Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
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Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Bonjour tout le monde,
Étant donné que les personnes Asperger et les personnes autistes sont moins à l'aise avec le langage non verbal (vidéo youtube, traduit en français, le langage non verbal expliqué par des experts en la matière), cela se reporte-t-il sur leur désirabilité sociale ?
Par exemple, beaucoup de personnes usent de la désirabilité sociale dans divers contextes :
- lors d'entretiens d'embauche,
- quand elles se savent sous les projecteurs et caméras (et micros),
- lors d'un événement particulier (fête, mariage, enterrement),
- dans un bistrot, dans un restaurant,
- avec certaines personnes,
- etc.
Est-ce que les personnes Asperger et autistes peuvent développer leur désirabilité sociale ? (Même les personnes dites neurotypiques ne sont pas des spécialistes, mais l'apprennent, notamment les politiciens.)
Est-ce que les personnes Asperger ont une bonne estime (éthique) de la désirabilité sociale ? (se montrer sous un masque, se montrer différemment selon les contextes, faux-semblants qui peuvent paraître contre-authentiques [donner une (parfois fausse) impression d'hypocrisie] et donc contre-productifs pour la confiance intra-groupe, interpersonnelle, se montrer comme on n'est pas, ou exagérer ses traits, etc.)
On sait que l'effort de désirabilité sociale induit une plus grande pression (stress), ce qui est mauvais pour la santé, même si certaines personnes sont très à l'aise avec ce jeu. Est-ce que l'effort et la pression sont forcément plus grands pour une personne Asperger ? Ou une personne Asperger peut-elle arriver à manier la désirabilité sociale sans pour autant s'imposer une grande pression ?
Jouez-vous la désirabilité sociale ? Dans quels contextes ?
Comment réagissez-vous quand vous percevez - si vous percevez - qu'une personne s'exprime de manière faussée ? (exagérations, euphémismes, sourires bizarres. ton de la voix, rythme, gestes des bras, etc.)
Si une personne Asperger veut (ou doit) s'intégrer dans un groupe, doit-elle forcément jouer la désirabilité sociale, jouer sur sa personnalité ?
Étant donné que les personnes Asperger et les personnes autistes sont moins à l'aise avec le langage non verbal (vidéo youtube, traduit en français, le langage non verbal expliqué par des experts en la matière), cela se reporte-t-il sur leur désirabilité sociale ?
Par exemple, beaucoup de personnes usent de la désirabilité sociale dans divers contextes :
- lors d'entretiens d'embauche,
- quand elles se savent sous les projecteurs et caméras (et micros),
- lors d'un événement particulier (fête, mariage, enterrement),
- dans un bistrot, dans un restaurant,
- avec certaines personnes,
- etc.
Est-ce que les personnes Asperger et autistes peuvent développer leur désirabilité sociale ? (Même les personnes dites neurotypiques ne sont pas des spécialistes, mais l'apprennent, notamment les politiciens.)
Est-ce que les personnes Asperger ont une bonne estime (éthique) de la désirabilité sociale ? (se montrer sous un masque, se montrer différemment selon les contextes, faux-semblants qui peuvent paraître contre-authentiques [donner une (parfois fausse) impression d'hypocrisie] et donc contre-productifs pour la confiance intra-groupe, interpersonnelle, se montrer comme on n'est pas, ou exagérer ses traits, etc.)
On sait que l'effort de désirabilité sociale induit une plus grande pression (stress), ce qui est mauvais pour la santé, même si certaines personnes sont très à l'aise avec ce jeu. Est-ce que l'effort et la pression sont forcément plus grands pour une personne Asperger ? Ou une personne Asperger peut-elle arriver à manier la désirabilité sociale sans pour autant s'imposer une grande pression ?
Jouez-vous la désirabilité sociale ? Dans quels contextes ?
Comment réagissez-vous quand vous percevez - si vous percevez - qu'une personne s'exprime de manière faussée ? (exagérations, euphémismes, sourires bizarres. ton de la voix, rythme, gestes des bras, etc.)
Si une personne Asperger veut (ou doit) s'intégrer dans un groupe, doit-elle forcément jouer la désirabilité sociale, jouer sur sa personnalité ?
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Freeshot, je n'ai pas saisi ce que tu entends par désirabilité sociale..
Non-diag.
"Just another brick in the wall."
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Ah si en fait je crois avoir compris.
Si par désirabilité sociale tu entends "poser un masque pour se montrer différent de ce que l'on est", alors, je ne parle pas au nom de tous les aspergers bien sur, simplement en mon nom (je ne suis pas diagnostiquée) cela est assez paradoxale ; j'use de ces masques, mais ai pourtant beaucoup de mal avec ceux que je vois en porter.
Je pense qu'il y a une raison à cela, mais il est possible que je me trompe, ça reste assez subjectif : je mets le masque pour me protéger, et j'ai l'impression que ceux qui en mettent le mettent en général pour duper le monde, pour aboutir à des fins pas forcément louables.
La différence est ténue mais existante, je crois.
Si par désirabilité sociale tu entends "poser un masque pour se montrer différent de ce que l'on est", alors, je ne parle pas au nom de tous les aspergers bien sur, simplement en mon nom (je ne suis pas diagnostiquée) cela est assez paradoxale ; j'use de ces masques, mais ai pourtant beaucoup de mal avec ceux que je vois en porter.
Je pense qu'il y a une raison à cela, mais il est possible que je me trompe, ça reste assez subjectif : je mets le masque pour me protéger, et j'ai l'impression que ceux qui en mettent le mettent en général pour duper le monde, pour aboutir à des fins pas forcément louables.
La différence est ténue mais existante, je crois.
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Je vais essayer de donner mon avis sur la question, mais je ne suis en réalité pas certaine d'avoir tout compris.
J'ai grandi en entendant parler de plaire, plaire et encore plaire. Satisfaire à tout prix.
Personnellement, c'était difficile, vu que je ne faisais pas ASSEZ bien, que je pouvais faire mieux (fille d'une surdouée, petite fille d'un surdoué, plutot douée aussi si j'ai bien suivi, il était logique que je sois aussi parfaite que ma mère et mon grand-père).
Sauf que voilà, si d'un point de vue intellectuel j'étais dotée de capacité hors du commun, que physiquement je ne suis pas mal dotée non plus, côté social, comportemental, j'étais un peu à côté de la plaque.
Mais j'ai essayé. J'ai bataillé, j'ai usé de ce qui marchait bien (oui j'avoue je me suis servie de mon apparence (jusqu'à une certaine limite) pour obtenir ce que je voulais (là aussi dans la limite de mes capacités sociales). Sauf (again) que ca fausse quand même pas mal les rapports sociaux, parce que justement il me manquait une donnée (ou plusieurs) systématiquement. Et au final ... ben un ras le bol. Un vrai, un qui peut pousser à dire à son chef "désolée, mais là non, et en plus je me casse"
Je ne suis pas faite pour la "politique" au sens élargie, ça m'épuise, ça me rend nerveuse et agressive et si je ne peux pas utiliser cette agressivité contre ceux qui la provoque, elle se retourne sur ceux qui eux n'ont rien demandé.
Et là encore mes gamins m'ont aidé malgré eux. Eux qui n'ont rien demandé à personne, ont un peu essuyé les plâtres (voire beaucoup pour mon aîné). Maintenant j'ai fini de jouer à ce jeu-là. Si je tombe sur des gens qui ont peu ou prou mon fonctionnement (sans avoir des traits aussi brut de fonderie que les miens), ça passe, sinon ça casse.
J'ai la chance d'exercer un boulot où la sociabilité est d'emblée superficielle. J'en souffre parfois j’avoue, j'aimerais avoir plus d’intérêt aux yeux des autres, qu'on voit autre chose que la jolie plante qui est le premier contact avec l'entreprise pour tout appel ou visite, mais mes fils s'en portent bien mieux.
Alors je m'en moque 95% du temps. Bien sûr du coup, certain ne supportent pas que je ne leur fasse pas des ronds de jambes que je ne les flatte pas, mais ces gens-là à la limite n'ont pas d’intérêt pour moi.
Bien sûr à 40 ans, avec déjà 20 ans de milieux professionnels divers, d’expériences variées et parfois flatteuses sur un CV, je peux me permettre de faire ce choix, et je sais qu'il y a 15 ans je n'aurais pas cru que j'en serais à ce stade-là. Mais c'est pas grave, ma vie est plus équilibrée sans cette contrainte sociale que de plaire à tout prix.
Voilà, c'est mon avis, et pour moi chaque fois que j'arrive à dire non à ce genre de contrainte je me sens grandie (la dernière en date étant cette semaine où j'ai refusé une réunion familiale parce que je ne supporte pas ma sœur cadette et mes beau-frères). Je suis ce que je suis, point. C'est à prendre ou à laisser. *rire*
J'ai grandi en entendant parler de plaire, plaire et encore plaire. Satisfaire à tout prix.
Personnellement, c'était difficile, vu que je ne faisais pas ASSEZ bien, que je pouvais faire mieux (fille d'une surdouée, petite fille d'un surdoué, plutot douée aussi si j'ai bien suivi, il était logique que je sois aussi parfaite que ma mère et mon grand-père).
Sauf que voilà, si d'un point de vue intellectuel j'étais dotée de capacité hors du commun, que physiquement je ne suis pas mal dotée non plus, côté social, comportemental, j'étais un peu à côté de la plaque.
Mais j'ai essayé. J'ai bataillé, j'ai usé de ce qui marchait bien (oui j'avoue je me suis servie de mon apparence (jusqu'à une certaine limite) pour obtenir ce que je voulais (là aussi dans la limite de mes capacités sociales). Sauf (again) que ca fausse quand même pas mal les rapports sociaux, parce que justement il me manquait une donnée (ou plusieurs) systématiquement. Et au final ... ben un ras le bol. Un vrai, un qui peut pousser à dire à son chef "désolée, mais là non, et en plus je me casse"
Je ne suis pas faite pour la "politique" au sens élargie, ça m'épuise, ça me rend nerveuse et agressive et si je ne peux pas utiliser cette agressivité contre ceux qui la provoque, elle se retourne sur ceux qui eux n'ont rien demandé.
Et là encore mes gamins m'ont aidé malgré eux. Eux qui n'ont rien demandé à personne, ont un peu essuyé les plâtres (voire beaucoup pour mon aîné). Maintenant j'ai fini de jouer à ce jeu-là. Si je tombe sur des gens qui ont peu ou prou mon fonctionnement (sans avoir des traits aussi brut de fonderie que les miens), ça passe, sinon ça casse.
J'ai la chance d'exercer un boulot où la sociabilité est d'emblée superficielle. J'en souffre parfois j’avoue, j'aimerais avoir plus d’intérêt aux yeux des autres, qu'on voit autre chose que la jolie plante qui est le premier contact avec l'entreprise pour tout appel ou visite, mais mes fils s'en portent bien mieux.
Alors je m'en moque 95% du temps. Bien sûr du coup, certain ne supportent pas que je ne leur fasse pas des ronds de jambes que je ne les flatte pas, mais ces gens-là à la limite n'ont pas d’intérêt pour moi.
Bien sûr à 40 ans, avec déjà 20 ans de milieux professionnels divers, d’expériences variées et parfois flatteuses sur un CV, je peux me permettre de faire ce choix, et je sais qu'il y a 15 ans je n'aurais pas cru que j'en serais à ce stade-là. Mais c'est pas grave, ma vie est plus équilibrée sans cette contrainte sociale que de plaire à tout prix.
Voilà, c'est mon avis, et pour moi chaque fois que j'arrive à dire non à ce genre de contrainte je me sens grandie (la dernière en date étant cette semaine où j'ai refusé une réunion familiale parce que je ne supporte pas ma sœur cadette et mes beau-frères). Je suis ce que je suis, point. C'est à prendre ou à laisser. *rire*
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Il y a, entre autres, cet article intéressant sur la mesure de la pratique de la désirabilité sociale selon plusieurs pays en Europe qui m'a appris des choses, entre autres que la désirabilité sociale n'était pas évidemment ancrée (ou innée) dans tous les pays, dans notre espèce.
Il est vrai que "plaire", voire plaire à tout prix, me semble une caractéristique, mais le "à tout prix" n'est pas très désirable socialement, alors "on" essaie de ne pas le faire paraître. Le "à tout prix" peut aussi être pesant, fatigant cognitivement. Exemple : M donne une image I de lui lors d'un entretien. Pour rester "cohérent", M entretient cette image I de lui après l'entretien (escalade d'engagement ; pendant la période d'essai, et même après, lorsqu'il est engagé). Cela peut être pesant s'il sait qu'entretenir cette image I ne correspond pas à lui.
Justement, une question que j'ai oublié de poser : est-ce que frotter dans le bon sens du poil (faire des compliments, des éloges, des récompenses, des accords) fait partie nécessairement de la désirabilité sociale ? est-ce que "être neutre (impartial)" est indésirable socialement ?
Moi non plus, je ne me sens pas fait pour la politique politicienne et les métiers de vendeurs (notamment face aux clients), notamment parce que ça ne me correspond pas, mais aussi parce que c'est en porte-à-faux avec mes considérations éthiques*.
Un truc "marrant", c'est que, régulièrement (souvent ?), dans le monde de l'embauche neurotypique, une personne qui a une relation sociale (avec le patron ou un gérant) mais qui n'a pas toutes les compétences requises pour le poste sera préférée à une personne qui a les compétences mais pas de relation sociale.
* Une question qui me vient : est-ce que mes considérations éthiques peuvent être la pure conséquence de mes caractéristiques sociales (éventuel syndrome d'Asperger, esprit critique constant envers quelque "norme") ?
Il est vrai que "plaire", voire plaire à tout prix, me semble une caractéristique, mais le "à tout prix" n'est pas très désirable socialement, alors "on" essaie de ne pas le faire paraître. Le "à tout prix" peut aussi être pesant, fatigant cognitivement. Exemple : M donne une image I de lui lors d'un entretien. Pour rester "cohérent", M entretient cette image I de lui après l'entretien (escalade d'engagement ; pendant la période d'essai, et même après, lorsqu'il est engagé). Cela peut être pesant s'il sait qu'entretenir cette image I ne correspond pas à lui.
Justement, une question que j'ai oublié de poser : est-ce que frotter dans le bon sens du poil (faire des compliments, des éloges, des récompenses, des accords) fait partie nécessairement de la désirabilité sociale ? est-ce que "être neutre (impartial)" est indésirable socialement ?
Moi non plus, je ne me sens pas fait pour la politique politicienne et les métiers de vendeurs (notamment face aux clients), notamment parce que ça ne me correspond pas, mais aussi parce que c'est en porte-à-faux avec mes considérations éthiques*.
Un truc "marrant", c'est que, régulièrement (souvent ?), dans le monde de l'embauche neurotypique, une personne qui a une relation sociale (avec le patron ou un gérant) mais qui n'a pas toutes les compétences requises pour le poste sera préférée à une personne qui a les compétences mais pas de relation sociale.
* Une question qui me vient : est-ce que mes considérations éthiques peuvent être la pure conséquence de mes caractéristiques sociales (éventuel syndrome d'Asperger, esprit critique constant envers quelque "norme") ?
Modifié en dernier par freeshost le lundi 1 août 2016 à 17:06, modifié 1 fois.
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Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Etre neutre n'est pas indesirable sociablement mais dérangeant. C'est mal vu de ne pas prendre parti. Un poste/un emploi peut t'y obliger, mais ça restera mal vu (et il y a des chances que ce poste/emploi soit mal vu dès le depart de toute façon)
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Je ne me rends pas bien compte.. Mon expérience pro' est tellement maigre que...bon...
Je pense que je porte un masque "haute qualité" quand je le peux, la plupart de mes copines me trouvent "très facile d'accès", j'ai l'air hyper sociable, et j'en change à volonté (genre... réussir à bosser un mois en vente de prêt à porter fashion, quand on connaît mon -absence de- goût pour les fringues et la mode, ça donne un peu l'idée)...
Après, comme Féfé, je suis plus jeune (31 ans) mais globalement, en dehors de la "vie active", et en vieillisant, j'ai de plus en plus tendance à m'en tamponner finalement... (mais si je dois reprendre un emploi, je l'avoue, j'en userai à nouveau.. vu la difficulté à s'en sortir financièrement en France aujourd'hui, y'a intérêt à faire deux/trois concessions j'imagine...)
Je pense que je porte un masque "haute qualité" quand je le peux, la plupart de mes copines me trouvent "très facile d'accès", j'ai l'air hyper sociable, et j'en change à volonté (genre... réussir à bosser un mois en vente de prêt à porter fashion, quand on connaît mon -absence de- goût pour les fringues et la mode, ça donne un peu l'idée)...
Après, comme Féfé, je suis plus jeune (31 ans) mais globalement, en dehors de la "vie active", et en vieillisant, j'ai de plus en plus tendance à m'en tamponner finalement... (mais si je dois reprendre un emploi, je l'avoue, j'en userai à nouveau.. vu la difficulté à s'en sortir financièrement en France aujourd'hui, y'a intérêt à faire deux/trois concessions j'imagine...)
Maman d'un enfant TED diagnostiqué au CRA de Reims.
Je ne suis pas très typique, sans avoir pourtant creusé la question d'une façon ou d'une autre.
Je ne suis pas très typique, sans avoir pourtant creusé la question d'une façon ou d'une autre.
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
C'est la première fois que je vois
cette expression "désirabilité sociale" ...
Un bien grand mot pour la volonté de plaire ?
cette expression "désirabilité sociale" ...
Un bien grand mot pour la volonté de plaire ?
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Mais c'est pas plaire de manière "affective" mais plus "socialement" donc pour une espèce de popularité ou de reconnaissance par ces paires ?
Enfin je sais pas, ça n'a pas vraiment de sens en fait.
Enfin je sais pas, ça n'a pas vraiment de sens en fait.
Modifié en dernier par Lupine le dimanche 16 février 2014 à 16:42, modifié 1 fois.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
la désirabilité social ca me dérange, par ce que je ne sais jamais comment réagir. alors j'interagis uniquement lorsqu'il y a un but précis et bien codé.
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Quelques sources pour s'abreuver de désirabilité sociale :
- Wikpedia (en français ; la page en anglais est un petit peu plus étoffée),
- ce pdf (en français),
- cet autre pdf (en français),
- l'effet Bradley.
En gros, la désirabilité sociale consiste à se montrer, volontairement ou non, comme "respectant des normes sociales" (pour éviter les reproches, des sanctions). Parmi les normes, on distingue :
- les normes descriptives : ce que la majorité des personnes font (cf. le sophisme "faire comme tout le monde") ;
- les normes injonctives / prescriptives : ce que les personnes devraient faire ou ne devraient pas faire (la liberté écartelée par les interdictions et les obligations) ;
- la norme d'internalité : se présenter soi-même comme cause des événements (cf. responsabilité ; autonomie), très présente dans les sociétés libérales (moins dans les sociétés dictatoriales ou totalitaristes) ;
- la norme d'externalité : présenter les facteurs extérieurs comme causes des événements (hasard, destin, autres acteurs ; parfois utilisée pour se déculpabiliser) ;
- etc.
Le couple (normes descriptives ; normes prescriptives) peut s'apparenter au couple (le savant ; le politique). Ce sont surtout ces normes qui nous incitent à utiliser la désirabilité sociale (pour éviter les sanctions si on ne correspond pas à ces normes).
Quelques extraits de ce pdf :
Elles peuvent se résumer en une question : est-ce que ce que les chercheurs en psychologie sociale nous ont appris sur la désirabilités sociale vaut aussi pour les personnes Asperger ? ou est-ce que ces dernières viennent apporter des nuances ?
- Wikpedia (en français ; la page en anglais est un petit peu plus étoffée),
- ce pdf (en français),
- cet autre pdf (en français),
- l'effet Bradley.
En gros, la désirabilité sociale consiste à se montrer, volontairement ou non, comme "respectant des normes sociales" (pour éviter les reproches, des sanctions). Parmi les normes, on distingue :
- les normes descriptives : ce que la majorité des personnes font (cf. le sophisme "faire comme tout le monde") ;
- les normes injonctives / prescriptives : ce que les personnes devraient faire ou ne devraient pas faire (la liberté écartelée par les interdictions et les obligations) ;
- la norme d'internalité : se présenter soi-même comme cause des événements (cf. responsabilité ; autonomie), très présente dans les sociétés libérales (moins dans les sociétés dictatoriales ou totalitaristes) ;
- la norme d'externalité : présenter les facteurs extérieurs comme causes des événements (hasard, destin, autres acteurs ; parfois utilisée pour se déculpabiliser) ;
- etc.
Le couple (normes descriptives ; normes prescriptives) peut s'apparenter au couple (le savant ; le politique). Ce sont surtout ces normes qui nous incitent à utiliser la désirabilité sociale (pour éviter les sanctions si on ne correspond pas à ces normes).
Quelques extraits de ce pdf :
Voir la notion d'ancrage :Notamment, Rosenberg et al. (1968), dans leurs travaux sur la structure des théories implicites de la personnalité (liens que font les individus
entre les traits de personnalité), considèrent que les perceptions qu’ont les individus sur eux même et sur les autres ne reposent pas uniquement sur des covariations entre les traits de personnalité, mais sur des dimensions plus générales. Ainsi, pour ces auteurs les descriptions psychologiques servent surtout à communiquer la valeur des gens et tendent à s’organiser autour de deux dimensions, la première qu’ils nomment « social desirability» [désirabilité sociale] et la seconde « intellectual desirability » [désirabilité intellectuelle]. La conception bidimentionnelle a conduit à l’élaboration de nombreux modèles dans lesquels ces dimensions ont reçu des appellations diverses, telles que : « warmth » [chaleur] versus « competence » [compétence] (Cuddy, Fiske & Glick, 2008 ; Fiske et al., 2007) ; « communion » [sociabilité] versus « agency » [statut] (Abele & Wojciszke, 2007 ; Bakan, 1966) ; « expressiveness » [expressivité] versus « instrumentality » [instrumentalité] (Parsons & Bales, 1955) ; « other profitability » [profitabilité pour autrui] versus « self profitability» [profitabilité pour soi] (Peeters, 1992); « morality » [moralité] versus « competence » [compétence] (Wojciszke, 1994, 2005) ou socio-morality [éthique] versus taskability (Ybarra, Chan, Park, Burnstein, Monin & Stanik, 2008). Néanmoins, quelque soit la terminologie utilisée, chacune des dimensions dégagées a une signification relativement équivalente à travers les divers modèles. De plus, elles sont généralement appréhendées au travers de traits s’opposant en fonction de la valence (positives versus négatifs). Ainsi, la première dimension (e.g. « social desirability», « warmth », « other profitability », etc.), principalement de nature affective, oppose des traits en rapport avec la sociabilité ou la moralité (honnête, sympathique versus froid, prétentieux). La seconde dimension (e.g. « intellectual desirability », « competence », « self profitability », etc.) oppose, quant à elle, des traits plus en rapport avec les compétences et les statuts sociaux des individus (e.g. intelligent, ambitieux versus inefficace, dominé). Il est notable, que dans plusieurs de ces différents modèles, la valeur sociale est considérée comme le reflet des motivations humaines (e.g. Peeters, 1992).
(...)
Liste des 24 traits saturés sur les dimensions de désirabilité sociale et d’utilité sociale (Gallay, 1992)
- désirabilité sociale positive : agréable ; attachant ; sympathique ; honnête ; ouvert ; sincère,
- désirabilité sociale négative : prétentieux ; hypocrite ; agaçant ; vantard ; menteur ; mesquin,
- utilité sociale positive : ambitieux ; dynamique ; intelligent ; actif ; autoritaire ; travailleur ;
- naïf ; instable ; timide ; vulnérable ; étourdi ; émotif.
(...)
De plus, Dubois et Beauvois (2005), en travaillant sur cinq des composantes du syndrome individualiste (libéralisme2, autosuffisance, internalité, ancrage individuel et contractualité), ont obtenu des résultats similaires à ceux de Cambon et al. (2006) concernant l’ancrage de la norme d’internalité dans l’utilité sociale. Dans cette recherche, l’attribution d’utilité sociale aux candidats dites « internes » ne s’accompagne pas d’une attribution inverse en terme de désirabilité sociale. Même si la dimension d’utilité sociale est première, en permettant la différenciation des candidats selon leur degré de normativité en matière d’internalité, elle peut s’accompagner d’une certaine désirabilité sociale. De façon plus générale, les résultats de cette étude amènent à penser qu’il existe deux types de normes de jugement : celles ancrées dans l’utilité sociale (comme la norme d’internalité) et celles ancrées dans la désirabilité (comme la norme d’ancrage individuel).
Vous comprenez maintenant mieux mes questions initiales ?Tout comme une norme de comportement définit un ensemble de comportements jugés comme bons, comme désirables par le collectif dont elle émane, par opposition à un autre ensemble de comportements considérés comme moins bons, moins désirables, voire même comme franchement mauvais (saluer en entrant dans une pièce où se trouvent déjà des gens vs ne pas saluer), une norme de jugement définit certains jugements qui seront vus comme bons par opposition à d’autres qui seront vus comme ne l'étant pas, voire qui feront l’objet d’une dévalorisation. Par exemple :
- attribuer un comportement à une cause interne vs à une cause externe (norme d’internalité) ;
- mettre l’accent sur sa capacité à trouver en soi la possibilité de satisfaire ses besoins et de répondre aux questions qu’on se pose vs compter sur autrui (norme d’autosuffisance) ;
- se définir par rapport à l’idiosyncrasie de ses goûts, de ses opinions et de ses comportements vs les référer à une appartenance catégorielle (norme d’ancrage individuel).
Elles peuvent se résumer en une question : est-ce que ce que les chercheurs en psychologie sociale nous ont appris sur la désirabilités sociale vaut aussi pour les personnes Asperger ? ou est-ce que ces dernières viennent apporter des nuances ?
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Pour moi, cette définition de désirabilité sociale est beaucoup trop large, je n'arrive pas à synthétiser le concept et ne suis pas certaine de l'avoir saisi correctement...freeshost a écrit :Vous comprenez maintenant mieux mes questions initiales ?
Mais je vais essayer de répondre à certaines de tes questions selon ce que j'ai saisi...
Je pense que les asperger interprètent différemment certains codes de désirabilité sociale mais pas tous.Elles peuvent se résumer en une question : est-ce que ce que les chercheurs en psychologie sociale nous ont appris sur la désirabilités sociale vaut aussi pour les personnes Asperger ? ou est-ce que ces dernières viennent apporter des nuances ?
Je pense que l'effort est plus grand et que cela constitue un grand stress pour un aspie et qu'il n'est pas à l'aise avec ce jeu...freeshost a écrit :On sait que l'effort de désirabilité sociale induit une plus grande pression (stress), ce qui est mauvais pour la santé, même si certaines personnes sont très à l'aise avec ce jeu. Est-ce que l'effort et la pression sont forcément plus grands pour une personne Asperger ? Ou une personne Asperger peut-elle arriver à manier la désirabilité sociale sans pour autant s'imposer une grande pression ?
Tant qu'elle n'est pas au courant de son syndrome, je pense qu'elle doit forcément se modeler comme elle le peut pour s'intégrer,Si une personne Asperger veut (ou doit) s'intégrer dans un groupe, doit-elle forcément jouer la désirabilité sociale, jouer sur sa personnalité ?
on voit ce que ça donne avec les enfants (qui ne le font pas) dans une cour de récréation...
Tant que l'enfant ne cherche pas à faire comme les autres il se fait rejeter, en tant qu'adulte c'est pareil...
Après je ne sais pas dans quelle mesure une personne aspie peut s'assumer dans sa différence, en se contrefichant des réactions de groupe,
mais dès le moment qu'elle a une activité professionnelle, je pense qu'elle est forcément amenée en utiliser les codes de désirabilité sociale.
Diagnostiquée SA en janvier 2015
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Je crois que c'est normal et naturel de vouloir plaire aux personnes que l'on aime bien, que l'on respecte, il ne s'agit pas là de codes sociaux à mon avis.
Par exemple, j'ai besoin de plaire à mon prof de musique dans le sens de mon travail, de ma qualité de jeu. C'est une nécessité pour moi. Car quand il est satisfait de mon travail de la semaine ça me réjouit et aide à entretenir ma motivation. J'ai déjà eu des cours avec des personnes que je sentais moyen voire pas du tout et là, je me contrefiche de ce que ces personnes peuvent bien penser de moi ou de mes capacités. Même pire, je "refuse" inconsciemment de travailler avec ou pour eux.
Mais ... je ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce que tu désignes par ce terme en fait.
Par exemple, j'ai besoin de plaire à mon prof de musique dans le sens de mon travail, de ma qualité de jeu. C'est une nécessité pour moi. Car quand il est satisfait de mon travail de la semaine ça me réjouit et aide à entretenir ma motivation. J'ai déjà eu des cours avec des personnes que je sentais moyen voire pas du tout et là, je me contrefiche de ce que ces personnes peuvent bien penser de moi ou de mes capacités. Même pire, je "refuse" inconsciemment de travailler avec ou pour eux.
Mais ... je ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce que tu désignes par ce terme en fait.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Ce n'est pas moi qui ai inventé le terme "social desirability".
Je me dis que les personnes Asperger peuvent même développer une défiance (remise en question, esprit critique) à l'égard de la désirabilité sociale.
Je me dis que les personnes Asperger peuvent même développer une défiance (remise en question, esprit critique) à l'égard de la désirabilité sociale.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Syndrome d'Asperger et désirabilité sociale
Bonjour freeshot, je n'ai pas dit que tu inventais cette expression, juste que je ne la comprenais pas, c'est tout. Si je t'ai bien compris, j’appellerai ça "codes sociaux" : se soumettre au bon vouloir de nos pairs et supérieurs, leur donner ce qu'ils attendent de nous : la soumission et la démagogie. Si je peux les éviter je le ferais même s'il m'en coûterait. Et si j'ai le choix, ou suffisamment de confiance en moi .... j'enverrai chier ceux qui me reprocheraient de ne pas en abuser. Je veux bien accomplir mon devoir, ma tâche mais s'il s'agit de s*cer leur queue ( ) je refuse tout de suite. Qu'on m'apprécie pour mon travail, pas pour mes courbettes de bienséance.
Mais ce sujet, je ne le comprends pas bien, j’espère ne pas être complètement à coté de la plaque
Mais ce sujet, je ne le comprends pas bien, j’espère ne pas être complètement à coté de la plaque
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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