Pour le début de l'année 2013, une traduction d'un article sur la musique et une jeune autiste. Je n'ai pas été vérifié les recommandations de la HAS sur le sujet
Music: a proxy language for autistic children
Musique: un langage par procuration pour les enfants autistes
31 Décembre 2012 - Par Adam Ockelford
Romy jouant du piano avec le musicien « savant » Derek Paraviciniet Adam Ockelford
Je passe environ 12 heures par semaine - chaque semaine – à partager des pensées, des sentiments, de nouvelles idées, des souvenirs et même des blagues avec des enfants très spéciaux qui ont d’extraordinaires talents musicaux, et beaucoup d'entre eux sont sévèrement autistes. Je suis professeur de musique à l'Université de Roehampton, et les enfants viennent me voir dans une grande salle de répétition au Southlands College, où il y a deux pianos, donc nous n'avons pas à nous bagarrer pour de l'espace personnel. Mes élèves indiquent généralement le morceau qu'ils aimeraient que nous jouions ensemble, et ils me disent quand ils en ont assez. Parfois, ils me taquinent en ayant l'air de suggérer une chose quand ils veulent signifier une autre. Nous partageons beaucoup de blagues et de temps en temps un moment triste aussi.
Mais les enfants disent rarement un mot. Ils communiquent tout à travers leur jeu. Pour eux, la musique est un langage par procuration.
Le dimanche matin, à 10h00, je m’arme de courage pour l'arrivée de Romy. Je sais que les deux prochaines heures seront un test exigeant pour mon ardeur musicale. Pourtant, Romy, 11 ans, a de graves difficultés d'apprentissage, et elle ne parle pas du tout. Elle est musicale dansl'âme, aussi: elle vit et respire la musique - c'est l'essence même de son être. Avec elle sa passion vient d'une grande particularité: Romy sait précisément quelle pièce elle veut que je joue, à quel rythme et sur quelle touche. Et malheur à moi s’il m’arrive de me tromper.
Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble il y a quatre ans, les erreurs et les malentendus avaient lieu trop souvent, car (comme il s'est avéré), il y avait très peu de morceaux que Romy tolérerait: le thème de la « Lettre à Elise » (jamais la partie centrale), par exemple, la Habanera de « Carmen », et quelques extraits de "Buckaroo Holiday» (le premier mouvement de « Rodeo » d'Aaron Copland). La néophobie [peut de ce qui est nouveau ou inconnu] aiguë de Romy signifiait que même une seule note d'un morceau différent pourrait provoquer des cris de peur-avec-colère, et la séance pouvait facilement se transformer en une conflagration émotionnelle.
Ainsi, peu à peu, peu à peu, au fil des semaines, puis des mois, et des années, j'ai présenté de nouveaux morceaux - parfois, littéralement, au rythme d'une note par session. À l'occasion, si les choses étaient difficiles, je prenais même un peu de recul avant d'essayer de passer à autre chose la prochaine fois. Et, imperceptiblement d'abord, les peurs de Romy ont commencé à fondre. Le thème des « Haydn Variations » de Brahms est devenu quelque chose comme une obsession, suivi par le mouvement lent de la sonate Pathétique de Beethoven. Puis ce fut “The Entertainer”de Joplin et “Rocking All Over the World” de Status Quo.
Au cours des quatre années, le puzzle de pièces musicales de Romy – des fragments allant d’une longueur de quelques secondes à une minute ou deux – s’est complété à un rythme sans cesse croissant. Maintenant, ça déborde, et il est difficile de faire face à l’esprit musical d’humeur changeante de Romy: mélanger et assortir des idées dans nos séances improvisées, et même changer des mélodies et des harmonies de sorte qu'elles cadrent ensemble, ou pour faire en sorte que mes contributions ne le fassent pas!
Quand nous jouons, de nouvelles images de son apparaissent, puis se retirent tandis qu’un kaléidoscope d'idées tourbillonne entre nous. Parfois, une seule mélodie persiste pendant 15 minutes, voire une demi-heure. Pour Romy, peu importe combien de fois il est répété, un fragment de musique semble rester frais et vibrant. D'autres fois, ça sonne comme si elle essayait de jouer plusieurs morceaux en même temps - elle ne peut pas les faire sortir assez rapidement, et un véritable nid de vers de terre [asticots d’oreille ?] se tortille sur le clavier du piano. Vainement je tente de les rassembler dans une direction commune d’un voyage musical.
Me voilà donc, assis au piano à Roehampton, un dimanche matin, à la mi-Novembre, en attendant que Romy se joigne à moi (ne pas être là quand elle arrive, c'est s'attirer des ennuis). Je me dégourdis avec une interprétation plutôt calme de l'ouverture de l'Etude en do majeur, op. 10, n ° 1, de Chopin quand j'entends son arrivée dans le couloir, alors qu’elle vocalise avec une ferveur croissante. Je sens la tension monter, et tandis que son père pousse la porte, elle se détache de lui, se précipite vers le piano et, avec un cri et un balayage extrêmement agile de son bras, écarte d’un coup de coude ma main droite au moment précis où j'allais frapper le ré une octave au-dessus du do du milieu du clavier. Elle usurpe cette note à ses propres fins, en inaugurant son thème favori Brahms-Haydn. Instantanément, Romy sourit, se détend et me donne le choix de dégager du chemin ou d'avoir mes genoux affectés comme coussin réticent sur le tabouret du piano. Je choisis le premier, en glissant à ma gauche sur une chaise que j'avais placée au début de la préparation pour le déplacement que je savais que j'aurais à faire.
Je me joins au Brahms, et l'encourage à utiliser sa main gauche pour ajouter une ligne de basse. Elle tolère jusqu'à la fin de la première section de ce thème, mais dans son esprit, elle a déjà évolué, et sans interruption dans les sons, Romy fait un pas vers le morceau de « A Little Night Music », en introduisant doucement « Send in the Clowns”. Mais c'est par la mauvaise touche - sol au lieu de mi bémol - ce que je sais par expérience signifie qu'elle ne veut pas vraiment que nous allions dans le classique Sondheim, mais veut plutôt de moi que je joue les quatre premières mesures (et seules les quatre premières mesures) de l'Op Schumann Kleine Studie. 68, n ° 14. Essayez d'effectuer la cinquième mesure serait tout à fait futile puisque Romy a déjà commencé à jouer ... maintenant, c’est « I am Sailing” ou “O Freedom”. La première montée de ré - mi - sol pourrait signaler l'une de ces possibilités. Presque timidement, Romy enfonce ces trois notes puis me regarde et sourit, en attendant, et sachant que quelle que soit l'option que je choisirait elle sera fausse. Je secoue la tête et jette mon dévolu sur « O Freedom », mais bien sûr Rod Stewart écarte le Spiritual avant qu'il n'ait le temps de tracer un second souffle.
De là, Romy se déplace à la vitesse supérieure pour le « Canon in ré » - ou est-ce vraiment chef d’œuvre de Pachelbel? D'un coup habile de son petit doigt jusqu'à un haut la, elle semble suggérer qu'elle veut « Streets of London » à la place (qui utilise les mêmes harmonies). J'opte pour Ralph McTell, mais un autre petit coup, cette fois me visant d'une part ainsi que les touches, montre que Romy veut en fait le thème « Pathétique » de Beethoven - mais encore une fois, dans la mauvaise touche (ré). Obéissant, je commence à jouer, mais Romy se met à nous faire presque immédiatement le la bémol (la tonalité que Beethoven avait initialement prévue). Dès que j’y suis, cependant, Romy file au clavier à nouveau, de retour au domaine de Pachelbel. Avant que je n'ai eu le temps de rattraper le retard, cependant, elle a transformé la musique une fois de plus, maintenant nous entendons le fameux thème de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak.
Je fais une pause pour récupérer mes esprits, mais Romy m’attend avec impatience pour commencer l'accompagnement. Deux ou trois minutes après le début de la séance, et nous avons déjà abordé 12 morceaux couvrant 300 ans de musique occidentale et une gamme émotionnelle à harmoniser.
Pourtant, voici une fille qui dans la vie quotidienne est censée ne pas avoir de «théorie de l'esprit» - la capacité de se mettre à la place des autres et de penser ce qu'ils pensent. Voici quelqu'un qui est censé ne pas avoir la capacité de communiquer. Voici quelqu'un qui fonctionne, apparemment, à un niveau de 18 mois.
Mais je dis qu’il y a ici une musicienne joyeuse qui étonne tous ceux qui l'entendent. Voici une jeune fille chez qui coexistent habileté et incapacité extrêmes d’une façon la plus extraordinaire. Voici quelqu'un qui peut atteindre profondément des émotions à travers la musique et d'une seule touche.
J’étudie la façon dont Romy et ses pairs sont capables de faire ce qu'ils font dans mon nouveau livre « Applied Musicology », qui se sert d’une théorie de comment la musique a un sens pour nous tous, pour explorer l'intentionnalité et l'influence chez les enfants qui utilisent peu ou pas de langage. Si la musique est importante pour nous tous, c'est vraiment la pierre angulaire pour de nombreux enfants autistes. Une nourriture essentielle pour l’esprit.
http://blog.oup.com/2012/12/music-proxy ... -children/
Adam Ockelford is Professor of Music and Director of the Applied Music Research Centre at the University of Roehampton in London. He is the author of Applied Musicology: Using Zygonic Theory to Inform Music Education, Therapy, and Psychology Research (OUP, 2012).
Article signalé par : http://referentiel-autisme.fr/#e20121231T221520
Musique: un langage par procuration pour les enfants autiste
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Musique: un langage par procuration pour les enfants autiste
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Re: Musique: un langage par procuration pour les enfants aut
Oh ! la la ! C'est un peu saturé de sons !
"par procuration" ! C'est curieux.
Connaissez vous les oeuvres composées de Hikari Oé (le fils de Kenzaburo) ? C'est plein de fraicheur. Music of Hikari, CD 1 et 2.
Eris
"par procuration" ! C'est curieux.
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Re: Musique: un langage par procuration pour les enfants aut
"Par procuration" : j'ai traduit "proxy" par çà. Ce n'est pas très heureux. Qui propose mieux ?Eris a écrit :Oh ! la la ! C'est un peu saturé de sons !
"par procuration" ! C'est curieux.
Connaissez vous les oeuvres composées de Hikari Oé (le fils de Kenzaburo) ? C'est plein de fraicheur. Music of Hikari, CD 1 et 2.
Eris
Je ne connais pas la musique d'Hikari Oé, mais j'ai apprécié les œuvres du père.
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Re: Musique: un langage par procuration pour les enfants aut
Cognition and behavior: Pitch perception heightened in autism
Cognition et comportement: perception de la hauteur [du son] accrue dans l'autisme
Jessica Wright - Simons Foundation Autism Research Iniative - 11 Janvier 2013
Chant d’animal: Les enfants autistes sont aptes à se rappeler quel animal préfère une certaine mélodie. Ils sont également meilleurs que les témoins à entendre une différence de 25 cents de la hauteur (cliquez ci-dessous pour écouter).
Les enfants autistes sont meilleurs que les témoins à se rappeler des mélodies et détecter des différences de hauteur, selon une étude publiée le 13 Novembre dans « Autism » (1).
Les personnes atteintes d'autisme peuvent avoir du mal à percevoir l'émotion, mais ils ont une réponse émotionnelle à la musique - même si elles ne peuvent pas l'exprimer, selon certaines études.
Ils peuvent aussi avoir une meilleure perception de la hauteur que les témoins. Selon une étude basée sur les rapports des parents, les personnes autistes sont environ 500 fois plus susceptibles que la population générale d'avoir l'oreille absolue - une compétence du type savant qui permet à un individu de classifier la hauteur du son complètement hors contexte.
Cette affinité avec la musique suggère que la musique pourrait être intégrée dans les thérapies d'autisme, selon les chercheurs.
Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont examiné la perception de la hauteur chez 25 enfants autistes et 25 enfants qui se développent normalement entre 7 et 13 ans. Deux enfants dans chaque groupe avaient joué du piano ou avaient été dans un groupe.
Les enfants écoutaient des paires de notes simples qui étaient identiques ou différaient par cents 25, 35 ou 45 - une mesure de la hauteur. (Il y a 1200 cents dans une octave.) Les enfants ont également écouté de courtes mélodies dans lesquelles une note de la seconde mesure variait en hauteur de temps en temps.
Dans l'ensemble, les enfants atteints d'autisme sont plus aptes que les enfants contrôles à détecter des différences de hauteur, selon l'étude. Ces différences sont statistiquement significatives pour des variations de 45 cents de notes simples et pour les différences de 25 - et 35-cent dans des mélodies.
Les enfants autistes sont meilleurs que les contrôles dans la détection de hauteur dans les mélodies que dans les notes isolées, ce qui suggère une plus grande capacité à détecter les tendances, selon les chercheurs. Des études ont démontré une compétence similaire avec des motifs visuels chez les personnes atteintes de ce trouble.
Les enfants ont également joué un jeu sur ordinateur conçu pour les aider à mémoriser lequel de quatre animaux préfère l'une des quatre mélodies, chacune dans une tonalité différente. Une semaine plus tard, les enfants ont écouté ces mélodies à nouveau et essayé d'identifier l'animal associé.
Les enfants autistes sont meilleurs que les témoins à se rappeler les mélodies, selon l'étude. Qui plus est, huit enfants atteints d'autisme, mais seulement deux contrôles, ont correctement identifié au moins 15 des 16 mélodies. Un enfant autiste de 8 ans qui était agité et ne semblait pas prêter attention a eu un score parfait, notent les chercheurs.
Sur les 25 enfants atteints d'autisme, 14 ont une aversion pour les sons forts, selon leurs parents. Ces enfants n'ont pas une meilleure perception de la hauteur que les autres enfants avec le désordre, selon l'étude.
Références:
1: Stanutz S. et al. Autism Epub ahead of print (2012) PubMed
Cognition et comportement: perception de la hauteur [du son] accrue dans l'autisme
Jessica Wright - Simons Foundation Autism Research Iniative - 11 Janvier 2013
Chant d’animal: Les enfants autistes sont aptes à se rappeler quel animal préfère une certaine mélodie. Ils sont également meilleurs que les témoins à entendre une différence de 25 cents de la hauteur (cliquez ci-dessous pour écouter).
Les enfants autistes sont meilleurs que les témoins à se rappeler des mélodies et détecter des différences de hauteur, selon une étude publiée le 13 Novembre dans « Autism » (1).
Les personnes atteintes d'autisme peuvent avoir du mal à percevoir l'émotion, mais ils ont une réponse émotionnelle à la musique - même si elles ne peuvent pas l'exprimer, selon certaines études.
Ils peuvent aussi avoir une meilleure perception de la hauteur que les témoins. Selon une étude basée sur les rapports des parents, les personnes autistes sont environ 500 fois plus susceptibles que la population générale d'avoir l'oreille absolue - une compétence du type savant qui permet à un individu de classifier la hauteur du son complètement hors contexte.
Cette affinité avec la musique suggère que la musique pourrait être intégrée dans les thérapies d'autisme, selon les chercheurs.
Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont examiné la perception de la hauteur chez 25 enfants autistes et 25 enfants qui se développent normalement entre 7 et 13 ans. Deux enfants dans chaque groupe avaient joué du piano ou avaient été dans un groupe.
Les enfants écoutaient des paires de notes simples qui étaient identiques ou différaient par cents 25, 35 ou 45 - une mesure de la hauteur. (Il y a 1200 cents dans une octave.) Les enfants ont également écouté de courtes mélodies dans lesquelles une note de la seconde mesure variait en hauteur de temps en temps.
Dans l'ensemble, les enfants atteints d'autisme sont plus aptes que les enfants contrôles à détecter des différences de hauteur, selon l'étude. Ces différences sont statistiquement significatives pour des variations de 45 cents de notes simples et pour les différences de 25 - et 35-cent dans des mélodies.
Les enfants autistes sont meilleurs que les contrôles dans la détection de hauteur dans les mélodies que dans les notes isolées, ce qui suggère une plus grande capacité à détecter les tendances, selon les chercheurs. Des études ont démontré une compétence similaire avec des motifs visuels chez les personnes atteintes de ce trouble.
Les enfants ont également joué un jeu sur ordinateur conçu pour les aider à mémoriser lequel de quatre animaux préfère l'une des quatre mélodies, chacune dans une tonalité différente. Une semaine plus tard, les enfants ont écouté ces mélodies à nouveau et essayé d'identifier l'animal associé.
Les enfants autistes sont meilleurs que les témoins à se rappeler les mélodies, selon l'étude. Qui plus est, huit enfants atteints d'autisme, mais seulement deux contrôles, ont correctement identifié au moins 15 des 16 mélodies. Un enfant autiste de 8 ans qui était agité et ne semblait pas prêter attention a eu un score parfait, notent les chercheurs.
Sur les 25 enfants atteints d'autisme, 14 ont une aversion pour les sons forts, selon leurs parents. Ces enfants n'ont pas une meilleure perception de la hauteur que les autres enfants avec le désordre, selon l'étude.
Références:
1: Stanutz S. et al. Autism Epub ahead of print (2012) PubMed
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans