Les réalités que nous fuyons mais qui nous oppressent

[FloretteRanou]

Attention sujet abstrait, j’espère que je vais réussir à me faire comprendre et que ça vous parlera.

Je cherche un expliquer un phénomène qui se produit en moi en permanence et j’ai vraiment besoin de savoir si ça fait écho à certains parmi vous.

Ce phénomène est envahissant. Il pèse sur mon moral, m’empêche de dormir, m’oppresse.
Il enveloppe toute ma vie et à cause de lui je ne me sens jamais en paix.

Pouvez-vous répondre à l’affirmative aux questions suivantes ?

Y a -t-il dans votre vie des faits, dont vous savez qu’ils sont vrais, mais que vous ignorez ?
Vous les ignorez car cela va à l’encontre des opinions de votre entourage et/ou vous refusez de les admettre à vous-même.

Y a-t-il des décisions que vous savez que vous devez prendre, mais vous les prenez pas car elles vous paraissent « folles ».
Elles vous paraissent folles parce que votre entourage vous les déconseilleraient fortement et parce que, par manque de confiance en vous, vous doutez de votre capacité à les menez à bien.

Y a-t-il constamment dans votre tête des images de ce que à quoi pourrais ressembler votre vie si vous preniez ces décisions ?

Je ne parle pas uniquement de décisions mais de tout type de problèmes pour lesquels vous ressentez à besoin vital de les résoudre.

Ce genre de pensées se font-elles violence à chaque heure de la journée et vous empêchent de vivre le moment présent, de vous concentrer dans votre travail et dans vos conversations avec les autres ?

Avez-vous souvent l’impression de vivre la vie d’une autre personne et de vous dérober à votre propre rôle ?

[WinstonWolfe]

Pas facile de répondre, je ne peux pas vraiment avoir de certitude de ressentir ce que tu décris.

J'ai l'impression de ne pas avoir réalisé ce que je pourrais réaliser. Et que, d'une certaine façon je ne le pourrai jamais, par faute de pouvoir identifier puis acquérir les ressources nécessaires. Je peux très bien me projeter,mais pas tracer un chemin qui m'y emmènerait.

[freeshost]

Pas chez moi, il me semble. Si j'ai un souci, j'arrive (trop ? ) facilement à le mettre de côté. Il me semble que les personnes non autistes ont de la misère à mettre de côté un souci, surtout si ça concerne l'émotionnel ou l'affectif.

Si des avis sont incompatibles, je cherche, en m'aidant des connaissances scientifiques, à trouver lesquels sont vrais, ou je reste sur la case "Je ne sais pas" (faute de connaissances scientifiques ou faute de motivation).

Je préfère garder ma liberté de penser, et autres libertés.

[Astragale]

J'avais tout à fait ce genre de sentiment à ton âge.
Mais je ne suis pas sûre que cela soit lié au SA... Beaucoup de jeunes très impactés par leur parents le ressentent certainement aussi.

[Mariemento]

Y a -t-il dans votre vie des faits, dont vous savez qu’ils sont vrais, mais que vous ignorez ?
Vous les ignorez car cela va à l’encontre des opinions de votre entourage et/ou vous refusez de les admettre à vous-même.

Non, je ne crois pas, j'ai plutôt tendance à voir des faits là où il n'y en a pas, ou a trop me focaliser sur un détail.

Y a-t-il des décisions que vous savez que vous devez prendre, mais vous les prenez pas car elles vous paraissent « folles ».
Elles vous paraissent folles parce que votre entourage vous les déconseilleraient fortement et parce que, par manque de confiance en vous, vous doutez de votre capacité à les menez à bien.

La prise décision est quelque chose de très très difficile pour moi, car choisir, c'est toujours sacrifier quelque chose. Mon épouse m'épaule dans mes choix, et parfois, effectivement pointe du doigt les mauvaises décisions (que ce soit des décisions d'ouverture ou de repli).

Y a-t-il constamment dans votre tête des images de ce que à quoi pourrais ressembler votre vie si vous preniez ces décisions ?

En permanence, je passe mon temps à créer des scénarii...

Ce genre de pensées se font-elles violence à chaque heure de la journée et vous empêchent de vivre le moment présent, de vous concentrer dans votre travail et dans vos conversations avec les autres ?

Parfois, je suis submergée par un choix que je dois faire (la pèriode de Noël est terrible pour ça), et ça m'obsède jusqu'à ce que j'ai choisi, ou qu'on m'ait aidée à choisir. Ca peut être pour des choses "toutes simples" comme la couleur des assiettes pour le réveillon.

Avez-vous souvent l’impression de vivre la vie d’une autre personne et de vous dérober à votre propre rôle ?

Non. J'essaye déjà de vivre avec moi-même, et c'est suffisamment compliqué pour ne pas essayer d'être quelqu’un d'autre. En revanche, je pense que tout le monde joue un rôle (et là, pas de différence, aspie, NT, etc...). Personne n'est vraiment soi-même quand il n'est pas seul. J'aime la citation de Saint-François Des Rues : "La vie est une comédie, qu'importe le temps qu'elle dure, pourvu qu'elle soit bien jouée".

[Crépuscule]

Je crois que j'ai en moi un genre d'hypocrisie, qui se manifeste parfois, avec laquelle je ne suis pas en paix, je sais qu'elle entretient un sentiment de culpabilité qui si j'y pense trop crée de l'anxiété... Je sais bien que c'est un problème que j'ai à résoudre, que j'ai à m'améliorer, je crois que j'ai tendance à fuir, mais ce n'est pas bien...
Ce n'est pas simple non plus. Par ailleurs j'ai aussi tendance à me diminuer à ne pas avoir une super opinion de moi-même... Quelques réflexions ici sur le forum m'y ont fait penser... C'est le fait de fuir qui me crée une sorte d'oppression...
Je n'aime pas du tout l'hypocrisie, alors j'ai un truc à résoudre

[isra]

Quelques réflexions ici sur le forum m'y ont fait penser... C'est le fait de fuir qui me crée une sorte d'oppression...

J'imagine que notre échange sur le fil de présentation de Laura participe à ton oppression du moment...
Je ne souhaitais pas en rajouter sur ce fil qui ne concerne ni l'un ni l'autre mais sache que je ne suis pas restée en froid avec toi,
comme l'ont exprimés d'autres personnes, c'était juste pour échanger nos points de vue respectifs, bien que d'avis différents...
J'ai bien compris que ton message auquel j'ai réagis partait d'une bonne intention de ta part, seulement j'avais un avis selon un autre point de perspective

J'ai été un peu trop brusque dans ma réponse, cela m'arrive parfois et je m'excuse encore de t'avoir ainsi bousculé
On est beaucoup ici à être sensibles et à se sentir mal lorsque l'on ne se rejoint pas sur la même longueur d'ondes,
et même lorsqu'il n'y a pas de dilemme plusieurs ont exprimés se sentir souvent angoissés après avoir posté un message... Avec le temps et l'habitude ça s'atténue...
Donc ne fuis pas, tu as bien fais de t'exprimer ici et j'espère que tu te sentiras bientôt plus léger.

[Crépuscule]

Merci

Effectivement c'était en partie lié à ça, mais aussi à des choses que j'ai à régler personnellement.
Bien d'accord pour dire que c'était un échange de point de vue, d'ailleurs je n'ai pas vraiment renié le mien, mais je le garde ...
J'espère juste qu'il n'est pas dénué de nuances, parfois il y a plus de vérité dans les nuances je trouve.

Il n'y a pas de soucis, cela m'arrive aussi d'être brusque, et puis j'ai vu bien pire, comme brutalité
Sur que je ne suis pas le seul hypersensible ici ^^ je commence à voir ça

[cortex]

Avez-vous souvent l’impression de vivre la vie d’une autre personne et de vous dérober à votre propre rôle ?

En fait, je suis bien conscient de vivre ma vie, mais j'ai l'impression qu'on me demande des efforts pour "jouer" un rôle sociable qui ne me ressemble pas.

[Tugdual]

Florette, tu peux peut-être regarder ceci :



Je pense qu'on y trouve des éléments de réponse ...

[FloretteRanou]

J'ai commencé à la regarder, elle a l'air très intéressante mais elle est longue .
Pourrais-tu stp résumer brièvement en quoi elle est en rapport avec ce topic ?

Ça concerne la lutte pour devenir soi-même ?

[Tugdual]

Pour faire (très !) court, lorsqu'on se se pose énormément de
questions (existentielles, sur notre avenir, sur nos choix ...),
cela signifie sûrement qu'on est trop dans l'action permanente
(ils parlent de notre "culture du sprint" que je trouve bien vue),
et qu'on a besoin de se poser, que cela aide à progresser ...

[Tugdual]

J'enchaine avec une réflexion personnelle (quoique).

Face à une problématique, une décision à prendre,
la première étape est de réfléchir à notre situation.
Parfois (souvent ?), la réflexion seule ne permet pas
de faire apparaître une solution claire et indiscutable.
Arrive un moment où nos réflexions tournent en rond, ne
progressent plus. C'est énervant, presque oppressant.

Il faut alors une seconde étape, de calme, de méditation.
Dans une des ses vidéos, Jollien évoque l'image bouddhiste
du verre remplit d'eau et de terre. Au stade que je décris
au dessus, les réflexions sont comme agiter encore et encore
le verre, cela alimente le tourbillon de terre et l'eau, les
mélangent encore plus, on ne distingue rien tant c'est trouble.
Plutôt que se laisser happer par le tourbillon et l'entretenir,
on peut se poser, le laisser passer, attendre. Le tourbillon
finit, peu à peu, par se calmer, la terre se dépose au fond
du verre, et l'eau devient transparente, on y voit enfin.

De cette transparence, apparaissent des solutions, des idées ...

[FloretteRanou]

Je pense également qu'il ne faut pas se forcer à prendre une décision tout de suite quand on a pas tous les éléments.
Si une solution claire n'apparaît pas, c'est que l'on n'est pas prêt et qu'il est inutile de se torturer l'esprit.

Pour ma part, ma technique serait plutôt de m'investir dans un autre projet en attendant que la solution m'apparaisse clairement concernant la décision laissée en plan.

Ne rien faire ça ne m'aide pas, si je ne me remplie pas de pensées constructives alors les pensées néfastes prennent toute la place.

[Tugdual]

Ne rien faire ça ne m'aide pas, si je ne me remplie pas de pensées constructives alors les pensées néfastes prennent toute la place.

La méditation permet d'éviter ça.

Dernièrement à l'émission La tête au carré :
-> La méditation vue par la science (mp3) ...