Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "Art et littérature".
Je vais essayer ici de tirer les conséquences "logiques" (avec ma logique personnelle) de la première conférence parisienne sur l'emploi des Talents pour l'entreprise.
En prenant l'ordre chronologique qui est aussi dans ce cas l'ordre d'importance pour beaucoup de gens, je vais partir de la recherche de poste sauf que pour cette fois je vais prendre l'hypothèse que je suis un recruteur sensibilisé au recrutement de profil atypique.
Et je vais supposé aussi que j'ai compris le message porté par les intervenants de la conférence, ce qui est peut être beaucoup demander.
Premier constat: Je n'ai pas de candidats ? Comment les trouve t on ?
Je pense qu'on peut supposer que vu les chiffres admis à l'étranger pour l'emploi des personnes Asperger et a fortiori autistes, le problème se pose avec la même acuité en France.
Il y a au moins deux problèmes derrière tout cela, les Aspies sont invisibles, et ils ont des difficultés à se rendre visible (non, il ne s'agit pas de la même chose).
Les Asperger sont rangés dans la catégorie - suspecte - des handicapés invisibles, même si on peut se demander si cotoyer un autiste un certain temps ne permet pas de se poser des questions à son sujet. Mais il faut au préalable connaître le syndrome pour se poser les bonnes questions, et en tirer des conclusions non hâtives.
En corollaire, il me semble que beaucoup d'Asperger vont être introuvables tout simplement parce qu'ils ne savent même pas qu'ils sont des Asperger. Les différentes campagnes d'information puis d'accès au diagnostic me semblent répondre à ce besoin d'identification, qui ne concerne finalement pas l'Entreprise.
En revanche, la question sous-jacente de "pourquoi je me ferais connaître comme Asperger (auprès d'un employeur potentiel ou déjà trouvé) ?" est elle tout à fait pertinente. Jean-François Chossy a mentionné au cours de la conférence le risque de ne pas vouloir faire connaître son handicap pour ne pas risquer de voir une promotion nous passer sous le nez. Etant donnée la sous-représentation des personnes handicapées dans les catégories supérieures de l'entreprise (rappelée par Véronique Dubarry, de la Mairie de Paris, dans la Conférence, et avérée dans différentes enquêtes des structures dédiées), c'est loin d'être là une appréhension injustifiée.
Il y a là je pense un problème de confiance, d'autant plus patent que l'Asperger en question connaît la vie en entreprise et a fait l'expérience des maltraitances qui n'arrivent qu'à nous. Les grands groupes déploient de plus en plus d'efforts dans le domaine de la communication d'entrerprise, mais voilà, je pense que ces déclarations de grands principes ne seront perçu par les Asperger que comme de la comm'. A raison ou non. Les Aspies s'attachent aux faits, pas aux bonnes intentions, ils ont de fortes attentes en terme de résultats, pas de posture, ce d'autant plus qu'ils peuvent être très au fait de la façon dont sont traités les autistes dans notre monde (lire par exemple l'excellent blog de Magali).
Ceux des Aspies qui s'intéressent au sujet seraient je pense très réceptifs à ce qu'on leur narre des "success stories" de leurs pairs en Entreprise, ou plus simplement qu'on leur détaille les dispositifs mis en place pour faciliter leur insertion professionnelle, qu'on considère ou non qu'il s'agit d'un problème de discrimination.
L'exemple de J. Schovanec, expliquant où il en est, au cours de la Conférence procède je pense bien plus de la rencontre avec la bonne personne que de la mise en place d'une "Bonne Pratique".
A contrario, l'exemple de la société PassWerk me semble contre-productif (sauf peut être pour les autistes dont le test logiciel constitue l'une des passions, ou de ceux qui ont un rapport strictement alimentaire au travail) sur deux points :
- la généralisation.
- le recours au coaching systématique.
J'appelle généralisation le principe selon lequel "les autistes ont un esprit fait pour l'informatique, donc on va sélectionner puis former ceux qui sont effectivement les meilleurs dans le domaine. Il constitue une négation complète de la différence, et des différences entre Asperger. La première société active dans le domaine n'a pas grand chose à voir avec un présupposé "don". T. Sonne, fondateur de Specialisterne, a je crois choisi ce domaine parce qu'il lui était familier, lui même travaillant dans une entreprise de télécommunications (les liens entre télécoms & informatique sont nombreux). S'il avait été familier avec un autre domaine, par exemple l'industrie automobile, verrait-on fleurir les entreprises de sous traitance automobile pour Aspies? Je le crois.
Cette généralisation procède d'un principe de plus en plus fréquent dans la société, donc l'entreprise, la tendance à appliquer des recettes toutes faites. Or les talents atypiques le sont précisemment, atypiques, ça veut dire que ce principe même est à l'opposé de ce qu'il faut faire. Aucun des deux intervenants à la conférence ne m'a semblé désireux de travailler dans le domaine du test logiciel ou de l'informatique.
- le recours au coaching me semble contre-productif parce qu'il établit la prétendue nécessité d'une interface (humaine) entre l'Aspie et le monde de l'entreprise, interface qui est doublée par son statut de sous-traitant même pas membre du groupe pour lequel il fait des "piges". Je suis bien d'accord sur la nécessité que l'Aspie a besoin d'avoir un interlocuteur dédié dans le monde de l'entreprise (j'y reviendrai), mais la forme du coach me semble inappropriée. Ce qu'il faut c'est un vrai soutien ayant un pouvoir décisionnaire fort pour pallier aux problèmes de conflits du quotidien ou liés à la compétition (les Asperger n'ont souvent aucun esprit de compétition, et aucune intention d'en acquérir).
A titre d'analogie, ceux des parents qui s'en tirent dans le milieu très dur de l'Education Nationale (probablement encore plus mammouthesque que l'Entreprise) le font parce qu'ils ont trouvé un haut responsable qui les soutien, souvent le Directeur d'Etablissement. Le coach me semble une sorte de transposition de l'AVS dans le milieu professionnelle. Les Asperger sont ils donc condamnés à avoir un(e) assistant(e) personnel tout au long de leur vie?
La réponse à la question me semble donc pouvoir se décliner ainsi
- si vous rendez compte concrêtement de votre façon appropriée de traiter les personnes Asperger dans votre entreprise, vous avez de bonnes chances d'attirer les candidatures.
Et pour cela, il faut être capable de détecter qu'un candidat est Asperger (parmi les nombreuses candidatures que vous recevez quotidiennement), cela fera l'objet de mon prochain message.
Ou alors - et pourquoi pas les deux finalement - , pour paraphraser Vladimir Poutine, il faut être capable d'aller chercher les talents "jusque dans les chiottes". Ce qui relève de la spéléologie, comme l'a exprimé - plus poliment - J.-F. Chossy dans la conférence.
Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement
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Re: Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement
- l'origine de Specialisterne : T. Sonne explique bien qu'il a détecté une niche économique adaptée, à partir de ce qu'il connaissait de ce secteur. Ne pas généraliser, donc, mais ne pas pour autant se priver de la possibilité d'avoir une palette d'emplois possibles, dont des entreprises de ce type.
- en lisant les documents sur Specialisterne ou Passwerk, on s'aperçoit que le processus de sélection au niveau de recrutement est très long et très exigeant. L'avantage, c'est que c'est un processus basé sur la recherche des compétences et non pas un fumeux test de personnalité.
- certains salariés travaillent directement chez le client : c'est évidemment à privilégier, mais cela semble dépendre de leur niveau d'autonomie (ou d'interaction sociale ?).
- tu as raison de mettre l'accent sur le fait qu'il ne s'agit pas donner un coach comme une pâle version de l'AVS. Je pense qu'il s'agira plutôt d'un interlocuteur dans l'entreprise, et que le manager doit être informé - de préférence - sur les aménagements possibles, les sources de stress.
- en lisant les documents sur Specialisterne ou Passwerk, on s'aperçoit que le processus de sélection au niveau de recrutement est très long et très exigeant. L'avantage, c'est que c'est un processus basé sur la recherche des compétences et non pas un fumeux test de personnalité.
- certains salariés travaillent directement chez le client : c'est évidemment à privilégier, mais cela semble dépendre de leur niveau d'autonomie (ou d'interaction sociale ?).
- tu as raison de mettre l'accent sur le fait qu'il ne s'agit pas donner un coach comme une pâle version de l'AVS. Je pense qu'il s'agira plutôt d'un interlocuteur dans l'entreprise, et que le manager doit être informé - de préférence - sur les aménagements possibles, les sources de stress.
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Re: Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement
Je ne retrouve pas ma source sur le sujet, elle n'est plus que dans les archives d'internet. Y'en a t'il d'autres ?Jean a écrit :- l'origine de Specialisterne : T. Sonne explique bien qu'il a détecté une niche économique adaptée, à partir de ce qu'il connaissait de ce secteur. Ne pas généraliser, donc, mais ne pas pour autant se priver de la possibilité d'avoir une palette d'emplois possibles, dont des entreprises de ce type.
Je rapproche cela des tests de "compétences" que L. Mottron a mis en place pour pallier à l'idiotie de faire passer des tests de Q.I. a des autistes qui ne peuvent pas comprendre la question, mais ça n'empêche pas que la question de la volonté, du choix de la personne, de travailler dans le domaine me semble éludée. Les autistes doivent ils être condamnés à un travail alimentaire ?Jean a écrit :- en lisant les documents sur Specialisterne ou Passwerk, on s'aperçoit que le processus de sélection au niveau de recrutement est très long et très exigeant. L'avantage, c'est que c'est un processus basé sur la recherche des compétences et non pas un fumeux test de personnalité.
Ou alors peut être la législation en terme de sous-traitance est elle proche de celle en France, qui décrit spécifiquement comment doit travailler un sous-traitant et où, sans quoi l'entreprise cliente aurait à l'embaucher (il y a tellement de jurisprudence aux prudhommes que ça en est devenu absurde là où je suis).Jean a écrit :- certains salariés travaillent directement chez le client : c'est évidemment à privilégier, mais cela semble dépendre de leur niveau d'autonomie (ou d'interaction sociale ?).
J'avais envie de rapprocher les missions de cet interlocuteur de la définition du soutien donné dans la convention des droits des personnes handicapées de l'ONU, et des impératifs liés aux moyens qu'il lui faut (déjà, connaître l'organisation de l'entreprise, pouvoir faire levier,...) qui vont bien au delà de la définition de poste d'AVS pour les grands.Jean a écrit :- tu as raison de mettre l'accent sur le fait qu'il ne s'agit pas donner un coach comme une pâle version de l'AVS. Je pense qu'il s'agira plutôt d'un interlocuteur dans l'entreprise, et que le manager doit être informé - de préférence - sur les aménagements possibles, les sources de stress.
J'ai utilisé une présentation de la licence de Paris Ve comme source. (même si Asperger n'apparait pas dans le texte, c'est je crois inclus dans le propos de ce document, ou en tout cas c'est l'opinion que je pourrais avoir en tant que personne connaissant très bien une des entreprises partenaires du dispositif...)
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Re: Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement
Et que faire quand le recruteur n'est pas du tout sensibilisé aux profils atypiques?
L'an dernier,je n'ai vu personne sensibilisé à cette problématique,excepté à la banque de france ou ils ont non seuleument été plus compréhensif mais chacun a fait son boulot.
Je trouve ca assez dérangeant que des grands cabinets de recrutement de type page personnel ou des firmes juridiques comme ernst & young n'ai aucune sensibilisation au sujet.
D'ailleurs c'est l'objet de ma réponse:lors de la conférence de n damaggio,es ce que y'avais des gens issues des millieux financiers,comptables,ect?
Y'avais il des représentants de cabinets de recrutement?
Sujet du message: Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement Répondre en citant le message
Je vais essayer ici de tirer les conséquences "logiques" (avec ma logique personnelle) de la première conférence parisienne sur l'emploi des Talents pour l'entreprise.
En prenant l'ordre chronologique qui est aussi dans ce cas l'ordre d'importance pour beaucoup de gens, je vais partir de la recherche de poste sauf que pour cette fois je vais prendre l'hypothèse que je suis un recruteur sensibilisé au recrutement de profil atypique.
Et je vais supposé aussi que j'ai compris le message porté par les intervenants de la conférence, ce qui est peut être beaucoup demander.
Premier constat: Je n'ai pas de candidats ? Comment les trouve t on ?
Je pense qu'on peut supposer que vu les chiffres admis à l'étranger pour l'emploi des personnes Asperger et a fortiori autistes, le problème se pose avec la même acuité en France.
Il y a au moins deux problèmes derrière tout cela, les Aspies sont invisibles, et ils ont des difficultés à se rendre visible (non, il ne s'agit pas de la même chose).
Les Asperger sont rangés dans la catégorie - suspecte - des handicapés invisibles, même si on peut se demander si cotoyer un autiste un certain temps ne permet pas de se poser des questions à son sujet. Mais il faut au préalable connaître le syndrome pour se poser les bonnes questions, et en tirer des conclusions non hâtives.
En corollaire, il me semble que beaucoup d'Asperger vont être introuvables tout simplement parce qu'ils ne savent même pas qu'ils sont des Asperger. Les différentes campagnes d'information puis d'accès au diagnostic me semblent répondre à ce besoin d'identification, qui ne concerne finalement pas l'Entreprise.
Dans les faits,l'an dernier,j'ai eut davntage la sensation de me surinvestir pour coller à l'image que se fesait le recruteur du poste puisque je savais bien qu'ils n'étaient pas sensibilisés.
Mais pour ça faut plus que de gens concernés l'ouvrent et certains ont peur de perdre leur emploi à cause de ça.Miss Titi pourra vous compter de joyeuses histoires....
Je suis en train de préparer quelque chose sur mon blog pour faire le point sur ma recherche d'emploi et ce que je préconniserais pour que ca ne se reproduise pas.
A bon entendeur.
L'an dernier,je n'ai vu personne sensibilisé à cette problématique,excepté à la banque de france ou ils ont non seuleument été plus compréhensif mais chacun a fait son boulot.
Je trouve ca assez dérangeant que des grands cabinets de recrutement de type page personnel ou des firmes juridiques comme ernst & young n'ai aucune sensibilisation au sujet.
D'ailleurs c'est l'objet de ma réponse:lors de la conférence de n damaggio,es ce que y'avais des gens issues des millieux financiers,comptables,ect?
Y'avais il des représentants de cabinets de recrutement?
Sujet du message: Tribune sur les Asperger et l'Emploi, #1 le recrutement Répondre en citant le message
Je vais essayer ici de tirer les conséquences "logiques" (avec ma logique personnelle) de la première conférence parisienne sur l'emploi des Talents pour l'entreprise.
En prenant l'ordre chronologique qui est aussi dans ce cas l'ordre d'importance pour beaucoup de gens, je vais partir de la recherche de poste sauf que pour cette fois je vais prendre l'hypothèse que je suis un recruteur sensibilisé au recrutement de profil atypique.
Et je vais supposé aussi que j'ai compris le message porté par les intervenants de la conférence, ce qui est peut être beaucoup demander.
Premier constat: Je n'ai pas de candidats ? Comment les trouve t on ?
Je pense qu'on peut supposer que vu les chiffres admis à l'étranger pour l'emploi des personnes Asperger et a fortiori autistes, le problème se pose avec la même acuité en France.
Il y a au moins deux problèmes derrière tout cela, les Aspies sont invisibles, et ils ont des difficultés à se rendre visible (non, il ne s'agit pas de la même chose).
Les Asperger sont rangés dans la catégorie - suspecte - des handicapés invisibles, même si on peut se demander si cotoyer un autiste un certain temps ne permet pas de se poser des questions à son sujet. Mais il faut au préalable connaître le syndrome pour se poser les bonnes questions, et en tirer des conclusions non hâtives.
En corollaire, il me semble que beaucoup d'Asperger vont être introuvables tout simplement parce qu'ils ne savent même pas qu'ils sont des Asperger. Les différentes campagnes d'information puis d'accès au diagnostic me semblent répondre à ce besoin d'identification, qui ne concerne finalement pas l'Entreprise.
On en a parlé sur deescaa,ainsi qu'avec Miss titi.C'est une réalité pour s'accrocher à son poste et éviter un licenciement sec.En revanche, la question sous-jacente de "pourquoi je me ferais connaître comme Asperger (auprès d'un employeur potentiel ou déjà trouvé) ?" est elle tout à fait pertinente. Jean-François Chossy a mentionné au cours de la conférence le risque de ne pas vouloir faire connaître son handicap pour ne pas risquer de voir une promotion nous passer sous le nez. Etant donnée la sous-représentation des personnes handicapées dans les catégories supérieures de l'entreprise (rappelée par Véronique Dubarry, de la Mairie de Paris, dans la Conférence, et avérée dans différentes enquêtes des structures dédiées), c'est loin d'être là une appréhension injustifiée.
Quand on lit la comm que font les grandes entreprises du cac 40 et qu'on constate en pratique que y'a du vent,effectivement on se sent plumé.Il y a là je pense un problème de confiance, d'autant plus patent que l'Asperger en question connaît la vie en entreprise et a fait l'expérience des maltraitances qui n'arrivent qu'à nous. Les grands groupes déploient de plus en plus d'efforts dans le domaine de la communication d'entrerprise, mais voilà, je pense que ces déclarations de grands principes ne seront perçu par les Asperger que comme de la comm'. A raison ou non. Les Aspies s'attachent aux faits, pas aux bonnes intentions, ils ont de fortes attentes en terme de résultats, pas de posture, ce d'autant plus qu'ils peuvent être très au fait de la façon dont sont traités les autistes dans notre monde (lire par exemple l'excellent blog de Magali).
Dans les faits,l'an dernier,j'ai eut davntage la sensation de me surinvestir pour coller à l'image que se fesait le recruteur du poste puisque je savais bien qu'ils n'étaient pas sensibilisés.
Il faut leur dire aux autres justement....Ceux des Aspies qui s'intéressent au sujet seraient je pense très réceptifs à ce qu'on leur narre des "success stories" de leurs pairs en Entreprise, ou plus simplement qu'on leur détaille les dispositifs mis en place pour faciliter leur insertion professionnelle, qu'on considère ou non qu'il s'agit d'un problème de discrimination.
L'exemple de J. Schovanec, expliquant où il en est, au cours de la Conférence procède je pense bien plus de la rencontre avec la bonne personne que de la mise en place d'une "Bonne Pratique".
A contrario, l'exemple de la société PassWerk me semble contre-productif (sauf peut être pour les autistes dont le test logiciel constitue l'une des passions, ou de ceux qui ont un rapport strictement alimentaire au travail) sur deux points :
- la généralisation.
- le recours au coaching systématique.
J'appelle généralisation le principe selon lequel "les autistes ont un esprit fait pour l'informatique, donc on va sélectionner puis former ceux qui sont effectivement les meilleurs dans le domaine. Il constitue une négation complète de la différence, et des différences entre Asperger. La première société active dans le domaine n'a pas grand chose à voir avec un présupposé "don". T. Sonne, fondateur de Specialisterne, a je crois choisi ce domaine parce qu'il lui était familier, lui même travaillant dans une entreprise de télécommunications (les liens entre télécoms & informatique sont nombreux). S'il avait été familier avec un autre domaine, par exemple l'industrie automobile, verrait-on fleurir les entreprises de sous traitance automobile pour Aspies? Je le crois.
Cette généralisation procède d'un principe de plus en plus fréquent dans la société, donc l'entreprise, la tendance à appliquer des recettes toutes faites. Or les talents atypiques le sont précisemment, atypiques, ça veut dire que ce principe même est à l'opposé de ce qu'il faut faire. Aucun des deux intervenants à la conférence ne m'a semblé désireux de travailler dans le domaine du test logiciel ou de l'informatique.
- le recours au coaching me semble contre-productif parce qu'il établit la prétendue nécessité d'une interface (humaine) entre l'Aspie et le monde de l'entreprise, interface qui est doublée par son statut de sous-traitant même pas membre du groupe pour lequel il fait des "piges". Je suis bien d'accord sur la nécessité que l'Aspie a besoin d'avoir un interlocuteur dédié dans le monde de l'entreprise (j'y reviendrai), mais la forme du coach me semble inappropriée. Ce qu'il faut c'est un vrai soutien ayant un pouvoir décisionnaire fort pour pallier aux problèmes de conflits du quotidien ou liés à la compétition (les Asperger n'ont souvent aucun esprit de compétition, et aucune intention d'en acquérir).
A titre d'analogie, ceux des parents qui s'en tirent dans le milieu très dur de l'Education Nationale (probablement encore plus mammouthesque que l'Entreprise) le font parce qu'ils ont trouvé un haut responsable qui les soutien, souvent le Directeur d'Etablissement. Le coach me semble une sorte de transposition de l'AVS dans le milieu professionnelle. Les Asperger sont ils donc condamnés à avoir un(e) assistant(e) personnel tout au long de leur vie?
La réponse à la question me semble donc pouvoir se décliner ainsi
- si vous rendez compte concrêtement de votre façon appropriée de traiter les personnes Asperger dans votre entreprise, vous avez de bonnes chances d'attirer les candidatures.
Mais pour ça faut plus que de gens concernés l'ouvrent et certains ont peur de perdre leur emploi à cause de ça.Miss Titi pourra vous compter de joyeuses histoires....
Je suis en train de préparer quelque chose sur mon blog pour faire le point sur ma recherche d'emploi et ce que je préconniserais pour que ca ne se reproduise pas.
A bon entendeur.