Jonathan emmène ses "Pokeballs" à travers le monde
Publié le mardi 21 octobre 2014 à 20:54.
Ils s'activent / Initiatives / Landerneau [29]
Jonathan Le Drappier transforme des boules de verre en cages dorées pour Pokémons à l'aide de logiciels informatiques. © DR/Jonathan Le Drappier
Après un bac pro commerce préparé à Landerneau et une licence d'anglais à Brest, ce jeune artiste numérique fait ses bagages pour Melbourne.
Nombreux sont les gamins des années 1990 qui ont rêvé de collectionner des Pokeballs avec de vrais Pokémons à l'intérieur. À 21 ans, Jonathan Le Drappier l'a fait. Depuis cinq ans, il en a fabriqué près d'une centaine. « D'après mon petit frère, il y a 719 Pokémons différents... Mais je ne pense pas que je les ferai tous », confie le jeune artiste landernéen (29). Car Jonathan n'a bien sûr pas trouvé le secret pour donner la vie à ces créatures de jeux vidéos japonais. Mais il s'est servi de ses connaissances en art numérique pour modéliser les Pokeballs de manière très réaliste.
En 2009, Jonathan fréquente les établissements scolaires landernéens depuis trois ans, quand il commence à dessiner. Après quelques esquisses sur papier, il tâtonne les logiciels et le « digital painting », ou processus de peinture sur ordinateur. À la fin de l'année 2011, son frère a 8 ans et lui demande de réaliser son rêve d'enfant : avoir « une vraie pokeball avec un vrai Pokémon à l'intérieur ». « J'ai essayé d'exploiter mes connaissances des logiciels pour en faire une de manière réaliste », raconte le Landernéen.
« Je pense retourner m'installer en Australie »
L'artiste numérique transforme des photos de boules de verres tenues dans une main en véritables cages dorées pour Pokémons. « À l'époque où j'ai inventé ce concept, j'étais en bac professionnel, au lycée Saint-Joseph, à Landerneau, se souvient-il. Autant du côté de mes camarades que de ma famille, on trouvait ça bizarre mais, au fil du temps, ils m'ont encouragé. »
Les Pokeballs de JonathanJo - son nom d'artiste - rencontrent un grand succès sur internet. Un succès international qui l'amène à quitter ses études d'anglais à Brest pour se consacrer à l'animation. « Mais les écoles françaises demandent d'être titulaire d'un baccalauréat général », regrette le jeune homme.
Le 26 novembre, il s'envolera donc pour Melbourne. Son but : y travailler en bénéficiant du soutien de sa famille australienne avant d'intégrer une école de concept art à Singapour. « Je pense retourner en Australie ensuite pour m'y installer, il n'y a pas la même manière de penser la créativité là-bas », estime-t-il.
75 000 abonnés sur Twitter, 15 000 fans sur Facebook
Pour Jonathan, derrière le travail d'artiste, il y a aussi une cause à défendre. Aujourd'hui, le Landernéen compte 75 000 abonnés sur Twitter, 15 000 fans sur Facebook. « Maintenant que j'ai une certaine notoriété, j'essaye de faire en sorte que les gens comprennent mieux ce qu'est l'autisme », explique-t-il. Lui-même autiste, Jonathan considère ce trouble comme une force. « J'ai une autre manière de voir le monde, ce que j'ai pu exploiter dans mes travaux », explique-t-il.
Ce que Jonathan voit, par exemple, dans les pokeballs, ce n'est pas la possibilité de réaliser un rêve de gamin, « j'ai été un grand joueur de Pokémon mais je n'étais pas tant que cela fan », plaisante-t-il. Son but est surtout de susciter de la nostalgie, pour faire revivre à d'autres leur enfance.
Louise CALEDEC.
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Retrouvez les oeuvres de JonathanJo sur le site jonathanjo.deviantart.com ou sur la page Facebook Jonathanjo.
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