Bonjour,
Je sollicite votre avis sur mon cas.
En ce moment je cogite beaucoup, tout ça pour faire le constat implacable et amer que ma vie ne semble plus avoir de perspectives d'évolution. Je m'accroche tant bien que mal à mon travail, j'ai un petit appartement, je sais me débrouiller pour tous les actes du quotidien... mais en dehors de ça, je ne bouge pas beaucoup.
Je vis quelque peu cloîtré chez moi. Mais surtout, j'ai perdu ce qu'on appelle la foi, l'espoir en quelque chose de mieux. Je n'ai plus de projet qui me paraisse réaliste. Je serais volontiers tenté de penser que les 40 prochaines années de ma vie se dérouleront sur un schéma et des routines d'aujourd'hui...
C'est un sentiment profond. Je ne me sens pas doué socialement (Asperger oblige) pour pouvoir penser que je dispose des armes pour m'en sortir. Je me sens dans une sorte de fond du trou (mais je n'y suis pas).
Une psy qui me voit ne me croit pas dépressif. Je n'en suis pas convaincu.
Je ne sais pas si je vous demande quelque chose avec mon message. Ou alors peut-être des témoignages d'Aspis qui auraient vécu et surmonté une dépression, qui auraient une expérience positive des anti-dépresseurs.
Voilà.
Suis-je dépressif ?
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Re: Suis-je dépressif ?
Je ne peux rien dire sur ton cas mais il est notoire de beaucoup d'aspies adultes sont dépressifs.
N'étant pas aspie moi-même, je ne peux pas te donner d'autre indication. Par contre, la dépression, je connais et les antidépresseurs m'ont beaucoup aidée.
Bon courage.
N'étant pas aspie moi-même, je ne peux pas te donner d'autre indication. Par contre, la dépression, je connais et les antidépresseurs m'ont beaucoup aidée.
Bon courage.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: Suis-je dépressif ?
Je ne suis pas sûr que je puisse t'aider, mais je peux te dire comment j'ai vécu la dépression.
En vrai, il a fallu qu'on me le dise, qu'on me fasse remarquer ma mauvaise qualité de sommeil et autre.
Et il a fallu que j'arrête une année scolaire en plein milieu pour que je m'en rende compte.
J'ai eu une mauvaise expériences des antidépresseurs, car ils marchaient. Je m'explique:
On m'a mis sous antidépresseur léger (inhibateur de la recapture de la sérotonine), car la psychiatre pensait que j'avais un manque saisonnier. Ces derniers m'ont mis dans une certaine fragilité, au sens que j'ai senti toutes mes protections plus fragiles. Ou plus présentes. Je ne sais pas bien. Mais j'ai fais une petite crise d'angoisse car j'étais plus à vif. Visiblement, mon état dépressif me protégeait, à tort ou à raison, d'un certain nombre d'éléments quotidiens, et les antidépresseurs mettaient à mal cet état. Je les ai arrêtés, sans demander conseil à la psychiatre (ne pas reproduire ça, c'est pas génial)
Est-ce que je te les conseille?
Oui, car ils peuvent aider à sortir d'une passe difficile. Ce n'est pas une solution en soi, mais on est parfois bloqué dans une impasse, et un coup de pouce peut permettre de reconstruire d'autres outils.(ce n'est bien sûr pas du tout un avis médical! Je ne dis pas d'en prendre, je précise juste que ma mauvaise expérience n'implique un rejet des antidépresseurs)
Quant à savoir si tu déprimes ou pas, toi seule aidée d'un médecin qui va bien peut poser ce diagnostic.
Peut-être prends-tu juste conscience de ton état, de tes blocages ou de ta situation?
Je vais te poser une question difficile qu'on m'a posé plusieurs fois : "Es-tu triste?"
En vrai, il a fallu qu'on me le dise, qu'on me fasse remarquer ma mauvaise qualité de sommeil et autre.
Et il a fallu que j'arrête une année scolaire en plein milieu pour que je m'en rende compte.
J'ai eu une mauvaise expériences des antidépresseurs, car ils marchaient. Je m'explique:
On m'a mis sous antidépresseur léger (inhibateur de la recapture de la sérotonine), car la psychiatre pensait que j'avais un manque saisonnier. Ces derniers m'ont mis dans une certaine fragilité, au sens que j'ai senti toutes mes protections plus fragiles. Ou plus présentes. Je ne sais pas bien. Mais j'ai fais une petite crise d'angoisse car j'étais plus à vif. Visiblement, mon état dépressif me protégeait, à tort ou à raison, d'un certain nombre d'éléments quotidiens, et les antidépresseurs mettaient à mal cet état. Je les ai arrêtés, sans demander conseil à la psychiatre (ne pas reproduire ça, c'est pas génial)
Est-ce que je te les conseille?
Oui, car ils peuvent aider à sortir d'une passe difficile. Ce n'est pas une solution en soi, mais on est parfois bloqué dans une impasse, et un coup de pouce peut permettre de reconstruire d'autres outils.(ce n'est bien sûr pas du tout un avis médical! Je ne dis pas d'en prendre, je précise juste que ma mauvaise expérience n'implique un rejet des antidépresseurs)
Quant à savoir si tu déprimes ou pas, toi seule aidée d'un médecin qui va bien peut poser ce diagnostic.
Peut-être prends-tu juste conscience de ton état, de tes blocages ou de ta situation?
Je vais te poser une question difficile qu'on m'a posé plusieurs fois : "Es-tu triste?"
3 mars 2016, Dr L : "Je n'ai aucun doute sur le fait que vous soyez autiste"
22 juillet 2016, diag effectué. TSA-SDI \o/
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Re: Suis-je dépressif ?
Bonsoir Mirage,
Je suis en dépression en ce moment, et depuis à peu près cinq années (et état dépressif depuis plus longtemps)
Au-delà de ce que tu as évoqué (et qui me fait penser à ce qu'on appelle les idées noires), que ressens-tu d'autre? Y a t-il des symptômes?
Fatigue? Mauvais sommeil? Dors-tu mal? As-tu des angoisses? Des idées suicidaires?
Te sens-tu triste? Un ralentissement des pensées?
Perds-tu le goût des choses?
Ta psy t'a t-elle expliqué pourquoi elle ne te pensait pas dépressif?
Bon courage en tout cas pour cette passe qui semble difficile...
Je suis en dépression en ce moment, et depuis à peu près cinq années (et état dépressif depuis plus longtemps)
Au-delà de ce que tu as évoqué (et qui me fait penser à ce qu'on appelle les idées noires), que ressens-tu d'autre? Y a t-il des symptômes?
Fatigue? Mauvais sommeil? Dors-tu mal? As-tu des angoisses? Des idées suicidaires?
Te sens-tu triste? Un ralentissement des pensées?
Perds-tu le goût des choses?
Ta psy t'a t-elle expliqué pourquoi elle ne te pensait pas dépressif?
Bon courage en tout cas pour cette passe qui semble difficile...
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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Re: Suis-je dépressif ?
Habituellement le travail suffit à me "fatiguer" suffisamment pour m'autoriser un sommeil décent (bien que toujours insuffisant en quantité).Loup a écrit :Fatigue? Mauvais sommeil? Dors-tu mal? As-tu des angoisses? Des idées suicidaires?
Te sens-tu triste? Un ralentissement des pensées?
Perds-tu le goût des choses?
Ta psy t'a t-elle expliqué pourquoi elle ne te pensait pas dépressif?
Des idées suicidaires... je me dis depuis longtemps qu'heureusement que la mort est toujours quelque chose d'atrocement douloureux, sinon pas sûr du tout que je n'aurais pas pressé le bouton pour faire apparaître le mot Fin.
Le goût des choses : je dirais que je n'ai véritablement goût à rien. même le vélo qui fut un genre de passion quand j'étais plus jeune, je n'en fais plus que par "obligation", pour entretenir la forme. Sinon plus globalement, si je m'écoutais, je passerais mes journées allongé sur mon lit (c'est un peu d'ailleurs ce que je fais actuellement, je suis en arrêt de travail pour quelques semaines).
C'est sur la tristesse que je me pose le plus de questions. Moi je dirais oui, je suis triste. Extérieurement on peut sans doute dire / croire que "ça va pas si mal", "ça pourrait être pire". C'est sans doute ce qui induit ma psychiatre à ne pas me penser dépressif. Mais bon je la vois tous les 3 mois seulement (dans un cmp), et elle ne me fait guère parler ; je ne suis pas sûr qu'elle me connaisse suffisamment.
J'ai connu le plus profond désespoir il y a de ça 12-15 ans. Là oui j'étais clairement en recherche active d'issues pour en finir (ne suis jamais passé à l'acte). Et je crois que depuis, je n'ai jamais réellement retrouvé la joie de vivre, l'insouciance, l'espoir. J'ai vécu un long marasme. J'ai compensé très principalement à cause / grâce à mon travail. Mais c'est une bouée qui me maintient seulement la tête hors de l'eau, je ne sais pas nager.
J'ai donc un fond intense de tristesse à l'intérieur, qui ne se voit pas, et souvent même de moi. J'ai l'impression de vivre une vie par procuration pour ne pas penser à moi, j'ai l'impression d'être faux. De vivre comme mes parents m'ont fait et élevé, comme mon environnement plus généralement m'a façonné, mais moi-même, j'ai le sentiment de ne pas avoir ma place dans ce monde, tel que je suis. Je me suis beaucoup restreint, tu, réprimé au fur et à mesure que je constatais ma différence, mes faiblesses, mes comportements inappropriés. J'ai l'impression que l'Asperger que je suis ne peux pas s'exprimer pleinement sans honte, sans rejet (ne serait-ce que de quelques personnes, c'est suffisant pour faire mal).
Je me pense donc triste, fatalement.
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Re: Suis-je dépressif ?
Pas facile de t'aider et te conseiller. La déprime peut être légère ou profonde et doit être prise au sérieux.
Je dis toujours qu'à partir du moment où quelque chose t'empêche de vivre correctement, il s'agit d'un problème même si pour une autre personne, c'est gérable.
Si tu te sens mal, oui, tu dois faire une déprime. Pour s'en sortir, à part les médocs (qui peuvent être utiles si bien dosés et si pas pris comme une punition), il faut "se bouger", s'obliger à s'aérer, à voir autre chose que l'horizon minimal de sa chambre ou sa maison. C'est extrêmement difficile car c'est exactement le contraire de ce qu'on préfèrerait faire.
As tu la possibilité de participer à des cafés asperger, enfin de fréquenter des lieux fréquentés par des personnes "à part" à défaut d'aspis ? Artistes, geek, personnes suffisamment en marge de la société pour que tu ne te sentes pas unique dans ta différence ? Ca peut pas mal aider.
Ta psy n'est pas la seule personne à pouvoir t'aide rà t'en sortir, ton généraliste peut, s'il sait plus écouter qu'elle, t'aider.
Essaie de ne pas rester seul avec tes idées noires (je sais, c'est pas facile).
Je dis toujours qu'à partir du moment où quelque chose t'empêche de vivre correctement, il s'agit d'un problème même si pour une autre personne, c'est gérable.
Si tu te sens mal, oui, tu dois faire une déprime. Pour s'en sortir, à part les médocs (qui peuvent être utiles si bien dosés et si pas pris comme une punition), il faut "se bouger", s'obliger à s'aérer, à voir autre chose que l'horizon minimal de sa chambre ou sa maison. C'est extrêmement difficile car c'est exactement le contraire de ce qu'on préfèrerait faire.
As tu la possibilité de participer à des cafés asperger, enfin de fréquenter des lieux fréquentés par des personnes "à part" à défaut d'aspis ? Artistes, geek, personnes suffisamment en marge de la société pour que tu ne te sentes pas unique dans ta différence ? Ca peut pas mal aider.
Ta psy n'est pas la seule personne à pouvoir t'aide rà t'en sortir, ton généraliste peut, s'il sait plus écouter qu'elle, t'aider.
Essaie de ne pas rester seul avec tes idées noires (je sais, c'est pas facile).
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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Re: Suis-je dépressif ?
Mirage, je ne sais vraiment pas quoi
dire pour tenter de te réconforter.
Courage ...
dire pour tenter de te réconforter.
Courage ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Suis-je dépressif ?
Est-ce que tu as un intérêt spécifique qui peut t'aider à trouver du plaisir et du calme ? Parfois les gens traditionnels nous voient comme" tristes "parce qu'on ne fait pas tous ces sourires et ces petits bruits de couinement et ces bavardages excités qui sont le cadre traditionnel de référence , et dans ce cadre de référence il y a un miroir : on se voit , dans leurs yeux classiques , tristes . Peut-être que tu n'es pas si triste dans le cadre asperger qui est ton vrai cadre de référence ? Courage , exprime-toi , ça fait du bien de parler , ton message est intéressant
"Ne confondons pas ce qui est naturel et ce qui est habituel ." Gandhi
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Re: Suis-je dépressif ?
Je suis d'un naturel gai au fond de moi. C'est juste que les épreuves de la vie m'ont fait connaitre le désespoir et voir la vanité de nos existences, l'absurdité de la vie. Et que je n'arrive pas à m'en détacher les yeux.
Il faut que je m'attache à voir le verre à moitié plein, à voir ce qui fait la beauté de la vie et non plus ce qui fait l'attrait de "la mort".
Je n'ai pas d'intérêt particulier, ou j'en ai eu mais qui ne sont plus d'actualité.
Non mais c'est tout un état d'esprit à reconstruire. Pour m'extraire petit à petit de cet état dépressif.
Il faut que je m'attache à voir le verre à moitié plein, à voir ce qui fait la beauté de la vie et non plus ce qui fait l'attrait de "la mort".
Je n'ai pas d'intérêt particulier, ou j'en ai eu mais qui ne sont plus d'actualité.
Non mais c'est tout un état d'esprit à reconstruire. Pour m'extraire petit à petit de cet état dépressif.