Niejcas a écrit :Au fait, ça vous dit quelque chose "neurophysiothérapeute" ?
Une personne formée en neurothérapie et en physiothérapie (et qui les associe) ?
freeshost a écrit :Je pense surtout à la mésestime des autres d'abord, pour recadrer mes préjugés et contrebalancer mes peurs. J'aime pas la manière dont je présente ça mais l'idée est un peu là.
Hmmm... comment détruire les préjugés envers les autres personnes ? (Essayer d'éviter la généralisation, c'est bien beau, mais notre cognition est toujours tentée de simplifier nos représentations, par exemple en généralisant.)
- Discuter avec une personne, d'elle et de soi. Cela permet de mieux connaître l'autre personne, d'effondrer des préjugés qu'on a sur cette personne (et éventuellement sur les personnes qui auraient des points communs, qu'on a identifiés, avec celle-ci). Discuter avec une personne permet d'avoir une représentation plus précise de celle-ci, et de ne pas se satisfaire d'une représentation basée juste sur l'apparence. Mais bon... discuter en face à face n'est pas évident, surtout pour nous.
Et discuter avec une personne de sa vie, ça se fait rarement d'entrée. Souvent, on commence par des choses "superficielles" et non intimes (de la pluie et du beau temps, de la coupe du monde, des nouvelles dans le journal, etc.). Ensuite, on essaie de trouver une source de motivation commune (la mathématique, par exemple, ou la musique souvent : "T'écoutes quoi ?" "Beethoven, Blink 182, Renaud, Les Cowboys Fringants." "Renaud, j'aime aussi. Le classique, j'aime pas trop." "Je connais pas les deux autres groupes.").
- Être ouvert et ne pas céder à la tentation du jugement de valeur ("c'est bien", "c'est mal", "il est gentil", "elle est méchante", etc.). C'est souvent l'appréhension du jugement d'autrui qui nous inhibe. [Pas seulement les menaces directes, mais aussi les normes sociales, la désirabilité sociale.] Cela varie d'un groupe à l'autre. Si je parle de mathématique à des personnes qui aiment ce domaine, elles ne vont pas me juger. Si je parle de mathématique à des personnes qui n'aiment pas ce domaine, elles vont plus facilement me juger "intello". Un défi est de ne pas se laisser tenter par le jugement. Le but n'est pas de classer, d'un côté, les bons et, de l'autre côté, les méchants. Ce serait une pensée un peu manichéenne.
- S'entraider (ce qui implique de parler un peu) : demander de l'aide quand on en a besoin (mais il peut arriver qu'on ne le fasse pas, par fierté ou parce qu'on pense - sincèrement ! - qu'on va résoudre le problème tout seul bientôt), aider quand autrui demande de l'aide. Ne pas oublier les "s'il te/vous plaît" et "merci".
"Merci beaucoup pour ton aide. Ça m'a rendu service !" "Je ne sais pas comment je m'en serais sorti(e) sans toi !" "J'aurais bien voulu t'aider pour ton pull déchiré, mais je ne sais pas coudre." "Dis, cette caisse pèse une tonne ! pourrais-tu m'aider ?" "Y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'aider à faire fonctionner cette machine ?" "Oui, pas de problème. Allons-y pour porter cette caisse. On la met où ?" "Merci beaucoup ! Je te revaudrai ça." "À charge de revanche." "Bah ! tout le plaisir est pour moi." "Tu me rendrais un grand service ?" "J'ai un grand service à vous demander." "Oh ! c'est pas grand-chose !" "Tu ne me dois rien. Je suis content(e) que tu puisses réutiliser l'imprimante." Les moments d'entraide font jurisprudence (positive ; il y a les disputes et conflits qui peuvent mettre du négatif) dans le vécu commun.
- Ne pas se prendre la tête pour des broutilles de pacotille. Il y a des personnes qui s'énervent pour un rien : parce que la machine à café ne fonctionne pas (et elles veulent leur café !), parce que le fichier ne s'ouvre pas, parce que l'ordinateur a bloqué, parce que la pizza est trop cuite, parce que l'autre personne ne les a pas entendues, etc. Au lieu s'énerver, on pourrait : respirer calmement en fermant les yeux pendant soixante secondes, prendre l'air, demander à une personne de nous aider (à ouvrir le fichier, à débloquer l'ordinateur), dire "c'est d'la terre brûlée" (bon, ça peut être pris comme une remarque incendiaire par la personne qui a préparé la pizza).
"Après, tout, nous sommes vivants, en bonne santé, avec une maison bien isolée, des vêtements, de l'eau potable, de l'électricité, en temps de paix. Que demande le peuple ? Arrêtez de vous plaindre !"
- Se dire que chaque personne (pas seulement "moi") a ses problèmes, mais qu'elle n'en parle pas forcément. Les adolescent(e)s qui se posent des questions sur leur croissance, leur corps, leur avenir, les maladies (rares ou non, plus ou moins handicapantes), le sentiment de culpabilité (après avoir fait une erreur ou après un "échec"/malheur d'une personne proche [dont on se sent responsable ; qu'on aime] ; "c'est ma faute"), les deuils, la dèche financière (les factures qui s'entassent, les licenciements), les chagrins d'amour, etc. La vie est un fleuve plein de méandres, de chutes et de cataractes.
Alors... non seulement, on n'a pas forcément l'énergie pour se préoccuper des problèmes d'autrui, mais on n'a pas forcément envie d'embarrasser les autres avec nos problèmes, même si de l'aide n'est pas superflue. Se dire que d'autres personnes "sont passées aussi par là", ça permet de relativiser, aussi. D'ailleurs, on peut se partager nos expériences, heureuses comme malheureuses, communes.
- Se faire une liste des préjugés et stéréotypes par écrit (ou en imprimé) : les blondes sont stupides ; les barbus sont des pirates informatique ; les barbus sont salafistes ; les barbus sont musulmans ; les autistes n'ont pas empathie ; si les enfants sont comme ça, c'est la faute de leurs parents (la tentation de tout de suite trouver un bouc émissaire, ça remue inutilement la plaie de la culpabilité [non fondée]) ; les geeks sont tout seuls dans leur garage ; les Parisiens sont chauvins ; les Belges sont stupides, surtout les Belges blondes ; les noirs, c'est d'la race inférieure ; les blancs sont condescendants ; les hommes sont obsédés du sexe ; les femmes conduisent mal au volant ; etc. En choisir un pour une semaine : je regarde toutes les blondes dans la rue. Et je me dis "Non, elle n'est pas plus bête que la brune d'à côté." à chaque fois. "Il a une coupe iroquoise, ben, ce n'est pas forcément un punk." "Il parle arabe, il n'est pas forcément musulman. Peut-être est-il athée comme moi." "Il parle russe. Il n'est pas forcément pro-Poutine." "Il a la capuche du pull sur la tête et les mains dans les poches. Ce n'est pas forcément un délinquant zonard." L'apparence n'est qu'une infime part d'information.
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