Quelle est votre relation au travail?

[meili]

Bonjour,

Je me demandais quelle est votre relation au travail?Y allez-vous juste pour avoir un salaire? Qu'est ce que vous aimez au travail? Qu'est ce qui au contraire vous insupporte ? Asperger ou non votre expérience m'intéresse!

Je vous pose ces questions car j'ai du mal à m'imaginer faire le même travail tout les jours. Je ne comprends pas quand on me dit qu'un travail est varié parce qu'à la longue c'est quand même les mêmes taches qui doivent être effectuée. Peut-être que ce n'est pas dérangeant en fait?
Egalement, j'appréhende beaucoup l'aspect relationnel du travail suite à un stage en réception d'hôtel qui s'est très mal passé il y a déjà plus d'un an. Pour me remettre un peu dans le bain du travail, j'ai fait une traduction d'un livre de recette pour une entreprise. Ca s'est très bien passé mais je n'avais affaire qu'à une seule personne qui ne connaissait rien à la traduction et qui donc ne pouvait pas "empiéter sur mes plates bandes".
Je fais des études de gestion mais je me dis que le monde de l'entreprise ne me conviens peut-être pas vu les difficultés que j'ai rencontré avec mes collègues lors de mon stage. Le professorat demande aussi un bon sens relationnel. En même temps, je ne suis pas sûre qu'un métier sans collègues existe...

Merci de vos réponses : )
ps: désolé si un sujet similaire existe déjà mais l'outil de recherche indique que le mot travail est trop vague...

[Benoit]

Avec "emploi" ça pourrait marcher mieux avec le moteur de recherche.

Par exemple ce gros fil.

[meili]

Avec "emploi" ça pourrait marcher mieux avec le moteur de recherche.

Par exemple ce gros fil.

Merci! en effet c'est une belle piste : )

[astro]

Effectivement pas facile.

Je travaille dans l'informatique, par chance c'est un domaine qui m'intéresse. Mais c'est pas pour autant que je vais au travail avec entrain, au contraire.
L'informatique c'est très vague. Pour donner l'impression que j'ai, c'est comme si j'aimais la mécanique mais que je travaillais à visser des écrous à la chaîne.
De plus je travaille pour des banques, bien loin de ce que j'aime, donc pas vraiment idéal.

J'ai aussi la sensation que c'est toujours pareil, même si mon boulot évolue (concrètement je n'ai pas du tout le même boulot maintenant qu'il y a 3 ou 6 ans).
J'ai d'ailleurs eu cette pensée l'autre jour : ce que j'aime dans l'informatique, c'est comprendre comment les choses fonctionnent, fabriquer des nouvelles choses, des nouveaux concepts, résoudre des problèmes techniques (et pas fonctionnels). Appliquer les mêmes concepts sur tous les projets, même s'il y a de petites variations spécifiques à chaque fois, ça n'est pas très stimulant intellectuellement parlant.

L'aspect social c'est encore autre chose...
Je l'ai déjà abordé un peu ici je crois, ça va en s'empirant pour ma part : avec les responsabilités viennent la multiplication des échanges : internes, avec les clients, donner des formations, prendre des décisions (même si elles sont petites à mon niveau), c'est pas facile.
Pour la machine à café c'est simple j'ai arrêté presque totalement. J'avais un "petit groupe" avec qui je m'entendais dans mon précédent bureau, là j'ai changé et c'est clairement pas positif pour moi .
Je suis plutôt bien intégré malgré tout même si solitaire, j'essaye de causer un peu quand je vais dans les bureaux de quelques collègues, histoire de pas avoir trop une image d'asocial.

[meili]

Effectivement pas facile.

Je travaille dans l'informatique, par chance c'est un domaine qui m'intéresse. Mais c'est pas pour autant que je vais au travail avec entrain, au contraire.
L'informatique c'est très vague. Pour donner l'impression que j'ai, c'est comme si j'aimais la mécanique mais que je travaillais à visser des écrous à la chaîne.
De plus je travaille pour des banques, bien loin de ce que j'aime, donc pas vraiment idéal.

J'ai aussi la sensation que c'est toujours pareil, même si mon boulot évolue (concrètement je n'ai pas du tout le même boulot maintenant qu'il y a 3 ou 6 ans).
J'ai d'ailleurs eu cette pensée l'autre jour : ce que j'aime dans l'informatique, c'est comprendre comment les choses fonctionnent, fabriquer des nouvelles choses, des nouveaux concepts, résoudre des problèmes techniques (et pas fonctionnels). Appliquer les mêmes concepts sur tous les projets, même s'il y a de petites variations spécifiques à chaque fois, ça n'est pas très stimulant intellectuellement parlant.

L'aspect social c'est encore autre chose...
Je l'ai déjà abordé un peu ici je crois, ça va en s'empirant pour ma part : avec les responsabilités viennent la multiplication des échanges : internes, avec les clients, donner des formations, prendre des décisions (même si elles sont petites à mon niveau), c'est pas facile.
Pour la machine à café c'est simple j'ai arrêté presque totalement. J'avais un "petit groupe" avec qui je m'entendais dans mon précédent bureau, là j'ai changé et c'est clairement pas positif pour moi .
Je suis plutôt bien intégré malgré tout même si solitaire, j'essaye de causer un peu quand je vais dans les bureaux de quelques collègues, histoire de pas avoir trop une image d'asocial.

Merci de ta réponse.
Est-ce que tu trouves que certaines situations sociales au travail sont plus simples que d'autres (clients/collègues/formations/supérieurs)? Comment t'en sorts-tu lors de la pause de midi?

Moi je ne me sens à l'aise qu'en petits (très petits) groupes et sans relation hiérarchique (enfin si c'était moi la supérieure ça irait je crois).
Le midi lors de mon stage en hôtellerie les collègues parlaient entre eux de séries télévisées la plupart du temps, je ne prenais quasiment jamais la parole et retournait vite au travail (jusqu'à ce que ma responsable me reproche de travailler pendant mon heure de pause).
A la limite je pourrais parler travail pendant les repas mais il faudrait une utilité comme un projet en cours: je ne suis pas très potins...Et manger toute seule ferait parler les collègues même si c'était dans mon bureau pour continuer à travailler...

Ce qui serait sympa ce serait une entreprise où tout le monde n'est pas vraiment sociable à l'exception de 2 ou 3 personnes qui se chargeraient de la clientèle...

[Benoit]

C'est bien de souligner que le fait de travailler "dans l'informatique" n'empêche absolument pas de se faire refiler les tâches de merde répétitives dont personne ne veut.
(je voulais écrire "personne d'autre", mais en fait je pense que les autistes informaticiens n'en veulent pas non plus).

Ça serait bien que toutes les personnes qui affirment que "c'est super les autistes dans l'informatique" se rendent compte du côté pluriel de ce domaine, et qu'il n'empêche pas que les mécanismes habituels de partage de travail se mettent en place (De toute façon, il y a toutes les chances que l'informatique les rattrape au travail).

Ce qui serait sympa ce serait une entreprise où tout le monde n'est pas vraiment sociable à l'exception de 2 ou 3 personnes qui se chargeraient de la clientèle...

L'absence de relations sociales dans une entreprise n'empêche pas les mécanismes sociaux d'avoir lieu, c'est presque pire puisque tout se produit alors dans un cadre indéfini et impossible à apprendre.

[astro]

Merci de ta réponse.
Est-ce que tu trouves que certaines situations sociales au travail sont plus simples que d'autres (clients/collègues/formations/supérieurs)? Comment t'en sorts-tu lors de la pause de midi?

Moi je ne me sens à l'aise qu'en petits (très petits) groupes et sans relation hiérarchique (enfin si c'était moi la supérieure ça irait je crois).
Le midi lors de mon stage en hôtellerie les collègues parlaient entre eux de séries télévisées la plupart du temps, je ne prenais quasiment jamais la parole et retournait vite au travail (jusqu'à ce que ma responsable me reproche de travailler pendant mon heure de pause).
A la limite je pourrais parler travail pendant les repas mais il faudrait une utilité comme un projet en cours: je ne suis pas très potins...Et manger toute seule ferait parler les collègues même si c'était dans mon bureau pour continuer à travailler...

Ce qui serait sympa ce serait une entreprise où tout le monde n'est pas vraiment sociable à l'exception de 2 ou 3 personnes qui se chargeraient de la clientèle...

Pour les relations avec les collègues ça peut aller, quand je parle c'est surtout boulot, parfois quelques blagues et on parle de sujets plus "privés" mais ça reste light. J'ai du mal avec les clients, surtout au téléphone, et le pire c'est les formations à donner.

Pour le midi, au début je prenais la pause en mangeant à la cantine avec mon équipe (je suivait le mouvement en fait).
Mais au final les discussion de foot, des émission tv où de ce qu'on a fait du WE ne m'intéressaient pas, et je n'avais pas grand chose à dire.
Ne pouvant pas rentrer chez moi le midi, j'ai fait ça quelques années. Et puis j'ai ensuite changé pour manger dans mon bureau, puis pour sortir manger tout seul (ou avec ma femme) le midi à l'extérieur, grâce au prétexte de la réorganisation de la boite (arrivée des tickets restaurants, quelques personnes ont arrêté de mangé à la cantine). Il y avait aussi le fait que sortir le midi voulait dire sortir plus tard le soir pour faire ses heures, mais j'ai vite déculpabilisé là dessus (du moment que mon travail est fait et que j'ai des bon retours...).

Mais même sans cette excuse je pense que j'aurai fini par arrêter.
Tu n'as pas possibilité de sortir le midi ?

edit :

C'est bien de souligner que le fait de travailler "dans l'informatique" n'empêche absolument pas de se faire refiler les tâches de merde répétitives dont personne ne veut.
(je voulais écrire "personne d'autre", mais en fait je pense que les autistes informaticiens n'en veulent pas non plus).

Non par contre on ne me file spécialement des trucs que personne ne veut. Je fais exactement le même travail que les autres, je trouve le travail répétitif en soit, mais c'est pour tout le monde pareil (enfin je suis pas dans la tête des autres), c'est pour tout le monde le même travail.
D'ailleurs personne à mon travail ne connait mon "non-diag" (je ne suis pas diag officiellement), et je pense que personne ne s'en doute.
Au pire ils me voient comme quelqu'un de pas très causant, encore que j'arrive parfois à rigoler avec quelques collègues donc ça participe à ma "bonne image".

[Benoit]

Comme tu mentionnais les aspects "créatifs" et non "techniques" du métier, je pensais que ta structure prenait également ça en charge (il me semble que ça se fait dans le domaine, si j'ai bien compris de quoi il s'agit).

C'est certain que si tout le monde est logé à la même enseigne, le risque de problème horizontal est sans-doute moindre.

D'ailleurs personne à mon travail ne connait mon "non-diag" (je ne suis pas diag officiellement), et je pense que personne ne s'en doute.

Tu noteras que l'image que se font les gens de l'autisme est tellement éloignée de la réalité qu'il y a peu de risques d'identification, ce qui n'empêche pas les gens de se faire des idées fausses.

[meili]

Citation:Ce qui serait sympa ce serait une entreprise où tout le monde n'est pas vraiment sociable à l'exception de 2 ou 3 personnes qui se chargeraient de la clientèle...

L'absence de relations sociales dans une entreprise n'empêche pas les mécanismes sociaux d'avoir lieu, c'est presque pire puisque tout se produit alors dans un cadre indéfini et impossible à apprendre.

Que veux-tu dire par cadre indéfini?
Je voulais dire que dans le cas où tous les collègues sont peu portés sur le côté social du travail il y a moins d'attentes et de jugements de ce côté. Ce qui serait sans doute reposant. Par " pas vraiment sociable" je ne voulais pas dire asocial.
Je me doute que les mécanismes sociaux ne peuvent être évités mais j'ose espérer qu'ils peuvent être amenuisés.

[meili]

Tu n'as pas possibilité de sortir le midi ?

J'avais 45 minutes pour manger. Le repas était gratuit. Mes horaires eux ne dépendaient absolument pas de moi.
Je pense que je choisirai mes emplois futurs pour pouvoir sortir le midi. Etant à la fac, je me contente pour le moment de manger dans les salles de cours avec 2 autres personnes au lieu " d' aller au restaurant universitaire comme tout le monde ".

[Benoit]

Ce que je veux dire c'est qu'à moins d'être dans une structure où les tâches sont strictement définies ou imposées par le haut, il y aura toujours des jeux sociaux ou de la politique de bureau, ce sont les principes de l'être humain qui veulent ça.

S'il n'y a pas de structures bien définies pour rythmer la vie d'un groupe (réunions, machine à café, etc.) , ça n'empêche pas le groupe de vivre de lui même, et dans ce cadre là une personne autiste n'a aucune chance de trouver sa place, à mon avis.

[meili]

Ce que je veux dire c'est qu'à moins d'être dans une structure où les tâches sont strictement définies ou imposées par le haut, il y aura toujours des jeux sociaux ou de la politique de bureau, ce sont les principes de l'être humain qui veulent ça.

S'il n'y a pas de structures bien définies pour rythmer la vie d'un groupe (réunions, machine à café, etc.) , ça n'empêche pas le groupe de vivre de lui même, et dans ce cadre là une personne autiste n'a aucune chance de trouver sa place, à mon avis.

Je pensais que les taches étaient strictement définies par le haut dans toute entreprise puisqu'il y a des secteurs définis et des responsabilités.
Une chance pour moi que je ne soi pas autiste alors ( je suis juste pas douée du tout pour prendre part à une conversation incluant plus d'une autre personne en théorie ).

[Benoit]

Une chance pour moi que je ne soi pas autiste alors ( je suis juste pas douée du tout pour prendre part à une conversation incluant plus d'une autre personne en théorie ).

On dévie un peu du sujet mais certains autistes sont tout à fait capable de soutenir plusieurs conversations en même temps à partir du moment où elles sont bien dissociées, j'ai des souvenirs sympathiques de discussions sous cette forme en Café.

[bidouille]

Je suis chargé de mission dans la formation du handicap, mon travail est relativement varié et dans un secteur qui m’intéresse. Je fait autant de la Hotline, donc plutot de l'informatique, que de l'expertise juridique je fais partie des personnes qui tranche pour les formations limites, c'est aussi moi qui gère la téléphonie dans mon entreprise, et je m'occupe de la qualité des données, je fais aussi du contrôle de gestion, des études statistiques ( un moment on m'avais mise dans la recherche)...
J'aime mon travail c'est relativement varié, mais je préfère être en congé.

[Manichéenne]

Je pense que je choisirai mes emplois futurs pour pouvoir sortir le midi.

J'aimerai bien pouvoir.
Je ne sais pas si je suis réaliste sur mes capacités et le marché, mais j'ai l'impression que si j'ai une offre je ne peux pas me permettre d'espérer mieux.

Je me demandais quelle est votre relation au travail?Y allez-vous juste pour avoir un salaire? Qu'est ce que vous aimez au travail? Qu'est ce qui au contraire vous insupporte ? Asperger ou non votre expérience m'intéresse!

Actuellement, j'y vais pour le salaire. Evidemment, ce n'est pas une situation stable.
Plus le temps passe et plus je déteste mon travail. Je suis "dans l'informatique" aussi. Pas de bol, on attend d'une femme qu'elle soit plus sociable. Et moins technique. Alors avec le temps on me file des tâches de plus en plus éloignées de ce qui m'intéressait au début. On m'a reproché ma communication, de ne pas prendre assez souvent le café, et pas avec les bonnes personnes, etc. Alors le monde de l'entreprise m'est de plus en plus insupportable.
Sur mon premier poste, on m'a filé ce dont personne ne voulait. Ca me convenait bien, parce que c'était super complexe, un peu répétitif, et une technologie déjà dépassée.
Puis ils ont voulu me donner des responsabilités techniques. Ok. Puis humaines. Pas ok.
Ensuite on m'a placé sur quelques missions simples techniquement mais complexes humainement (ben oui, je suis une fille, hein).
J'ai tenté de changer de société pour trouver pire. Dans les toutes petites sociétés, le social est primordial, pas moyen de rester semi anonyme comme dans les méga trusts. J'ai chômé quelques années pour m'en remettre.
Et me voilà avec un CV plus très vendeur, une motivation très basse, mon boulot actuel empirant ces deux points. Mais j'ai un salaire. L'ambiance n'est pas mauvaise au travail, malgré les pauses café imposées. Je suis dans une toute petite équipe. Et comme je n'ai rien à faire 99% de mon temps, je peux m'occuper de mes divers intérêts.
Je rêve de reconversion. Mais je ne vois pas laquelle. Simplement pouvoir m'intéresser à ce que je fais à nouveau...