Recherches sur l'autisme

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
Jacline
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jacline »

Benoit a écrit :Je ne trouve pas d'article "propre" en français sur la question de la détection de l'autisme via le placenta...
http://www.famili.fr/,l-autisme-diagnos ... 391882.asp

http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/D ... -2514.html
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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

On est bien loin de pouvoir diagnostiquer à partir de cette étude : il s'agit d'enfants à risque (fratrie), mais rien ne dit qu'il seront ensuite autistes. A ce niveau de concordance (2/3), il devrait s'agit de jumeaux monozygotes ...

La fratrie d'un enfant autiste est TED dans 10 à 20% des cas. Sur les 66% ayant des rugosités, la plupart ne seront pas TED. Et quelle sera la proportion des TED dans le tiers restant ?
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Murielle
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Murielle »

Murielle,
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Front Hum Neurosci. 2013 Jul 5;7:354. Print 2013.
Intellectual Development in Autism Spectrum Disorders: New Insights from Longitudinal Studies.
Vivanti G, Barbaro J, Hudry K, Dissanayake C, Prior M.
Olga Tennison Autism Research Centre, School of Psychological Science, La Trobe University , Melbourne, VIC , Australia ; Victorian Autism Specific Early Learning and Care Centre, La Trobe University , Melbourne, VIC , Australia.

Développement intellectuel dans les troubles du spectre autistique: enseignements d'études longitudinales.

Résumé : La présence / absence de déficience intellectuelle (DI) est considérée comme le facteur le plus important affectant les résultats chez les personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA). Cependant, la question de la nature spécifique de la déficience intellectuelle dans les TSA a reçu peu d'attention, la vue courante étant que la DI est une comorbidité (ie, qui n'est pas liée à l'étiologie et à la causalité des TSA eux-mêmes). Les progrès récents de la neuroscience du développement, soulignant l'importance de l'exposition précoce à des expériences sociales pour le développement cognitif, soutiennent un autre point de vue ; cette DI dans les TSA pourrait apparaître comme une conséquence des déficits sévères de communication sociale sur les mécanismes dépendant de l'expérience qui sous-tendent le développement neurocognitif. Nous avons testé cette hypothèse dans deux échantillons indépendants de jeunes enfants atteints de TSA (Nombres = 23 et 60), constatant que les enfants atteints d’une plus grande sévérité de TSA lors d’une évaluation initiale étaient plus susceptibles de présenter des résultats cognitifs plus faibles lors d’une évaluation plus tard, quel que soit le niveau cognitif initial. Les résultats de cette étude de validation de principe suggèrent que la sévérité des symptômes de TSA contribue à l’étendue dans laquelle la contribution de l'environnement nécessaire pour soutenir le développement «typique» du cerveau peut être développée par l'individu, de sorte que le risque de développer une DI s’accroît lorsque le nombre et la gravité des déficiences socio-communicatives du TSA s’accroissent.
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Message par Jean »

AUTISME: Pourquoi certains enfants ont des compétences exceptionnelles
Biological Psychiatry
http://www.santelog.com/news/neurologie ... irelasuite

Parmi les enfants atteints d’autisme, certains font preuve de capacités ou de talents exceptionnels, bien supérieurs à ceux d’autres enfants non atteints, en particulier en mathématiques. Cette étude de Stanford identifie une structure cérébrale spécifique chez ces autistes surdoués. Ces conclusions, présentées dans l’édition du 17 août de la revue Biological Psychiatry, soutiennent l’hypothèse qu’un développement atypique du cerveau dans l'autisme, peut conduire à des déficits certes, mais aussi à des capacités cognitives remarquables. Une conclusion rassurante pour les parents.

C’est un modèle différent d'organisation du cerveau qui sous-tend cette capacité supérieure de résolution de problèmes, chez ces enfants atteints d'autisme, confirme le Pr Vinod Menon, professeur de psychiatrie et des sciences comportementales. Car ces enfants autistes qui montrent des compétences supérieures en mathématiques, présentent, selon sa recherche, des schémas d'activation cérébrale spécifiques, et dans une zone normalement associée à la reconnaissance visuelle.

Des compétences ou des talents exceptionnels : Si les enfants autistes ont des troubles de la communication sociale, en particulier d’interprétation des signes non verbaux en face-à-face, ils présentent souvent des compétences ou des talents exceptionnels comme le souvenir du jour correspondant à une date il y a des années ou un chiffre affiché dans une case particulière d’un tableau complexe. Cette capacité à résoudre ce type de problèmes numériques « pourrait faire une grande différence dans la vie d'un enfant atteint d'autisme », remarquent les auteurs. Une idée qui gagne du terrain et cette étude y contribue.

L'étude a été menée auprès de 36 enfants âgés de 7 à 12 ans dont 18 avaient été diagnostiqués atteints d’autisme. Chaque groupe était composé de 14 garçons et de 4 filles, présentant un QI dans la gamme normale, des aptitudes verbales et de lecture normales sur les tests standardisés. En revanche, aux tests de mathématiques, les enfants atteints d'autisme ont fait mieux que les enfants témoins.

Quelle stratégie de résolution ? Par interviews, les chercheurs découvrent que les enfants atteints d'autisme ont utilisé des stratégies de décomposition, plus analytiques, plutôt que d’utiliser leur mémoire comme les enfants témoins. Sous scanner IRM, le cerveau de ces enfants autistes révèle une activité inhabituelle dans le cortex occipital ventral temporal, une zone spécialisée pour le traitement des données visuelles. Des résultats qui suggèrent qu’une modification de l'organisation du cerveau peut expliquer la capacité de ces enfants autistes à développer des compétences spécialisées dans la résolution de problèmes numériques.

Si les précédentes études mettent en lumière « les faiblesses » chez les enfants atteints d'autisme, cette nouvelle recherche défend l’idée que le développement atypique du cerveau dans l'autisme peut conduire à des capacités exceptionnelles. Des capacités qui trouvent ici leur justification avec la description d’un modèle d'organisation fonctionnelle différent du cerveau.

Source: Biological Psychiatry 15 Aug, 2013 doi.org/10.1016/j.biopsych.2013.06.018 Brain Organization Underlying Superior Mathematical Abilities in Children with Autism
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Ouest-France / Pays de la Loire / La Baule-Escoublac / Le Croisic / Archives du vendredi 04-10-2013
300 professionnels réunis autour de l'autisme - Le Croisic

Image
De gauche à droite : Catherine Barthélémy, professeur de médecine à Tours, pédopsychiatre, Nadia Chabane, présidente du comité scientifique, Patrick Chambres, parent et président d'Arapi, Frédérique Bonnet-Brilhaut, professeur de médecine à Tours, pédopsychiatre, responsable de l'équipe Inserm-autisme.

600 000 Français, dont deux-tiers, d'adultes sont atteints par l'autisme, maladie du comportement de cause inconnue. Le Croisic accueille les meilleurs scientifiques jusqu'à samedi.


Entretien

Catherine Barthélémy, pédopsychiatre et professeur de médecine honoraire, cofondatrice d'Arapi, association nationale trentenaire organisatrice de cette université d'automne.

L'université d'automne a lieu tous les deux ans, depuis de nombreuses années, à Port aux Rocs, au Croisic. Vous avez été à l'origine de l'association Arapi qui organise cette université. Racontez-nous la genèse de cette aventure...

L'Arapi (Association pour la recherche sur l'autisme et la prévention des inadaptations), a été créée avec Gilbert Lelord, mon patron. Il avait fait le choix d'être très près des familles. On a monté l'association à Paris en 1983. Les buts ? 1) La recherche au service des personnes et des familles. 2) comprendre pour mieux soigner. Jusque-là, on pensait que l'autisme était lié à une défaillance psychologique et affective de la mère, voire à une maladie de la mère. M. Lelord avait déjà fait des recherches sur le cerveau. Le but de l'association a été de mettre en lien la recherche sur le cerveau et cette pathologie. L'important était de faire connaître la recherche, on ne savait pas que le cerveau était impliqué dans cette pathologie. On a fait venir les Américains. C'était une croyance infondée que la mère était responsable... Il y a en encore quelques-uns qui entretiennent cette croyance...

L'association est assez particulière...

Le 3 e point, et c'est l'originalité d'Arapi : le conseil d'administration. On a installé à parité les parents et les professionnels. C'était les meilleurs de France dans la recherche sur le sujet. Ils se comptaient sur les doigts de la main. Pour décider, il fallait que tout le monde soit d'accord. On n'avait pas d'argent, pas de familles richissimes. On a dit : « on va communiquer et organiser des réunions dans lesquelles on va inviter les meilleurs collègues du monde. » On a collecté des fonds, uniquement pour payer les voyages et les séjours des meilleurs scientifiques du monde. Le résultat? C'est la 12 e université d'automne. Des gens viennent de toute la France, y compris d'Outremer, du Brésil, du Canada, du Maroc, de Madagascar, du pourtour méditerranéen.

L'université d'automne est internationale ?

Tous les deux ans, on a des sommités et on a de plus en plus de Français qui ont des écoles de médecine et de recherche médicale spécialisée dans ce domaine. Et de tout ce qui a trait à la description de la pensée dans laquelle excellent les psychologues, les généticiens, et ceux qui font des images du cerveau. Cela a permis de transformer l'idée d'une pathologie liée à un mauvais traitement de la part de la mère en une autre conception : une anomalie de cause inconnue due au développement du cerveau social.

Le président du conseil d'administration, élu pour 3 ans, est tantôt un professionnel, tantôt un parent, en alternance... On est unique au monde, je crois...

(Lire aussi en page 7)

Recueilli par Michel ORIOT
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

The International Meeting for Autism Research (IMFAR) - 1er au 4 mai 2013 : les interventions de la préconférence du mercredi 1er mai sont en ligne. Les vidéos des présentations sont disponibles en français, anglais, espagnol et basque.

https://imfar.confex.com/imfar/2013/web ... eting.html

Au programme (liens avec les vidéos en français):
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

L'article le plus précis publié en français sur cette recherche.

Samedi-sciences (107): un espoir pour l’autisme
09 novembre 2013 | Par Michel de Pracontal - Blog mediapart

Une étude réalisée aux Etats-Unis suggère une piste pour détecter l’autisme dès l’âge de deux mois, et peut-être même pour tenter des traitements à partir de ce diagnostic. Warren Jones et Ami Klin, du Centre d’autisme Marcus, à Atlanta (Géorgie), ont suivi 110 enfants de la naissance à l’âge de trois ans. Leurs observations, présentées dans la revue Nature (6 novembre) montrent que les enfants qui présentent des troubles autistiques regardent moins dans les yeux les personnes de leur entourage que les enfants qui ont un développement normal. Ce déficit du contact oculaire peut être observé entre deux et six mois, ce qui offre la possibilité de diagnostic de l’autisme la plus précoce connue jusqu’ici.

Jones et Klin soulignent cependant que l’échantillon de leur étude est trop limité pour que l’on puisse, à ce stade, en tirer un outil de diagnostic de l’autisme. Mais si leurs résultats se confirment, ils sont extrêmement intéressants : en effet, ils mettent en évidence une « fenêtre temporelle » qui correspondrait au moment où le trouble autistique s’installe. Ce qui ouvre la perspective d’une intervention thérapeutique à un très jeune âge.

Dès les premières descriptions de l’autisme, on a su que cette pathologie était associée à des déficits dans le contact oculaire. Communiquer en cherchant le regard de l’autre est l’une des toutes premières aptitudes sociales chez le bébé. On savait depuis longtemps que chez les enfants autistes, cette faculté est diminuée. Mais le diagnostic étant effectué le plus souvent autour de deux ans, on ne savait pas exactement à quel moment de la vie se manifestait ce déficit du contact par le regard.

Pour trouver la réponse, Warren Jones et Ami Klin ont mené une étude prospective consistant à réaliser des observations régulières sur des bébés dès l’âge de deux mois. Les chercheurs ont présenté aux bébés des scènes en vidéo montrant les personnes qui s’occupaient d’eux ; grâce à un équipement spécial, ils ont pu enregistrer l’orientation du regard des bébés pendant qu’ils visionnaient les vidéos. Les données ont été collectées tous les mois entre 2 et 9 mois, puis à 1 an, 15 mois, 18 mois et 24 mois. Pour chaque observation, Jones et Klin ont ainsi pu déterminer le temps que chacun des enfants consacrait à fixer les yeux d’une personne apparaissant sur la vidéo, ou sa bouche, ou le reste de son corps, ou les objets placés autour.

« Les bébés viennent au monde avec de fortes prédispositions à rechercher le contact oculaire, explique Warren Jones à Nature. Les petits bébés regardent plus les yeux que toute autre partie du visage, et ils regardent plus le visage qu’aucune autre partie du corps».

Les enfants étudiés par Jones et Klin se répartissaient en deux groupes : 59 avaient un risque d’autisme supérieur à la moyenne parce qu’ils avaient un frère ou une sœur atteint d’un trouble autistique. Les 51 autres n’avaient pas de risque particulier. Dans la population générale, selon une étude récente, un enfant sur 88 est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

Après avoir recueilli les données sur les 110 enfants, les chercheurs ont continué à les suivre jusqu’à trois ans, âge auquel il est possible d’obtenir un diagnostic confirmé de trouble autistique. Douze enfants du groupe à risque (dont dix garçons) ont été diagnostiqués comme atteints d’un trouble autistique, ainsi qu’un garçon de l’autre groupe. Vu le petit nombre de filles, les chercheurs ont concentré leur analyse sur les garçons.

Jones et Klin pensaient initialement que le déficit du contact oculaire apparaissait dès la naissance chez les enfants porteurs de troubles autistiques. Ce n’est pas ce que montrent leurs données : à deux mois, tous les enfants ont sensiblement la même capacité à fixer le regard d’autrui, et la différence n’apparaît qu’ensuite, entre deux et six mois. L’avantage de l’étude est qu’elle s’appuie sur de multiples observations répétées à de brefs intervalles de temps, de sorte qu’elle peut mettre en évidence la chronologie de l’émergence du trouble autistique.

« Dans les premiers mois de la vie, ce mécanisme de base de l’adaptation sociale – regarder dans les yeux – ne diminue pas immédiatement chez les enfants qui vont devenir autistes; dans un premier temps, l’aptitude à regarder dans les yeux est au même niveau (chez les autistes) et décline ensuite. »

Les enfants qui ont un développement normal regardent davantage, entre 2 et 6 mois, les yeux que la bouche, le corps et le reste de la scène. L’attention portée à la bouche augmente pendant la première année et culmine vers 18 mois, tandis que l’intérêt pour le reste du corps et les objets diminue pendant toute la première année et reste ensuite sur un plateau. Pour les enfants chez qui on diagnostique un trouble autistique, le schéma est différent : de deux mois à deux ans, l’attention portée aux yeux baisse pour arriver à un niveau d’à peu près la moitié de ce qu’elle est chez les enfants normaux, tandis que l’intérêt pour le reste du corps et les objets est plus élevé ; en revanche, l’attention portée à la bouche reste sensiblement équivalente pour tous les enfants.

Ce schéma différent peut être observé dès la période de 2 à 6 mois, ce qui ouvre la perspective d’un diagnostic précoce. Le deuxième intérêt de la découverte de Jones et Klin tient au fait que, contrairement à ce qu’avaient supposé les chercheurs, le déficit de contact oculaire n’est pas présent dès la naissance. L’étude met en évidence une fenêtre temporelle pendant laquelle le développement du futur sujet autistique diverge du développement normal. Ce qui implique que certaines aptitudes sociales sont présentes au départ chez l’autiste, et régressent ensuite. « Cela nous donne de l’espoir, dit Jones, parce que cela suggère que si l’on pouvait identifier les enfants (qui risquent de devenir autistes) à ce moment précoce de la vie, on pourrait s’appuyer sur une base existante pour tenter d’agir avec des traitements».

Le fait que l’on observe la baisse de la capacité à fixer le regard, plutôt qu’une absence pure et simple de cette capacité, ouvre au moins en théorie la possibilité d’une intervention précoce visant à empêcher le trouble de s’installer, ou à en limiter la portée. Il est encore trop tôt pour savoir si cette possibilité se réalisera. Le prochain objectif de Jones et Klin est de confirmer leurs résultats sur une population plus nombreuse, afin de vérifer que l’on peut utiliser le déficit oculaire comme prédicteur du développement de l’autisme.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

et sur le site du Nouvel Obs :
http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/A ... -4243.html
Cependant, à la suite de cette publication, les spécialistes de l’autisme insistent sur deux points. Premièrement ces résultats doivent être confirmés dans d'autres études de plus grande taille avant que ce type de comportement soit considéré comme une caractéristique clinique de cette maladie. Deuxièmement, les signes d'évitement observés requièrent une technologie sophistiquée et de nombreuses mesures pendant des mois : ils sont impossibles à repérer à l'oeil nu.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Nath62 »

Sans doute des problèmes de traduction des propos en anglais de ces termes : "qui vont devenir autistes" et "futur sujet autistique ". Ca me gêne, cette manière de dire les choses.
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jacline »

Je me demande bien en quoi ce n'est pas clinique ???
« Ce sont des stratégies éducationnelles, on demande à la famille d’interagir plus intensément avec l’enfant. "
C'est ce qui avait été dit à ma mère en 1953 ! "Il faut vous occuper plus d'elle." Ma mère m'a montré qu'elle le faisait sur une photo.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Autisme : recherches tous azimuts pour un repérage précoce
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 18.11.2013 à 16h37 |

L’autisme, qui concerne plus d’un enfant sur cent, pourrait-il être repéré dès les premiers mois de vie ? C’est ce que cherchent à savoir deux équipes, l’une, américaine, avec des tests de suivi du regard, l’autre, française, avec une approche génétique. Le diagnostic de ce trouble du développement est rarement porté avant l’âge de 3 ans, mais nombre de spécialistes plaident pour un dépistage avant 18 mois, pour une prise en charge plus précoce.

Dans un article publié le 7 novembre dans Nature, les Américains Warren Jones et Ami Klin mettent en évidence un déclin des capacités de suivi du regard à partir de 2 mois chez des bébés qui vont se révéler autistes. Les difficultés qu’ont ces patients à fixer leur entourage dans les yeux et à regarder les visages sont bien connues. Mais l’apparition de ces anomalies et leur évolution n’avaient pas été étudiées. Les chercheurs américains ont donc suivi 59 bébés à haut risque d’autisme du fait d’un antécédent dans la fratrie, et 51 sans risque particulier. A dix reprises, des tests de suivi du regard ont été pratiqués avec une méthode d’oculométrie ou eye-tracking, qui enregistre les mouvements oculaires à l’aide d’un système de caméras.

Alors que les capacités de fixation du regard étaient comparables au départ chez tous les nourrissons, elles se sont peu à peu altérées entre 2 et 6 mois chez ceux diagnostiqués plus tard avec un autisme. Pour les auteurs, ces résultats suggèrent que les comportements d’interactions sociales sont peut-être intacts à la naissance, ce qui offrirait une fenêtre pour la mise en route d’un traitement.

« Certes, cette étude porte sur un effectif limité, mais son grand intérêt est de montrer l’évolution dans le temps de ces symptômes classiques dans l’autisme, commente le professeur Richard Delorme, pédopsychiatre et chercheur (hôpital Robert-Debré, Paris). La régression du suivi du regard apparaît donc comme un marqueur objectif, survenant avant les signes cliniques. » Si ces résultats se confirment, les tests d’eye-tracking pourraient offrir des perspectives pour le dépistage et l’évaluation de thérapies précoces de l’autisme, conclut-il, en notant que « ces travaux font un pont entre ce que l’on sait de l’expression des gènes liés à l’autisme, perturbée dès la vie utérine ; et les troubles cliniques qui deviennent patents au bout de plusieurs années ».

PRUDENCE

La société française Integragen mise sur une autre stratégie : identifier des combinaisons de variants génétiques fréquents dans la population (polymorphismes nucléotidiques ou SNP) associées à un risque élevé d’autisme. Un premier test (Arisk) a été commercialisé aux Etats-Unis, en 2012, pour prédire le risque chez des enfants de 6 à 36 mois avec un frère ou une sœur atteint, en analysant 65 SNP dans l’ADN extrait de la salive. Coût : 2 650 dollars (1 965 euros).

Fin octobre, des chercheurs d’Integragen ont présenté de nouveaux résultats lors d’un congrès américain de pédopsychiatrie. En analysant le génome de 2 500 enfants autistes et de 5 000 témoins, ils ont identifié 1 706 SNP d’intérêt. « Ce n’est pas un test de diagnostic, mais de prédiction du risque d’autisme destiné à des enfants suspects de troubles du développement », insiste Claire Amiet, principale auteure de l’étude. Il sera bientôt disponible aux Etats-Unis, mais aucune demande n’est à l’ordre du jour en Europe.

Le généticien Thomas Bourgeron (Institut Pasteur, Paris), qui a contribué à la découverte de plusieurs gènes impliqués dans l’autisme, reste sceptique. « Identifier une combinaison de variants fréquents associés à une maladie, c’est le Graal. Mais même dans la sclérose en plaques, où cela a été réalisé, cela n’a pas abouti à des tests fiables, estime-t-il. Jusqu’ici, dans l’autisme, les études utilisant ces approches ont été toutes critiquées car elles n’ont pu être répliquées. Pour juger de la validité des données présentées par Integragen, il faut que les résultats soient publiés puis confirmés par d’autres équipes indépendantes. »

Pour le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre et professeur de biostatistiques, « la méthodologie et la taille de l’échantillon semblent correctes, mais le pouvoir prédictif de ce test (0,8) n’est tout de même pas excellent ». Comme d’autres spécialistes, il reste prudent sur la pertinence d’un dépistage précoce, qui peut être stigmatisant pour l’individu et sa famille, alors que l’autisme englobe des troubles de gravité très variable.

Sandrine Cabut
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par nicolew »

Le deuxième intérêt de la découverte de Jones et Klin tient au fait que, contrairement à ce qu’avaient supposé les chercheurs, le déficit de contact oculaire n’est pas présent dès la naissance. L’étude met en évidence une fenêtre temporelle pendant laquelle le développement du futur sujet autistique diverge du développement normal. Ce qui implique que certaines aptitudes sociales sont présentes au départ chez l’autiste, et régressent ensuite.
La conclusion ne tient pas compte du fait que l’œil du bébé n'a pas terminé sa formation, acuité visuelle et champ de vision sont réduits.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par nicolew »

Contrairement aux auteurs de cet article, j'émettrais l'hypothèse que, chez le nourrisson, en raison de l'immaturité des yeux, le stimuli visuel qui est gênant et qui empêche de regarder dans les yeux n'est pas encore présent.
Je fais aussi le rapprochement avec l'observation du Dr Tuffreau.
L'effacement provisoire des signes autistiques dans un contexte de forte fièvre ou lors d'un réveil après coma ou anesthésie profonde. Dans ces situations, la personne revient à la conscience par étapes : d'abord un champ visuel réduit et une vision floue, puis un élargissement progressif avec apparition de la perception sonore et en dernier la perception tactile. La fixation du regard, voire des séquences de langage peuvent apparaître mais s'effacent dès que l'ensemble des compétences sensorielles est redevenu fonctionnel.
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Re: Recherches sur l'autisme

Message par Jean »

Des avancées dans l’autisme
Des circuits spécifiques mis en cause par les gènes

Des centaines de gènes mutés ont été associées aux troubles du spectre autistique (TSA) mais le mécanisme par lequel ces mutations influent sur le développement du cerveau et provoquent la maladie restait méconnu. Les résultats publiés dans « Cell » de deux équipes de chercheurs ayant des séries différentes de gènes et leurs résultats, convergent tous vers une perturbation des neurones glutamatergiques corticaux au cours de la grossesse. Une nouvelle percée vers la compréhension de l’autisme.

« CETTE ÉTUDE marque un tournant dans la recherche sur l’autisme et constitue une étape fondamentale pour comprendre comment traiter l’autisme » , explique au « Quotidien » Jeremy Willsey, qui a mené l’une des études sous la direction du Pr Matthew State (Université de Yale a New Haven et université de San Francisco). L’autisme et les TSA, caractérisés par des déficits des interactions sociales,http://www.lequotidiendumedecin.fr/spec ... -les-genes?(…)
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