ESAT Nord : Chicorées Leroux

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Jean
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ESAT Nord : Chicorées Leroux

Message par Jean »

Les Chicorées Leroux font entrer l’autisme à l’usine
PUBLIÉ LE 31/07/2013 - La Voix du Nord
Par BRENDAN TROADEC

Depuis trois ans l’usine Leroux à Orchies accueille chaque jour une dizaine d’autistes dans ses locaux. Encadrés par l’établissement d’aide par le travail (ESAT) des Trois Bonniers, ils travaillent au fil de l’année au conditionnement de lots de produits Leroux.

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Il y a Jules, qui veut devenir acteur, Louise, la danseuse, Ronan, fan du RC Lens et de l’équipe de France. Tous sont autistes et travaillent dans l’atelier des Trois Bonniers à l’usine Leroux. Depuis octobre 2010, quatre puis, au fil des mois, une dizaine de jeunes de 20 à 30 ans se présentent chaque matin à partir de neuf heures au poste de garde de l’usine des Chicorées Leroux d’Orchies. Le parcours est parfaitement balisé, direction le vestiaire puis le deuxième étage de l’un des imposants bâtiments du numéro un de la chicorée sur le marché français. « C’est très important de parfaitement organiser leurs déplacements et de s’adapter à chacun pour chaque tâche », explique Olivier Delecourt, directeur de l’ESAT des Trois Bonniers. Dans l’atelier, deux éducateurs conseillent et surveillent les dix jeunes. C’est aussi eux qui séquencent avec soins les différentes étapes de l’activité. Avec l’un, il faudra utiliser des mots simples pour expliquer le travail à faire, avec un autre l’on écrira les consignes. « Il s’agit de leur donner les outils pour s’adapter à notre monde », souligne Peter Masclet, l’un des moniteurs des Trois Bonniers. Dans la moiteur de l’été, entourés de ventilateurs, ils travaillent à emballer des paquets de chicorée par trois ou rassembler des sticks dans les fameuses boites en métal de Leroux. La tâche est simple, mais nécessite de l’endurance. « Pour nous, l’établissement des Trois Bonniers est un prestataire. Il a ses spécificités, mais nous sommes dans l’économie réelle » résume François Vatelot, directeur du développement chez Leroux. « Quand il faut mettre très exactement 100 sticks de poudre édulcorante d’un gramme dans une boite, c’est parfois un peu compliqué. Au contraire, les autistes y voient une tâche rassurante ». Les jeunes autistes sont d’ailleurs rémunérés comme n’importe quel salarié : 5 % au-dessus du SMIC. Mais rares sont ceux à avoir un temps plein. « Il faut comprendre que du réveil au coucher un autiste est dans une situation de stress permanent. Après une journée de travail de 9 h à 16 h 30, ils sont en général lessivés » dit Olivier Delecourt.

« On ne vit pas ici, ce que l’on vit avec d’autres entreprises »

N’importe quelle personne ayant découvert dans sa boîte aux lettres un bon d’achat du service client des Chicorées Leroux a lui aussi reçu un échantillon du travail des autistes des Trois Bonniers. Ils collent les étiquettes sur les enveloppes, éditent et impriment les adresses. « En trois ans, on sent vraiment un cheminement. Certains ont beaucoup avancé » se réjouit François Vatelot. Jules, le fan de cinéma est ainsi devenu hôte d’accueil et gère le standard de Leroux. Même son de cloche chez Ronan, l’un des autistes occupés à étiqueter des boites de chicorées. L’ambiance, le cadre et puis surtout « de pouvoir parler avec le personnel ». Car depuis 2007, l’entreprise et ses 180 salariés sont mobilisés avec l’association Autisme Nord. Les employés ont plusieurs fois participé à « la marche du Louvre » où chaque kilomètre parcouru est transformé en euros offerts à Autisme Nord par l’entreprise. Le hall de l’un des réfectoires de Leroux est décoré d’une fresque peinte par une artiste autiste. « C’est un engagement fort de l’entreprise » expose Olivier Hermand, directeur général des Chicorées Leroux. Une expérience à part soulignée par l’ESAT des Trois Bonniers « On ne vit pas ici, ce que l’on vit avec d’autres entreprises. Il y a une vraie volonté d’avoir un apport social. La société Leroux nous fait travailler à plus de 75 % de notre chiffre d’affaires ! » appuie Olivier Delecourt. Mais déjà Olivier Hermand veut voir plus loin et fait jouer ses réseaux en conseillant l’ESAT des Trois Bonniers vers d’autres horizons : « Ce que nous espérons maintenant, c’est que d’autres sociétés dupliquent ce qui se fait ici ». L’appel est lancé.

père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Madu
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Re: ESAT Nord : Chicorées Leroux

Message par Madu »

Ca fait plaisir à voir !

Je sens qu'on va se mettre à la chicorée (j'espère que c'est bon)
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
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Syberia
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Re: ESAT Nord : Chicorées Leroux

Message par Syberia »

Ah ! C'est juste à côté de chez moi ! (on sait qu'on arrive à Orchies rien qu'à l'odeur de chicorée dans l'atmosphère). :lol:
En tout cas c'est une initiative top ! :bravo:
NT avec faille narcissique.
nicolew
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Re: ESAT Nord : Chicorées Leroux

Message par nicolew »

on sait qu'on arrive à Orchies rien qu'à l'odeur de chicorée

Je confirme :D
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Jacquie
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Re: ESAT Nord : Chicorées Leroux

Message par Jacquie »

beaucoup devraient en prendre de la graine
Jacqueline (52 ans - NT) mère d'un jeune aspie de 27 ans, diagnostiqué à 24 ans (CRA Bordeaux)