J'ai voulu répondre à une question posée sur un autre topic, mais je suis hors sujet, donc je laisse mon message ici.
Je ne réunis pas non plus les conditions, ayant été diagnostiquée récemment.
Cela dit, toute mon enfance j'ai dû vivre avec les incohérences de fonctionnement entre les autres et moi, sans les comprendre.
Si j'avais eu un diagnostic et des explications quant à mon fonctionnement, je me serais sans doute beaucoup moins marginalisée au cours de mon enfance.
Je n'ai pas appris grand chose au contact des autres à l'école, je suis toujours restée choquée des invraisemblances que je vivais, et des conséquences parfois douloureuses des interactions vécues comme forcées.
A l'adolescence, j'ai essayé de m'intégrer mais je l'ai fait avec une telle maladresse que les conséquences m'ont menée à l'anxiété généralisée, à la misanthropie et à la (re)marginalisation. Pendant que d'autres utilisent leur adolescence pour préparer leur vie professionnelle future, moi j'étais bloquée à l'étape "socialisation" avec l'incompréhension concernant mes échecs en la matière.
J'étais marginale même dans ma propre famille. Ce qu'on peut pardonner à 6 ans, à 12 c'est limite, à 15 ans c'est pas possible et à 20 ans c'est l'exclusion.
Il ne faut pas cacher un diagnostic aux enfants en souffrance qui ont besoin de comprendre ce qui leur arrive.
Je n'ai jamais dépassé l'étape de la socialisation, jamais réussi.
Je crois que si j'avais su et si j'avais reçu une éducation appropriée, je n'aurais pas commencé ma vie adulte en milles morceaux au fond d'un gouffre.
Mes différents costumes m'ont écrasé moi aussi, ça fait 2 ans que je les ai rejeté. Et à l'époque je ne connaissais pas le SA, ce ne fut donc pas le diagnostic et sa suspicion qui m'ont fait lâcher prise.
Trop de combats, chaque fois ceux-ci se terminent avec le largage d'une bombe atomique sur ma tronche.
Le diagnostic intervient après tout ça. Aujourd'hui je ne sais quoi en faire.
Si je l'avais su avant, j'aurais peut être pu travailler en conséquences mes tentatives d'insertion sociale.
Aujourd'hui, j'irais bien vivre en ermite seule au fond des bois, je n'aspire plus qu'à échapper à ce monde que je n'ai jamais compris.
Tu dis que ceux qui ont su tôt ont une hyper sélectivité alimentaire moindre.
La mienne est très présente, l'a toujours été, et je vois mal comment j'aurais pu faire pour la réduire. J'ai bien essayé de travailler ça avec les psys, ils ont cru que c'était psychologique, mais rien n'a jamais évolué à ce niveau là.
Mon fils va voir à son tour un médecin compétent sur l'autisme de haut niveau.
S'il est diagnostiqué, je le lui dirais car il souffre depuis son entrée à l'école d'incohérences entre son comportement/ses intérêts et celui/ceux des autres. Je me serais sans doute posée la question s'il n'en souffrait pas.
Puis il ne sera pas seul atypique diagnostiqué (s'il l'est) à la maison, on sera 2.
Puis ses perspectives sont meilleures, il a un père au fonctionnement typique qui prend à coeur son éducation. Moi j'étais toute seule, on ne m'a pas appris ce que je ne savais pas instinctivement.
Je suis là pour l'éducation, mais c'est pas pareil. Contexte : On croise en allant faire des courses un membre de la famille de mon conjoint.
Le petit me demande "Pourquoi elle était contente de nous voir ?"
Moi : Ah... Euh... Mmmm... Bonne question (
).
Son père est plus à même de répondre à ce genre de questions.