Bon, je l'ai vu (dernière semaine ici à Toulouse, à l'ABC près de Saint-Sernin). Je le recommande pour la délicatesse de l'approche sentimentale opposée à la brutalité de la vie réelle. Il y a du sang (des vaches, aussi par violence contre soi-même) et des comportements idiots à la limite du harcèlement, et il y a aussi des gens logiques et raisonnables, comme le directeur de l'abattoir dans sa façon de gérer le coupable soupçonné et le vrai coupable du vol du produit excitant pour taureaux (qui a pour conséquence la découverte des rêves partagés).
Pour moi ça avait aussi l'intérêt d'être en hongrois (langue
de ma femme), ce qui m'a permis de voir par exemple que la question de la vieille femme de ménage qu'on voit en présentation de la vidéo juste ci-dessus "You want to hook yourself a man?" est en fait bien plus grossière (
palit akar fúrni? ~ vous voulez vous faire un mec?) et qu'elle y répond tranquillement la vérité "oui".
L'autisme Asperger n'est pas mentionné dans le film, et la plupart des critiques de film n'en parlent pas ou de façon timide, mais quand on sait ce que c'est on voit bien que la jeune femme en a beaucoup de caractéristiques présentées discrètement, comme de préparer les conversations avec des objets avant de les vivre d'une façon un peu différente, ou de reculer le bout du pied pour être entièrement dans l'ombre et ne pas être remarquée. Pour le commentaire du
Monde qu'on évite le cliché
Rain Man: pas sûr car en une nuit elle a assez d'expérience d'un jeu de cartes pour battre son partenaire, ce qu'elle explique par sa mémoire très développée; et quand elle cite exactement ce qu'il a dit la 3e fois qu'il lui a parlé et qu'il lui demande quelle était la 17e, on voit que non seulement elle se rappelle exactement des échanges importants pour elle (comme aussi des dates de sa varicelle), ce qui ne m'étonne pas trop, mais qu'en plus elle les numérote, ce qui me semble un peu excessif.
Une petite chose que j'ai remarquée à un moment par ailleurs dramatique: elle ouvre un tiroir chez elle et il y a des compartiments à couverts avec un seul de chaque sorte bien au milieu de son compartiment, j'ai pensé: un seul, vaisselle à chaque fois et jamais d'invité? (parce que moi quand j'étais seul c'était 4 l'un sur l'autre pour la possibilité très peu utilisée de matin+soir ensemble et 1 invité
)
Et la fin m'a paru brusque: elle n'a plus eu de réticence à être touchée et à l'amour physique mais n'a pas l'air enthousiaste et remarque qu'elle n'a plus ces rêves, on ne sait pas ce que deviendra l'amour sans cette aide des rêves partagés, ça aurait été intéressant de voir la réalité de l'Asperger sans le surnaturel mais le film est fini.