En tout cas personnellement, je trouve dans certains écrits des formulations qui résonnent fortement en moi, et une vision à la fois réaliste, désespérée et drôle du monde.
Extrait
Çà me semble une des définitions les plus réalistes de la 'résilience', le fait qu'on se bâtisse un château de cartes de règles et de grands principes dans un ouragan de mesquinerie et de chacun-pour-soi. Il n'y a pas de raison logique à cela, c'est simplement un mensonge qu'on se fait à soi même sans lequel on ne pourrait pas se lever le matin. Plutôt que de continuer ce long paragraphe dont je ne sais pas trop quoi faire je vais donner mon analogie sur ce que c'est qu'être Aspie:Au guet!, pp 334-336 a écrit : Le Patricien mit ses mains en clocher et considéra [le capitaine] Vimaire par-dessus.
"Laissez-moi vous donner un conseil, capitaine, dit-il.
- Oui, monsieur ?
- Ça pourrait vous aider à comprendre le monde.
- Monsieur.
- A mon avis, l'existence vous pose un problème parce que vous croyez que l'humanité se divise entre les bons et les méchants. Vous vous trompez, bien entendu. Il n'y a toujours que les méchants... mais certains sont dans des camps adversaires."
Il agita sa main en direction de la ville et s'approcha de la fenêtre.
"Tout un océan de mal, vaste et houleux. (...) Peu profond par endroits, évidemment, mais beaucoup plus ailleurs, je dirais même abyssal. Seulement des gens comme vous confectionnent de petits radeaux de règles et de simili bonnes intentions puis déclarent : Voici le bien, voici ce qui finira par triompher. Étonnant! " Il assena une claque amicale dans le dos de Vimaire.
"Là-bas, reprit-il, on trouve des gens prêts à suivre n'importe quel dragon, à vénérer n'importe quel dieu, à ignorer n'importe quelle iniquité. Ils témoignent d'une espèce de méchanceté banale, ordinaire. Rien à voir avec l'ignominie vraiment élevée, créative des grands pêcheurs, ça me ferait plutôt penser à une noirceur d'âme fabriquée en série. Des pécheurs, pourrait-on dire, sans trace d'originalité. Ils acceptent le mal non seulement parce qu'ils disent "oui", mais parce qu'ils ne disent pas "non". Je vous demande pardon si je vous choque, ajouta-t-il en tapotant l'épaule du capitaine, (...)
- Peut-être. Mais vous avez tort pour le reste. C'est uniquement parce que les gens ont peur, qu'ils sont seuls..." Il s'arrêta. Ses paroles sonnaient creux, même à ses propres oreilles.
Il haussa les épaules. "Ce ne sont que des gens, reprit-il. Ils font seulement ce que font les gens, Monsieur."
[Le Patricien] lui fit un sourire amical.
"Bien sûr, bien sûr, dit-il. C'est ce qu'il vous faut croire, j'en suis conscient. Sinon vous tomberiez fou. Sinon vous auriez l'impression de marcher sur un pont de l'épaisseur d'une plume au-dessus des voûtes de l'enfer. Sinon l'existence ressemblerait à un horrible martyre (...) Je comprends parfaitement. (...) Vous [pouvez] disposer."
Vimaire s'arrêta à la porte.
"Vous croyez tout ça, monsieur? demanda-t-il. Le mal infini et la noirceur absolue ?
- En effet, en effet, fit le Patricien. C'est la seule analyse logique.
- Mais vous vous levez tous les matins, monsieur ?
- Hmm ? Oui ? Où voulez-vous en venir ?
- J'aimerais juste savoir pourquoi, monsieur.
- Oh, fichez-moi le camp, Vimaire. Soyez gentil."
Se prendre des gifles à assommer un Titan, mais se relever tout de même à chaque fois. Simplement parce que.
Bref ce fil est ouvert pour partager votre opinion sur la question.
Si je l'ai mis dans l'espace TED parce que la "différence culturelle" des points de vue autistes / non-autistes correspond parfaitement à la citation au dessus, mais les non-autistes sont invités à en parler également, en fait le sujet est bien plus général.