Instaurer un quotidien

[Bel Gazou]

Je m'encombre d'un quotidien. J'aimerais savoir me départir du quotidien, des rituels rythmés. Je vois mes frères et mes parents qui savent vivre sans cela. J'ai l'impression que vivre sans ce quotidien confère une grande liberté. Le second problème que pose l'instauration d'un quotidien immuable est la survenue d'une contrariété qui vient ébrêcher ce quotidien; toutes les petites nouveautés, le moindre changement dans l'environnement venant s'opposer au bon déroulement de mon quotidien provoquent en moi un trouble dont l'ampleur s'étant de la contrariété profonde à l'attaque de panique, la crise d'angoisse. Je dois donc instaurer un quotidien tel qu'il soit suffisemment rigide pour m'offrir un cadre protecteur tout en n'étant pas trop rigide, car il est dans ce cas plus sensible au moindre changement extérieur, provoquant alors la perte totale du cadre protecteur...
J'ai l'impression d'être en équilibre instable constament.

[Etienne]

Tu as du mal à concilier certains aspects de la vie quotidienne:

-nourriture

-entretien du logement et propreté

-vie sociale avec les autres

-administratif:sécu,impôts ect...

Qu'es ce qui n'est pas modifiable ,qu'es ce qui peut l'être?

[Rose]

Pourquoi ces rituels te gênent-ils? Dans la mesure où ils ne deviennent pas envahissants et ne débordent pas sur ce que tu dois faire, c'est une sorte de sécurité, non? Perso, j'ai des cahiers sur lesquels je note tout ce que je dois faire et toutes ces écritures me prennent plus de temps que faire les choses tout simplement. Mais j'aime le faire, c'est une sécurité, mes cahiers sont rassurants. Tu peux te donner des horaires de quotidien avec des marges, comme ça si un imprévu survient, tu as un laps de temps pour rester dans ton horaire, ton déroulement de journée. Je ne me souviens plus, tu travailles à l'extérieur?

[Bel Gazou]

Oui, c'est une sécurité. Mais je fais des études, je viens d'arriver dans un nouveau logement (chambre chez des gens), et j'entre en Master de psychologie clinique; je dois donc trouver un lieu de stage et écrire un mémoire sur un thème que je n'ai pas encore trouvé, en plus de suivre les cours. Je suis assez larguée, et j'ai des bouffées d'angoisse qui remontent, d'autant plus que je suis seule. J'ai pleins d'obligations qui arrivent, de nouvelles pressions, et j'ai l'impression de ne pas pouvoir faire face, et que je ne parviendrai pas faire ce que je dois.
Autrement dit, tout est nouveau en ce moment, et le fait d'avoir besoin d'instaurer un quotidien pour faire face à tout ça représente une pression de plus.
C'est trop pour moi. Je ne sais pas bien quoi faire.

[Mars]

Je ne sais pas si ça peut t'aider mais quand ma fille était en fac, elle a changé 4 fois de ville et elle a établi un programme initial pour se libérer de toutes les contraintes matérielles : elle définissait un périmètre très restreint à l'intérieur duquel il y avait la fac, le RU, le pressing, la bibli et un supermarché. A part ça, elle ne connaît rien de toutes les villes dans lesquelles elle a vécu. Dans ce petit périmètre, elle mettait facilement en place ses rituels et, très vite, l'endroit n'avait plus d'importance.
Je ne dis pas que se mettre au travail a été facile, il lui est arrivé de ne pas rendre des dossiers à temps faut de savoir s'organiser. Elle n'avait pas de diag à l'époque.
Depuis elle est fan de plannings, ça l'aide à se mettre au travail et à s'y tenir.
Bon courage.

[Bel Gazou]

J'ai aussi beaucoup changé de ville, et j'ai goûté trois fac avant de rester à Caen. C'est une bonne idée de restreindre un périmètre, je le fais un peu automatiquement, mais pas assez. Pour ce qui est du planning, j'en instaure un dans ma tête, mais j'ai du mal en ce moment étant donné que rien n'est stable à cause du début d'études, aucune date n'est fixée, c'est très inconstant. Et puis je me suis foulé le genoux ce matin, ce qui restreint ma locomotion, donc je dois trouver de nouveaux aménagements.
Mais je veux finir mes études et exercer un métier digne de ce nom; au moins, j'ai une destination certaine, et je veux l'atteindre. Ca c'est stable, mais c'est loin.