Diagnostic différentiel

[rainbow]

Bonjour,

ma question s'adresse aux personnes auxquelles le CRA a dit qu'elles n'avaient pas le SA : quel autre diagnostic vous a été donné ?
Et trouvez-vous que ce diagnostic explique les difficultés que vous rencontrez ?

A priori le CRA ne me donnera pas de diagnostic de "SA" car "j'ai de l'empathie", donc je me cherche ce qu'ils vont bien pouvoir me donner d'autre (à part le HPI).
Ma psychologue ne pense pas que j'ai un Trouble Anxieux Généralisé, moi je ne pense pas avoir de Phobie sociale (pas de problème pour aller acheter ma baguette, mais des difficultés concernent les relations réciproques, "bilatérales" : amitié, amour...).

C'est compliqué, car un trouble anxieux peut aussi être une comorbidité (quelque chose en plus du SA), et pas forcément un diagnostic différentiel...

[Lilas]

Ce n'est pas vraiment un différentiel puisque aujourd'hui tout est regroupé sous l'appellation TSA (et c'est ce qui a été écrit dans le compte-rendu), mais j'ai reçu un diagnostic oral d'autisme de haut niveau (assorti de HPI et de trouble anxieux).

[rainbow]

Merci Lilas de cette précision (c'est vrai que j'avais oublié le cas des AHN)

[Tugdual]

quel autre diagnostic vous a été donné ?

TCS.

Et trouvez-vous que ce diagnostic explique les difficultés que vous rencontrez ?

Oui, dans la mesure où les difficultés sociales
sont celles qui m'impactent au quotidien ...

[budakesi]

ma question s'adresse aux personnes auxquelles le CRA a dit qu'elles n'avaient pas le SA : quel autre diagnostic vous a été donné ?
Et trouvez-vous que ce diagnostic explique les difficultés que vous rencontrez ?

Le CRA a conclu ainsi:

"En conclusion Mme X. présente lors de l'évaluation de
bonnes capacités verbales, une bonne régulation émotionnelle et il n'est pas
retrouvé de trouble de la communication. On note par ailleurs un
surinvestissement intellectuel des sphères émotionnelle et relationnelle,
ainsi qu'un sentiment de solitude.
Au vu de ces éléments, le diagnostique de trouble de spectre autistique
n'est pas retenu. L'évaluation met cependant en évidence une fragilité
thymique faisant évoquer un diagnostic de dysthymie."

Je ne m'y suis pas du tout retrouvée.
Alors j'ai demandé un contre-diagnostic en libéral, qui a conclu que mes caractéristiques et difficultés relevaient du syndrome d'Asperger au féminin.

[Syberia]

Je vais sûrement arriver avec mes gros sabots (et une naïveté constante) mais est-il possible qu'un diagnostic CRA soit erroné ?

[rainbow]

Merci budakesi !

[Je ne m'y suis pas du tout retrouvée.
Alors j'ai demandé un contre-diagnostic en libéral, qui a conclu que mes caractéristiques et difficultés relevaient du syndrome d'Asperger au féminin.

Tu as trouvé facilement un psychiatre libéral qui connait le SA au féminin ?

Je vais sûrement arriver avec mes gros sabots (et une naïveté constante) mais est-il possible qu'un diagnostic CRA soit erroné ?

Et oui !
Un doc super intéressant sur lequel je suis tombée : http://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxe ... d1bb1b2283

« De nos jours les personnes Asperger de sexe féminin continuent à échapper au diagnostic. Les risques pour ces femmes de recevoir des diagnostics de comorbidités ou différentiels tels que les troubles de personnalité, les TOC, la phobie sociale, les troubles anxieux, la schizophrénie, la bipolarité seraient fortes (57). »

« De plus, selon Attwood, ces femmes sont plus difficiles à identifier et à diagnostiquer à cause de leurs particularités entre autre leurs fortes capacités d’adaptation (7).
Celles-ci peuvent tromper leur entourage voire de nombreux cliniciens peu habitués à ce diagnostic chez la femme.
D’après Liane Holliday Willey, écrivain et Asperger, « les professionnels ont besoin d’un changement fondamental pour comprendre la représentation féminine du SA et assurer un diagnostic fiable afin de permettre à ces femmes un accès aux soins » (58). »

« Les traits autistiques sont donc bien présents chez la femme Asperger, mais masqués par des années de « caméléonite aigue » ils peuvent passer inaperçus. Ajoutez à cela, la méconnaissance des praticiens face aux signes cliniques du SA en particulier de la femme Asperger, on retrouve un retard diagnostic conséquent pour celle-ci. Or ce diagnostic est le point de départ dans l’assistance de ces femmes. »

Pas du tout évident quand ça fait près de 30 ans qu'on fait des efforts pour ne pas se faire remarquer d'avoir une attitude "différente", "brute de décoffrage" le jour des entretiens au CRA !

[budakesi]

Tu as trouvé facilement un psychiatre libéral qui connait le SA au féminin ?

Je t'invite à lire la description que j'ai faite de mon parcours du combattant sur ma présentation

[Syberia]

Pas facile quand ça fait près de 30 ans qu'on fait des efforts pour ne pas se faire remarquer d'avoir une attitude "différente", "brute de décoffrage" le jour des entretiens au CRA !

Je suis toujours dans la retenue. On m'a tellement répété que je n'étais pas aimable, que mon comportement était innaproprié et qu'il fallait que j'arrête de prendre pour quelqu'un d'intelligent, que j'ai fini par l'intégrer. Une personne de ma famille a été jusqu'à me dire sue ma mère aurait mieux fait d'avorter que de m'avoir que, désormais, je le crois aussi.
Quand on m'a annoncé mes résultats au WAIS (dans la normal) j'ai pris ça comme un : "Tu vois, ils ont toujours eu raison, tu t'es cru plus intelligente que certains mais tu as la preuve inébranlable de ton incompétence". Résultat : je n'ai plus envie de faire un doctorat car je ne me sens pas légitime, moi qui adorait les livres je suis en train de les mettre dans des cartons pour les donner car je pense ne plus en avoir besoin... Comme si j'avais eu la folie des grandeurs et qu'il fallait rester à son niveau, c'est à dire pour moi, médiocre, qui ne sert à rien.
C'est seulement mon ressenti et je n'en fait pas une généralité.
J'ai tellement de problèmes à interagir avec les autres et à garder le contact... La plupart des gens lorsqu'ils s'adressent à moi c'est pour que je les aide d'un point de vue intellectuel, si je peux dire. Je corrige les CV et LM, aide aux devoirs, corrige et trouve la logique dans les dissertations/mémoires... Bref, je pensais être bon dans ce domaine (sans avoir de difficultés et me sentant dans mon élément). Mais maintenant j'ai l'impression de ne plus y avoir ma place, d'être un imposteur. J'ai bien remarqué que depuis la mort de mon père et la dépression de ma mère quelque chose (au niveau intellectuel) s'était éteint en moi... Et ce boulot d'AED me tue chaque jour un peu plus. Mon estime personnelle est tellement basse : je me dégoute d'avoir cru pouvoir être plus que ce que l'on disait de moi...

Édit : à la relecture, je me dis que mon message peut être mal perçu. Je précise ici qu'il ne s'agit que de mon ressenti qui, j'espère, va s'adoucir et se "rationaliser" avec le temps. Il ne faut pas en conclure que je glorifie le HP, l'eugénisme n'est pas min genre. Je pense qu'il s'agit d'une douleur plus profonde, plus personnelle qui s'exprime sur la toile.

Édit 2 : Je laisse le message même s'il n'est plus d'actualité (voir mon post de présentation).

[rainbow]

Je t'invite à lire la description que j'ai faite de mon parcours du combattant sur ma présentation

Merci