charles a écrit :
J'ai assisté à un accident grave. On était trois sur les lieux. Je n'ai pas su quoi faire. Les autres ont été choqué et moi, rien. Et bien je me sens autant paralysé face à une personne qui souffre. Je peux appeler les secours mais pas plus.
ah tiens, j'ai fait aussi. Contexte : nous sommes arrivés après l'accident, Deux voitures visiblement s'étaient rentré dedans de plein fouet, de face. Une dans le champ, l'autre en travers de la route. Un bon gros incident.
Une femme arrivée 1 min avant nous, en panique au téléphone. J'apprends très étonnée qu'elle est infirmière, mais l'angoisse l'empêche d'aligner 3 mots aux pompiers pour indiquer le lieu de l'accident, je choppe le téléphone, le refile à mon homme (qui a un sens de l'orientation bien meilleur que le mien).
Tour d'horizon, la voiture sur la route : un homme en état de choc, mains vissées au volant. Un enfant qui hurle à l'arrière dans son siège auto. Une femme assommée et le visage plein de sang.
J'ai ressenti un stress à ce moment là, mais uniquement par la pensée que l'enfant derrière pouvait être gravement blessé ET risquait de perdre sa mère.
Mais sans montrer plus que ça, j'ai laissé le soin à mon homme de gérer les premiers "gestes" sur les blessés tandis que j'ai pris en charge le domaine "circulation" jusqu'à l'arrivée des secours.
Instinctivement, je ne suis pas allée à la voiture dans le champ. De toute façon, on a appris qu'ils étaient mort visiblement sur le coup, 2 jeunes pas attachés, qui roulaient (trop) vite sur la départementale, ont mordu dans le virage en plein milieu, et le père de famille qui n'a pas pu les éviter. Là par contre.. aucune émotion... Ils ont joué avec leurs vies, et ils ont perdu... Suis-je un monstre ? Honnêtement, je me pose encore la question (3 ans après).
(finalement, la petite famille allait mieux qu'à priori. La femme juste assommée et sous l'emprise d'une crise d'angoisse qui la faisait haleter, moi j'avais craint un choc interne, mais non, juste le pare-brise dans la tête, rien de plus. Le papa lui, poignet brisé par la violence, il n'a jamais lâché le volant et effectivement, était parvenu à maîtriser suffisamment le véhicule pour ne pas finir dans un arbre ou dans le fossé, et le boutchou lui, un bras cassé.)
Niveau "gestes" de secours, je n'ai rien fait au final.. de toute façon, partant du principe que les bouger de leur place pouvait faire pire que l'incident en lui même... et le sang de la maman me bloquait un peu..
Maman d'un enfant TED diagnostiqué au CRA de Reims.
Je ne suis pas très typique, sans avoir pourtant creusé la question d'une façon ou d'une autre.