prise de décision, celle d'aller vers un plus grand respect de soi-même. Après ça demande du travail, du temps, des efforts, mais au moins la direction est prise.

Bien plus compliqués que les rapports avec les enfants et entre enfants. Enfin, je trouve.

Je trouve aussi.
J'ai un petit temps d'adaptation avec les enfants, comme avec les adultes, mais après je me sens beaucoup plus proche d'eux que des adultes. Je rentre très facilement dans leur monde, ça me semble naturel, c'est le mien aussi.
Par contre, du coup je n'ai pas du tout d'autorité avec eux , je ne me vois donc pas travailler avec des enfants (même si j'ai passé mon BAFA et que j'apprécierais de le faire).

[Loup]

Je passe mon Bafa aussi...

J'ai un petit temps d'adaptation avec les enfants, comme avec les adultes, mais après je me sens beaucoup plus proche d'eux que des adultes. Je rentre très facilement dans leur monde, ça me semble naturel, c'est le mien aussi.
Par contre, du coup je n'ai pas du tout d'autorité avec eux , je ne me vois donc pas travailler avec des enfants (même si j'ai passé mon BAFA et que j'apprécierais de le faire).

Même chose!
Par contre, j'aimerais travailler avec eux malgré mon manque flagrant d'autorité (des fois, j'y arrive). Le dessin me permet de trouver un terrain communicant avec eux. Forcément, une grande qui arrive et qui dessine avec eux, tout en accédant à leur moindre désir... (beaucoup de princesses, mariées, et licornes mais aussi des dragons, des vaches, et des lapins ) Ça leur plaît bien ça! Et c'est là, c'est parti pour les histoires à base de carottes géantes et d'albatros. Je rentre avec eux dans leur monde. Et ça me rend plus tactile aussi, j'arrive plus à les tenir, leur faire un câlin de réconfort qu'avec un adulte.

[Riwanon]

Le BAFA a été une très bonne expérience pour moi, c'est un monde un peu à part (sauf la partie pratique, là je ne rentrais pas dans le moule, c'est mal passé avec la directrice du centre aéré).

Par contre, j'aimerais travailler avec eux malgré mon manque flagrant d'autorité (des fois, j'y arrive). Le dessin me permet de trouver un terrain communicant avec eux. Forcément, une grande qui arrive et qui dessine avec eux, tout en accédant à leur moindre désir... (beaucoup de princesses, mariées, et licornes mais aussi des dragons, des vaches, et des lapins ) Ça leur plaît bien ça! Et c'est là, c'est parti pour les histoires à base de carottes géantes et d'albatros. Je rentre avec eux dans leur monde. Et ça me rend plus tactile aussi, j'arrive plus à les tenir, leur faire un câlin de réconfort qu'avec un adulte.

Tu as un super atout!
En fait, moi ce qui me bloque c'est que je ne me sens vraiment pas de travailler et d'avoir de l'autorité avec un groupe (un groupe d'enfant et avec une équipe d'animation), dans un cadre défini. Donc de travailler dans une école, dans un centre de vacances, etc. Même si ma sœur (qui est directrice de centre de loisir et aurait souhaité que je travaille de temps en temps avec elle) pense que j'ai un très bon fonctionnement avec les enfants, contrairement à la directrice de la partie pratique du BAFA. Mais moi non, je ne le sens pas.
Par contre, je me sentirais beaucoup plus de travailler avec des enfants individuellement (ma mère m'avait suggéré de faire orthophoniste, mais bon pas cap' aujourd'hui de reprendre des études ), ou alors avec un petit groupe dans un atelier particulier. Là oui, comme tu dis les enfants ont un intérêt différent et puis c'est toi qui décide du fonctionnement de l'atelier.
J'ai fait des études de photo et je suis passionnée par la cuisine, donc j'avais pensé faire des ateliers de photo ou de cuisine dans des écoles ou des centres de vacances, ou encore mieux, à domicile ou dans un cadre qui serait toujours le même (comme un atelier). Bon, je suis tombée trop bas socialement pour l'instant (phobie sociale énorme), mais en tous cas c'est ce qui me semble le mieux quand on ne sent pas trop à l'aise avec l'autorité oui, je t'y encourage!

[charles]

Peu d'autorité aussi avec les enfants des autres. Avec les miens, il le faut mais je me sens mal dès que je dois hausser le ton. J'ai des scrupules.
Par contre, même si j'aime jouer avec les enfants, je ne pourrais pas les supporter une journée durant, surtout en groupe. C'est épuisant et la discipline prend trop d'espace.
Et il y a ces gamins, "têtes à claques" qui pourrissent l'ambiance. Il faut savoir les gérer, et leur parents aussi.

J'ai géré pendant 10 ans les anniversaires de mes gamins. 10 enfants et le soir j'étais mort.
C'était marrant en début de journée mais plus ils te prennent pour un copain et plus ils font de bêtises. Donc il faut se mettre dans la peau de l'adulte et retour à la case départ ...
Une fois un gamin à dit à ma compagne, alors qu'il avait 9 ans : "toi, je vais te violer et tu vas aimer ça".
Ma réaction fut de l'attraper par le col et de le soulever de terre en l'engueulant fortement.
Pas terrible comme réaction .... On l'a signalé aux parents qui eux, nous ont pris pour des malades. Nous, on ne l'a plus invité mais il paraît que les instits en ont bavé, avec ce gamin et avec les parents. Rien qu'un gamin comme cela me ferait péter un plomb.


Par contre, je vois mes nièces quelques heures et je suis content. Elles sont bien élevées, calmes et m'aime bien.

Parfois je me demande si ce ne sont pas les autres qui jouent à être adulte, avec tellement de facilités.
Combien de fois j'ai pu constater des gens qui se prennent au sérieux se retrouver comme des gamins, même au boulot. Et l'alcool leur permet plus facilement d'être eux mêmes. ...? J'inverse les rôles.

[evolution650HBn°2]

Je travaille avec les enfants (seul employeur qui a bien voulu de moi...), je peux vous assurer que c'est très loin d'être évident, c'est même "horrible", en fait.

Le bruit, épuisant, tous les mouvements, stressant, mon manque d'autorité, de répartie, tout.

[charles]

Je travaille avec les enfants (seul employeur qui a bien voulu de moi...), je peux vous assurer que c'est très loin d'être évident, c'est même "horrible", en fait.

Le bruit, épuisant, tous les mouvements, stressant, mon manque d'autorité, de répartie, tout.

Je comprend et je ne pourrais le supporter. Comme certains disent "un ça va, c'est quand il y en a plusieurs"

[evolution650HBn°2]

lol Charles, c'est ça.

Avec les collègues, ce n'est pas terrible terrible, je n'ai rien à leur dire - sauf un qui, même s'il n'est pas connaisseur, s'est mis à s'intéresser aux ovni et à la mécanique quantique (faut dire qu'à chaque fois qu'il me parlait je bifurquais là-dessus) et donc les conversations tournent souvent autour de ces sujets, ce qui me plait plutôt bien. Il m'a d'ailleurs dit "en fait, t'es un peu autiste toi, ça va j'aime bien moi". Je l'aime bien.
Avec les autres, c'est plus délicat, j'ai tenté avec une de lancer la discussion - ne sachant pas comment faire, c'était la période de la comète Ison, je suis partie là dessus, ça a fait un gros flop.

Pour les enfants, ils ne sont pas tendres, beaucoup m'ont dit "t'es bizarre toi", mine de rien ça fait mal, parce que je faisais mon possible pour justement ne pas paraitre "bizarre".
Je voudrais être femme de ménage pour être toute seule, le casque de mon mp3 sur les oreilles. (je ne me vois faire que des métiers ""idiots"" en fait - à ne pas prendre méchamment).

[Nath62]

Brouillard sur ma petite enfance, 2 souvenirs d'avant 7 ans, et ce sont des flashs. Moins nébuleux pour la partie tyranique de l'école primaire (je pense que ça marque). Je sais que j'avais quelques occupations qui m'intéressaient : lire, courir voir ce qui se passait dans les fermes du voisinage (nouveaux bébés animaux, nouvelle vache...) et jouer au tarot avec les jeunes adultes du village. C'était avant le collège.
Ma mère en dit peu sur mes premières années, et comme elle a des souvenirs très très déformés, pas facile de savoir. Je sais juste qu'elle ne cesse de comparer le comportement de ma fille au mien à cet âge (et ma fille court partout, ne sait pas se tenir quelque part) en parlant d'enfant "nerveuse" (ce qui a un sens, selon ma mère, mais qui doit lui être personnel : un enfant nervuex doit être canalisé mais surtout, dormir, toute crise est due à la fatigue)
Après, lire, subir au collège, encore un peu la ferme, l'équitation. Et les animaux en général, je réussisias avec eux des relations que je n'arrivais pas à avoir avec les autres.
Jusqu'à la fac, je pensais que c'était les autres qui étaient bizarres, pas moi. Je pense que le cap a été plus facile à vivre quand je me suis rendue compte de ça car j'étais déjà en couple, avec une personne aussi bizarre que moi, donc j'ai appris à ne pas trop me soucier de mes différences. Ca m'a rattrappée quand on a critiqué ma manière de tenir la maison, de vivre, d'élever mon gosse et évidemment, ça a été pire quand je me suis retrouvée seule.
J'ai énormément d'autorité quand je dois en utiliser mais tout en ayant du mal avec l'imaginaire, c'est vrai qu'en réunion familiale ou autre, je me retrouve avec les enfants, c'est fatigant mais moins qu'avec les adultes.