Parler/échanger en lien avec ses intérêts

[Idée]

Bonjour,

Avez-vous de la facilité ou de la difficulté à parler de ce qui vous intéresse, à échanger à ce propos ?

[Benoit]

A trouver des interlocuteurs, oui (surtout des francophones, ou même des gens sur le fuseau horaire).

En parler avec des gens que ça n'intéresse pas, ben ça ne m'intéresse pas.

Mais je ne suis pas sûr que ce soit la question.

[Nymphaea]

Tu veux dire: est-ce qu'il est difficile de trouver des interlocuteurs, ce genre de choses?

[Idée]

J'ai fait une questions ouverte, car je crois que ça touche différentes dimensions. Et je souhaite voir comment c'est pour les gens par ici.

C'est une question qui part du constat que plusieurs personnes du forum semblent à l'aise de partager autour de certains de leurs intérêts. Et que, malgré l'envie et le besoin de le faire, je suis peu à l'aise de partager des sujets qui m'intéressent (bon à part l'autisme, par ici). Que j'éprouve des difficultés à le faire. Ça touche des points que vous avez nommé : la difficulté de trouver des interlocuteurs. Je dirais aussi la difficulté de maintenir un échange. Et peut-être aussi le fait que, je ne sais pas trop, peut-être que cela m'est difficile parce que ce sont des choses qui me tiennent à coeur.

[Benoit]

Il y a des sujets plus facile à partager que d'autres, ça dépend s'ils sont vraiment "bizarres" ou pas. (c'est à dire au bout de combien de temps quelqu'un d'extérieur va être lassé - ou pire que lassé pour les trucs très bizarres).
Prendre le risque d'être jugé hyper-bizarre même ici sur un forum d'autistes, je ne suis pas sûr que ça vaille la peine de parler d'un truc que de toute façon personne ne va comprendre.

Il y a aussi la question de la forme du forum comme lieu d'échange (comparé à l'échange direct ou par chat).

Sinon je pense qu'on tient tous nos intérêts spéciaux à cœur, mais aussi qu'on a tous appris assez vite la pertinence d'en parler.

[isra]

Je n'aime pas parler de mes intérêts au point que mes proches ignorent que je m'intéresse à certains sujets...
Tu as nommé ce qui semble être en grande partie la cause de pourquoi je les vis en "jardin secret", ça me touche trop à coeur.
Pour avoir toujours eu des intérêts décalés peut-être aussi qu'avec le temps j'en ai eu assez des réflexions déplacées...

Le fait aussi de ne pas me sentir sur la même longueur d'ondes que d'autres qui s'intéressent au sujet,
alors si d'aventure quelqu'un aborde un de ces sujets et que je le sens sur la même longueur d'ondes, j'ai du plaisir à en parler mais j'ai tendance à monopoliser l'échange
et après j'en suis très mal à l'aise alors j'évite de revenir sur le sujet les prochaines fois que je me retrouve avec cette personne.
Je trouve entière satisfaction à me nourrir en solitaire de ce qui m'intéresse, ainsi je ne vis aucun malaise, que du plaisir

[G.O.B.]

Je trouve entière satisfaction à me nourrir en solitaire de ce qui m'intéresse, ainsi je ne vis aucun malaise, que du plaisir

Exactement pareil

Et même sur les forums de discussion liés à mes centres d'intérêts spécifiques, que je peux lire pendant des heures sans m'en rendre compte, je ne participe que très rarement... Asperansa est une exception

[freeshost]

Pas de problème pour dévorer comme Obélix en solitaire.

Par contre, pour partager, c'est plus difficile si on n'a pas les mêmes goûts. J'avais un colocataire qui mangeait souvent des pizzas et me parlait de hockey souvent, alors que je mangeais souvent des légumes et des œufs et parlait de mathématique ou de langues. Nous ne mangions pas souvent ensemble.

Je trouve pas mal d'interlocuteurs sur l'internet car, sur les forums, nous pouvons lire et répondre à nos rythmes propres. Je vais soit sur des forums spécialisés (Trisquel, mathématique, langues, Asperansa*, etc.), soit sur des forums plus ouverts*.

* Asperansa me semble à la fois spécialisé sur l'autisme Asperger à la fois ouvert (grâce à la section de tout et de rien, où nous pouvons ouvrir une discussion par domaine ).

Bon, j'ai l'avantage d'être intéressé par pas mal de choses (notamment certaines choses de personnes de non autistes ), et de ne pas accorder trop d'importance aux hors-sujet (discussions sur les interlocuteurs, attaques ad hominem, etc.). Aussi de distinguer ce que je maîtrise de ce que je ne maîtrise pas (toujours envisager que je puisse me tromper). Je suis trop "ne pas interrompre les autres" pour risquer de monopoliser une conversation.

[Idée]

Je n'aime pas parler de mes intérêts au point que mes proches ignorent que je m'intéresse à certains sujets...
Tu as nommé ce qui semble être en grande partie la cause de pourquoi je les vis en "jardin secret", ça me touche trop à coeur.

Il y a quelque chose de cet ordre je pense.

Pour avoir toujours eu des intérêts décalés peut-être aussi qu'avec le temps j'en ai eu assez des réflexions déplacées...

Pour ma part, je ne sais pas exactement ce qui me bloque. J'ai du mal à mettre le doigt dessus de façon précise.

Je trouve entière satisfaction à me nourrir en solitaire de ce qui m'intéresse, ainsi je ne vis aucun malaise, que du plaisir

C'est là où ce que je vis diffère en partie. Si je trouve une très grande satisfaction à vivre tout cela en solitaire (et j'en ai besoin), j'éprouve aussi l'envie et le besoin d'échanger (comme un bateau qui navigue seul et qui a besoin de temps en temps de s'arrêter dans des ports pour échanger (offrir des choses aux autres et s'enrichir de nouveaux matériaux) afin de mieux poursuivre sa route). Et c'est ce volet qui manque, avec lequel j'éprouve des difficultés. J'ai vécu un très grand bonheur à l'époque de mes études à l'université, notamment par rapport à ce type d'échanges. Mais n'ai pas su, pas pu conserver des contacts avec mes camarades étudiants. Les rares échanges que j'ai pu tenter par la suite ne se sont pas poursuivis.

Bref, j'éprouve des difficultés à m'ouvrir sur ces sujets, de même que des difficultés à trouver et poursuivre dans le temps des échanges autour de ces sujets qui m'intéressent. Et je trouve de plus en plus difficile de trouver les conditions de base dont j'ai besoin pour pouvoir échanger de manière simple et à peu près détendue.

[rebecca]

Je n'aime pas parler de mes intérêts au point que mes proches ignorent que je m'intéresse à certains sujets...
Tu as nommé ce qui semble être en grande partie la cause de pourquoi je les vis en "jardin secret", ça me touche trop à coeur.
Pour avoir toujours eu des intérêts décalés peut-être aussi qu'avec le temps j'en ai eu assez des réflexions déplacées...

Le fait aussi de ne pas me sentir sur la même longueur d'ondes que d'autres qui s'intéressent au sujet,
alors si d'aventure quelqu'un aborde un de ces sujets et que je le sens sur la même longueur d'ondes, j'ai du plaisir à en parler mais j'ai tendance à monopoliser l'échange
et après j'en suis très mal à l'aise alors j'évite de revenir sur le sujet les prochaines fois que je me retrouve avec cette personne.
Je trouve entière satisfaction à me nourrir en solitaire de ce qui m'intéresse, ainsi je ne vis aucun malaise, que du plaisir

moi c est exactement pareil et meme pire et depuis toujours:
j ai en fait toujours caché tous mes interets particuliers ,et je n ai jamais compris pourquoi, depuis toute petite
je n ai jamais dit ni montré a personne (meme mes parents)par exemple mes dessins, sculptures,ou lectures sur des sujets tres specifique ....
j ai toujours detesté parler des sujets qui m ont interessés :et personne n a jamais su que je m y suis interessée.en ait j ai toujours été archi secrète sans savoir pourquoi ,c es come si c était de sujets sacrés que j étudiai et que j aurai enlevé le coté sacré en en parlant
j ai meme caché a mes parents d avoir eu le bac,personne ne sait que j ai fait des etudes et que j ai touours travaillé,
et personne ne sait ce qui m interesse
peut etre etait ce parce que les sujets etaient un peu specifiques?(philosophies extremes orientales, mythologies indiennes, danses classique indienne,plantes medicinales, astrologie occidentale et chinoise ,nutrition, cuisine du monde, numerologie,huiles essentielles,medecine occidentale et asiatique, qi gong,massages therapeutiques du monde, musique manouch et gitane ecc ecc ecc)
pour certains j en ai fait des metiers ,et j en ai parlé lors de conferences mais en dehors d en exercer le metier ,
j ai continué a les cacher,les nier
au point de cacher même mon metier a tout le monde depuis toujours
comme si j avais honte de mes interets specifiques?
ou alors parce que je sais que les gens s en foutent
et vont faire ds reflexions ou poser des questins idiotes et sans interets
et s ils s interessent au meme sujet, je ne vois pas non plus a quoi cela servirait d en parler :
(ca doit etre du pur autisme là)
et ca m ennuit d en parler avec quelqu un qui n y connait rien
sauf si vraiment il est reelement interessé par le sujet,
(mais si c est le cas il l aurai aussi etudié)
mais reelement je n y vois meme pas de raison
sauf si je peux l aider, lui apporter des reponses;
c est pourquoi j en ai fait mes metiers depuis 15 ans mais cela est un poid immense
mon seul plaisir fut dans l etude de ces interet ,
jamais jamais en les transformant en travail
mon seul plaisir est d apprendre seule, et si possible aider des gens grace a ces acqui
mais pas de partager ce que j etudie
ca va meme jusqu a me degouter
c est un sentiment tres special qui est là depuis toujours

[Tugdual]

Avez-vous de la facilité ou de la difficulté à parler de ce qui vous intéresse, à échanger à ce propos ?

Le moins qu'on puisse dire est que ce n'est pas évident.

Il faut trouver les personnes qui partagent les mêmes
intérêts, mais aussi qui aiment réfléchir, trouver de
nouveaux angles de vue sur ces intérêts, qui aiment
imaginer l'évolution des connaissances concernant
ces intérêts (faire de l'anticipation en quelque sorte),
ou encore faire des liens avec d'autres domaines ...

Je ne compte plus les fois où je me suis fait rembarrer
plus ou moins gentiment, où on m'a reproché de me
poser trop de questions, de me prendre la tête ...

J'ai eu un collègue de travail avec lequel on avait
souvent des conversations comme je les aime, mais
on s'est perdu de vue depuis que j'ai arrêté de bosser.
Avec un de mes cousins, c'est pareil : on ne se voit que
très rarement, mais j'aime beaucoup nos échanges ...

Bref, c'est peut-être une des raisons qui font que
je squatte le forum d'Asperansa : enfin m'exprimer ...

[ClaraO]

Je trouve entière satisfaction à me nourrir en solitaire de ce qui m'intéresse, ainsi je ne vis aucun malaise, que du plaisir

Exactement pareil

Et même sur les forums de discussion liés à mes centres d'intérêts spécifiques, que je peux lire pendant des heures sans m'en rendre compte, je ne participe que très rarement... Asperansa est une exception

Pareil...

Sauf que par écrit parfois j'ai tendance à déraper et à ne causer que de mes intérêts restreints, lol.
Par exemple hier j'ai fait une lettre à une correspondante anglaise, j'ai parlé de mon intérêt pour la série Doctor Who, j'ai fait tout un chapitre, j'ai réalisé en rebouchant le crayon que...bah...c'est pas parce que la fille est anglaise qu'elle est forcément fana de la série, et que si ça se trouve je vais la gaver avec mon blabla sur le thème.

[Pupuce]

rebecca, ton post me parle beaucoup. Je ne parle quasiment jamais de ce qui me touche ou m'intéresse vraiment. Même sur ce forum, je me suis demandé pourquoi je ne participais pas à certains fils sur des sujets qui m'intéressaient et que j'avais déjà étudiés. J'y réponds toujours par "A quoi ça sert?".

Les rares fois où je parle de ce qui me touche et m'intéresse vraiment, je me sens comme dépossédée, c'est très bizarre et ça m'écoeure quelque part. Après, je n'ai plus envie de m'y intéresser.

D'où vient ce besoin de secret?

Pour illustrer un peu, là, il ne s'agit pas d'un sujet mais d'une personne pour laquelle j'avais développé secrètement un grand intérêt quand j'étais jeune adulte. Je l'avais côtoyé lorsque j'étais jeune sans entrer en relation avec lui(l'ami d'un copain). Il était musicien et très doué. Je savais qu'il était très doué et sentais que cela n'en resterait pas à de l'amateurisme au vu de sa personnalité. Il est devenu connu. Et maintenant, ça m'écoeure . Je suis très contente pour lui et ça ne m'a pas étonné. Mais je me sens dépossédée d'un pan de moi-même( ). Je me suis posé la question de ce sentiment bizarre, qui n'est pas de la jalousie, rien à voir. Je ne sais pas ce que c'est.

Pour les sujets qui m'intéressent, c'est pareil, ce sentiment, si je partage ouvertement.

Désolée, je n'arrive pas trop à décrire de quoi il s'agit.

Edit : et il y a aussi une histoire de partage avec les mots, car partager par exemple la musique en jouant avec quelqu'un, ce n'est pas du tout pareil que d'en parler

[freeshost]

Ce besoin de "secret" ? allez, j'émets des hypothèses à l'allure de haute conjecture :

- je n'ai simplement pas le besoin de les partager,
- je ne m'en rends pas forcément compte, mais si j'en parle à une autre personne, ça va me fatiguer (les interactions sociales, tsé-veux-dire !),
- je n'ai pas envie d'ennuyer l'autre, et comme je "sais" que le sujet n'intéresse que moi, je ne vais emmerder personne avec,
- chus timide et tout' gêné(e).

[Pupuce]

C'est vrai que parfois, quand j'ai envie de réagir sur certains sujets, je me sens fatiguée rien qu'à l'idée de formuler et donc je ne fais rien. Mais j'ai l'impression qu'il y a autre chose d'indéfinissable
Comme si ton "moi" était jeté en pâture, un peu.

Edit : fatiguée non seulement par l'idée de formuler mais surtout de ce qui risque de suivre, à savoir incompréhension, explications, justifications.....beaucoup trop de choses bien fatigantes pour pas grand chose finalement.