Diagnostiqué autiste «Asperger» à l'âge de 30 ans, Georges Huard donnera une conférence le mercredi 21mars, à 20h, à la médiathèque des Ursulines à Quimper. Invité par Autisme Cornouaille, le Québécois évoquera son parcours atypique, sa vie sociale. Accès sur réservation uniquement par courriel à l'adresseélectronique: autismecornouaille@orange.fr.
Autistes «Asperger». Ils sont capables d'apprendre
Le Télégramme - Quimper - 9 mars 2012
L'autisme a été déclaré grande cause nationale 2012. Depuis des années, des parents se battent pour faire reconnaître cette maladie trop longtemps considérée comme un retard mental ou une maladie psychique.
Longtemps, trop longtemps, on a accusé les mères d'être les responsables des troubles de leurs enfants. Depuis peu, des médecins psychiatres finissent par reconnaître que leurs méthodes thérapeutiques sont totalement inadaptées au cas des enfants autistes. Beaucoup de familles ont ressenti cette déclaration comme un soulagement. Pourtant, il reste encore tellement à faire...
Des parents se «rebellent»
Depuis des années, des parents se battent pour que leurs enfants aient d'autres issues que l'institut médico-éducatif ou l'hôpital psychiatrique. Certains se sont regroupés en association et proposent d'autres méthodes afin d'améliorer le comportement et de développer les compétences des jeunes autistes. Ce sont les méthodes «Aba», «les 3 i» pour les enfants souffrant d'autisme sévère et les méthodes «Pecs» et «Teach» pour les autistes de haut niveau ou Asperger. Noëlle Saux, de l'association Autisme Cornouaille, insiste sur l'importance du diagnostic souvent fait trop tardivement faute de professionnels formés. «Les parents se sont rebellés. L'autisme est un trouble "neuro-développemental". Ce n'est ni une maladie mentale, ni une maladie psychique. Actuellement, sur les 20"Asperger" que nous accueillons, sept sont en attente de diagnostic».
De longs délais
En Bretagne, le seul centre habilité à donner un diagnostic est le Centre de ressources autisme (CRA) de Brest. Avant d'avoir un rendez-vous, les parents doivent d'abord obtenir une lettre d'accompagnement de médecins ou pédiatres. D'ailleurs plus nombreux aujourd'hui à accepter de le faire. «La demande auprès du CRA est tellement forte qu'il faut attendre 18 mois pour obtenir un diagnostic. Le service du Dr Lemonnier a réclamé une deuxième équipe». Une fois le diagnostic posé, un accompagnement de l'enfant peut s'organiser. Sans que les parents ne puissent espérer une quelconque prise en charge de la Sécurité sociale «alors qu'une journée en hôpital de jour coûte 700 €», reproche Noëlle Saux. Pour sa fille adolescente, elle fait appel au service d'une éducatrice, Martine Peyras, à raison d'une heure et demie par semaine, alors que l'idéal pour les familles serait d'une heure par jour. Coût annuel: 3.500€.
Cathy Tymen

Noëlle et Frédéric Saux espèrent que le label Autisme 2012 va déboucher sur une meilleure formation des personnels de santé et de ceux qui interviennent dans les écoles.