Aujourd'hui je suis trop fatigué donc je ne peux pas vous décrire la chose. Ce matin j'avais réuni toutes mes forces pour écrire un article, que je devais poster, mais je ne l'ai pas fait donc je vous le transmets tel quel.
Voilà !Bonjour,
Me voilà aujourd'hui avec des envies de vie et tout ce qui l'accompagne. Des envies que je ne peux assouvir. Je classe cet article dans autisme car si vous connaissez des personnes autistes, du moins des personnes avec Asperger elles vous diront toutes, pour la plupart, avoir des problèmes plus ou moins intenses liés à la fatigue, sachant que la fatigue est déjà une problématique en soi. Quant à savoir ce qui résulte exactement de l'autisme ou d'autres choses je ne peux le savoir. Je me dis que l'autisme doit être pris en compte mais aussi la possiblité que tout ne vienne pas de cela, parfois il peut y avoir un mélange de plusieurs choses, dont l'autisme, enfin, ça reste difficile à cerner.
Quoi qu'il en soit le fait est qu'il y a la fatigue, une fatigue intense, brutale et perverse. Cette fatigue, je l'avoue, me convenait pas mal quand j'étais en dépression, car elle surajoutait sans doute du sommeil au sommeil de vie qu'est la dépression, elle me permettait d'errer d'avantage dans la non-vie, de dormir bien plus et donc d'échapper à cette réalité que je voulais fuir. Seulement, maintenant que j'ai ajouté de la vie à ma vie et que je souhaite, par conséquent, vivre des choses, vivre de mes passions, lire, échanger etc., elle ne représente plus qu'une barrière infranchissable, car je ne peux pas la franchir, si j'essaie je me retrouve à genou ( ce n'est pas une façon de parler ). Pour donner un exemple, quand je travaillais, je roulais beaucoup en voiture, j'étais tellement fatigué bien souvent qu'en roulant je regardais le fossé avec envie car je me disais que si je me plantais j'allais me retrouver, à l'hôpital, dans un lit et ENFIN pouvoir dormir.
Contrairement à une époque, dormir est pour moi devenu une perte de temps. J'ai longtemps lutté contre le sommeil, buvant le soir des cafés de plus en plus forts et de plus en plus nombreux parce que je ne supportais plus de me faire dicter ma vie par cette fatigue ! Je voulais vivre, je ne voulais pas dormir sans arrêt, être fatigué au moindre effort etc. Mais putain c'est quoi cette merde ?!?
Encore, je m'estime heureux car en ce moment je suis dans une bonne phase ce qui veut dire que je peux dormir 8h00 la nuit et 2h00 la journé et être en forme. Mais j'ai connu des 16h00 par jour au continue et là on a franchement l'impression de passer à côté de sa vie, de vivre pour dormir : quelle vie !
Quand je mange, la plupart du temps, je dois dormir car la digestion me fatigue trop, si je mee couche un peu plus tard que d'habitude, ma journée est foutue car je ne pourrais jamais retrouver un état normal, sauf si je dors mais dans ce cas ça revient un peu au même... Si je veux lire, regarder un film, répondre à quelqu'un, je ne le peux pas, parfois j'essaie et la fatigue est telle que je ne peux même pas me concentrer suffisamment pour taper correctement sur les touches, alors je vise au hasard et si l'on me pose une question évidente j'envoie chier la personne parce que ça me demande un effort qui aurait pu être évité. Si je réponds au téléphone et que c'est trop long je fais comprendre que j'en ai marre et si la personne ne comprend pas je finis par, soit m'énerver, soit raccrocher puis après je vais dormir...
J'adore lire, j'adore les films, mais ce sont des choses que j'ai dû abandonner depuis fort longtemps car je m'endors devant. Quand je peux regarder un film, comme Ben X le dernier que j'ai vu je suis très heureux et je l'annonce à qui veut bien l'entendre, car, pour moi, c'est un exploit.
À cause de la fatigue je ne peux pas travailler, je ne peux pas avoir de vie de famille, j'ai vu une petite amie que j'aimais très fort me quitter et me dire « c'est chiant la vie avec un mec qui dort tout le temps ! », mais je ne pouvais pas faire autrement... C'est une vie dans la frustration, comme dans l'échange, on a l'argument mais on n'a pas la force de le donner alors on dit « j'ai raison, fais-moi confiance » et on passe pour un con intolérant ( maintenant je préfère dire : « c'est ton point de vue, je le respecte », alors que ça aurait pu créer un bel échange ).
Moralement ça me fait agir de façon douteuse car je dois louper beaucoup de rendez-vous, et bien sûr je n'appelle pas pour prévenir car la fatigue peut ne pas prévenir, je ne sais jamais avant la fin si je vais ou pas pouvoir y aller. Et puis, j'avoue aussi avoir honte de dire « je ne viendrai pas ! », c'est souvent mal pris et mal compris, comme si je ne voulais pas y aller, comme si je le faisais parce que je me moque des autres etc.
On ne peut pas se douter à quel point ça peut gêner. C'est pervers car la fatigue vient s'immiscer dans chaque recoin de vie, elle vient ruiner de petites choses qui sont imperceptibles mais aux effets parfois très violents. Elle peut ruiner des relations parce que, si je réponds de façon laconique, si je mets du temps à répondre etc., qui peut se dire « c'est parce qu'il est trop fatigué ! », rares sont les personnes qui se disent que ces comportements sont dus à cela.
En cours, au lycée, je dormais et la prof m'a dit : « Eh bien il faut dormir la nuit ! » alors que je dormais très bien, comme il le fallait. Du coup, vu que par malchance je fréquentais des fumeurs de drogue, la directrice m'a convoqué et m'a dit clairement avoir des soupçons sur le fait que, pour elle, je me droguerais et qu'elle voulait appliquer une mesure disciplinaire sauf si, par une prise de sang, je venais réfuter ces croyances. Vu qu'à ce moment-là je n'avais jamais touché à la drogue j'ai donc refusé de passer ce test, parce que jusqu'à preuve du contraire, ai-je estimé, je suis innocent ! Encore un côté pervers de la fatigue que l'on imagine pas.
Aussi, pour cela et d'autres choses j'ai dû quitter mon emploi. C'est pareil, les collègues ne comprennent pas pourquoi on se dit tout le temps fatigué, ce n'est pas quelque chose qui se voit, à moi que nous rampions devant eux, là ils vont se dire « ah ouais ! Il a un souci... » comme si le souci n'existait que par son côté extrême et extrêmement visible. Non, j'avais au moins la dignitié d'aller ramper hors de leur vue.
Enfin, étant fatigué j'ai dû écrire un article mal contruit, un peu plaintif ( bon carrément plaintif ! ), d'autant que quand je suis fatigué je râle, ou sinon je dors... Mais râler est bon signe, ça veut dire que je suis frustré de ne pas vivre, donc que j'ai envie de vivre ; c'est quand je ne râle pas que c'est inquiétant, à moins que je ne sois pas fatigué, ce qui m'apporte beaucoup de bonheur, sauf si au moment de pleine énergie je me retrouve à me tourner les pouces parce que là, pour le coup, il n'y aurait plus rien à faire qui me demanderait de l'énergie : la vie est cruelle !
Bonne nuit !...
P.S. : Vous avez le droit de vous moquer un peu. Je trouve que l'autodérision est ma petite vengeance sur mes « malheurs » car c'est comme un refus capricieux et malicieux de voir la vie en noir quand on la veut et quand on la croit, malgré tout, rose et belle !
Je ne sais plus quoi faire. Je vais voir un médecin lundi et on verra bien...