Autismes et automutilations
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Autismes et automutilations
Bonjour,
je m'intéresse depuis longtemps à l'automutilation.
J'ai cherché sur le forum (sur les 4 dernières années), et je n'ai pas trouvé de sujet qui fasse plus que l'évoquer.
J'ai pu voir que plusieurs personnes sur le forum sont (ou étaient) concernées. Moi aussi d'ailleurs...
Or, je ne trouve que très peu d'informations sur le sujet : chiffres, définition claire, étude du lien et des causes entre TSA et automutilation...
J'ai lu que 30% des personnes ayant un TSA pratiquent l'automutilation. Certes, mais c'est très vague : quelle que soit la position dans le spectre ?
J'ai lu aussi une distinction faite couramment entre l'automutilation autistique et l'automutilation "courante". Je n'ai pourtant pas l'impression que les gens qui en parlent ici ou sur d'autres forums soient dans des cas différents ou le fassent pour d'autres raisons. Je retrouve beaucoup la dépression, le manque d'estime de soi, l'anxiété, la difficulté à communiquer... bref, tout ce qui est classique dans les causes des blessures auto-infligées.
Peut-être y a t'il réellement un trouble distinct lorsqu'il s'agit d'autisme de Kanner, ou que les blessures sont graves, ou commencent très tôt. Je ne connais pas assez le sujet pour en juger. Il me semble quand même difficile de juger si le but et le cheminement menant à la blessure sont si différents que ça dans les deux cas.
En anglais, ça mène à distinguer le Self Injury Behavior (SIB) et le Non Suicidal Self Injury (NSSI). Le premier étant lié à des déficits intellectuels sévères ou à un trouble du développement, alors que le second peut concerner tout un chacun.
Mais pourquoi un autiste ne pourrait pas alors être plutôt dans le second cas ? J'ai même l'impression qu'ils sont plus touché encore par le NSSI que le reste de la population, et que nombre des traits se retrouvent dans les deux troubles.
je m'intéresse depuis longtemps à l'automutilation.
J'ai cherché sur le forum (sur les 4 dernières années), et je n'ai pas trouvé de sujet qui fasse plus que l'évoquer.
J'ai pu voir que plusieurs personnes sur le forum sont (ou étaient) concernées. Moi aussi d'ailleurs...
Or, je ne trouve que très peu d'informations sur le sujet : chiffres, définition claire, étude du lien et des causes entre TSA et automutilation...
J'ai lu que 30% des personnes ayant un TSA pratiquent l'automutilation. Certes, mais c'est très vague : quelle que soit la position dans le spectre ?
J'ai lu aussi une distinction faite couramment entre l'automutilation autistique et l'automutilation "courante". Je n'ai pourtant pas l'impression que les gens qui en parlent ici ou sur d'autres forums soient dans des cas différents ou le fassent pour d'autres raisons. Je retrouve beaucoup la dépression, le manque d'estime de soi, l'anxiété, la difficulté à communiquer... bref, tout ce qui est classique dans les causes des blessures auto-infligées.
Peut-être y a t'il réellement un trouble distinct lorsqu'il s'agit d'autisme de Kanner, ou que les blessures sont graves, ou commencent très tôt. Je ne connais pas assez le sujet pour en juger. Il me semble quand même difficile de juger si le but et le cheminement menant à la blessure sont si différents que ça dans les deux cas.
En anglais, ça mène à distinguer le Self Injury Behavior (SIB) et le Non Suicidal Self Injury (NSSI). Le premier étant lié à des déficits intellectuels sévères ou à un trouble du développement, alors que le second peut concerner tout un chacun.
Mais pourquoi un autiste ne pourrait pas alors être plutôt dans le second cas ? J'ai même l'impression qu'ils sont plus touché encore par le NSSI que le reste de la population, et que nombre des traits se retrouvent dans les deux troubles.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: Autismes et automutilations
C'est intéressant comme sujet. j'ai été concernée et mon fils l'est actuellement, beaucoup moins, mais ca revient de temps en temps.
lorsque j'étais ado, j'ai eu une période de mutisme et ca coïncide avec la période d'automutilation et d’anorexie. Je me rappelle de deux étapes différentes. j'ai arrêter de parler par ce que physiquement je n'y arrivais plus. Je disais le strict minimum par ce que lorsque je voulais dire quelque chose de compliqué, les mots se mélangeaient dans ma tête. et face a l'agression extérieur constante, je ne pouvais pas me défendre. donc il y a deux composantes. la confusion mentale et la protection contre un environnement hostile. c'est a partir de la que j'ai commencé a me faire du mal. ce n'était pas pour le faire mal, par ce que ca ne me faisait pas mal. c'était pour tester les sensations. La confusion mentale devenait aussi confusion des sens. plusieurs fois j'ai vu avec mes oreilles et entendu avec mes yeux. et pour moi il fallait que je fasse le trie et que je découvre mes limites physiques. Je passais mon temps a faire du sport jusqu’à épuisement et je me nourrissait très peu. pas pour faire régime ou quoi que ce soit, mais pour me réapproprier mon corps. par ce que dès que je voulais me nourrir, je n'y arrivais pas. je mangeais un croissant, et c'est comme si j'avais un parpaing dans l'estomacs. Je n'avais plus aucune sensation de faim ou de sommeil. parfois, je me mettais a dessiner et a jouer du piano, et c'est comme si mes mains ne m'appartenaient plus. elles avaient leur vie propre. alors je prenais un couteau et j’essayais de faire des entailles pour voir si mes mains étaient toujours "vivantes". C'est a ce moment aussi que j'ai commencé a avoir des migraines a se taper la tête contre les murs. et effectivement je me tapais la tête contre les murs.
d'un coté j'avais des douleurs inexpliquée, et de l'autre les douleurs que je m'infligeais, je ne les sentais pas. Et j'étais incapable de parler pour dire ce que j'avais.
C'était une période très dur pour moi, surtout que personne ne s'en rendait compte. ou alors ils attribuaient ca a une crise d'adolescence...
Pour mon fils c'est différent. il a toujours été très sensible a la douleur. normalement les bébés tombent se font mal, ils pleurent et recommencent après. lui non, il a toujours été très vigilants. face a une situation qu'il ne connaissait pas ( par exemple un nouvel escalier) il restait immobile tant que personne ne lui a montrer comment faire. ou alors il y allait a quatre pattes pour bien s'assurer avec tous ses membres. en dix ans il a du se blesser 5 fois. et a chaque fois c’était un drame. il hurlait tellement que je voyais bien que la douleur était disproportionnée par rapport au "Bobo" . ensuite la tendance c'est inversé. il a commencé a se taper la tête sur les mur et a se frapper. il disait, je suis fais en béton, je ne sens rien. et du coup j'ai repensé a ma propre enfance et je me suis dis mince il vit la même chose. il a commencé a se nourrir de certain aliments et refusait le reste. ou alors si je le forçais il avait mal au ventre pendant deux jours après avec la diarrhée, et ca ne se simule pas ca.
je rappelle que mon fils est diagnostiqué asperger, mais moi non, je me "tâte" encore ( pour rester dans le sujet )
Donc pour répondre a ta question, je ne pense pas que c'est une question d'estime de soi ou d’anxiété. c'est vraiment une origine physique, pour nous. après pour l’automutilation qui peut concerner tout un chacun, je ne sais pas.
lorsque j'étais ado, j'ai eu une période de mutisme et ca coïncide avec la période d'automutilation et d’anorexie. Je me rappelle de deux étapes différentes. j'ai arrêter de parler par ce que physiquement je n'y arrivais plus. Je disais le strict minimum par ce que lorsque je voulais dire quelque chose de compliqué, les mots se mélangeaient dans ma tête. et face a l'agression extérieur constante, je ne pouvais pas me défendre. donc il y a deux composantes. la confusion mentale et la protection contre un environnement hostile. c'est a partir de la que j'ai commencé a me faire du mal. ce n'était pas pour le faire mal, par ce que ca ne me faisait pas mal. c'était pour tester les sensations. La confusion mentale devenait aussi confusion des sens. plusieurs fois j'ai vu avec mes oreilles et entendu avec mes yeux. et pour moi il fallait que je fasse le trie et que je découvre mes limites physiques. Je passais mon temps a faire du sport jusqu’à épuisement et je me nourrissait très peu. pas pour faire régime ou quoi que ce soit, mais pour me réapproprier mon corps. par ce que dès que je voulais me nourrir, je n'y arrivais pas. je mangeais un croissant, et c'est comme si j'avais un parpaing dans l'estomacs. Je n'avais plus aucune sensation de faim ou de sommeil. parfois, je me mettais a dessiner et a jouer du piano, et c'est comme si mes mains ne m'appartenaient plus. elles avaient leur vie propre. alors je prenais un couteau et j’essayais de faire des entailles pour voir si mes mains étaient toujours "vivantes". C'est a ce moment aussi que j'ai commencé a avoir des migraines a se taper la tête contre les murs. et effectivement je me tapais la tête contre les murs.
d'un coté j'avais des douleurs inexpliquée, et de l'autre les douleurs que je m'infligeais, je ne les sentais pas. Et j'étais incapable de parler pour dire ce que j'avais.
C'était une période très dur pour moi, surtout que personne ne s'en rendait compte. ou alors ils attribuaient ca a une crise d'adolescence...
Pour mon fils c'est différent. il a toujours été très sensible a la douleur. normalement les bébés tombent se font mal, ils pleurent et recommencent après. lui non, il a toujours été très vigilants. face a une situation qu'il ne connaissait pas ( par exemple un nouvel escalier) il restait immobile tant que personne ne lui a montrer comment faire. ou alors il y allait a quatre pattes pour bien s'assurer avec tous ses membres. en dix ans il a du se blesser 5 fois. et a chaque fois c’était un drame. il hurlait tellement que je voyais bien que la douleur était disproportionnée par rapport au "Bobo" . ensuite la tendance c'est inversé. il a commencé a se taper la tête sur les mur et a se frapper. il disait, je suis fais en béton, je ne sens rien. et du coup j'ai repensé a ma propre enfance et je me suis dis mince il vit la même chose. il a commencé a se nourrir de certain aliments et refusait le reste. ou alors si je le forçais il avait mal au ventre pendant deux jours après avec la diarrhée, et ca ne se simule pas ca.
je rappelle que mon fils est diagnostiqué asperger, mais moi non, je me "tâte" encore ( pour rester dans le sujet )
Donc pour répondre a ta question, je ne pense pas que c'est une question d'estime de soi ou d’anxiété. c'est vraiment une origine physique, pour nous. après pour l’automutilation qui peut concerner tout un chacun, je ne sais pas.
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
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Re: Autismes et automutilations
bonjour,
pour mon fils de bientôt 13 ans,Aspie, il a recours à l'automutilation quand il fait une crise et celle ci est dû, toujours, suite à une frustration importante ou quand il est en en phase dépressive et qu'un rien le contrarie. C'est le cas en ce moment. Pour marquer son mécontentement il se tape la tête dans les murs et depuis peu prend un couteau qu'il cogne sur ses bras. Son psy m'a expliqué dernièrement que ce n'était pas tant pour se faire du mal que pour "sentir" son corps pendant un moment où il a la sensation de se disloquer (comme on se pincerait l'oreille pour sentir qu'on ne rêve pas). C'est très impressionnant et éprouvant pour nous. Il est difficile d'ajuster nos réactions parce qu'on ressent beaucoup de provocation de sa part dans ces moments là et s'il ne faut pas réagir à la provoc., il n'est pas question de le laisser se faire du mal Alors on le bloque dans nos bras en parlant le moins possible, juste "là, ça va aller...chut...c'est tout..." jusqu'à l'apaisement. Et on lui propose d'aller finir de se calmer en s'isolant dans sa chambre.Quand nous en parlons avec lui, à un autre moment, nous lui disons qu'il doit essayer de trouver une astuce pour éviter d'aller jusqu'à la crise, nous cherchons encore...
Et vous, comment réagissez-vous?
pour mon fils de bientôt 13 ans,Aspie, il a recours à l'automutilation quand il fait une crise et celle ci est dû, toujours, suite à une frustration importante ou quand il est en en phase dépressive et qu'un rien le contrarie. C'est le cas en ce moment. Pour marquer son mécontentement il se tape la tête dans les murs et depuis peu prend un couteau qu'il cogne sur ses bras. Son psy m'a expliqué dernièrement que ce n'était pas tant pour se faire du mal que pour "sentir" son corps pendant un moment où il a la sensation de se disloquer (comme on se pincerait l'oreille pour sentir qu'on ne rêve pas). C'est très impressionnant et éprouvant pour nous. Il est difficile d'ajuster nos réactions parce qu'on ressent beaucoup de provocation de sa part dans ces moments là et s'il ne faut pas réagir à la provoc., il n'est pas question de le laisser se faire du mal Alors on le bloque dans nos bras en parlant le moins possible, juste "là, ça va aller...chut...c'est tout..." jusqu'à l'apaisement. Et on lui propose d'aller finir de se calmer en s'isolant dans sa chambre.Quand nous en parlons avec lui, à un autre moment, nous lui disons qu'il doit essayer de trouver une astuce pour éviter d'aller jusqu'à la crise, nous cherchons encore...
Et vous, comment réagissez-vous?
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Re: Autismes et automutilations
mon fils n'est pas encore ado, donc je ne sais pas encore comment ca va se passer, mais jusque la, j'ai compris qu'il fallait identifier les facteurs qui provoquent les crises et les éviter. je ne le prive plus de ses jeux par exemple. et lorsqu'il y a une situation sur laquelle je ne peut pas agir et qu'il crise quand même, je lui fais du silence sensoriel. j'ai aménagé la salle de bain avec une isolation anti bruit de plusieurs couches, et il prend son bain avec un masque de plongé, il se met sur le ventre, respire avec le masque. ca coupe toute agression extérieur et ca lui permet de se remettre. mais ca a pris du temps pour qu'il y arrive tout seul. dans ces moment de crises, il ne supporte pas les contacts physique et le toucher ne faisait qu’aggraver la crise. je l'ai mis aussi au yoga lorsqu'il avait 3ans. il adore ca. au début il en faisait en dehors des crises. régulièrement a raison d'une heure par jour. ensuite vers ces 4ans et demi, on a commencé la méditation avec une bougie. je soufflais doucement pour faire vaciller la flamme et le mouvement l'absorbe et il se calme sans même s'en rendre compte. ca l'aide aussi a travailler son attention. et lorsqu'il a commencé a s'approprier les mécanisme de détente, j'ai associé cette sensation avec un mot : seiza. c'est le mot japonais pour la position de méditation. donc lorsqu'il a une crise, il suffit que je dise ce mot et ca le met en état de détente. une sorte de programmation en sorte.
pour le moment ca marche pas mal la plupart du temps. mais c'est épuisant, par ce qu'il faut que je sois toujours hyper vigilante sur ce qu'il vit pour pouvoir identifier ce qui va pas. Mais je n'y arrive pas toujours, par ce que parfois, c'est juste une remarque qui le blesse qui déclenche la crise. ce n'est pas de la provoque. il n'a pas cette notion, et je pense que c'est une mauvaise interprétation. parfois il se fait du mal uniquement par ce que justement il veut me faire plaisir et faire ce que je lui demande et il n'y arrive pas, c'est une façon de se punir lui même.
pour le moment ca marche pas mal la plupart du temps. mais c'est épuisant, par ce qu'il faut que je sois toujours hyper vigilante sur ce qu'il vit pour pouvoir identifier ce qui va pas. Mais je n'y arrive pas toujours, par ce que parfois, c'est juste une remarque qui le blesse qui déclenche la crise. ce n'est pas de la provoque. il n'a pas cette notion, et je pense que c'est une mauvaise interprétation. parfois il se fait du mal uniquement par ce que justement il veut me faire plaisir et faire ce que je lui demande et il n'y arrive pas, c'est une façon de se punir lui même.
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Re: Autismes et automutilations
Je suis plutôt dans le second cas... J'ai commencé à 21 ans.En anglais, ça mène à distinguer le Self Injury Behavior (SIB) et le Non Suicidal Self Injury (NSSI). Le premier étant lié à des déficits intellectuels sévères ou à un trouble du développement, alors que le second peut concerner tout un chacun.
Il m'est arrivé d'en discuter avec des personnes (sans dire que j'étais directement concernée), ce qui ressort, c'est que c'est pas mal pratiqué par les ados, comme une sorte de phase identitaire pour certains (et ils en sortent, une fois l'adolescence passée, j'en connais un ou deux comme ça), certains, c'est lié évidemment à une grande souffrance intérieure... Passé 18/19 ans, c'est l'expression de la souffrance (douleur/sang/marques) qui semble très présente, beaucoup plus volontaire et consciente.
J'ai fréquenté à un moment donné un forum sur la dépression, et il y a une section sur l'automutilation. Des témoignages, j'ai lu, d'un côté, celles qui sont liées à des évenements passagers (rupture amoureuse souvent, problème avec les parents, moins contrôlée, majoritairement des jeunes), et celle qui sont plus profondes, voire chroniques (blessures plus importantes, plus contrôlées, durées plus longues...).
Je sais que je pratique-en partie- parce que j'arrive pas à exprimer la souffrance autrement que par ce biais, ou certaines colères...
Peut-être que les problèmes de communication que rencontrent les autistes influent sur ce choix de s'exprimer autrement? Je pense aussi aux autistes plus profonds.
Après, ici, il y a surtout des aspergers ou AHN qui s'expriment sur le sujet...
Modifié en dernier par Loup le lundi 10 février 2014 à 20:21, modifié 1 fois.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: Autismes et automutilations
Dans ma classe beaucoup de personnes sont passées par l'automutilation (environ 50 % !!), certaines sont encore concernées et il y a beaucoup de consommateurs de drogues (douces et durs) (environ 10% de consommateurs régulier/quotidien) 25% qui en consomment au moins une fois par semaine).
Toutefois j'ai pu observer que même si nous avions des souffrances qui tendaient globalement à être similaires, l'automutilation n'était pas la même. La plupart se scarifiaient, je crois qu'ils aimaient le sang. Alors que moi pas du tout, quand j'ai trop d'angoisses je me fais mal en donnant des coups du coup c'est surtout des bleus et des écorchures qui étaient présentes (à la tête/bras/jambe/...).
L'age d'apparition était aussi différent, la majorité d'entre eux ont commencé vers 14/15 ans et ont arrêté vers 17 ans (le plus tôt était un garçon qui a commencé à 12 ans) alors que moi j'ai commencé à 6/7 ans et que c'est encore présent.
Je sais, nos discussions sont joyeuses dans ma classe ^^"
Je pense que le fort pourcentage de concernés est dû au fait qu'il y ait au moins 15% de ma classe qui a été testé THQI (en fait tout ceux qui ont eu à passer des tests de QI sont THQI du coup je ne connais pas de HQI dans ma classe ....) et qu'un fort pourcentage est allé, au moins une fois, en hôpital psychiatrique.
Toutefois j'ai pu observer que même si nous avions des souffrances qui tendaient globalement à être similaires, l'automutilation n'était pas la même. La plupart se scarifiaient, je crois qu'ils aimaient le sang. Alors que moi pas du tout, quand j'ai trop d'angoisses je me fais mal en donnant des coups du coup c'est surtout des bleus et des écorchures qui étaient présentes (à la tête/bras/jambe/...).
L'age d'apparition était aussi différent, la majorité d'entre eux ont commencé vers 14/15 ans et ont arrêté vers 17 ans (le plus tôt était un garçon qui a commencé à 12 ans) alors que moi j'ai commencé à 6/7 ans et que c'est encore présent.
Je sais, nos discussions sont joyeuses dans ma classe ^^"
Je pense que le fort pourcentage de concernés est dû au fait qu'il y ait au moins 15% de ma classe qui a été testé THQI (en fait tout ceux qui ont eu à passer des tests de QI sont THQI du coup je ne connais pas de HQI dans ma classe ....) et qu'un fort pourcentage est allé, au moins une fois, en hôpital psychiatrique.
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Re: Autismes et automutilations
@Tempus : merci beaucoup pour ton témoignage, je crois que c'est la première fois que je vois l'automutilation sous cet angle.
Par contre, je ne comprends pas bien l'intérêt de continuer à se blesser si on ne ressent rien... Ou alors ça fini par avoir un effet ? Je connais les cas de dissociation, où la blessure permet de "réintégrer" son corps. Mais l'hyposensibilité reste un grand mystère pour moi.
@Nather : ça doit être super difficile d'y assister. Encore plus quand il s'agit de son propre enfant.
Par contre, autant je comprends que vous ne vouliez pas le laisser se faire du mal, autant c'est presque le conseil inverse qui est donné pour l'automutilation en général (par forcément dans le cas de TSA, là mes connaissances s'arrêtent). Il ne s'agit pas de cautionner un comportement destructeur, mais de ne pas bloquer à tout prix alors qu'il est fait dans un but. Sans autre moyen de gérer, laisser une personne démunie dans un oment de crise peut être particulièrement violent. Si votre fils peut se calmer autrement dans sa chambre ou dans vos bras, c'est une bonne chose.
Peut-être qu'il est possible de trouver des astuces de gestion en fonction de ce qu'il ressent vraiment : si c'est pour sentir son corps, ça peut être un bain chaud, mordre dans un citron ou du piment, serrer un glaçon dans le poing... A voir s'il serait plus aidé par la douceur ou par un stimulus fort. On peut trouver de nombreuses listes anti-automutilation sur internet, avec des réponses très variées selon ce que ressent la personne et ce qui l'aide. Peut-être que ça pourrait lui donner de nouvelles pistes pour gérer ces crises ?
@pinkie: hé bien, ta classe...
(je me demande depuis longtemps s'il n'y a pas un lien aussi entre (T)HQI et automutilation, le nombre du premier sur les forums du second étant assez important, et plusieurs études montrant un fort lien entre le sentiment de décalage et l'automutilation)
On considèrait qu'environ 75% des gens qui se blessent le font par coupure, je crois, mais ça se base surtout sur des populations féminines alors que les garçons utilisent plus les coups. Et avec le temps, les méthodes se diversifient.
En ce qui me concerne, j'ai commencé à 15 ans et arrêté à 23. Avec une rechute passagère l'année dernière. Je suis clairement dans le cas de l'automutilation "classique" (NSSI), mais les causes rentrent parfaitement dans le SA ou ce qui en découle : difficultés à communiquer, sentiment de décalage, hypersensibilité et hyperémotivité, dépression et trouble anxieux.
Par contre, je ne comprends pas bien l'intérêt de continuer à se blesser si on ne ressent rien... Ou alors ça fini par avoir un effet ? Je connais les cas de dissociation, où la blessure permet de "réintégrer" son corps. Mais l'hyposensibilité reste un grand mystère pour moi.
@Nather : ça doit être super difficile d'y assister. Encore plus quand il s'agit de son propre enfant.
Par contre, autant je comprends que vous ne vouliez pas le laisser se faire du mal, autant c'est presque le conseil inverse qui est donné pour l'automutilation en général (par forcément dans le cas de TSA, là mes connaissances s'arrêtent). Il ne s'agit pas de cautionner un comportement destructeur, mais de ne pas bloquer à tout prix alors qu'il est fait dans un but. Sans autre moyen de gérer, laisser une personne démunie dans un oment de crise peut être particulièrement violent. Si votre fils peut se calmer autrement dans sa chambre ou dans vos bras, c'est une bonne chose.
Peut-être qu'il est possible de trouver des astuces de gestion en fonction de ce qu'il ressent vraiment : si c'est pour sentir son corps, ça peut être un bain chaud, mordre dans un citron ou du piment, serrer un glaçon dans le poing... A voir s'il serait plus aidé par la douceur ou par un stimulus fort. On peut trouver de nombreuses listes anti-automutilation sur internet, avec des réponses très variées selon ce que ressent la personne et ce qui l'aide. Peut-être que ça pourrait lui donner de nouvelles pistes pour gérer ces crises ?
@pinkie: hé bien, ta classe...
(je me demande depuis longtemps s'il n'y a pas un lien aussi entre (T)HQI et automutilation, le nombre du premier sur les forums du second étant assez important, et plusieurs études montrant un fort lien entre le sentiment de décalage et l'automutilation)
On considèrait qu'environ 75% des gens qui se blessent le font par coupure, je crois, mais ça se base surtout sur des populations féminines alors que les garçons utilisent plus les coups. Et avec le temps, les méthodes se diversifient.
En ce qui me concerne, j'ai commencé à 15 ans et arrêté à 23. Avec une rechute passagère l'année dernière. Je suis clairement dans le cas de l'automutilation "classique" (NSSI), mais les causes rentrent parfaitement dans le SA ou ce qui en découle : difficultés à communiquer, sentiment de décalage, hypersensibilité et hyperémotivité, dépression et trouble anxieux.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: Autismes et automutilations
Moi je suis concernée aussi mais à un autre degré, je m'entaille pas les chairs mais je m'arrache les sourcils et les cils, ce qui a été considéré par mon médecin de l'époque comme une forme de mutilation. Ca à commencé vers mes 13 ans et aujourd'hui, j'en souffre toujours mais nettement moins.
C'est un peu comme se ronger les ongles, ça me vient lors de fortes angoisses, quand je suis tracassée. Je dois alors faire très attention, parce que ça finit à force par se voir. Quand j'étais ado, je devais refaire mes sourcils au crayon carrément. J'ai pas reçu d'aide psychiatrique alors qu'à mon avis ça m'aurait fortement aidé. C'était clairement une réponse au stress que je subissais au collège/lycée. Mes parents ont fait les autruches, mon père en disant que je m'enlaidissais et ma mère en me menaçant de me confisquer mes biens... je vous laisse deviner que ça n'a fait qu'empirer la situation.
Finalement, c'est passé mais parfois aujourd'hui, ça me reprend mais j'arrive à contrôler très vite la situation.
C'est un peu comme se ronger les ongles, ça me vient lors de fortes angoisses, quand je suis tracassée. Je dois alors faire très attention, parce que ça finit à force par se voir. Quand j'étais ado, je devais refaire mes sourcils au crayon carrément. J'ai pas reçu d'aide psychiatrique alors qu'à mon avis ça m'aurait fortement aidé. C'était clairement une réponse au stress que je subissais au collège/lycée. Mes parents ont fait les autruches, mon père en disant que je m'enlaidissais et ma mère en me menaçant de me confisquer mes biens... je vous laisse deviner que ça n'a fait qu'empirer la situation.
Finalement, c'est passé mais parfois aujourd'hui, ça me reprend mais j'arrive à contrôler très vite la situation.
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Re: Autismes et automutilations
C'est de la trichotillomanie. Il y a eu pas mal de désaccords sur le fait que ce soit ou non de l'automutilation. Il me semble que le DSM5 et les courants récents le placent plus proche des TOCs. (Ce qui ne change pas grand-chose )
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Re: Autismes et automutilations
Ah ben je savais pas! J'aurais donc un toc...
Encore un truc pas vraiment clair -_-'
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Re: Autismes et automutilations
Qu'est-ce qu'une crise chez une personne Asperger ? une crise propre aux personnes Asperger ? ou une crise que tout un chacun peut rencontrer mais qui se manifeste différemment chez les personnes Asperger ?nather a écrit :Aspie, il a recours à l'automutilation quand il fait une crise et celle ci est dû, toujours, suite à une frustration importante ou quand il est en en phase dépressive et qu'un rien le contrarie.
Je me m'auto-mutile pas. Je ne me tape pas la tête contre les murs. Je ne me flagelle pas.
Parmi les personnes Asperger, quel est le pourcentage de personnes qui se mutilent ?
Les personnes Asperger culpabiliseraient-elles ? [Il paraît que l'auto-mutilation est très souvent liée à une culpabilisation.]
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Autismes et automutilations
une crise, pour Paul, c'est commencer par vociférer contre quelqu'un, contre lui-même, ou contre quelque chose. Avec l'expérience rien ne sert de lui faire entendre raison par la parole L'agitation verbale monte crescendo jusqu'à la violence physique qui peut être contre une porte, un mur et contre lui-même. Il se tape la tête contre un objet, se tire les cheveux,se roule par terre, se met les mains autour du cou pour s'étrangler.. et en même temps il hurle, pleure à s'en casser la voixfreeshost a écrit :Qu'est-ce qu'une crise chez une personne Asperger ?
Ce qui paraît propre à un autiste (et là le syndrome d'Asperger prend toute sa place dans le trouble autistique, en tout cas chez nous) est l'intolérance à la frustration et de s'attacher à une fixette dont il ne peut décrocher; il est, à ce moment là, en rupture complète de communicationfreeshost a écrit :une crise propre aux personnes Asperger ?
Je ne sais pas si ce genre de crise est de l'ordre de tout à chacun mais il me semble anormal de manifester son désaccord ou son mal être de cette manière à bientôt 13 ans. Il m'arrive de péter les plombs, peut-être comme tout à chacun: je pousse alors une gueulante..(et encore..) j'exprime plutôt verbalement,très sèchement, des vérités pour moi,de celles qui peuvent être blessantes, voire de mauvaises foi..(plups ) un cran au-dessus je pars en claquant la porte....et dans le pire des cas concernant Paul, je lui donne une taloche , c'est vrai, c'est alors que j'ai perdu le contrôle, soit par accumulation de fatigue, soit parce qu'il m'a fait peur par une provocation de trop...freeshost a écrit : ou une crise que tout un chacun peut rencontrer mais qui se manifeste différemment chez les personnes Asperger ?
Il est, dernièrement, monté sur sa fenêtre,3ème étage, parce que je l'avais isolé dans sa chambre après une crise..j'ai eu peur quand je l'ai vu et je l'ai récupéré en lui donnant une tape
Quand je dis" provocation " j'ai parfaitement conscience que c'est la manière qu'il a d'exprimer son mal être, de nous montrer qu'il est très malheureux, qu'il est en phase dépressive et qu'il nous interpelle.
et oui il culpabilise, énormément... après la crise. Il est extrêmement lucide sur la situation et ça ne l'aide pas, bien au contraire...il fait preuve, paradoxalement, d'une très grande maturité sur ses difficultés.C'est je pense, une des raisons de son état dépressif mais je ne sais pas si c'est propre aux Asperger, même si j'ai souvent lu que la comorbidité "anxieux dépressif" et aspi (diagnostic de mon fiston) était fréquente.freeshost a écrit :Les personnes Asperger culpabiliseraient-elles ?
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Re: Autismes et automutilations
c'est quand même assez dingue ces resemblances avec mon loulou de 12 ans qui est depressif en ce moment...(celui qui attend pour aller à Antares.) je retrouve ces difficultés de communication..cette agitation, etc par crise. c'est encore très mal compris, par 'l 'entourage' (large), qui pense encore "education, trop ceci pas assez cela " alors que moi, je sais que c'est autre chose mais que je n'ai pas encore de légitimité suffisante pour aborder asperger surtou avec eux..(la mamie, etc) .ca me frustre.
de lus, il est egalement très lucide sur ces difficultés ce qui crée son etat depressif egalement..
j
de lus, il est egalement très lucide sur ces difficultés ce qui crée son etat depressif egalement..
j
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/
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Re: Autismes et automutilations
Bon, de ce point de vue, je ne suis en ce moment pas à la fois Asperger et dépressif.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Autismes et automutilations
Dépressif, oui cela m'est arrivé plus fois. (et je crois que c'est encore le cas actuellement).
Suicidaire, oui j'y pense et y ai pensé souvent, et la première fois ça a été très jeune.
Automutilation, non je ne pense pas. Mais auparavant je me rongeais souvent les ongles à cause du stress, quand j'étais en colère, frustré il m'arrivait de geindre comme un gamin, ou de casser des objets.
Suicidaire, oui j'y pense et y ai pensé souvent, et la première fois ça a été très jeune.
Automutilation, non je ne pense pas. Mais auparavant je me rongeais souvent les ongles à cause du stress, quand j'étais en colère, frustré il m'arrivait de geindre comme un gamin, ou de casser des objets.
Aspie.