Bonjour,
Je n'étais pas venue ici depuis bien longtemps. Depuis ce matin, je relis un peu, et je constate que beaucoup de choses tournent souvent autour de l'école, qui tient une place énorme dans la vie des enfants et des parents... Alors peut-être ici discuter des expériences de chacun à ce propos...
Je vais dire quelque chose qui choque souvent, mais je le dis quand même...
Chez nous, les enfants ne vont pas à l'école, ils sont instruits à la maison (c'est légal en France, il y a des démarches à faire mais c'est 100% légal, et rien n'est définitif, à titre personnel, j'ai été déscolarisée une année à l'adolescence, une seule année, puis je suis retournée en lycée, et cette année m'a permis de souffler à un moment où c'était vital). Mes aînés ont passé des années à l'école (mon grand jusqu'à l'entrée en 6ème, il avait 9 ans), années très difficiles (même pour la cadette, qui a fait une phobie scolaire grave). Evidemment, nous étions toujours les premiers accusés, l'institution ne se remettant quasi jamais en question, il faut que les parents changent, mais on n'en demande pas autant à un enseignant. Je crois qu'on a entendu toutes les énormités et absurdités possibles de la part des enseignants et autres encadrants... On en a aussi croisé de formidables tels qu'on en rêve tous, et ces années-là quel bonheur ! Mais c'est un peu la roulette chaque année (et ça aussi c'était un stress)...
Alors parfois, arrêter l'école, ça soulage ! Les enfants sont moins fatigués, moins irrités, moins stressés, la violence en diminue d'autant. Ils travaillent à leur rythme, et les relations s'en ressentent de façon importante. Alors je ne dis pas que c'est facile tous les jours (loin s'en faut !! surtout qu'on vit dans une région très peu hospitalière, et qu'il n'y a pas le moindre pro compétent dans les parages, donc aucun suivi d'aucune sorte), mais vraiment, c'est "un souci en moins", même si c'est aussi pour moi la maman "une respiration en moins" puisque je vis avec eux 24h par jour 365 jours par an ou quasi (ils ont des activités et voient des copains, comme tous les enfants).
Je sais bien que beaucoup de monde s'est battu pour obtenir les lois de 2005, heureusement qu'elles existent et qu'il y a des enfants à qui l'école fait vraiment du bien ! Mais il faut aussi décrocher de l'idée systématique que l'école est bonne pour tous et que ça serait la panacée indifféremment pour tous les autistes, AHN ou pas. C'est faux, en l'état actuel de l'école c'est faux, ça dépend énormément des individus et de leur bonne volonté, et de toute façon, le bain social massif et permanent n'est pas toujours une bonne idée (et parfois même un sérieux frein à une socialisation de qualité, et là c'est mon expérience qui parle !). On ne pense pas toujours (ça a longtemps été mon cas) que tous les enfants ne s'y "font" pas un jour...
Je ne dis pas qu'il faut aller jusqu'à retirer les enfants de l'école, ça n'est évidemment pas un bon conseil universel, mais quand on veut que ses enfants y aillent, penser à remettre un peu toute cette toute-puissance génératrice de stress à sa place. C'est un mode d'instruction, un choix de vie, mais ça n'est pas "la vie". L'avis des enseignants est l'avis de gens qui doivent gérer des "masses", pour qui c'est compliqué de voir un individu sortir du troupeau et ne pas y revenir avec les techniques habituelles, parce que rien ne les y prépare, et qu'ils ont aussi beaucoup à faire par ailleurs. Leur avis est souvent l'avis d'un berger débordé (quelle que soit par ailleurs sa bienveillance), pas d'un éducateur individuel (le système ne permet pas cette adaptation), il me semble qu'il ne faut pas le perdre de vue et garder un certain recul là-dessus, et en tenir compte concernant la pression qu'on met à ses enfants pour que "ça marche"...
Et vous ? Vos témoignages à vous sur le sujet ?
école / pas école
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école / pas école
41 ans (SA ? phénotype élargi ?), 3 enfants (13, 12 & 5 ans). L'aîné avec SA "officiel", la benjamine en cours de diag, et la cadette en point de repère de quasi NT...
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Re: école / pas école
Personnellement j'ai suivit un cursus scolaire normale,on ne peut pas vraiment dire que tous a été rose ,mais avec le recule la scolarisation ma été quand m^me très profitable.
de ce que je m'en souvient a l'école primaire,je n'était pas une excellente élève sans être une catastrophe,je n'ai jamais redoublé de classe(durant cette période)mais je pense que j'aurais quand m^me du bénéficier d'une aide,j'avais des problèmes d'attention(je me souvient d’ailleurs avoir été punit plusieurs fois car j'était complètement dans la lune et que je ne suivait plus dutout), j écrivais assez mal et je n'ai jamais eu le réflexe de demander de l'aide quand je n'avais pas comprit ou pas suivit(ce réflexe la je ne l'ai vraiment acquit qu'en dernière année de licence)
Les instituteurs m'ont toujours trouvé un peu bizarre,assez distante mais néanmoins j'ai toujours été très sage(contrairement a d'autre élève) et de ce fais ne se sont jamais opposée a ma scolarisation.
Par contre le collège a été beaucoup moins joyeux,déjà an primaire certain élève s'amusait a me charrier mais la c'était bien pire,et cela c'est ajouter a mes difficulté scolaire.
En quatrième j'ai été inscrite en collège priver,je n'était plus harcelé par les autres et comme par hasard mes notes on regrimper.
au lycée,j'avais quelque amis,mais malgré tous je pense que ça été la période la plus difficile,en grande partie du fait que au contacte des autres je ressentait de plus en plus ma différence ,de plus le niveau des cours a monté et cela ma décourager,j'ai d’ailleurs faillie abandonner mais finalement mon bac je l'ai eu du premier coups
Après le bac j'ai essayer de suivre une année de fac par correspondance et a vrai dire cela ne ma pas dutout profiter,je pense du fait que je n'avais plus aucune vie sociale,hors au lycée j'ai commencer a avoir des amis et m^me si mes relations sociale était assez simple et que j'ai toujours ressentie un gros besoin de solitude,j'ai quand même besoin d'un minimum de contacte.
de plus je n'avais plus aucun rythme plus aucun repère,cela ne ma pas plus et enfin j'était quand même déjà un peu dépressive avant cette année la.
Avec le recule je pense que j'ai quelque part eu un peu de chance d'être diagnostiquer tard,car je n'ai jamais eu d'étiquette d'handicaper(et pourtant ce n'est pas défaut d'avoir rechercher des réponses a mes bizarrerie),juste d'élève un peu bizarre,si bien que les école n'ont jamais été réticente a ma scolarisation(ce qui semble malheureusement être fréquent).
la scolarisation ma été profitable car j'ai développer des compétence sociale ,par exemple en sixième j'était mauvaise en travail de groupe, aujourd’hui ça va nettement mieux,ou autre exemple maintenant j'évite de parler sans arrêt de mes centres d’intérêt,car j'ai finit par comprendre que cela n’intéresse par forcément les autres(et qu'en plus cela peut m'attirer des moqueries),en plus plus je progresse dans les études,plus je rencontre des personnes qui ont les même intérêt que moi.
Evidemment si tous était a refaire il y a beaucoup de chose que je changerais, n’empêche que je maintient que la scolarisation et le contacte avec d'autre enfant est important et qu'il m'a aussi beaucoup profiter(même si c'était assez infernal par moment).
Après si il faut faire des généralité,il y a surement des enfant a qui l'école à la maison profite mieux, néanmoins en ayant lut de très nombreux témoignage j'ai en faite plutôt l'impression que si certaine scolarisation d'enfant autiste échoue c'est que les écoles mette une très mauvaise volonté a s'adapté a la présence d'un enfant différent(quand elle ne refuse pas carrément).
de ce que je m'en souvient a l'école primaire,je n'était pas une excellente élève sans être une catastrophe,je n'ai jamais redoublé de classe(durant cette période)mais je pense que j'aurais quand m^me du bénéficier d'une aide,j'avais des problèmes d'attention(je me souvient d’ailleurs avoir été punit plusieurs fois car j'était complètement dans la lune et que je ne suivait plus dutout), j écrivais assez mal et je n'ai jamais eu le réflexe de demander de l'aide quand je n'avais pas comprit ou pas suivit(ce réflexe la je ne l'ai vraiment acquit qu'en dernière année de licence)
Les instituteurs m'ont toujours trouvé un peu bizarre,assez distante mais néanmoins j'ai toujours été très sage(contrairement a d'autre élève) et de ce fais ne se sont jamais opposée a ma scolarisation.
Par contre le collège a été beaucoup moins joyeux,déjà an primaire certain élève s'amusait a me charrier mais la c'était bien pire,et cela c'est ajouter a mes difficulté scolaire.
En quatrième j'ai été inscrite en collège priver,je n'était plus harcelé par les autres et comme par hasard mes notes on regrimper.
au lycée,j'avais quelque amis,mais malgré tous je pense que ça été la période la plus difficile,en grande partie du fait que au contacte des autres je ressentait de plus en plus ma différence ,de plus le niveau des cours a monté et cela ma décourager,j'ai d’ailleurs faillie abandonner mais finalement mon bac je l'ai eu du premier coups
Après le bac j'ai essayer de suivre une année de fac par correspondance et a vrai dire cela ne ma pas dutout profiter,je pense du fait que je n'avais plus aucune vie sociale,hors au lycée j'ai commencer a avoir des amis et m^me si mes relations sociale était assez simple et que j'ai toujours ressentie un gros besoin de solitude,j'ai quand même besoin d'un minimum de contacte.
de plus je n'avais plus aucun rythme plus aucun repère,cela ne ma pas plus et enfin j'était quand même déjà un peu dépressive avant cette année la.
Avec le recule je pense que j'ai quelque part eu un peu de chance d'être diagnostiquer tard,car je n'ai jamais eu d'étiquette d'handicaper(et pourtant ce n'est pas défaut d'avoir rechercher des réponses a mes bizarrerie),juste d'élève un peu bizarre,si bien que les école n'ont jamais été réticente a ma scolarisation(ce qui semble malheureusement être fréquent).
la scolarisation ma été profitable car j'ai développer des compétence sociale ,par exemple en sixième j'était mauvaise en travail de groupe, aujourd’hui ça va nettement mieux,ou autre exemple maintenant j'évite de parler sans arrêt de mes centres d’intérêt,car j'ai finit par comprendre que cela n’intéresse par forcément les autres(et qu'en plus cela peut m'attirer des moqueries),en plus plus je progresse dans les études,plus je rencontre des personnes qui ont les même intérêt que moi.
Evidemment si tous était a refaire il y a beaucoup de chose que je changerais, n’empêche que je maintient que la scolarisation et le contacte avec d'autre enfant est important et qu'il m'a aussi beaucoup profiter(même si c'était assez infernal par moment).
Après si il faut faire des généralité,il y a surement des enfant a qui l'école à la maison profite mieux, néanmoins en ayant lut de très nombreux témoignage j'ai en faite plutôt l'impression que si certaine scolarisation d'enfant autiste échoue c'est que les écoles mette une très mauvaise volonté a s'adapté a la présence d'un enfant différent(quand elle ne refuse pas carrément).
Neuro-atypique (TSA) diagnostiquée à 21 ans, plusieurs soupçon de TSA dans la familles, un cousin diagnostiqué et 2 cousines en attentes de diagnostique.
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Re: école / pas école
On n'est pas loin du sujet "L'inclusion scolaire,une réponse adaptée pour les enfants..." http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=6&t=3260
Deux personnes qui sont impliquées dans la prise en charge de jeunes enfants dans des structures différentes m’ont dit en substance la semaine dernière la même chose: mon enfant est handicapé mais que « cela en se voit pas » (comprendre ce n'est pas visible par une déformation faciale ou un fauteuil roulant etc .) et « ce sont ceux là les plus durs à gérer ». C’est surréaliste non ? Je ne sais plus si mon petit est trop ou pas assez handicapé.Paul Blanc a écrit : "Le reproche fait au système actuel… c'est l'absence de formation initiale pour accompagner un jeune handicapé. Si pour certains handicaps, l'adaptation est relativement simple, il n'en est pas de même pour plusieurs catégories (autisme, troubles du comportement, des apprentissages…). ", constate Paul Blanc dans son rapport de mai 2011(1).."
Pareil. Nous avons de l'anxiété sur un éventuel manque de projet concerté autour de l'enfant avec l'AVS, l'école, l'équipe professionnelle et nous (les parents !). On essaye cette année, nous sommes en attente de l'attribution de l'AVS. Si le constat est vraiment négatif, nous sommes prêts à faire l'école à la maison et à mettre en place des activités en groupe de stype extra-scolaire (du sport ...)Hopla a écrit : Je sais bien que beaucoup de monde s'est battu pour obtenir les lois de 2005, heureusement qu'elles existent et qu'il y a des enfants à qui l'école fait vraiment du bien ! Mais il faut aussi décrocher de l'idée systématique que l'école est bonne pour tous et que ça serait la panacée indifféremment pour tous les autistes, AHN ou pas. C'est faux, en l'état actuel de l'école c'est faux, ça dépend énormément des individus et de leur bonne volonté (...) Mais c'est un peu la roulette chaque année (et ça aussi c'était un stress)...
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman
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Re: école / pas école
Le premier principe d'Asperansa (si c'est le seul), celui autour duquel nous nous sommes créés, c'est de défendre la scolarisation en milieu ordinaire.
Cette scolarisation ne va pas sans mal, sans efforts : mais les efforts produiront des résultats plus tard.
Les efforts portent à la fois sur :
- la progression au niveau scolaire;
- la socialisation.
La progression au niveau scolaire, aussi loin que possible, est un des moyens essentiels de l'autonomie à l'âge adulte.
La socialisation peut progresser en même temps, mais je pense qu'il faut accepter qu'elle progresse moins vite et ne peut pas la forcer (style, tu plonges dans la cour du collège sans aucune protection, sans aucun lieu de repli).
Si la scolarisation a des effets positifs, elle doit être accompagnée pour celaa.
En ce qui concerne la poursuite des études à domicile, cela suppose à mon avis :
- que les parents soient en mesure de l'accompagner (ce qui est le cas de peu de parents) au niveau scolaire;
- qu'il y ait d'autres modalités de socialisation dans des groupes de pairs.
Mais ce que j'écris là, ce sont des généralités pas toujours applicables tous les ans et à tous.
Cette scolarisation ne va pas sans mal, sans efforts : mais les efforts produiront des résultats plus tard.
Les efforts portent à la fois sur :
- la progression au niveau scolaire;
- la socialisation.
La progression au niveau scolaire, aussi loin que possible, est un des moyens essentiels de l'autonomie à l'âge adulte.
La socialisation peut progresser en même temps, mais je pense qu'il faut accepter qu'elle progresse moins vite et ne peut pas la forcer (style, tu plonges dans la cour du collège sans aucune protection, sans aucun lieu de repli).
Si la scolarisation a des effets positifs, elle doit être accompagnée pour celaa.
En ce qui concerne la poursuite des études à domicile, cela suppose à mon avis :
- que les parents soient en mesure de l'accompagner (ce qui est le cas de peu de parents) au niveau scolaire;
- qu'il y ait d'autres modalités de socialisation dans des groupes de pairs.
Mais ce que j'écris là, ce sont des généralités pas toujours applicables tous les ans et à tous.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: école / pas école
Jean, je comprends bien ton propos, et même je crois que je le partage en grande partie (j'ajouterais que dans les particularités des parents, du moins avec enfant Aspie, c'est qu'il faut aussi des nerfs d'acier). Cependant je trouve que ce principe doit parfois être revu, justement parce que c'est un principe, et que la réalité vient le contredire de temps en temps. L'idéal serait l'inclusion scolaire en milieu ordinaire (et ça a été un succès pour mon grand 3 ans dans sa scolarité primaire, ce qui fait peu pour un enfant scolarisé dès 3 ans), mais je vois aussi avant tout l'intérêt de l'enfant, et l'école a encore beaucoup à changer avant d'y arriver sans détruire certains enfants (oui j'utilise ce terme à dessein, mon grand, à cause du traumatisme, est devenu agoraphobe -il ne l'était pas du tout avant- et a dû être hospitalisé puis a passé un an sous neuroleptiques tellement il était devenu violent, et encore aujourd'hui la scolarisation n'est pas envisageable tant rien que l'idée provoque de panique...). L'inclusion scolaire en milieu ordinaire me semble être un objectif idéal, quelque chose vers quoi il faut tendre, pas forcément un principe indérogeable au présent, vu les conditions qui sont faites dans les classes.
41 ans (SA ? phénotype élargi ?), 3 enfants (13, 12 & 5 ans). L'aîné avec SA "officiel", la benjamine en cours de diag, et la cadette en point de repère de quasi NT...