Vivre un deuil

[Athéna]

Bonjour,

je vis actuellement le deuil de mon conjoint qui est décédé il y a deux semaines. Je me sens désemparée et ne sais pas comment réagir. Je suis étonnée de voir que tout le monde reprend sa vie comme si de rien n'était car moi je n'y arrive pas. Je me demande si le fait d'être autiste fait qu'on vit les choses différemment car je n'arrive pas trop à exprimer non plus ce que je ressens. Je reste là, comme vide, cherchant des solutions pratiques qui me permettraient de réagir et de supporter l'angoisse qu'il ne soit plus là.

[gog]

Mes condoléances

[Rem 82]

Toutes mes condoléances Athéna !

Mourir si jeune c'est injuste.

Je comprend que ça ne soit pas facile de redémarrer quand on a perdu quelqu'un a qui on tentait tant. Mais j'espère que tu vas t'en remettre.

Je t'envoie beaucoup de courage !

[gog]

Tu viens de perdre tous tes repères, c'est normal que tu sois perdue, puis ça ne fait que deux semaines...

[Asriel]

Bonsoir Athéna,

J'ai vécu le décès d'une camarade de classe mi-novembre. Elle n'était pas aussi importante pour moi, je te le concède.
En revanche je pense très souvent à elle, et je suis choqué que tout le monde vive sa vie comme si elle n'avait jamais existé — surtout en licence.
Je pense toutefois que cela finit par passer même si je me sens plus bizarre que triste.
Il y a, de toute manière, autiste ou pas, les cinq phases du deuil j'imagine. Il faut les passer avec patience et circonspection. Inutile de parler de destin ou de religion, c'est un accident statistique, c'était improbable mais c'est fait maintenant.
Le but n'est pas d'atténuer une souffrance comme celle-ci ; c'est impossible. Le but étant d'être pragmatique face à la situation. Tu as vécu une partie de ta vie sans lui — de ce fait tu es capable de te suffire à toi-même avec tes proches pour vivre sans lui dorénavant. Cela est difficile mais pas insoluble.
Concentre-toi sur ce que tu aimes ; un intérêt restreint (un jeu vidéo ? un livre ?).

Je suis désolé pour toi en tous cas (pas parce que je me sens responsable mais c'est la formule de circonstances et je la pense vraiment).

[astro]

Mes condoléances Athéna .

Je pense que cela est normal, deux semaines c'est encore très récent. Ayant vécu un deuil au début de l'année ça prends du temps pour retrouver une vie "normale" et si la douleur s'atténue un peu elle ne disparaît pas complètement, il faut apprendre à faire avec, et il faut du temps.
Je ne sais pas qui est "tout le monde" (parents/enfants/frères-sœurs ou personnes plus éloignées ?), mais il se peut aussi que les gens fassent "semblant" en public et aient beaucoup de mal dès qu'ils sont en privé.

[Athéna]

Merci pour vos condoléances et ces pistes de réflexion.

Castiel: ce qui m'angoisse, c'est qu'avant lui, je ne fonctionnais que partiellement. Il m'a aidé à me comprendre et à gérer mes difficultés. C'est grâce à lui que je me suis questionnée sur moi-même et ai découvert que j'étais aspie. Ma famille est plus toxique qu'autre chose et j'ai beaucoup de mal à créer des liens. Mes amis les plus "proches" sont virtuels: rencontrés sur des forums (dont 2 ici d'ailleurs).
Astro: effectivement, ils doivent faire semblant. Moi je ne sais pas faire

[Lilas]

Bonjour Athéna,

Je suis vraiment désolée d'apprendre cette triste nouvelle, et t'envoie tout mon soutien.
Pourquoi devrais-tu faire semblant ?
Peut importe que les autres fassent ainsi ou pas, ils n'avaient pas la même relation avec lui, le deuil n'est pas le même.
Je pense aussi que l'autisme brouille les cartes. Comme tu le dis, il nous est difficile de créer des liens, ce qui rend ceux qui existent d'autant plus précieux et vitaux.
Je te souhaite beaucoup beaucoup de courage.

[Tugdual]

Courage Athena ...

[Athéna]

Lilas: oui c'est exactement ça. J'ai très peu de relations et celle avec mon copain prenait presque toute la place dans ma vie.

[Flower]

Oh Athéna, je suis vraiment désolée...

Deux semaines, ce n'est rien du tout après une perte pareille, donc c'est normal que tu n'arrives pas à vivre "comme si de rien n'était". C'est logique, pour toi, ta vie a complètement changée d'un coup. Pour les gens moins proches, c'est un peu plus facile, parce qu'ils sont probablement moins impactés que toi, aussi bien émotionnellement que dans le quotidien. Quand j'ai perdu mon copain il y a quelques années, j'ai été complètement au fond du trou pendant 2-3 mois... Donc surtout ne culpabilise pas sur le temps que tu prends pour faire le deuil! Cela ne s'accélère pas et cela ne sert à rien d'essayer de l'ignorer.

encore... Si tu as envie qu'on se parle, n'hésite pas.

[freeshost]

Mes condoléances.

As-tu lu Sur le chagrin et le deuil, d'Elisabeth Kübler-Ross ?

Oui, les représentations sont chamboulées. Ça peut prendre du temps pour réorganiser le tout de manière stable. Cette durée peut varier d'une personne à l'autre, d'un événement à un autre. L'important est de bien réorganiser le tout, peu importe le temps qu'il te faudra.

[Athéna]

merci Flower. Est-ce qu'il y a des choses qui t'ont aidé ?

Ce qui est difficile c'est qu'on partageait presque tout et que du coup, tout ce que je fais me rappelle son absence

Freehost: non je ne l'ai pas lu, c'est bien ?

[freeshost]

Je n'ai pas encore lu. Il paraît que c'est bien.

[Asriel]

Ça finira par aller mieux de toute façon parce que ta logique et encore plus du fait des TSA, ne va pas rester bloquer sur ce décès toute ta vie. Cela prendra du temps mais par la nécessité de survie instinctive tu vas continuer à mener ta vie et passer petit à petit à autre chose et t'habituer au fait qu'il ne soit plus là physiquement, mais survivant à travers tes souvenirs — sans l'oublier.
Cela sera juste long, mais cela aura une fin.