Le Télégramme - 2 avril 2012
En 2007, l'ONU à déclarer le 2 avril «Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme». À Quimper, une journée d'information est organisée le samedi 14avril.

«On arrive à travailler la main dans la main avec le respect de la spécificité des autres...»
«En France, on manque d'audace, on peine à avancer car tout est légalement complexe. Nos chercheurs se barrent», constate Sophie Daniel de l'association «pour Loïc». «Les chercheurs sont dépités, sous payés», ajoute Isabelle Kérouédan de «Pas à Pas Finistère». Samedi matin, la Ville a réuni les associations, l'EPSM Gourmelen qui vont participer avec le Centre de ressources autisme de Bretagne à la journée de sensibilisation du 14avril.
Un enfant sur 150 naîtrait autiste
Faute d'un chiffrage précis, un enfant sur 150 naîtrait autiste en France selon des estimations. Alors que l'autisme a été déclaré grande cause nationale 2012 après un long combat du collectif des associations de familles auprès des pouvoirs publics, les parents évoquent eux leur vécu, l'incompréhension autour de l'autisme, les manques de moyens. «Quand on parle de l'autisme, on parle toujours des enfants, mais les enfants grandissent», souligne Véronique Le Touzé de Sésame autisme Cornouaille.
Quelles prises en charge?
«Il ne s'agit pas de mettre l'enfant à l'école dans n'importe quelles conditions. Mais il faut parler d'école, aussi de collège, de formation professionnelle», ajoute IsabelleKérouédan. «L'autiste adulte est très peu pris en charge», constate pour sa part Élisabeth Desplanques, conseillère municipale déléguée à la santé publique. Manques de moyens et quelles prises en charge alors que la Haute autorité de santé vient dans un rapport d'évoquer le «manque de consensus» sur l'efficacité du traitement psychanalytique, tout en reconnaissant l'intérêt des méthodes comportementales. Ce qu'a traduit Jean Vinçot de l'association brestoise Asperansa par: «On ne peut pas dire que toutes les méthodes sont bonnes». «On s'est démené depuis longtemps pour ouvrir l'EPSM, lutter contre l'enfermement. Nous soutenons certaines revendications, nous en combattons d'autres». Avis différencié du docteur Sylvie Babault, pédopsychiatre à l'hôpital Gourmelen.
Le libre choix de la méthode
«Une méthode qui convient à un enfant ne convient pas à un autre. Donc, il faut pouvoir essayer», dit Sophie Daniel. Nathalie Jamier d'Autisme Cornouaille affirme, elle: «L'importance de dire que les familles ont le libre choix de la méthode». «La prise en charge de l'enfant a un impact direct sur les familles, sur la souffrance de la fratrie. En France, le divorce concerne une famille sur deux en moyenne, 80% dans les familles confrontées à l'autisme», rappelle Jean-Marc Tanguy, conseiller délégué aux personnes handicapées.
Jacky Hamard
Le programme
Pas à Pas Finistère, Autisme Cornouaille, Pour Loïg, Asperanza, Lud'autisme, Sesame autisme Bretagne Ouest, l'Adapei sont les associations participantes à la journée de sensibilisation du 14avril organisée par la Ville avec l'EPSM Gourmelen et le Centre de ressources de l'autisme de Bretagne. Cette journée se déroulera à la médiathèque des Ursulines et sur l'esplanade François-Mitterrand. Sous les arcades. Stands des associations et du centre de ressources: présentation de leurs actions, de leurs projets et des méthodes de prise en charge de l'autisme. Dans l'atrium. EPSM Gourmelen et présentation d’œuvres d'artistes autistes. À l'auditorium. De 10h à 12h: diaporama de l'EPSM Gourmelen sur l'autisme. Projection d'un film de témoignages de personnes autistes par Asperanza. Sur l'esplanade. À 15h: animation de danse africaine par l'association Pomme Piment. À 16h: Dan ar Braz interprétera la chanson internationale de l'autisme «Éclairez en bleu». Aujourd'hui et le 14avril, le Théâtre de Cornouaille sera éclairé en bleu.