La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
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La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Bonsoir,
Je ne savais pas vraiment comment intitulé ce post... ni si c'était le bon forum...
Je suis la maman d'un petit bonhomme de 8 ans 1/2, avec attente de diag SA au CRA, déjà diagnostiqué TDAH et dyspraxique, avec suivi régulier.
Voilà, j'ai l'impression que la télé apaise souvent mon bonhomme mais je n'ose pas trop lui mettre... Il crée tout un imaginaire avec ce qu'il a vu et qui lui plait: dessins animés, reportages animaliers et historiques... il aime également si replonger mentalement pendant des heures, et le plus souvent à l'école... "Il décroche donc du monde réel" et ne travaille quasiment plus à l'école...
Je ne sais pas trop quoi en penser...
Je ne savais pas vraiment comment intitulé ce post... ni si c'était le bon forum...
Je suis la maman d'un petit bonhomme de 8 ans 1/2, avec attente de diag SA au CRA, déjà diagnostiqué TDAH et dyspraxique, avec suivi régulier.
Voilà, j'ai l'impression que la télé apaise souvent mon bonhomme mais je n'ose pas trop lui mettre... Il crée tout un imaginaire avec ce qu'il a vu et qui lui plait: dessins animés, reportages animaliers et historiques... il aime également si replonger mentalement pendant des heures, et le plus souvent à l'école... "Il décroche donc du monde réel" et ne travaille quasiment plus à l'école...
Je ne sais pas trop quoi en penser...
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
L'effet de répétition, la stylisation des comportements, la concentration sur les intérêts spécifiques me semblent de bons outils de progression pour un enfant TED, qui ne trouve pas les stimulations habituelles dans les interactions sociales classiques.
Le fait de décrocher à la réalité ne me semble pas lié à la télé.
Sans TV, est-ce que çà ne tournerait pas plus en rond ?
Le fait de décrocher à la réalité ne me semble pas lié à la télé.
Sans TV, est-ce que çà ne tournerait pas plus en rond ?
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Une piste peut-être ?
http://www.youtube.com/watch?v=NvMNf0Po1wY
vidéo à propos de la télé de Michel Desmurget, chercheur spécialisé en neurosciences cognitives.
(c'est effrayant !)
http://www.youtube.com/watch?v=NvMNf0Po1wY
vidéo à propos de la télé de Michel Desmurget, chercheur spécialisé en neurosciences cognitives.
(c'est effrayant !)
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- Occasionnel
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Bonsoir,
Je lis ce forum depuis un moment déjà mais si j’ai pris le temps de m’inscrire aujourd’hui c’est pour VOUS répondre.
J’ai été très surprise en consultant votre post. La raison en est toute simple, votre enfant semble présenter un fonctionnement très semblable au mien.
Si cet enfant fonctionne réellement de la même manière que moi je ne saurais vous donner qu’un conseil, surtout ne supprimez pas la télévision.
Je m’explique :
Depuis mon plus jeune âge (aussi loin que ma mémoire me permette de remonter), j’ai toujours disposé d’un monde intérieur. Ce dernier est actuellement composé de plusieurs univers, dans lequel interagissent de nombreux individus, toute dotés de leur propre histoire, de leur propre pensée et émotions. Dans un univers, régit par des règles précises, tous ces personnages évoluent et interagissent entre eux pour créer une histoire, qui correspond à la multitude des expériences de chacune des composantes d’un univers donné. Cette succession d’événement retrace à la fois l’histoire d’individus, de familles (l’histoire individuelle de plusieurs générations successives au sein d’un même univers) de l’univers dans son ensemble (par l’association des histoires individuelles et familiales de chacun des différents individus qui évoluent dans cet univers).
Ce monde intérieur est indispensable à mon équilibre mental, et il m’est impossible de m’y soustraire sur une longue période, sans quoi les répercussions sur mon comportement dans la réalité son dramatiques. Développement de stéréotypie accru, incapacité à se concentrer, à dormir, à penser !
Pourquoi de telles réactions ? La réponse est simple, mon monde intérieur est un incroyable outil pour évacuer les frustrations. En raison des difficultés liées à ma nature autistique, chaque journée de ma vie est une succession de multiples frustrations. Ces frustrations sont très souvent issues de la confrontation à des situations ingérables pour moi ou dues à l’incompréhension d’événements ou de comportement qui m’entourent, ou encore aux traitements que je m’inflige moi-même, en faisant violence à ma nature, pour jouer ce que l’on appelle souvent la comédie sociale !
Comparé à la réalité incohérente (de mon point de vue) et incompréhensible, mon monde intérieur est un endroit logique, clair et organisé. Dans ce monde, tout est limpide, puisque je connais les tenants et les aboutissements de chaque chose. Il est donc, avant toute autre chose, un refuge qui m’assure le calme et qui me permet de me reposer de toutes ces frustrations. Mais il est également une sorte de laboratoire où il m’est possible de recréer des situations qui m’ont posées problème, de les comprendre et donc de les résoudre. Je peux en quelque sorte y « tester » toutes les variables possibles, jusqu’à résoudre la situation.
Pour ce faire, j’ai besoin d’éléments fondamentaux qui vont me permettre de structurer l’événement. Ces éléments fondamentaux n’existaient pas en moi à l’origine, je les ai acquis au court du temps, en me confrontant à la réalité, dans laquelle je puise des informations. L’élément qui illustre le mieux mes propos est sans nul doute la chose suivante :
- Mon plus ancien univers (tout au moins de ce dont je me rappelle) était constitué d’une sorte d’ombre, qui me suivait lorsque j’étais dans une voiture. Elle n’avait pas de forme, pas de pensée, pas de but.
- Le second, était composé d’un unique individu, un loup, qui lui aussi me suivait en voiture. Mais il ne pouvait pas toucher le sol, il devait sauter sur des poteaux ou des arbres. Il n’y avait pas de raison à cela. Il se contentait de toujours me suivre en sautant pour ne pas toucher le sol.
- Au primaire, ce loup est progressivement devenu un homme, sans voix, sans passé et sans futur. Mais il était parfois accompagné par des loups, c’était la naissance de la pluralité.
Et progressivement, mon monde intérieur c’est enrichis, au travers de mes propres expériences dans la réalité, pour devenir l’espace complexe que je vous décrivais précédemment.
Pour bien comprendre ce qui passe dans la tête de votre fils, il faut imaginer que son cerveau est pareil à une immense base de données. Aujourd’hui, en raison de son âge, il n’a accumulé qu’une infime portion des informations nécessaires à la création de ces univers. La télé, mais aussi la lecture, les documents historiques et plus tard l’étude des sciences comportementales sont autant des sources d’informations qui un jour lui permettront de constituer des univers totalement originaux. Pour le moment, il se contente de s’approprier des univers déjà existant, avec des personnages déjà existant, auquel s’ajoutent probablement de nouveaux personnages originaux.
Pourquoi la télé est-elle une des meilleures sources d’informations pour un enfant de cet âge ? Encore une fois la réponse est simple, parce que les émotions, les pensées et les événements des émissions/séries/dessin animés auxquels elle nous expose sont très simplifiées. Elle est un premier tremplin pour la compréhension des codes sociaux : le téléspectateur est guidé tout au long des événements et à termes il sait tout. L’omniprésence que confère la télévision à son spectateur est la même que celle que j’ai dans mon monde intérieure : je n’existe pas dans ce monde, il n’y a pas d’individu qui me corresponde, je ne suis qu’une sorte d’entité, spectatrice des événements, des sentiments et des pensées de ceux qui interagissent dans ce monde.
En ce qui concerne l’école, son intérêt pour des domaines comme les émissions animalières et historiques va aiguiser ses compétences en biologie et en histoire. C’est une chose difficile à entendre pour un parent, mais il est important de comprendre que les autistes ne comprennent que par eux-mêmes. Parce que nous avons une logique qui nous est propre, il nous fait toujours traduire les informations qui nous sont présentées. Et plus les données que l’on nous expose sont issus de raisonnement, plus ce travail de traduction est long et difficile. Ce que votre fils décide d’apprendre pour lui-même le marquera durablement, et lui permettra de véritablement se développer. Bien sûr, il sera difficile d’évaluer de telles compétences en termes de résultats scolaires et ceci pour deux raisons :
- Premièrement, les centres d’intérêts de votre enfant ne coïncideront probablement pas avec le programme scolaire et ne seront donc tout simplement pas évalué.
- Deuxièmement, l’attention de votre fils sera monopolisée par ses centres d’intérêts au dépend d’autres domaines. Hors les programmes scolaires sont construits de la manière suivante : acquérir des connaissances superficielles dans l’ensemble des domaines le plus vaste possible. Je vous préviens tout de suite, si votre enfant est autiste, il en sera incapable. Inutile donc de perdre votre temps et de frustrer cet enfant, qui en aura largement sont lot, pour qu’il soit « compétent » dans tous les domaines. Ces points forts équilibreront tout au plus ces points faibles.
Si je peux me permettre un conseil, issu de ma propre expérience, vous aurez tout à gagner à long terme à encourager votre enfant dans ces centres d’intérêts. En ce qui me concerne, c’est par le biais de la recherche de connaissances que j’ai pu développer mes compétences sociales et réussir tant bien que mal à créer une place pour moi :
- j’ai un groupe d’ami avec qui je garde des contacts forts (même avec ceux qui sont éloignés d’un point de vue géographique), avec qui l’on discute à la fois de choses très sérieuses et avec qui on plaisante et sort (cinéma, restaurant, musée, concert, convention, etc.).
- J’ai un Master en Archéosciences (petite remarque : j’ai fait simultanément une licence d’histoire et de biologie!), et je prépare actuellement un projet de thèse. J’échange avec des chercheurs de plusieurs pays, et je fais partie de ceux qui n’hésitent pas à aller vers les autres, dès lors qu’il s’agit de mes recherches.
- Et il m’arrive encore de passer tout un week-end devant mon ordinateur pour regarder d’une traite les 50 épisodes d’une série ou d’un dessin animé qui a attiré mon attention ou bien pour lire les 4 ou 5 volumes d’un livre ou d’une BD . La seule différence c’est qu’aujourd’hui je sais remettre à plus tard ce désir lorsqu’un impératif se présente à moi (mais uniquement si ça concerne le travail !).
Donc, plutôt que de supprimer la télévision, vous pourriez au contraire chercher des programmes structurants pour lui, tant en ce qui concerne les documentaires que la fiction. Je crois très sincèrement que c’est le meilleur choix qu’il vous ai possible de faire pour le bien être de votre enfant aujourd’hui, mais aussi dans son avenir. Son monde intérieur l’aidera sans nul doute à surmonter des difficultés dont vous et moi n’avons pas idée.
Le travail à faire, progressivement et sans jamais brusquer votre fils, sera davantage de lui apprendre à gérer au mieux les moments qu’il dédie à son monde intérieur. Mais sachez toutefois, que lorsque la frustration sera trop forte, il aura la nécessité de s’y plonger. Vous savez, peut être que si votre fils n’était pas dans son monde en classe, il exprimerait sa frustration de manière agressive et brutale et alors, non content d’en souffrir lui-même, il deviendrait une gêne pour l’ensemble de la classe.
Alors pour finir, je ne vous dirai qu’une chose concernant votre fils :
Ne vous inquiétez pas, son monde intérieur qui vous effraie tant est sa bénédiction !
Je lis ce forum depuis un moment déjà mais si j’ai pris le temps de m’inscrire aujourd’hui c’est pour VOUS répondre.
J’ai été très surprise en consultant votre post. La raison en est toute simple, votre enfant semble présenter un fonctionnement très semblable au mien.
Si cet enfant fonctionne réellement de la même manière que moi je ne saurais vous donner qu’un conseil, surtout ne supprimez pas la télévision.
Je m’explique :
Depuis mon plus jeune âge (aussi loin que ma mémoire me permette de remonter), j’ai toujours disposé d’un monde intérieur. Ce dernier est actuellement composé de plusieurs univers, dans lequel interagissent de nombreux individus, toute dotés de leur propre histoire, de leur propre pensée et émotions. Dans un univers, régit par des règles précises, tous ces personnages évoluent et interagissent entre eux pour créer une histoire, qui correspond à la multitude des expériences de chacune des composantes d’un univers donné. Cette succession d’événement retrace à la fois l’histoire d’individus, de familles (l’histoire individuelle de plusieurs générations successives au sein d’un même univers) de l’univers dans son ensemble (par l’association des histoires individuelles et familiales de chacun des différents individus qui évoluent dans cet univers).
Ce monde intérieur est indispensable à mon équilibre mental, et il m’est impossible de m’y soustraire sur une longue période, sans quoi les répercussions sur mon comportement dans la réalité son dramatiques. Développement de stéréotypie accru, incapacité à se concentrer, à dormir, à penser !
Pourquoi de telles réactions ? La réponse est simple, mon monde intérieur est un incroyable outil pour évacuer les frustrations. En raison des difficultés liées à ma nature autistique, chaque journée de ma vie est une succession de multiples frustrations. Ces frustrations sont très souvent issues de la confrontation à des situations ingérables pour moi ou dues à l’incompréhension d’événements ou de comportement qui m’entourent, ou encore aux traitements que je m’inflige moi-même, en faisant violence à ma nature, pour jouer ce que l’on appelle souvent la comédie sociale !
Comparé à la réalité incohérente (de mon point de vue) et incompréhensible, mon monde intérieur est un endroit logique, clair et organisé. Dans ce monde, tout est limpide, puisque je connais les tenants et les aboutissements de chaque chose. Il est donc, avant toute autre chose, un refuge qui m’assure le calme et qui me permet de me reposer de toutes ces frustrations. Mais il est également une sorte de laboratoire où il m’est possible de recréer des situations qui m’ont posées problème, de les comprendre et donc de les résoudre. Je peux en quelque sorte y « tester » toutes les variables possibles, jusqu’à résoudre la situation.
Pour ce faire, j’ai besoin d’éléments fondamentaux qui vont me permettre de structurer l’événement. Ces éléments fondamentaux n’existaient pas en moi à l’origine, je les ai acquis au court du temps, en me confrontant à la réalité, dans laquelle je puise des informations. L’élément qui illustre le mieux mes propos est sans nul doute la chose suivante :
- Mon plus ancien univers (tout au moins de ce dont je me rappelle) était constitué d’une sorte d’ombre, qui me suivait lorsque j’étais dans une voiture. Elle n’avait pas de forme, pas de pensée, pas de but.
- Le second, était composé d’un unique individu, un loup, qui lui aussi me suivait en voiture. Mais il ne pouvait pas toucher le sol, il devait sauter sur des poteaux ou des arbres. Il n’y avait pas de raison à cela. Il se contentait de toujours me suivre en sautant pour ne pas toucher le sol.
- Au primaire, ce loup est progressivement devenu un homme, sans voix, sans passé et sans futur. Mais il était parfois accompagné par des loups, c’était la naissance de la pluralité.
Et progressivement, mon monde intérieur c’est enrichis, au travers de mes propres expériences dans la réalité, pour devenir l’espace complexe que je vous décrivais précédemment.
Pour bien comprendre ce qui passe dans la tête de votre fils, il faut imaginer que son cerveau est pareil à une immense base de données. Aujourd’hui, en raison de son âge, il n’a accumulé qu’une infime portion des informations nécessaires à la création de ces univers. La télé, mais aussi la lecture, les documents historiques et plus tard l’étude des sciences comportementales sont autant des sources d’informations qui un jour lui permettront de constituer des univers totalement originaux. Pour le moment, il se contente de s’approprier des univers déjà existant, avec des personnages déjà existant, auquel s’ajoutent probablement de nouveaux personnages originaux.
Pourquoi la télé est-elle une des meilleures sources d’informations pour un enfant de cet âge ? Encore une fois la réponse est simple, parce que les émotions, les pensées et les événements des émissions/séries/dessin animés auxquels elle nous expose sont très simplifiées. Elle est un premier tremplin pour la compréhension des codes sociaux : le téléspectateur est guidé tout au long des événements et à termes il sait tout. L’omniprésence que confère la télévision à son spectateur est la même que celle que j’ai dans mon monde intérieure : je n’existe pas dans ce monde, il n’y a pas d’individu qui me corresponde, je ne suis qu’une sorte d’entité, spectatrice des événements, des sentiments et des pensées de ceux qui interagissent dans ce monde.
En ce qui concerne l’école, son intérêt pour des domaines comme les émissions animalières et historiques va aiguiser ses compétences en biologie et en histoire. C’est une chose difficile à entendre pour un parent, mais il est important de comprendre que les autistes ne comprennent que par eux-mêmes. Parce que nous avons une logique qui nous est propre, il nous fait toujours traduire les informations qui nous sont présentées. Et plus les données que l’on nous expose sont issus de raisonnement, plus ce travail de traduction est long et difficile. Ce que votre fils décide d’apprendre pour lui-même le marquera durablement, et lui permettra de véritablement se développer. Bien sûr, il sera difficile d’évaluer de telles compétences en termes de résultats scolaires et ceci pour deux raisons :
- Premièrement, les centres d’intérêts de votre enfant ne coïncideront probablement pas avec le programme scolaire et ne seront donc tout simplement pas évalué.
- Deuxièmement, l’attention de votre fils sera monopolisée par ses centres d’intérêts au dépend d’autres domaines. Hors les programmes scolaires sont construits de la manière suivante : acquérir des connaissances superficielles dans l’ensemble des domaines le plus vaste possible. Je vous préviens tout de suite, si votre enfant est autiste, il en sera incapable. Inutile donc de perdre votre temps et de frustrer cet enfant, qui en aura largement sont lot, pour qu’il soit « compétent » dans tous les domaines. Ces points forts équilibreront tout au plus ces points faibles.
Si je peux me permettre un conseil, issu de ma propre expérience, vous aurez tout à gagner à long terme à encourager votre enfant dans ces centres d’intérêts. En ce qui me concerne, c’est par le biais de la recherche de connaissances que j’ai pu développer mes compétences sociales et réussir tant bien que mal à créer une place pour moi :
- j’ai un groupe d’ami avec qui je garde des contacts forts (même avec ceux qui sont éloignés d’un point de vue géographique), avec qui l’on discute à la fois de choses très sérieuses et avec qui on plaisante et sort (cinéma, restaurant, musée, concert, convention, etc.).
- J’ai un Master en Archéosciences (petite remarque : j’ai fait simultanément une licence d’histoire et de biologie!), et je prépare actuellement un projet de thèse. J’échange avec des chercheurs de plusieurs pays, et je fais partie de ceux qui n’hésitent pas à aller vers les autres, dès lors qu’il s’agit de mes recherches.
- Et il m’arrive encore de passer tout un week-end devant mon ordinateur pour regarder d’une traite les 50 épisodes d’une série ou d’un dessin animé qui a attiré mon attention ou bien pour lire les 4 ou 5 volumes d’un livre ou d’une BD . La seule différence c’est qu’aujourd’hui je sais remettre à plus tard ce désir lorsqu’un impératif se présente à moi (mais uniquement si ça concerne le travail !).
Donc, plutôt que de supprimer la télévision, vous pourriez au contraire chercher des programmes structurants pour lui, tant en ce qui concerne les documentaires que la fiction. Je crois très sincèrement que c’est le meilleur choix qu’il vous ai possible de faire pour le bien être de votre enfant aujourd’hui, mais aussi dans son avenir. Son monde intérieur l’aidera sans nul doute à surmonter des difficultés dont vous et moi n’avons pas idée.
Le travail à faire, progressivement et sans jamais brusquer votre fils, sera davantage de lui apprendre à gérer au mieux les moments qu’il dédie à son monde intérieur. Mais sachez toutefois, que lorsque la frustration sera trop forte, il aura la nécessité de s’y plonger. Vous savez, peut être que si votre fils n’était pas dans son monde en classe, il exprimerait sa frustration de manière agressive et brutale et alors, non content d’en souffrir lui-même, il deviendrait une gêne pour l’ensemble de la classe.
Alors pour finir, je ne vous dirai qu’une chose concernant votre fils :
Ne vous inquiétez pas, son monde intérieur qui vous effraie tant est sa bénédiction !
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- Modératrice
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Bonjour et bienvenue Faisceau Concentré
Si tu veux bien te venir te présenter dans le salon d'accueil, ce serait super.
Bravo et merci pour avoir su exprimer ce que je supputais sans savoir si j'étais dans le "vrai" ou pas.
Je le fais très rarement mais, là, je crois que je vais demander à ma fille si elle adhère ou pas à ton explication.
Si tu veux bien te venir te présenter dans le salon d'accueil, ce serait super.
Bravo et merci pour avoir su exprimer ce que je supputais sans savoir si j'étais dans le "vrai" ou pas.
Je le fais très rarement mais, là, je crois que je vais demander à ma fille si elle adhère ou pas à ton explication.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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- Prolifique
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Même si (pour l'instant ?) le diagnostic de ma fille est précocité, je me rends compte aussi que la télé lui fait du bien (même si pour moi, ces séances sont éprouvantes car elle ne cesse de bouger devant, fait des barres fixes sur le meuble de la télé et j'en passe, je dois surveiller comme l'huile sur le feu pour éviter les accidents domestiques), l'imitation des héros de dessin est son repère en ce moment dans la vie, plus que l'imitation des êtres vivants.
Ton expérience, Faisceau Concentré me rassure, merci (et bienvenue...)
Ton expérience, Faisceau Concentré me rassure, merci (et bienvenue...)
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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- Intarissable
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Faisceau Concentré:
J'ai pris une petite claque en te lisant, sincèrement...
La première partie me parle beaucoup, énormément, tu mets les mots sur ce que je ressens.
Merci.
Comme Mars, une petite présentation, serait chouette, bienvenue sur le forum.
Du reste, quand j'étais petite, j'ai vu le Roi Lion, à sa sortie, et donc en télé par la suite, j'avais une bande de lion qui me suivait partout, mon petit monde ambulant, je dessinais, je vivais lion.
C'était très rassurant, et j'ai du le voir quelques centaines de fois.
Plus tard, je suivais une émission de dessins-animés très régulièrement, à une horaire précise, de telle heure à telle heure, ensuite, j'allais faire mes devoirs, c'était important, et ça séparait les moments de jeux, et de travail. J'en avais besoin, ça me détendait, c'était après les cours.
Je serais aussi d'avis de le laisser, tout en gérant le temps, et peut-être le sujet, sinon, là peut être qu'il risquerait à se perdre trop dedans, et plus trop avoir conscience de la réalité (ça m'est arrivé, mais avec des livres...).
Enfin, voilà, pour mon avis.
J'ai pris une petite claque en te lisant, sincèrement...
La première partie me parle beaucoup, énormément, tu mets les mots sur ce que je ressens.
Merci.
Comme Mars, une petite présentation, serait chouette, bienvenue sur le forum.
Du reste, quand j'étais petite, j'ai vu le Roi Lion, à sa sortie, et donc en télé par la suite, j'avais une bande de lion qui me suivait partout, mon petit monde ambulant, je dessinais, je vivais lion.
C'était très rassurant, et j'ai du le voir quelques centaines de fois.
Plus tard, je suivais une émission de dessins-animés très régulièrement, à une horaire précise, de telle heure à telle heure, ensuite, j'allais faire mes devoirs, c'était important, et ça séparait les moments de jeux, et de travail. J'en avais besoin, ça me détendait, c'était après les cours.
Je serais aussi d'avis de le laisser, tout en gérant le temps, et peut-être le sujet, sinon, là peut être qu'il risquerait à se perdre trop dedans, et plus trop avoir conscience de la réalité (ça m'est arrivé, mais avec des livres...).
Enfin, voilà, pour mon avis.
30 ans, autiste cru 2013, trans (il/lui), Brest. Ex AVS, artiste, diplômé en Art. Propriétaire d'un Loup intérieur et dérapeur de réalité. ⚥
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
"Sire, sire, on en a gros!"
En bordure du bout du monde + La manufacture des loups + BANG! + Ouroboros
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- Prolifique
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Le chat, les infos scientifiques de la video que tu as mise en ligne sont terrifiantes (mais est ce vraiment une découverte ?)....
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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- Occasionnel
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Un grand merci!
Merci d'avoir pris le temps de t'inscrire et de répondre!!!
Ton témoignage sur ton vécu et ton ressenti m'ont rassuré!
Je sais maintenant que je dois apprivoiser la télé et en faire un élément positif dans la vie de mon fils!
Il est vrai que je galère pas mal pour cerner toutes les facettes de ce syndrome! Je fais au mieux pour comprendre mon fils, l'aider à grandir et s'armer pour l'avenir!
Merci
Merci d'avoir pris le temps de t'inscrire et de répondre!!!
Ton témoignage sur ton vécu et ton ressenti m'ont rassuré!
Je sais maintenant que je dois apprivoiser la télé et en faire un élément positif dans la vie de mon fils!
Il est vrai que je galère pas mal pour cerner toutes les facettes de ce syndrome! Je fais au mieux pour comprendre mon fils, l'aider à grandir et s'armer pour l'avenir!
Merci
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- Assidu
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- Localisation : France
Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Ah ben là... Moi aussi j'ai pris une claque en lisant. Parce que c'est parfaitement ça... mais ça me paraissait tellement "normal" et "évident" que je n'aurai même jamais imaginé que les autres fonctionnent différemment
Bon ben je vais retourner dans mon laboratoire "interne" disséquer et comprendre ma journée...
Bon ben je vais retourner dans mon laboratoire "interne" disséquer et comprendre ma journée...
Manduleen
Neuro-pas-typique, HPI bilantée, diagnostiquée Syndrome Ehlers-Danlos (SED)... Deux loustics neuro-pas-typiques et SED aussi.
Neuro-pas-typique, HPI bilantée, diagnostiquée Syndrome Ehlers-Danlos (SED)... Deux loustics neuro-pas-typiques et SED aussi.
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- Prolifique
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- Localisation : Grenoble, Isère, Rhône-Alpes
Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Faisceau Concentré je plussoie ce qu'on répondu les autres concernant ton message... C'est troublant comme tu as réussi à mettre les mots juste et à formuler une chose aussi familière.
Pour ma part je suis une enfant de la télé et des livres, je pense que sans ça je n'aurai pas réussi à "m'intégrer" dans la société, ni même à réussir à l'école...
Je suis donc d'accord avec ce que tout le monde à dit plus haut, il ne vaut mieux pas couper la télévision, juste diriger ce qu'elle transmet.
Pour ma part je suis une enfant de la télé et des livres, je pense que sans ça je n'aurai pas réussi à "m'intégrer" dans la société, ni même à réussir à l'école...
Je suis donc d'accord avec ce que tout le monde à dit plus haut, il ne vaut mieux pas couper la télévision, juste diriger ce qu'elle transmet.
Diagnostiqué(e) en février 2014.
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- Occasionnel
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Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Bonjour,
Tout d’abord je m’excuse d’avoir pris autant de temps pour répondre. Mais à la demande de Mars et de Loup j’ai décidé de me présenter avant toute chose. Et se présenter n’est pas vraiment évident. Ça m’a pris du temps à penser avant de me lancer, et du temps j’en avais très peu ces dernières semaines à causes d’un article et d’un pré-projet de thèse que je devais boucler.
axel-lenzo :
Si mon témoignage vous a été utile, j’en suis plus que satisfaite. Cela en valait alors largement le temps investi.
Et surtout, merci à vous d’essayer de sincèrement comprendre votre enfant. C’est le plus beau cadeau que vous ne pourrez jamais lui faire.
Mars :
Je ne sais pas si ce que j’ai exposé ici est « vrai » pour tous, et à fortiori pour votre fille. C’est en tous cas ma vérité. Mais je serais très contente de connaître son point de vue. Il m’a fallu de nombreuses années de maturation avant de réussir à comprendre les mécanismes en jeu dans ce système de fonctionnement, qui est pour moi aussi naturel que de respirer (peut être même plus, après tout, j’ai des difficultés avec la respiration automatique par le nez… ^^)
Nath62 :
J’ignore si le fonctionnement de votre fille est similaire au mien, mais il m’arrivait, étant plus jeune, d’être « agitée » devant la télévision quand les évènements me faisaient ressentir certaines émotions. De mémoire, je ne crois pas avoir fais de barre fixe sur les meubles, mais je changeais tout le temps de position, parfois je la regardais même la tête penché arrière sur le canapé, les pieds en l’air. En grandissant et jusqu’à aujourd’hui, quand un évènement extérieur, réel ou fictif (livre, télé, etc.), provoque chez moi un ressenti très positif ou une tension positive (cela ne signifie pas que les évènements sont positifs en eux-mêmes ; dans le cadre de lecture ou de visionnage cette sensation peut être produite par des évènements dramatiques, voir négatifs, c’est alors la qualité du scénario qui peut susciter un ressenti positif) j’ai un « tic ». C’est un peu difficile à décrire, surtout d’un point de vue extérieur, en ce sens que je ne me suis jamais vue le faire. Mais en terme de ressenti je dirais que toute la partie supérieure de mon corps se contracte, les bras collés à mon buste et les poings de part et d’autres de mon nez. Si le ressenti est trop fort et que je suis seule, je vais en général faire quelques tours de marche (en rond dans une pièce) ou sinon je vais avoir tendance à répéter plusieurs fois ce « tic ». Lorsque j’étais au collège je marchais/courrais (plus le ressenti est puissant, plus j’ai tendance à accélérer le rythme) en rond à chaque interruption de mes programmes !
En tous cas, si son fonctionnement est semblable au mien, il y a des chances que son degré d’excitation soit proportionnel à l’intérêt ressenti lors du visionnage. Et dans ce cas, même si c’est sûrement difficile à gérer, c’est assez positif pour son développement. Il se crée alors une interaction entre des évènements extérieurs (même s’ils ne sont pas « réels ») et le ressenti intérieur.
Loup :
C’est assez drôle, je me souviens aussi avoir été particulièrement marquée par Le Roi Lion, mais en ce qui concerne plus que par le dessin animé en lui-même, j’étais passionné par le livre. Je le lisais tous les soirs quand j’étais petite! Il me semble bien que c’est avec ce livre que j’ai véritablement appris à lire (j’ai en effet eu des «difficultés» dans ce domaine : au CP j’avais une bonne élocution et un bon débit de lecture mais il m’arrivait parfois de faire des erreurs sans pour autant butter sur la lecture ou m’arrêter. Un jour, ma mère et mon institutrice ont réalisés que je n’avais en réalité jamais lu un seul texte, mais que je me contentais de les réciter, puisque dès qu’on me lisait un texte je le connaissais par cœur. J’associais un texte complet à une page de mon livre de lecture, et non chaque son au mot correspondant.).
En ce qui me concerne, le loup à toujours tenu une place particulière dans mes représentations, et particulièrement dans l’enfance. Mais petite je n’ai jamais été très porté sur les réalisations graphiques. Je me rappelle d’une fois où ma sœur, ma cousine et moi devions toutes trois dessiner ma grand-mère. Je me suis retrouvé en grande difficulté devant l’exercice parce que je ne savais comment faire pour que mon dessin « ressemble » à ma grand-mère. De la même manière, quand j’étais au primaire j’avais du écrire et illustrer un livre de quelques pages. Je me rappelle que j’avais tout dessiné moi-même, sauf le personnage principal, un loup, pour lequel j’avais collé une photo. L’encadrant de cet atelier (c’était une initiation à l’informatique, si je me souviens bien) m’avais imprimé plusieurs fois la même image, que j’avais collé à chaque page. Je crois, avec le recul, que si j’ai souhaité coller ainsi une photo pour ce loup, c’est parce que je ne reconnaissais pas un loup dans les dessins que j’étais alors capable de faire.
Par contre il y avait des films que j’aimais regarder en boucle. Je me mettais dans la chauffeuse de ma sœur pour regarder une cassette et lorsqu’elle était terminée, je la rembobinais et je le regardais à nouveau. Je pouvais faire ça toute la journée pendant les vacances. Au collège, tout comme toi, je suivais une série avec une assiduité maladive. Je la regardais chaque soir en rentrant de l’école, puis je regardais les rediffusions de la semaine le samedi et le dimanche. Il y a eu un marathon, où l’intégralité de la série avait été rediffusée. Je me rappelle que j’avais refusé de quitter la télévision pour aller manger et que j’avais fini par manger en la regardant.
Mais en ce qui me concerne je n’allais pas faire mes devoirs après ça…
Lou Morgan :
Je partage entièrement ton sentiment lorsque tu parles de ton « intégration » par le biais de la télé et des livres. En effet, la fameuse série que j’évoquais précédemment est le point d’accroche de ma première vraie relation, avec une personne autre que des membres de ma famille ou des personnes connues par l’intermédiaire de ma cousine. C’est véritablement parce que j’ai adoré cette série que j’ai voulu fréquenter cette personne, de ma propre volonté. J’ai même du me battre pour la faire accepter, car elle n’était pas vraiment au goût de ma sœur qui en avait fait un portrait très négatif à ma mère. Je ne m’étais jamais autant investi pour un étranger avant elle !
Cette fille était une personne parmi tant d’autre, quand nous nous sommes retrouvées dans le même groupe en cours de technologie. Ces cours était voué à réaliser des objets et donc il nous était permis de parler entre nous durant ces derniers. Je me rappelle vaguement qu’elle avait passé l’heure à parler d’un anime qui n’était plus diffusé, mais qu’elle avait adoré. Je ne m’étais alors pas vraiment investi dans la conversation. Mais voilà, quelques jours plus tard, durant un week-end, je suis tombé sur un dessin animé que je ne connaissais pas. Je l’ai adoré. Je suis rapidement devenu avide de connaissance sur cet univers. Et j’ai alors réalisé, c’était l’anime dont m’avais parlé cette fille! Il se trouvait qu’elle avait moins de chaines que moi et ne pouvais donc pas regarder les nouveaux épisodes, et que moi qui pouvait les voir, je ne connaissais pas le début de la série, alors qu’elle l’avait vu.
Ma première amitié est née de cet hasardeux concours de circonstance. Voulant connaitre le contenu de ces épisodes, j’ai commencé à rester à ses cotés à chaque pause, puis à chaque cours. Et le soir, après la fin de mon épisode, je l’appelais pour le lui raconter. Et puis un jour, elle est venue passer un week-end à la maison, pour regarder les rediffusions. Et ainsi de suite. C’est véritablement l’intérêt pour cette émission qui a fait naître en moi le désir d’échanger. Si je n’avais pas zappé sur cette chaine, je suis certaine que cette fille serait restée pour moi un élément de la masse, une autre de ces personnes qui partageaient ma classe. Ni plus, ni moins.
Je suis personnellement parfaitement convaincu que c’est par le biais des centres d’intérêts, pour ceux qui ont peu de goût pour l’interaction sociale, qu’il est possible de trouver un vrai plaisir dans la présence d’autrui !
Mais encore faut-il trouver une personne apte à recevoir toute l’énergie et la passion qui sera alors investie dans cet échange. Un don qui n’est pas, il me semble, donné à tous…
Manduleen :
Je comprends ton impression, plus jeune je pensais moi aussi que tout le monde avait un monde intérieur dans lequel se réfugier ! C’est en me confrontant à d’autres personnes que j’ai commencé à me questionner. Mais, à cette époque, j’avais déjà compris que si je voulais avoir la paix, il y avait des choses que je ne devais faire que lorsque j’étais seule. Du coup, j’avais peur des conséquences sur ma tranquillité si jamais j’en parlais et qu’il s’avérait que ce n’était pas une chose «acceptable».
Alors j’ai essayé de recueillir des informations de-ci de-là, en restant toujours le plus vague possible sur ma situation. J’ai cru pendant un temps que c’était de l’ «imagination». L’explication me convenait. Mais une angoisse à commencer à naître en moi. On m’avait un jour dit : «c’est ton imagination, j’étais comme ça quand j’étais môme, ça passera avec l’âge». Pendant des années, je me demandais, QUAND ? Est-ce que ce sera pour toujours ou bien est ce que ça s’arrêtera quand je serais adule ? C’est quand être adulte? C’est avoir 18 ans ?
Mais voilà, quand j’ai eu 18 ans, c’était toujours là !
Finalement, j’ai eu ma réponse à 20 ans. Pour la première fois, il y avait une personne avec laquelle j’ai eu le sentiment que je pouvais poser la question sans risquer d’avoir de lourdes conséquences à assumer. Et la réponse à été claire, « NON, je n’ai pas un tel fonctionnement ».
De nouvelles angoisses auraient alors pu naître, mais il c’est passé une chose incroyable. Pour la première fois, avec son aide, j’ai commencé à comprendre. Comprendre pourquoi j’étais paralysée à l’idée de le perdre. Comprendre pourquoi je ne pourrais vivre sans. Comprendre pourquoi et comment ce monde était mon pilier.
Et depuis je suis plus sereine. Je ne m’inquiète plus de le perdre (même si j’ai encore parfois peur de m’y enfermer complètement, à en oublier la réalité). Et surtout j’ai plus de confiance. Plus de confiance en ma propre capacité à tolérer les frustrations que m’impose la vie. Et pour ça, je suis vraiment satisfaite de m’être questionnée toutes ces années.
Le chat et Nath62, à propos de l’intervention de Michel Desmurget :
Concernant cette fameuse vidéo, j’essayerai, si j’arrive à me dégager du temps, de mettre en avant tous les biais de cet argumentaire, qui donne à cette présentation des airs de discours démagogique. J’ignore si l’auteur fait consciemment tous ces raccourcis interprétatifs, qui rendent invalide presque l’intégralité de sa démonstration, ou si c’est par méconnaissance et manque d’esprit critique, mais je ne suis personnellement absolument pas convaincue !
Tout d’abord je m’excuse d’avoir pris autant de temps pour répondre. Mais à la demande de Mars et de Loup j’ai décidé de me présenter avant toute chose. Et se présenter n’est pas vraiment évident. Ça m’a pris du temps à penser avant de me lancer, et du temps j’en avais très peu ces dernières semaines à causes d’un article et d’un pré-projet de thèse que je devais boucler.
axel-lenzo :
Si mon témoignage vous a été utile, j’en suis plus que satisfaite. Cela en valait alors largement le temps investi.
Et surtout, merci à vous d’essayer de sincèrement comprendre votre enfant. C’est le plus beau cadeau que vous ne pourrez jamais lui faire.
Mars :
Je ne sais pas si ce que j’ai exposé ici est « vrai » pour tous, et à fortiori pour votre fille. C’est en tous cas ma vérité. Mais je serais très contente de connaître son point de vue. Il m’a fallu de nombreuses années de maturation avant de réussir à comprendre les mécanismes en jeu dans ce système de fonctionnement, qui est pour moi aussi naturel que de respirer (peut être même plus, après tout, j’ai des difficultés avec la respiration automatique par le nez… ^^)
Nath62 :
J’ignore si le fonctionnement de votre fille est similaire au mien, mais il m’arrivait, étant plus jeune, d’être « agitée » devant la télévision quand les évènements me faisaient ressentir certaines émotions. De mémoire, je ne crois pas avoir fais de barre fixe sur les meubles, mais je changeais tout le temps de position, parfois je la regardais même la tête penché arrière sur le canapé, les pieds en l’air. En grandissant et jusqu’à aujourd’hui, quand un évènement extérieur, réel ou fictif (livre, télé, etc.), provoque chez moi un ressenti très positif ou une tension positive (cela ne signifie pas que les évènements sont positifs en eux-mêmes ; dans le cadre de lecture ou de visionnage cette sensation peut être produite par des évènements dramatiques, voir négatifs, c’est alors la qualité du scénario qui peut susciter un ressenti positif) j’ai un « tic ». C’est un peu difficile à décrire, surtout d’un point de vue extérieur, en ce sens que je ne me suis jamais vue le faire. Mais en terme de ressenti je dirais que toute la partie supérieure de mon corps se contracte, les bras collés à mon buste et les poings de part et d’autres de mon nez. Si le ressenti est trop fort et que je suis seule, je vais en général faire quelques tours de marche (en rond dans une pièce) ou sinon je vais avoir tendance à répéter plusieurs fois ce « tic ». Lorsque j’étais au collège je marchais/courrais (plus le ressenti est puissant, plus j’ai tendance à accélérer le rythme) en rond à chaque interruption de mes programmes !
En tous cas, si son fonctionnement est semblable au mien, il y a des chances que son degré d’excitation soit proportionnel à l’intérêt ressenti lors du visionnage. Et dans ce cas, même si c’est sûrement difficile à gérer, c’est assez positif pour son développement. Il se crée alors une interaction entre des évènements extérieurs (même s’ils ne sont pas « réels ») et le ressenti intérieur.
Loup :
C’est assez drôle, je me souviens aussi avoir été particulièrement marquée par Le Roi Lion, mais en ce qui concerne plus que par le dessin animé en lui-même, j’étais passionné par le livre. Je le lisais tous les soirs quand j’étais petite! Il me semble bien que c’est avec ce livre que j’ai véritablement appris à lire (j’ai en effet eu des «difficultés» dans ce domaine : au CP j’avais une bonne élocution et un bon débit de lecture mais il m’arrivait parfois de faire des erreurs sans pour autant butter sur la lecture ou m’arrêter. Un jour, ma mère et mon institutrice ont réalisés que je n’avais en réalité jamais lu un seul texte, mais que je me contentais de les réciter, puisque dès qu’on me lisait un texte je le connaissais par cœur. J’associais un texte complet à une page de mon livre de lecture, et non chaque son au mot correspondant.).
En ce qui me concerne, le loup à toujours tenu une place particulière dans mes représentations, et particulièrement dans l’enfance. Mais petite je n’ai jamais été très porté sur les réalisations graphiques. Je me rappelle d’une fois où ma sœur, ma cousine et moi devions toutes trois dessiner ma grand-mère. Je me suis retrouvé en grande difficulté devant l’exercice parce que je ne savais comment faire pour que mon dessin « ressemble » à ma grand-mère. De la même manière, quand j’étais au primaire j’avais du écrire et illustrer un livre de quelques pages. Je me rappelle que j’avais tout dessiné moi-même, sauf le personnage principal, un loup, pour lequel j’avais collé une photo. L’encadrant de cet atelier (c’était une initiation à l’informatique, si je me souviens bien) m’avais imprimé plusieurs fois la même image, que j’avais collé à chaque page. Je crois, avec le recul, que si j’ai souhaité coller ainsi une photo pour ce loup, c’est parce que je ne reconnaissais pas un loup dans les dessins que j’étais alors capable de faire.
Par contre il y avait des films que j’aimais regarder en boucle. Je me mettais dans la chauffeuse de ma sœur pour regarder une cassette et lorsqu’elle était terminée, je la rembobinais et je le regardais à nouveau. Je pouvais faire ça toute la journée pendant les vacances. Au collège, tout comme toi, je suivais une série avec une assiduité maladive. Je la regardais chaque soir en rentrant de l’école, puis je regardais les rediffusions de la semaine le samedi et le dimanche. Il y a eu un marathon, où l’intégralité de la série avait été rediffusée. Je me rappelle que j’avais refusé de quitter la télévision pour aller manger et que j’avais fini par manger en la regardant.
Mais en ce qui me concerne je n’allais pas faire mes devoirs après ça…
Lou Morgan :
Je partage entièrement ton sentiment lorsque tu parles de ton « intégration » par le biais de la télé et des livres. En effet, la fameuse série que j’évoquais précédemment est le point d’accroche de ma première vraie relation, avec une personne autre que des membres de ma famille ou des personnes connues par l’intermédiaire de ma cousine. C’est véritablement parce que j’ai adoré cette série que j’ai voulu fréquenter cette personne, de ma propre volonté. J’ai même du me battre pour la faire accepter, car elle n’était pas vraiment au goût de ma sœur qui en avait fait un portrait très négatif à ma mère. Je ne m’étais jamais autant investi pour un étranger avant elle !
Cette fille était une personne parmi tant d’autre, quand nous nous sommes retrouvées dans le même groupe en cours de technologie. Ces cours était voué à réaliser des objets et donc il nous était permis de parler entre nous durant ces derniers. Je me rappelle vaguement qu’elle avait passé l’heure à parler d’un anime qui n’était plus diffusé, mais qu’elle avait adoré. Je ne m’étais alors pas vraiment investi dans la conversation. Mais voilà, quelques jours plus tard, durant un week-end, je suis tombé sur un dessin animé que je ne connaissais pas. Je l’ai adoré. Je suis rapidement devenu avide de connaissance sur cet univers. Et j’ai alors réalisé, c’était l’anime dont m’avais parlé cette fille! Il se trouvait qu’elle avait moins de chaines que moi et ne pouvais donc pas regarder les nouveaux épisodes, et que moi qui pouvait les voir, je ne connaissais pas le début de la série, alors qu’elle l’avait vu.
Ma première amitié est née de cet hasardeux concours de circonstance. Voulant connaitre le contenu de ces épisodes, j’ai commencé à rester à ses cotés à chaque pause, puis à chaque cours. Et le soir, après la fin de mon épisode, je l’appelais pour le lui raconter. Et puis un jour, elle est venue passer un week-end à la maison, pour regarder les rediffusions. Et ainsi de suite. C’est véritablement l’intérêt pour cette émission qui a fait naître en moi le désir d’échanger. Si je n’avais pas zappé sur cette chaine, je suis certaine que cette fille serait restée pour moi un élément de la masse, une autre de ces personnes qui partageaient ma classe. Ni plus, ni moins.
Je suis personnellement parfaitement convaincu que c’est par le biais des centres d’intérêts, pour ceux qui ont peu de goût pour l’interaction sociale, qu’il est possible de trouver un vrai plaisir dans la présence d’autrui !
Mais encore faut-il trouver une personne apte à recevoir toute l’énergie et la passion qui sera alors investie dans cet échange. Un don qui n’est pas, il me semble, donné à tous…
Manduleen :
Je comprends ton impression, plus jeune je pensais moi aussi que tout le monde avait un monde intérieur dans lequel se réfugier ! C’est en me confrontant à d’autres personnes que j’ai commencé à me questionner. Mais, à cette époque, j’avais déjà compris que si je voulais avoir la paix, il y avait des choses que je ne devais faire que lorsque j’étais seule. Du coup, j’avais peur des conséquences sur ma tranquillité si jamais j’en parlais et qu’il s’avérait que ce n’était pas une chose «acceptable».
Alors j’ai essayé de recueillir des informations de-ci de-là, en restant toujours le plus vague possible sur ma situation. J’ai cru pendant un temps que c’était de l’ «imagination». L’explication me convenait. Mais une angoisse à commencer à naître en moi. On m’avait un jour dit : «c’est ton imagination, j’étais comme ça quand j’étais môme, ça passera avec l’âge». Pendant des années, je me demandais, QUAND ? Est-ce que ce sera pour toujours ou bien est ce que ça s’arrêtera quand je serais adule ? C’est quand être adulte? C’est avoir 18 ans ?
Mais voilà, quand j’ai eu 18 ans, c’était toujours là !
Finalement, j’ai eu ma réponse à 20 ans. Pour la première fois, il y avait une personne avec laquelle j’ai eu le sentiment que je pouvais poser la question sans risquer d’avoir de lourdes conséquences à assumer. Et la réponse à été claire, « NON, je n’ai pas un tel fonctionnement ».
De nouvelles angoisses auraient alors pu naître, mais il c’est passé une chose incroyable. Pour la première fois, avec son aide, j’ai commencé à comprendre. Comprendre pourquoi j’étais paralysée à l’idée de le perdre. Comprendre pourquoi je ne pourrais vivre sans. Comprendre pourquoi et comment ce monde était mon pilier.
Et depuis je suis plus sereine. Je ne m’inquiète plus de le perdre (même si j’ai encore parfois peur de m’y enfermer complètement, à en oublier la réalité). Et surtout j’ai plus de confiance. Plus de confiance en ma propre capacité à tolérer les frustrations que m’impose la vie. Et pour ça, je suis vraiment satisfaite de m’être questionnée toutes ces années.
Le chat et Nath62, à propos de l’intervention de Michel Desmurget :
Concernant cette fameuse vidéo, j’essayerai, si j’arrive à me dégager du temps, de mettre en avant tous les biais de cet argumentaire, qui donne à cette présentation des airs de discours démagogique. J’ignore si l’auteur fait consciemment tous ces raccourcis interprétatifs, qui rendent invalide presque l’intégralité de sa démonstration, ou si c’est par méconnaissance et manque d’esprit critique, mais je ne suis personnellement absolument pas convaincue !
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- Prolifique
- Messages : 2508
- Enregistré le : vendredi 7 décembre 2012 à 22:15
Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
On va voir, pour ma puce, Faisceau Concentré. En tout cas, si je voulais l'avoir à un endroit de la maison, dangereuse, mais sur place, c'est une video (il n'y a pas de télé "externe" (pas d'antenne, donc elle ne regardde que ce que je décide qu'elle peut regarder) que je mettrais et si je la laissais faire, ce serait (par moments) une seule et unique en boucle.
Mais je pense malgré tout qu'il faut se méfier de l'effet de la télé (fatigue, concentration "différente...) sur les enfants et ne pas penser qu'on puisse les y laisser sans risque sans limite. La seule activité devant la télé est d'emmagasiner ce qui y est dit et ce qu'on y voit, l'activité physique est essentielle et doit primer sur la télé. Le jeu aussi, enfin, tout ce qui demande une interaction avec le monde.
Mais je pense malgré tout qu'il faut se méfier de l'effet de la télé (fatigue, concentration "différente...) sur les enfants et ne pas penser qu'on puisse les y laisser sans risque sans limite. La seule activité devant la télé est d'emmagasiner ce qui y est dit et ce qu'on y voit, l'activité physique est essentielle et doit primer sur la télé. Le jeu aussi, enfin, tout ce qui demande une interaction avec le monde.
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..
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- Habitué
- Messages : 74
- Enregistré le : vendredi 14 octobre 2011 à 14:42
Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Faisceau concentré, merci et bienvenu !
je me retrouve tout à fait dans ce que tu as dit, hormis que j'aurais bien eu du mal à le formuler avec une telle précision...
j'ai moi aussi eu peur de perdre mon monde et donc de me perdre moi... c'est sans doute à cause de ça, que je dis parfois que je ne suis pas tout à fait fini... je m'entends bien avec les enfants, j'aime imaginer avec eux... et je trouve que beaucoup de gens semblent avoir une vie bien triste, pas d'intérêt, pas de passion, pas d'imagination...
j'échange à travers mes intérêts et mon imagination, c'est primordial, sans cela, la personne ne m'intéresse pas...
si la personne ne m'intéresse pas, elle ne me touche pas, je n'entre pas en communication ; elle n'existe pas, je finis par ne même plus me souvenir de son nom ou de son visage...
de toute façon, si les gens n'aiment rien et ne s'intéressent à rien, qu'ils ne semblent avoir ni désir, ni rêve ; ils n'existent pas vraiment pour moi... c'est pourquoi je les oublie facilement...
en tout cas, encore merci pour ton message très intéressant.
Loup, moi mon loup intérieur c'était croc blanc et Buck( l'appel de la forêt) de jacques london, et le film avec Michèle mercier de l'appel de la forêt est un film que je me passais en boucle...
en y repensant, c'est vrai que si je ne suis plus agité devant la télévision, et que je ne bouge pas du tout en concert, ou bien que je cavale pour prendre des photos... c'est parce qu'on m'a regardé de travers ou que j'ai inquiété des gens... parce que je faisais plein de trucs et je vivais plein d'aventures en regardant la télé, je rangeais vec blanche neige, je sifflais en travaillant etc...
le tic qui me reste, c'est que je ne peux pas m'empêcher de parler aux personages pour les encourager, les sermonner, ou essayer de les mettre en garde contre leur stupidité, ou bien pour prédire les scénarios mal écrits et là je parle aux scénaristes, ou bien j'en ai après les placements de produits et je discute avec les producteurs et les publicitaires etc...
bref, réussir à regarder la télé avec moi et que je la ferme... c'est mission impossible...
j'essaie pourtant quand je ne suis pas seul, mais c'est vraiment très très très frustrant... et au bout d'un moment, c'est plus fort que moi...
je rediscute avec la téloche... bon, des fois les gens pensent que je discute avec eux... ouf... j'ai l'air moins bizarre ... LOL
LOL
je me retrouve tout à fait dans ce que tu as dit, hormis que j'aurais bien eu du mal à le formuler avec une telle précision...
j'ai moi aussi eu peur de perdre mon monde et donc de me perdre moi... c'est sans doute à cause de ça, que je dis parfois que je ne suis pas tout à fait fini... je m'entends bien avec les enfants, j'aime imaginer avec eux... et je trouve que beaucoup de gens semblent avoir une vie bien triste, pas d'intérêt, pas de passion, pas d'imagination...
j'échange à travers mes intérêts et mon imagination, c'est primordial, sans cela, la personne ne m'intéresse pas...
si la personne ne m'intéresse pas, elle ne me touche pas, je n'entre pas en communication ; elle n'existe pas, je finis par ne même plus me souvenir de son nom ou de son visage...
de toute façon, si les gens n'aiment rien et ne s'intéressent à rien, qu'ils ne semblent avoir ni désir, ni rêve ; ils n'existent pas vraiment pour moi... c'est pourquoi je les oublie facilement...
en tout cas, encore merci pour ton message très intéressant.
Loup, moi mon loup intérieur c'était croc blanc et Buck( l'appel de la forêt) de jacques london, et le film avec Michèle mercier de l'appel de la forêt est un film que je me passais en boucle...
en y repensant, c'est vrai que si je ne suis plus agité devant la télévision, et que je ne bouge pas du tout en concert, ou bien que je cavale pour prendre des photos... c'est parce qu'on m'a regardé de travers ou que j'ai inquiété des gens... parce que je faisais plein de trucs et je vivais plein d'aventures en regardant la télé, je rangeais vec blanche neige, je sifflais en travaillant etc...
le tic qui me reste, c'est que je ne peux pas m'empêcher de parler aux personages pour les encourager, les sermonner, ou essayer de les mettre en garde contre leur stupidité, ou bien pour prédire les scénarios mal écrits et là je parle aux scénaristes, ou bien j'en ai après les placements de produits et je discute avec les producteurs et les publicitaires etc...
bref, réussir à regarder la télé avec moi et que je la ferme... c'est mission impossible...
j'essaie pourtant quand je ne suis pas seul, mais c'est vraiment très très très frustrant... et au bout d'un moment, c'est plus fort que moi...
je rediscute avec la téloche... bon, des fois les gens pensent que je discute avec eux... ouf... j'ai l'air moins bizarre ... LOL
LOL
diagnostiqué autiste asperger en février 2014 auprès du CRA d'Amiens
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- Familier
- Messages : 184
- Enregistré le : dimanche 30 juin 2013 à 20:59
Re: La télé l'apaise... est-ce que je me trompe?
Bonjour Faisceau concentré,
Et j'effacais une partie pour le redessiner (par la contruction d'une nouvelle maison ou l'avancée d'un glacier ou de la foret ou la trace d'une avalanche).
Je pouvais rester 30 mn la dessus puis je dechirais ma feuille. Quelques temps plus tard je redessinais le meme paysage et je me refaisais un nouveau scenario, bien sur en faisant tres attention que mes parents en me surprennent pas (hors de question que quelqu'un vienne "violer" mon monde)
J'ai fais ca jusqu'à l'adolescence, puis j'ai arrêté. Une fois adulte j'ai eu d'autre centres d'interet comme la philosophie qui m'ont ouvert un espace interieur, quasiment non partageable.(sauf peut etre entre neuro atypiques)
Moi aussi etant enfant j'avais un monde interieur. C'est tres bizarre de dire ca car ca ramene à des vieux souvenirs, mais je m'amusais à dessiner au crayon un paysage de montagne inspiré de choses connues (on avait des montagnes pas loin) avec des maisons, differents types d'arbres, de la neige, des glaciers,...Depuis mon plus jeune âge (aussi loin que ma mémoire me permette de remonter), j’ai toujours disposé d’un monde intérieur. Ce dernier est actuellement composé de plusieurs univers, dans lequel interagissent de nombreux individus, toute dotés de leur propre histoire, de leur propre pensée et émotions
Et j'effacais une partie pour le redessiner (par la contruction d'une nouvelle maison ou l'avancée d'un glacier ou de la foret ou la trace d'une avalanche).
Je pouvais rester 30 mn la dessus puis je dechirais ma feuille. Quelques temps plus tard je redessinais le meme paysage et je me refaisais un nouveau scenario, bien sur en faisant tres attention que mes parents en me surprennent pas (hors de question que quelqu'un vienne "violer" mon monde)
J'ai fais ca jusqu'à l'adolescence, puis j'ai arrêté. Une fois adulte j'ai eu d'autre centres d'interet comme la philosophie qui m'ont ouvert un espace interieur, quasiment non partageable.(sauf peut etre entre neuro atypiques)
Oui je crois que c'est de cela. Lorsque le monde exterieur va trop vite, je rentre dans mon monde interieur qui lui est ordonné.Il est donc, avant toute autre chose, un refuge qui m’assure le calme et qui me permet de me reposer de toutes ces frustrations.
J'ai beaucoup aimé l'appel de la foret, j'ai lu plusieurs fois le livre. Il y avait bien sur le symbole du chien loup, qui decide à la fin de quitter le monde des hommes et de retourner dans la foret vivre avec les loups. Alors j'imaginais que peut etre dans le grand nord canadien, avec les loups, un monde existait ou je puisse avoir une place. Ou je puisse "etre".Loup, moi mon loup intérieur c'était croc blanc et Buck( l'appel de la forêt) de jacques london, et le film avec Michèle mercier de l'appel de la forêt est un film que je me passais en boucle..