en conflit avec l'école
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en conflit avec l'école
témoignage.
L’autisme a été déclaré grande cause nationale en 2012. Madame Valérie Létard a remis un rapport en janvier 2012 qui fixe le bilan du premier plan autisme. Ce rapport constate que :
Des progrès importants ont été réalisés mais il apparaît encore de grandes différences régionales de mobilisation. Pour les enfants autistes les réussites tiennent encore trop à des mobilisations personnelles de responsables de l’Education Nationale au niveau local plutôt qu’à une prise de conscience généralisée des responsabilités de l’Institution en matière de scolarisation des enfants autistes.
La problématique est similaire avec la scolarisation des élèves autistes. Leur scolarisation reste trop dépendante, suivant les académies, d’un correspondant du rectorat motivé, des relations instaurées avec les autres acteurs (CRA, ARS, MDPH), du recrutement d’auxiliaires de vie scolaire disposant d’une formation suffisante et de qualité, de la formation des enseignants à ce type de handicap.
Le 24 janvier 2012 à 18:00
Dans un communiqué, le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, et le ministère des solidarités et de la cohésion sociale, rappellent l’engagement sans faille du président de la République et du gouvernement pour le droit à la scolarisation de tous les élèves handicapés
Le gouvernement a déjà tenu il y a six mois son « Grenelle de la scolarisation », qui s’est déroulé le 8 juin dernier lors de la Conférence Nationale du Handicap.
Il existe toutefois un certain hiatus entre les discours officiels et la réalité sur le terrain. Encore trop souvent, le personnel de l’Education Nationale se dérobe à ses devoirs. Notre témoignage retrace la même histoire que celle de dizaines d’autres familles, quand cela cessera-t-il ?
La députée, Huguette Bello, est intervenue à l'Assemblée nationale pour attirer l'attention du gouvernement sur la nécessaire "intégration scolaire des enfants autistes en milieu ordinaire". Voici l'intégralité de la question orale, sans débat, d'Huguette Bello.
« Nous savons que la loi de 2005 non seulement reconnaît à "tout enfant porteur de handicap le droit d'être inscrit dans l'école la plus proche de son domicile", mais encore qu’elle garantit la mise en œuvre des moyens financiers et humains nécessaires à sa scolarisation en milieu ordinaire.
Mais nous savons aussi que la réalité est tout autre. Pour 80% des enfants autistes, cette loi est restée une loi de papier.
Les recherches des spécialistes et les témoignages des parents ne cessent pourtant de nous dire à quel point une telle carence est nuisible aux enfants, et à quel point ses conséquences peuvent être lourdes pour la société. Pour remédier à une telle situation, les moyens sont déjà identifiés. Le dernier rapport en date, réalisé par la sénatrice Valérie Létard, les rappelle parfaitement et de manière opportune. «
(…
..)
« Les mesures sont identifiées. Le label 2012 est là. Les conditions sont donc réunies pour que la loi de 2005 soit enfin appliquée.
Le devoir, la solidarité, la morale elle-même interdisent que l'argument de la rigueur budgétaire soit opposé aux enfants les plus fragiles.
La question ne peut donc être que celle-ci : "Quand annoncerez-vous les mesures en faveur de leur scolarisation en milieu ordinaire ?" »
Vendredi 3 Février 2012 - 08:2012-02-03
Et pourtant…….
Notre fils Hugo est actuellement âgé de onze ans. Né en mai 2000, il atteindra ses douze ans le 24 mai 2012.
Hugo est scolarisé en école ordinaire depuis l’âge de 2 ans et demi. Il a d’abord été scolarisé un an et demi à l’école française de Saint-Pétersbourg. Puis à notre retour en France il a été scolarisé en maternelle. Il bénéficie d’un AVSi à mi-temps depuis sa moyenne section. Cette scolarisation en école ordinaire lui a toujours été bénéfique. Il a bénéficié de deux maintiens : un maintien Grande Section afin de consolider sa socialisation, puis un maintien CP pour l’apprentissage des correspondances graphies-phonie.
Nous avons reçu pour notre fils un diagnostic de TED en 2007. Ce diagnostic a été posé par la pédopsychiatre du CMP qui le suivait. Face aux résistances et même à la maltraitance psychologique à laquelle nous nous heurtons, nous avons sollicité le CESA de Chambéry pour affiner ce diagnostic et obtenir des préconisations précises quant aux adaptations scolaires nécessaires.
Nous avons déménagé en février 2011, de Troyes dans l’Aube pour venir nous installer à Thonon-les-Bains, Haute-Savoie. Nous avions préparé au mieux cette difficile transition. Nous avons obtenu un suivi par le SESSAD autisme 74 (avec ergothérapeute, psychologue et groupes d’habiletés sociales, éducatrice, ainsi qu’un suivi en orthophonie en libéral une fois pas semaine). Nous avons pris contact avec différentes écoles afin de discerner laquelle était le plus à même d’accueillir un enfant en situation de handicap (en fonction des effectifs et des difficultés rencontrées par les écoles). Madame M***, directrice de l’école L* nous a contactés directement en nous donnant son accord de principe. C’est ainsi que Hugo a intégré en février 2011 un CE2 dans la classe de l’ancienne directrice, avec une evs à mi-temps.
Le contrat de son evs arrivant à échéance en juin 2011, nous avons eu recours à différents canaux afin d’obtenir que son contrat puisse être requalifié en contrat d’assistant de scolarisation. C’est ainsi qu’à la rentrée 2011, Hugo est entré en CM1, en conservant madame A*** comme AVSi, à mi-temps.
Au mois de septembre 2011, nous avons eu un premier accrochage avec la nouvelle directrice de l’école L*, madame R***. Nous évoquions la question de la prochaine Equipe de suivi pour notre fils. La directrice a rebondi instantanément, en indiquant, je cite qu »’il faudrait en effet trois équipes dans l’année puisqu’il allait falloir orienter Hugo. » Lorsque nous avons évoqué notre projet : une poursuite de scolarité en CM2, madame R*** a rétorqué : » Cela ne s’était jamais fait sur le département, nous avons la pression des effectifs, si tous les parents faisaient comme vous nous ne pourrions pas nous en sortir. » Elle a ajouté enfin que nous n’allions pas faire la révolution.
La première ESS a été fixée au 11 octobre à 17h30. Elle s’est déroulé en présence de l’ enseignant référent, monsieur C***, l’éducatrice du SESSAD, A***, la psychologue du SESSAD, M*, M*, madame A*, l’AVS, la directrice et nous-mêmes les parents. Lors de cette réunion, chacun a présenté son point de vue, et plusieurs pistes ont été évoquées : poursuite de scolarité, ulis, segpa, mixe CM2-sixième, comme cela s’est fait sur certains départements.
La directrice a insisté pour qu’une demande de bilan soit faite auprès de la psychologue scolaire, tandis que madame M* précisait qu’elle procèderait elle-même à un bilan. Nous, parents avons envisagé d’aller visiter les différents dispositifs. Nous avons tous convenus de nous retrouver le 17 janvier dans les locaux de l’école pour faire le point lors d’une nouvelle ESS.
J’ai rencontré le directeur de segpa, le principal et l’enseignant d’ulis du collège de M*. Il est ressorti de cette rencontre que de nombreux élèves dysfonctionnent en segpa dans leur collège, que ces élèves se sentent plus stigmatisés, en raison du fait que les locaux sont séparés du reste du collège. Je n’ai pas pu visiter les locaux. Le principal semblait réticent à une intégration individuelle, cela ne s’est jamais fait. L’enseignant d’Ulis nous affirmait que tous les enfants s’adaptaient très vite, ce sont tous des « psychotiques » et « quand un enfant ne souhaite pas travailler, je ne le force pas ». Ces interlocuteurs nous ont par ailleurs affirmé que de toute façon les parents n’avaient pas leur mot à dire, c’est l’Inspecteur d’Académie qui décide, et les parents ne peuvent rien faire.
Le vendredi 22 octobre à 16h30, l’enseignant de notre fils me remettait en mains propres :
-une convocation de l’école à la prochaine ESS qui avait été avancée de façon unilatérale et sans en informer les autres partenaires, dans les locaux de l’inspection académique de Thonon, en présence de l’inspectrice au 15 décembre 2011.
-une « invitation » à rencontrer la psychologue scolaire dans les locaux de l’inspection, afin de préparer un bilan des compétences scolaires de notre enfant.
Nous recevions en parallèle par courrier une convocation rédigée par l’inspectrice de Thonon, fixant le rendez-vous à une heure différente de celle précisée sur la convocation de l’école.
Ce vendredi, veille des vacances, nous n’avons pu joindre personne, et n’avons donc eu aucune informations complémentaires durant les quinze jours qui ont suivi.
Nous nous sommes mis parallèlement en contact avec la présidente de l’association DEFI74, Sylvie Moscillo. Cette dernière nous a appris que nous étions la troisième famille à être ainsi convoquée par l’IEN de Thonon dans ses bureaux. Les deux autres familles qu’elle avait accompagnées avaient été convoquées afin d’orienter autoritairement leurs enfants hors du système scolaire ordinaire. Madame Moscillo nous propose son aide et nous accompagne. Elle nous a déconseillé d’accepter cette proposition et nous a proposé de demander à ce que l’ESS se déroule dans un lieu institutionnellement neutre.
Nous avons parallèlement demandé conseil à madame Alexandra Grevin, avocate spécialisée dans le droit du handicap à Montpellier. Elle nous a également affirmé, conformément à l’alinéa de la loi de 2005 relatif aux ESS, qu’une ESS qui se déroule dans les bureaux de l’IEN, n’est pas une ESS.
Nous avons donc recontacté monsieur T* C* afin d’obtenir tout d’abord que les autres partenaires soient officiellement informés de la tenue de l’ESS. Nous avons ensuite demandé pourquoi cette ESS devait se dérouler dans les locaux de l’IEN. Il nous a été répondu que les ESS présidées par l’IEN se tiennent à l’IEN. Nous avons fait remarquer que l’IEN ne présidait pas mais participait à l’ESS, et que c’est l’enseignant référent qui convoque et anime les ESS. Madame l’IEN a maintenu sa position.
Parallèlement nous avons rencontré la psychologue scolaire et lui avons demandé quelles compétences elle souhaitait évaluer, avec quels outils et quelles adaptations elle comptait mettre en place. Madame F* nous a répondu qu’elle évaluerait « un peu tout », « je verrai avec quels outils, nous devons en recevoir de nouveaux », « je ne suis pas spécialisée dans le domaine des TED et de l’autisme, je ne mettrai donc pas d’adaptations en place ». Nous avons en conséquence refusé qu’elle évalue notre fils. Madame F* est venue voir Hugo en classe le 2 décembre. Nous avons parallèlement demandé un bilan précis des compétences scolaires de notre fils auprès madame Lydie Laurent, enseignante du secondaire spécialisée, et mère d’un fils avec autisme, auteur du film, Autisme, l’espoir, animatrice d’une association de soutien scolaire et correspondante pour la Haute-Savoie d’Autisme France. Le bilan réalisé le 20 décembre montre qu’Hugo construit des compétences de CM1, qu’il a des compétences de CE2, avec bien sûr des lacunes et un fonctionnement particulier. Nous ne sommes pas sans ignorer que notre fils est dans le champ du handicap.
Les professionnels du SESSAD pensent qu’une poursuite de scolarité en CM2 pourrait être bénéfique, qu’elle donnerait à Hugo des outils supplémentaires pour affronter la transition du collège et qu’en outre, on pourrait peut être envisager une intégration individuelle à mi-temps en collège à l’issue de cette année supplémentaire.
Le 15 décembre, nous ne disposions pas de tous les éléments et bilans et avons donc demandé un report de l’ESS. Nous avons réaffirmé notre souhait de voir l’ESS se dérouler dans les locaux de l’école et non dans les locaux de l’IEN en motivant notre demande. Madame l’IEN a souhaité nous recevoir dans son bureau pour « lever toute ambiguité ». Nous avons proposé de la rencontrer à l’école, ou de fixer un rendez vous téléphonique, en précisant au préalable le sujet précis de notre conversation.
J’ai de nouveau contacté monsieur C* par téléphone afin de lui expliquer de vive voix les raisons de notre réticence. J’ai en outre souligné le fait que, étant enseignante de CP à Thonon, madame L* est aussi mon inspectrice de référence, et que, en conséquence je me trouvais dans une situation délicate. Il y a conflit d’intérêt flagrant. Monsieur Co* m’a assuré que madame l’IEN serait tout à fait objective lors de mon inspection.
Nous avons parallèlement informé madame R*, inspectrice ASH d’Annecy des difficultés que nous rencontrions avec sa collègue. Madame R* ne nous a pas recontactés.
Nous avons recontré l’enseignant de notre fils le 6 janvier, l’entretien s’est très mal passé, et nous joignons à ce courrier un résumé de cet entretien. Monsieur I*, enseignant est sorti de son rôle et de sa fonction d’enseignant pour porter des jugements de valeurs sur notre famille et prononcer des paroles blessantes. Ce dernier refuse pour le moment d’utiliser les adaptations de supports que nous lui, proposons avec le SESSAD, malgré les préconisations écrites de l’ergothérapeuthe du SESSAD, il s’escrime à faire écrire et copier à notre fils sur les carreaux Séyès et lui refuse les aides dont il besoin.
Nous avons parallèlement pris contact avec madame Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, qui nous a conseillé d’informer les ministères de notre situation.
Nous avons enfin tenté un dernier recours. Nous avons contacté madame Girard à la cellule Handicap écoute du Ministère de l’Education Nationale, en lui expliquant notre situation et en lui demandant de tenter de débloquer la situation afin que nous puissions dialoguer dans le cadre d’une équipe de suivi « normale ». Madame Girard a pu parler à l’enseignant référent, monsieur C* qui lui a dit ne pas comprendre nos réticences et notre position. Madame Girard a enfin pu obtenir une nouvelle date d’ESS dans les locaux de l’école L*. Il ne nous aura fallu que trois mois et des dizaines de recours pour obtenir ce respect basique de nos droits afin que cette réunion se déroule conformément à la loi.
En outre, l’enseignant et l’école en privant notre enfant des aides qui lui permettent de compenser son handicap (aides visuelles, cahiers lignés, utilisation de l’ordinateur, agrandissement des supports, mises en couleurs, que nous nous proposons de faire nous même et que le sessad propose de mettre en place depuis le mois de septembre) le placent en échec afin de prouver qu’il ne peut être maintenu en milieu ordinaire.
Le 30 janvier 2012, madame Girard du MEN nous informait par téléphone qu’une nouvelle date d’ESS avait été fixée au 28 février 2012, dans les locaux de l’école
Le 31 janvier 2012, l’ergothérapeute passait une heure et demie avec l’enseignant de notre fils pour lui expliquer ses particularités, la nécessité d’adapter les enseignements, et l’intérêt d’une scolarisation en milieu ordinaire.
Le 2 février, je rencontrai l’enseignant de notre fils qui m’indiquait être prêt à faire certains aménagements dans les supports de travail. Mais pour cela il fallait que j’adapte les exercices du manuel (que je ne voyais jamais revenir à la maison), car il ne pouvait travailler que sur ces supports. Ce dernier m’informait qu’il faisait repasser à Hugo les évaluations de CE1 afin de voir ses progrès. Je lui indiquai ne pas comprendre l’intérêt d’une telle démarche. Hugo avait été évalué lors des grandes évaluations nationales de CE1 il y a deux ans, il était alors tout à fait dans la moyenne (55%). Quel intérêt de lui faire repasser aujourd’hui ces évaluations si ce n’est pour l’utiliser contre lui ?
Une seconde équipe de suivi s’est donc déroulée le 28 février 2012 dans les locaux de l’école, en présence de l’enseignant, de la directrice de l’école L* de Thonon les bains, de l’IEN de circonscription madame L*, de l’enseignant référent, le médecin scolaire, la psychologue scolaire, les parents, l’éducatrice spécialisée du sessad autisme 74, la psychologue du sessad qui suit notre fils, l’orthophoniste de notre enfant. L’institution scolaire n’a voulu entendre aucun des arguments des professionnels qui travaillent régulièrement avec notre enfant. L’enseignant, auquel nous proposons nos aides depuis le mois de septembre estime ne pas être suffisamment formé. Il dispose pourtant de toutes les aides nécessaires, avs, intervenants sessad, parents disponibles et enseignants. Les professionnels de santé expliquent qu’Hugo progresse régulièrement, avec les adaptations nécessaires. Hugo est bien dans son groupe classe, mais non dans son groupe d’âge. Tous les intervenants insistent sur le danger d’un passage prématuré en milieu collège et de l’importance d’une année supplémentaire afin de lui permettre de consolider ses habiletés sociales et d’évoluer avec son groupe-classe. Un passage prématuré risque de le priver des outils nécessaires à une bonne intégration et également de bloquer par voie de conséquence sa progression dans les apprentissages scolaires.
L’institution scolaire se basant sur des évaluations étalonnées et non adaptées argue du fait que notre fils a douze ans et à douze ans, il est temps de passer en milieu collège sans vouloir prendre en compte sa particularité. On évalue des enfants avec des outils ordinaires et qui ne correspondent pas à leur situation. Aux yeux de l’école soit on est « normal » et on est en classe ordinaire, soit on est « différent » et alors, il faut être orienté. Un enfant en situation de handicap ne peut suivre en milieu ordinaire qu’à la condition de ne pas avoir besoin de trop d’aménagements. Il doit être capable de suivre comme les autres. Donc paradoxalement, pour pouvoir être intégré en milieu ordinaire, un enfant en situation de handicap ne doit pas être en situation de handicap. Pas de nuance possible. S’appuyant sur des évaluations de CE1 que notre enfant avait déjà passées il y a deux ans, et qui lui ont été de nouveau soumises, sans notre avis préalable et sans adaptations, ces professionnels de l’enseignement refusent de dialoguer avec les intervenants du secteur sanitaire et social. Ils affichent le plus grand mépris envers leurs remarques, les balayant d’un revers de la main : nous ne sommes pas formés pour. Nous sommes à l’école et d’avancer l’argument qui consiste à dire qu’on doit se baser sur l’aspect uniquement scolaire. Nous n’avons même pas eu le loisir de consulter ces évaluations qui nous ont été restituées oralement.
Nous allons donc devoir argumenter encore et encore devant la CDA, et devant d’autres instances éventuellement. Quand épargnera-t-on tous ces combats aux parents ? Quand le droit des enfants différents à être scolarisés en milieu ordinaire sera-t-il enfin respecté ?
Nous demandons l’appui des politiques et des personnes concernées afin que notre enfant puisse voir respecter son droit à être scolarisé comme les autres en milieu ordinaire avec une adaptation de la scolarité à son handicap. Nous refusons une orientation en SEGPA ou en ULIS à l’heure actuelle, alors que ses difficultés de praxies risquent d’y être mises en exergue, et qu’il risque de se heurter à un milieu pour lequel il n’est pas encore armé.
Cette situation est proprement inacceptable, on ne peut traiter de façon aussi inhumaine et méprisante des enfants et des parents qui sont déjà en situation de fragilité. L’institution scolaire ne peut plus se permettre d’un côté de mettre en avant son manque de moyen et le manque de formation de ses personnels, et de l’autre, refuser de dialoguer avec les professionnels qui, eux, sont justement formés aux différents handicaps.
Résumé :
1) Nous demandons une poursuite de scolarité en CM2 pour l’année des douze ans de notre fils. Nous avons l’appui en cela du sessad (psychologue formée et éducatrice spécialisée formée) et de l’orthophoniste, donc des professionnels de santé qui le suivent.
L’école est contre : sureffectifs, manque de place, cela ne se fait pas sur le département, nous ne sommes pas formés.
2) Les adaptations nécessaires de supports ne sont pas faites dans l’école, l’ordinateur n’est pas utilisé régulièrement, malgré la présence de l’avs, malgré l’aide du sessad, les préconisations de l’ergothérapeute et nos propositions d’adapter les supports, les évaluations ne sont pas adaptées non plus, et pas toujours réalisées avec la présence de l’avs. Ces préconisations sont connue de l’école depuis plus d’un an.
3) L’enseignant refuse le dialogue, il n’a pas le temps et n’est pas payé pour cela.
4) Le compte-rendu d’équipe éducative ne comprend aucune progressivité des objectifs pédagogiques, en conséquence, il est facile de conclure qu’un enfant ne peut plus être intégré en milieu ordinaire.
5) Aucun pps n’existe à ce jour. Lors de la dernière réunion, l’IEN de Thonon a balayé d’un revers de la main l’utilité d’un tel document. Cela ne changera rien selon elle.
6) De cette façon, tout est fait pour mettre notre fils en échec et donc proposer une orientation au terme de cette année.
7) L’école sort de son rôle institutionnel en portant des jugements de valeurs lors de ses rapports verbaux avec nous (enseignant, directrice et enseignant référent).
L’IEN refuse aux parents leurs droits à être entendus lors d’une ess, en insistant pour que cette ess se déroule dans ses bureaux. Elle refuse à plusieurs reprises que l’Equipe de Suivi de Scolarisation se déroule dans les locaux de l’école et insiste pour que cette rencontre se déroule dans ses bureaux. Elle affirme présider (contrairement à ce qui est inscrit dans le texte de la loi de 2005). Elle bloque ainsi tout dialogue serein.
9) Les autres partenaires EN ne se mobilisent pas, malgré nos demandes répétées, nous n’avons aucune nouvelle de l’inspectrice ASH.
10) Conclusion :. Il reste encore un long chemin à parcourir sur la voie de l’inclusion scolaire. Trop souvent encore, les personnels enseignants estiment que la place des enfants en situation de handicap se trouve dans de « petites structures adaptées avec de petits effectifs », oubliant de dire que ces petits effectifs sont souvent dépassés, que malgré ces « petits » effectifs, les enseignants ne sont pas forcément mieux armés formés aux particularités propres de chaque enfant. Oubliant de dire que pour permettre l’inclusion de ces futurs adultes dans la vie ordinaire, afin qu’ils coutent moins à la société, la meilleure solution reste toujours de les inclure dans l’école ordinaire.
L’autisme a été déclaré grande cause nationale en 2012. Madame Valérie Létard a remis un rapport en janvier 2012 qui fixe le bilan du premier plan autisme. Ce rapport constate que :
Des progrès importants ont été réalisés mais il apparaît encore de grandes différences régionales de mobilisation. Pour les enfants autistes les réussites tiennent encore trop à des mobilisations personnelles de responsables de l’Education Nationale au niveau local plutôt qu’à une prise de conscience généralisée des responsabilités de l’Institution en matière de scolarisation des enfants autistes.
La problématique est similaire avec la scolarisation des élèves autistes. Leur scolarisation reste trop dépendante, suivant les académies, d’un correspondant du rectorat motivé, des relations instaurées avec les autres acteurs (CRA, ARS, MDPH), du recrutement d’auxiliaires de vie scolaire disposant d’une formation suffisante et de qualité, de la formation des enseignants à ce type de handicap.
Le 24 janvier 2012 à 18:00
Dans un communiqué, le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, et le ministère des solidarités et de la cohésion sociale, rappellent l’engagement sans faille du président de la République et du gouvernement pour le droit à la scolarisation de tous les élèves handicapés
Le gouvernement a déjà tenu il y a six mois son « Grenelle de la scolarisation », qui s’est déroulé le 8 juin dernier lors de la Conférence Nationale du Handicap.
Il existe toutefois un certain hiatus entre les discours officiels et la réalité sur le terrain. Encore trop souvent, le personnel de l’Education Nationale se dérobe à ses devoirs. Notre témoignage retrace la même histoire que celle de dizaines d’autres familles, quand cela cessera-t-il ?
La députée, Huguette Bello, est intervenue à l'Assemblée nationale pour attirer l'attention du gouvernement sur la nécessaire "intégration scolaire des enfants autistes en milieu ordinaire". Voici l'intégralité de la question orale, sans débat, d'Huguette Bello.
« Nous savons que la loi de 2005 non seulement reconnaît à "tout enfant porteur de handicap le droit d'être inscrit dans l'école la plus proche de son domicile", mais encore qu’elle garantit la mise en œuvre des moyens financiers et humains nécessaires à sa scolarisation en milieu ordinaire.
Mais nous savons aussi que la réalité est tout autre. Pour 80% des enfants autistes, cette loi est restée une loi de papier.
Les recherches des spécialistes et les témoignages des parents ne cessent pourtant de nous dire à quel point une telle carence est nuisible aux enfants, et à quel point ses conséquences peuvent être lourdes pour la société. Pour remédier à une telle situation, les moyens sont déjà identifiés. Le dernier rapport en date, réalisé par la sénatrice Valérie Létard, les rappelle parfaitement et de manière opportune. «
(…
..)
« Les mesures sont identifiées. Le label 2012 est là. Les conditions sont donc réunies pour que la loi de 2005 soit enfin appliquée.
Le devoir, la solidarité, la morale elle-même interdisent que l'argument de la rigueur budgétaire soit opposé aux enfants les plus fragiles.
La question ne peut donc être que celle-ci : "Quand annoncerez-vous les mesures en faveur de leur scolarisation en milieu ordinaire ?" »
Vendredi 3 Février 2012 - 08:2012-02-03
Et pourtant…….
Notre fils Hugo est actuellement âgé de onze ans. Né en mai 2000, il atteindra ses douze ans le 24 mai 2012.
Hugo est scolarisé en école ordinaire depuis l’âge de 2 ans et demi. Il a d’abord été scolarisé un an et demi à l’école française de Saint-Pétersbourg. Puis à notre retour en France il a été scolarisé en maternelle. Il bénéficie d’un AVSi à mi-temps depuis sa moyenne section. Cette scolarisation en école ordinaire lui a toujours été bénéfique. Il a bénéficié de deux maintiens : un maintien Grande Section afin de consolider sa socialisation, puis un maintien CP pour l’apprentissage des correspondances graphies-phonie.
Nous avons reçu pour notre fils un diagnostic de TED en 2007. Ce diagnostic a été posé par la pédopsychiatre du CMP qui le suivait. Face aux résistances et même à la maltraitance psychologique à laquelle nous nous heurtons, nous avons sollicité le CESA de Chambéry pour affiner ce diagnostic et obtenir des préconisations précises quant aux adaptations scolaires nécessaires.
Nous avons déménagé en février 2011, de Troyes dans l’Aube pour venir nous installer à Thonon-les-Bains, Haute-Savoie. Nous avions préparé au mieux cette difficile transition. Nous avons obtenu un suivi par le SESSAD autisme 74 (avec ergothérapeute, psychologue et groupes d’habiletés sociales, éducatrice, ainsi qu’un suivi en orthophonie en libéral une fois pas semaine). Nous avons pris contact avec différentes écoles afin de discerner laquelle était le plus à même d’accueillir un enfant en situation de handicap (en fonction des effectifs et des difficultés rencontrées par les écoles). Madame M***, directrice de l’école L* nous a contactés directement en nous donnant son accord de principe. C’est ainsi que Hugo a intégré en février 2011 un CE2 dans la classe de l’ancienne directrice, avec une evs à mi-temps.
Le contrat de son evs arrivant à échéance en juin 2011, nous avons eu recours à différents canaux afin d’obtenir que son contrat puisse être requalifié en contrat d’assistant de scolarisation. C’est ainsi qu’à la rentrée 2011, Hugo est entré en CM1, en conservant madame A*** comme AVSi, à mi-temps.
Au mois de septembre 2011, nous avons eu un premier accrochage avec la nouvelle directrice de l’école L*, madame R***. Nous évoquions la question de la prochaine Equipe de suivi pour notre fils. La directrice a rebondi instantanément, en indiquant, je cite qu »’il faudrait en effet trois équipes dans l’année puisqu’il allait falloir orienter Hugo. » Lorsque nous avons évoqué notre projet : une poursuite de scolarité en CM2, madame R*** a rétorqué : » Cela ne s’était jamais fait sur le département, nous avons la pression des effectifs, si tous les parents faisaient comme vous nous ne pourrions pas nous en sortir. » Elle a ajouté enfin que nous n’allions pas faire la révolution.
La première ESS a été fixée au 11 octobre à 17h30. Elle s’est déroulé en présence de l’ enseignant référent, monsieur C***, l’éducatrice du SESSAD, A***, la psychologue du SESSAD, M*, M*, madame A*, l’AVS, la directrice et nous-mêmes les parents. Lors de cette réunion, chacun a présenté son point de vue, et plusieurs pistes ont été évoquées : poursuite de scolarité, ulis, segpa, mixe CM2-sixième, comme cela s’est fait sur certains départements.
La directrice a insisté pour qu’une demande de bilan soit faite auprès de la psychologue scolaire, tandis que madame M* précisait qu’elle procèderait elle-même à un bilan. Nous, parents avons envisagé d’aller visiter les différents dispositifs. Nous avons tous convenus de nous retrouver le 17 janvier dans les locaux de l’école pour faire le point lors d’une nouvelle ESS.
J’ai rencontré le directeur de segpa, le principal et l’enseignant d’ulis du collège de M*. Il est ressorti de cette rencontre que de nombreux élèves dysfonctionnent en segpa dans leur collège, que ces élèves se sentent plus stigmatisés, en raison du fait que les locaux sont séparés du reste du collège. Je n’ai pas pu visiter les locaux. Le principal semblait réticent à une intégration individuelle, cela ne s’est jamais fait. L’enseignant d’Ulis nous affirmait que tous les enfants s’adaptaient très vite, ce sont tous des « psychotiques » et « quand un enfant ne souhaite pas travailler, je ne le force pas ». Ces interlocuteurs nous ont par ailleurs affirmé que de toute façon les parents n’avaient pas leur mot à dire, c’est l’Inspecteur d’Académie qui décide, et les parents ne peuvent rien faire.
Le vendredi 22 octobre à 16h30, l’enseignant de notre fils me remettait en mains propres :
-une convocation de l’école à la prochaine ESS qui avait été avancée de façon unilatérale et sans en informer les autres partenaires, dans les locaux de l’inspection académique de Thonon, en présence de l’inspectrice au 15 décembre 2011.
-une « invitation » à rencontrer la psychologue scolaire dans les locaux de l’inspection, afin de préparer un bilan des compétences scolaires de notre enfant.
Nous recevions en parallèle par courrier une convocation rédigée par l’inspectrice de Thonon, fixant le rendez-vous à une heure différente de celle précisée sur la convocation de l’école.
Ce vendredi, veille des vacances, nous n’avons pu joindre personne, et n’avons donc eu aucune informations complémentaires durant les quinze jours qui ont suivi.
Nous nous sommes mis parallèlement en contact avec la présidente de l’association DEFI74, Sylvie Moscillo. Cette dernière nous a appris que nous étions la troisième famille à être ainsi convoquée par l’IEN de Thonon dans ses bureaux. Les deux autres familles qu’elle avait accompagnées avaient été convoquées afin d’orienter autoritairement leurs enfants hors du système scolaire ordinaire. Madame Moscillo nous propose son aide et nous accompagne. Elle nous a déconseillé d’accepter cette proposition et nous a proposé de demander à ce que l’ESS se déroule dans un lieu institutionnellement neutre.
Nous avons parallèlement demandé conseil à madame Alexandra Grevin, avocate spécialisée dans le droit du handicap à Montpellier. Elle nous a également affirmé, conformément à l’alinéa de la loi de 2005 relatif aux ESS, qu’une ESS qui se déroule dans les bureaux de l’IEN, n’est pas une ESS.
Nous avons donc recontacté monsieur T* C* afin d’obtenir tout d’abord que les autres partenaires soient officiellement informés de la tenue de l’ESS. Nous avons ensuite demandé pourquoi cette ESS devait se dérouler dans les locaux de l’IEN. Il nous a été répondu que les ESS présidées par l’IEN se tiennent à l’IEN. Nous avons fait remarquer que l’IEN ne présidait pas mais participait à l’ESS, et que c’est l’enseignant référent qui convoque et anime les ESS. Madame l’IEN a maintenu sa position.
Parallèlement nous avons rencontré la psychologue scolaire et lui avons demandé quelles compétences elle souhaitait évaluer, avec quels outils et quelles adaptations elle comptait mettre en place. Madame F* nous a répondu qu’elle évaluerait « un peu tout », « je verrai avec quels outils, nous devons en recevoir de nouveaux », « je ne suis pas spécialisée dans le domaine des TED et de l’autisme, je ne mettrai donc pas d’adaptations en place ». Nous avons en conséquence refusé qu’elle évalue notre fils. Madame F* est venue voir Hugo en classe le 2 décembre. Nous avons parallèlement demandé un bilan précis des compétences scolaires de notre fils auprès madame Lydie Laurent, enseignante du secondaire spécialisée, et mère d’un fils avec autisme, auteur du film, Autisme, l’espoir, animatrice d’une association de soutien scolaire et correspondante pour la Haute-Savoie d’Autisme France. Le bilan réalisé le 20 décembre montre qu’Hugo construit des compétences de CM1, qu’il a des compétences de CE2, avec bien sûr des lacunes et un fonctionnement particulier. Nous ne sommes pas sans ignorer que notre fils est dans le champ du handicap.
Les professionnels du SESSAD pensent qu’une poursuite de scolarité en CM2 pourrait être bénéfique, qu’elle donnerait à Hugo des outils supplémentaires pour affronter la transition du collège et qu’en outre, on pourrait peut être envisager une intégration individuelle à mi-temps en collège à l’issue de cette année supplémentaire.
Le 15 décembre, nous ne disposions pas de tous les éléments et bilans et avons donc demandé un report de l’ESS. Nous avons réaffirmé notre souhait de voir l’ESS se dérouler dans les locaux de l’école et non dans les locaux de l’IEN en motivant notre demande. Madame l’IEN a souhaité nous recevoir dans son bureau pour « lever toute ambiguité ». Nous avons proposé de la rencontrer à l’école, ou de fixer un rendez vous téléphonique, en précisant au préalable le sujet précis de notre conversation.
J’ai de nouveau contacté monsieur C* par téléphone afin de lui expliquer de vive voix les raisons de notre réticence. J’ai en outre souligné le fait que, étant enseignante de CP à Thonon, madame L* est aussi mon inspectrice de référence, et que, en conséquence je me trouvais dans une situation délicate. Il y a conflit d’intérêt flagrant. Monsieur Co* m’a assuré que madame l’IEN serait tout à fait objective lors de mon inspection.
Nous avons parallèlement informé madame R*, inspectrice ASH d’Annecy des difficultés que nous rencontrions avec sa collègue. Madame R* ne nous a pas recontactés.
Nous avons recontré l’enseignant de notre fils le 6 janvier, l’entretien s’est très mal passé, et nous joignons à ce courrier un résumé de cet entretien. Monsieur I*, enseignant est sorti de son rôle et de sa fonction d’enseignant pour porter des jugements de valeurs sur notre famille et prononcer des paroles blessantes. Ce dernier refuse pour le moment d’utiliser les adaptations de supports que nous lui, proposons avec le SESSAD, malgré les préconisations écrites de l’ergothérapeuthe du SESSAD, il s’escrime à faire écrire et copier à notre fils sur les carreaux Séyès et lui refuse les aides dont il besoin.
Nous avons parallèlement pris contact avec madame Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, qui nous a conseillé d’informer les ministères de notre situation.
Nous avons enfin tenté un dernier recours. Nous avons contacté madame Girard à la cellule Handicap écoute du Ministère de l’Education Nationale, en lui expliquant notre situation et en lui demandant de tenter de débloquer la situation afin que nous puissions dialoguer dans le cadre d’une équipe de suivi « normale ». Madame Girard a pu parler à l’enseignant référent, monsieur C* qui lui a dit ne pas comprendre nos réticences et notre position. Madame Girard a enfin pu obtenir une nouvelle date d’ESS dans les locaux de l’école L*. Il ne nous aura fallu que trois mois et des dizaines de recours pour obtenir ce respect basique de nos droits afin que cette réunion se déroule conformément à la loi.
En outre, l’enseignant et l’école en privant notre enfant des aides qui lui permettent de compenser son handicap (aides visuelles, cahiers lignés, utilisation de l’ordinateur, agrandissement des supports, mises en couleurs, que nous nous proposons de faire nous même et que le sessad propose de mettre en place depuis le mois de septembre) le placent en échec afin de prouver qu’il ne peut être maintenu en milieu ordinaire.
Le 30 janvier 2012, madame Girard du MEN nous informait par téléphone qu’une nouvelle date d’ESS avait été fixée au 28 février 2012, dans les locaux de l’école
Le 31 janvier 2012, l’ergothérapeute passait une heure et demie avec l’enseignant de notre fils pour lui expliquer ses particularités, la nécessité d’adapter les enseignements, et l’intérêt d’une scolarisation en milieu ordinaire.
Le 2 février, je rencontrai l’enseignant de notre fils qui m’indiquait être prêt à faire certains aménagements dans les supports de travail. Mais pour cela il fallait que j’adapte les exercices du manuel (que je ne voyais jamais revenir à la maison), car il ne pouvait travailler que sur ces supports. Ce dernier m’informait qu’il faisait repasser à Hugo les évaluations de CE1 afin de voir ses progrès. Je lui indiquai ne pas comprendre l’intérêt d’une telle démarche. Hugo avait été évalué lors des grandes évaluations nationales de CE1 il y a deux ans, il était alors tout à fait dans la moyenne (55%). Quel intérêt de lui faire repasser aujourd’hui ces évaluations si ce n’est pour l’utiliser contre lui ?
Une seconde équipe de suivi s’est donc déroulée le 28 février 2012 dans les locaux de l’école, en présence de l’enseignant, de la directrice de l’école L* de Thonon les bains, de l’IEN de circonscription madame L*, de l’enseignant référent, le médecin scolaire, la psychologue scolaire, les parents, l’éducatrice spécialisée du sessad autisme 74, la psychologue du sessad qui suit notre fils, l’orthophoniste de notre enfant. L’institution scolaire n’a voulu entendre aucun des arguments des professionnels qui travaillent régulièrement avec notre enfant. L’enseignant, auquel nous proposons nos aides depuis le mois de septembre estime ne pas être suffisamment formé. Il dispose pourtant de toutes les aides nécessaires, avs, intervenants sessad, parents disponibles et enseignants. Les professionnels de santé expliquent qu’Hugo progresse régulièrement, avec les adaptations nécessaires. Hugo est bien dans son groupe classe, mais non dans son groupe d’âge. Tous les intervenants insistent sur le danger d’un passage prématuré en milieu collège et de l’importance d’une année supplémentaire afin de lui permettre de consolider ses habiletés sociales et d’évoluer avec son groupe-classe. Un passage prématuré risque de le priver des outils nécessaires à une bonne intégration et également de bloquer par voie de conséquence sa progression dans les apprentissages scolaires.
L’institution scolaire se basant sur des évaluations étalonnées et non adaptées argue du fait que notre fils a douze ans et à douze ans, il est temps de passer en milieu collège sans vouloir prendre en compte sa particularité. On évalue des enfants avec des outils ordinaires et qui ne correspondent pas à leur situation. Aux yeux de l’école soit on est « normal » et on est en classe ordinaire, soit on est « différent » et alors, il faut être orienté. Un enfant en situation de handicap ne peut suivre en milieu ordinaire qu’à la condition de ne pas avoir besoin de trop d’aménagements. Il doit être capable de suivre comme les autres. Donc paradoxalement, pour pouvoir être intégré en milieu ordinaire, un enfant en situation de handicap ne doit pas être en situation de handicap. Pas de nuance possible. S’appuyant sur des évaluations de CE1 que notre enfant avait déjà passées il y a deux ans, et qui lui ont été de nouveau soumises, sans notre avis préalable et sans adaptations, ces professionnels de l’enseignement refusent de dialoguer avec les intervenants du secteur sanitaire et social. Ils affichent le plus grand mépris envers leurs remarques, les balayant d’un revers de la main : nous ne sommes pas formés pour. Nous sommes à l’école et d’avancer l’argument qui consiste à dire qu’on doit se baser sur l’aspect uniquement scolaire. Nous n’avons même pas eu le loisir de consulter ces évaluations qui nous ont été restituées oralement.
Nous allons donc devoir argumenter encore et encore devant la CDA, et devant d’autres instances éventuellement. Quand épargnera-t-on tous ces combats aux parents ? Quand le droit des enfants différents à être scolarisés en milieu ordinaire sera-t-il enfin respecté ?
Nous demandons l’appui des politiques et des personnes concernées afin que notre enfant puisse voir respecter son droit à être scolarisé comme les autres en milieu ordinaire avec une adaptation de la scolarité à son handicap. Nous refusons une orientation en SEGPA ou en ULIS à l’heure actuelle, alors que ses difficultés de praxies risquent d’y être mises en exergue, et qu’il risque de se heurter à un milieu pour lequel il n’est pas encore armé.
Cette situation est proprement inacceptable, on ne peut traiter de façon aussi inhumaine et méprisante des enfants et des parents qui sont déjà en situation de fragilité. L’institution scolaire ne peut plus se permettre d’un côté de mettre en avant son manque de moyen et le manque de formation de ses personnels, et de l’autre, refuser de dialoguer avec les professionnels qui, eux, sont justement formés aux différents handicaps.
Résumé :
1) Nous demandons une poursuite de scolarité en CM2 pour l’année des douze ans de notre fils. Nous avons l’appui en cela du sessad (psychologue formée et éducatrice spécialisée formée) et de l’orthophoniste, donc des professionnels de santé qui le suivent.
L’école est contre : sureffectifs, manque de place, cela ne se fait pas sur le département, nous ne sommes pas formés.
2) Les adaptations nécessaires de supports ne sont pas faites dans l’école, l’ordinateur n’est pas utilisé régulièrement, malgré la présence de l’avs, malgré l’aide du sessad, les préconisations de l’ergothérapeute et nos propositions d’adapter les supports, les évaluations ne sont pas adaptées non plus, et pas toujours réalisées avec la présence de l’avs. Ces préconisations sont connue de l’école depuis plus d’un an.
3) L’enseignant refuse le dialogue, il n’a pas le temps et n’est pas payé pour cela.
4) Le compte-rendu d’équipe éducative ne comprend aucune progressivité des objectifs pédagogiques, en conséquence, il est facile de conclure qu’un enfant ne peut plus être intégré en milieu ordinaire.
5) Aucun pps n’existe à ce jour. Lors de la dernière réunion, l’IEN de Thonon a balayé d’un revers de la main l’utilité d’un tel document. Cela ne changera rien selon elle.
6) De cette façon, tout est fait pour mettre notre fils en échec et donc proposer une orientation au terme de cette année.
7) L’école sort de son rôle institutionnel en portant des jugements de valeurs lors de ses rapports verbaux avec nous (enseignant, directrice et enseignant référent).
L’IEN refuse aux parents leurs droits à être entendus lors d’une ess, en insistant pour que cette ess se déroule dans ses bureaux. Elle refuse à plusieurs reprises que l’Equipe de Suivi de Scolarisation se déroule dans les locaux de l’école et insiste pour que cette rencontre se déroule dans ses bureaux. Elle affirme présider (contrairement à ce qui est inscrit dans le texte de la loi de 2005). Elle bloque ainsi tout dialogue serein.
9) Les autres partenaires EN ne se mobilisent pas, malgré nos demandes répétées, nous n’avons aucune nouvelle de l’inspectrice ASH.
10) Conclusion :. Il reste encore un long chemin à parcourir sur la voie de l’inclusion scolaire. Trop souvent encore, les personnels enseignants estiment que la place des enfants en situation de handicap se trouve dans de « petites structures adaptées avec de petits effectifs », oubliant de dire que ces petits effectifs sont souvent dépassés, que malgré ces « petits » effectifs, les enseignants ne sont pas forcément mieux armés formés aux particularités propres de chaque enfant. Oubliant de dire que pour permettre l’inclusion de ces futurs adultes dans la vie ordinaire, afin qu’ils coutent moins à la société, la meilleure solution reste toujours de les inclure dans l’école ordinaire.
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Re: en conflit avec l'école
Le tribunal administratif te donnerait raison, mais ... que d'énergie. C'est pour cela que pour mon fils je n'ai jamais rien dit aux enseignants. Quand cela commençait à sentir mauvais je le changeais d'école. Mais bon, il a 30 ans...
"Ne le secouez pas, cet homme est plein de larmes." Charles Dickens.
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Re: en conflit avec l'école
Le problème dans toute sa splendeur, et pas seulement à l'éducation nationale (on est pile poil dans les soucis de l'E.N., ces quelques personnes incompétentes qui font tout sauf de l'enseignement et pompent la moitié du budget... ).nora a écrit :Pour les enfants autistes les réussites tiennent encore trop à des mobilisations personnelles de responsables de l’Education Nationale au niveau local plutôt qu’à une prise de conscience généralisée des responsabilités de l’Institution en matière de scolarisation des enfants autistes.
La problématique est similaire avec la scolarisation des élèves autistes. Leur scolarisation reste trop dépendante, suivant les académies, d’un correspondant du rectorat motivé, des relations instaurées avec les autres acteurs (CRA, ARS, MDPH), du recrutement d’auxiliaires de vie scolaire disposant d’une formation suffisante et de qualité, de la formation des enseignants à ce type de handicap. (...)
Il existe toutefois un certain hiatus entre les discours officiels et la réalité sur le terrain. Encore trop souvent, le personnel de l’Education Nationale se dérobe à ses devoirs.
(...)
« Nous savons que la loi de 2005 non seulement reconnaît à "tout enfant porteur de handicap le droit d'être inscrit dans l'école la plus proche de son domicile", mais encore qu’elle garantit la mise en œuvre des moyens financiers et humains nécessaires à sa scolarisation en milieu ordinaire.
Au mois de septembre 2011, nous avons eu un premier accrochage avec la nouvelle directrice de l’école L*, madame R*. Nous évoquions la question de la prochaine Equipe de suivi pour notre fils. La directrice a rebondi instantanément, en indiquant, je cite qu »’il faudrait en effet trois équipes dans l’année puisqu’il allait falloir orienter Hugo. » Lorsque nous avons évoqué notre projet : une poursuite de scolarité en CM2, madame R* a rétorqué : » Cela ne s’était jamais fait sur le département, nous avons la pression des effectifs, si tous les parents faisaient comme vous nous ne pourrions pas nous en sortir. » Elle a ajouté enfin que nous n’allions pas faire la révolution.
La directrice a insisté pour qu’une demande de bilan soit faite auprès de la psychologue scolaire, tandis que madame M* précisait qu’elle procèderait elle-même à un bilan. Nous, parents avons envisagé d’aller visiter les différents dispositifs. Nous avons tous convenus de nous retrouver le 17 janvier dans les locaux de l’école pour faire le point lors d’une nouvelle ESS.
(...)
"Je suis un(e) haut(e) responsable donc je fais infuser ma science et je résouds tous les problèmes, c'est pas comme si les lois s'appliquaient à moi."
Je vais vous dire c'qu'on va faire pour les parents, Mme Ferrari, dorénavant, il y aura une ligne directe avec les services du gouvernement, et le moindre petit chefaillon qui se prendra pour le président de la république, il aura droit à une remarque directe du ministre.
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Re: en conflit avec l'école
Chère Nora,
Je vous souhaite tout le courage possible et je n'arrive pas à imaginer combien il vous en faut.
Je suis secrétaire dans une IEN, mon conjoint (depuis 1 an) est aussi l'enseignant référent de mon fils qui a fait son entrée en sixième cette année.
Je suis membre de la noble maison depuis 8 ans.
La scolarité de mon fils se déroule sans aucune ombre au tableau (quelques difficultés mineures tous les ans mais rien qui ne se soit résolu par la dialogue..d'ailleurs il n'y a quasi aucune recommandations dans mon PPS) depuis le début. Quand j'ose le dire, on me rétorque que j'ai des passe droits en raisons de ma position dans la grande maison. Ca me met en colère parce que j'ai parfaitement connaissance que d'autres ont beaucoup de soucis.
PS : si vous deviez être inspectée dans les mois qui viennent ou l'année prochaine, à votre place je demanderai à l'IA, d'être vue par un autre inspecteur.
En tous cas je vous souhaite bon courage.
Je vous souhaite tout le courage possible et je n'arrive pas à imaginer combien il vous en faut.
Je suis secrétaire dans une IEN, mon conjoint (depuis 1 an) est aussi l'enseignant référent de mon fils qui a fait son entrée en sixième cette année.
Je suis membre de la noble maison depuis 8 ans.
La scolarité de mon fils se déroule sans aucune ombre au tableau (quelques difficultés mineures tous les ans mais rien qui ne se soit résolu par la dialogue..d'ailleurs il n'y a quasi aucune recommandations dans mon PPS) depuis le début. Quand j'ose le dire, on me rétorque que j'ai des passe droits en raisons de ma position dans la grande maison. Ca me met en colère parce que j'ai parfaitement connaissance que d'autres ont beaucoup de soucis.
PS : si vous deviez être inspectée dans les mois qui viennent ou l'année prochaine, à votre place je demanderai à l'IA, d'être vue par un autre inspecteur.
En tous cas je vous souhaite bon courage.
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Re: en conflit avec l'école
D'après que ce je comprends sur ce forum, il y a d'autres personnes pour lesquelles ça se passe bien "à l'école", heureusement. C'est formidable pour ton enfant et vous Aurore, et ça prouve que l'intégration peut se faire et bien. Je suis sincèrement très heureuse pour vous et ça me rassure. Continuez à témoigner pour prouver que c'est possible !Aurore71 a écrit :Quand j'ose le dire, on me rétorque que j'ai des passe droits en raisons de ma position dans la grande maison. Ca me met en colère parce que j'ai parfaitement connaissance que d'autres ont beaucoup de soucis.
Malheureusement c'est très inégal en France.Mon témoignage va dans le même sens que celui de Nora. Tout dépend trop encore des personnalités recontrées, des formations qui leur sont proposées, de moyens matériels à leur disposition, de leurs interlocuteurs hiérarchiques...
Dans la bataille, on finit par en oublier l'intérêt de l'enfant ou l'adolescent!! Nos enfants sont comme tous les enfants, bien que leur sensibilité soit plus importante encore, ils ont besoin pour grandir, apprendre et s'épanouir, d'évoluer dans un climat calme, rassurant et ces bagarres perpétuelles,ces tensions, notre épuisement, ne les aident pas, au contraire.
Personnellement je ne sais pas utiliser des moyens comme tribunaux, avocats, presse etc...Est- ce la seule façon pour faire "remonter" l'information et faire bouger les choses ? Peut-être...
L'an dernier devant le comportement obtus et dénigrant d'une équipe pédagogique, nous avons dû faire changer notre fils de collège en milieu d'année scolaire.
Dans le collège actuel, c'est mieux, mais ce n'est pas si simple. Encore beaucoup de choses à revoir.
Merci Benoît pour le clin d'oeil humoristique dans ce sujet difficile. S'il y avait une ligne directe avec le ministère j'en userais et abuserais pour réclamer des moyens pratiques !
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Re: en conflit avec l'école
moi aussi je trouve cela plutôt rassurant que cela se passe bien pour vous aurore, cela prouve au contraire que c'est possible, et je sais que c'est possible puisque jusqu'à cette année cela s'est toujours très bien passé ! Mais voilà cela me met encore plus en colère, car je sais que c'est possible et que c'est justement en raison de leur manque de volonté et de leur ignorance.
mais quels recours a-t-on maintenant, peut-on nous imposer un passage dans le spécialisé ?
mais quels recours a-t-on maintenant, peut-on nous imposer un passage dans le spécialisé ?
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Re: en conflit avec l'école
Bonsoir Nora, je suis allée voir ton premier post de 2008. Nos fistons ont des similitudes avec 4 ans d'écart.
T. aura 16 ans fin avril, il est également né avec des pieds bots. Plus tard, vers 7 ans, s'est révélé un strabisme un peu particulier qui a nécessité 2 interventions ( deux fois sur les 2 yeux à un an d'intervalle à 10 et 11 ans) pour arriver à réinstaller correctement les muscles occulomoteurs. Il y a un an a été découvert en prime une anomalie de la rétine ( différente de la rétine fragile habituelle des myopes - car il est myope aussi !).
A partir de l'âge de 1 an insomnies, terreurs nocturnes, période d'hypotonie voire "tristesse" que nous avons mis sur le compte de la fatigue liée à la prise en charge intensive pour les pieds bots et d'un changement de maison. Nous n'avons pas consulté.
Sauf que la période de "spleen" a été brève mais que les insomnies ne se sont, à ce jour, jamais calmées..
D'un point de vue développement par contre pas de soucis jusqu'à l'entrée au CP. Là, la "différence" est devenue de plus en plus flagrante et lourde à vivre pour lui, qui en est très conscient, avec rejet des "camarades" de classe. Mais quelques amis proches quand même.
C'est après sa première intervention ophtalmo qu'il a "craqué", et que nous nous sommes retrouvés pris dans le cercle des consultations et bilan psy ( en plus des consultations ophtalmo..). Par contre pas d'IRM etc..
Malgré les diagnostics "fantaisistes" des premiers psy une demande a été faite à la MDPH afin d'obtenir une aide scolaire.
Il s'est passé encore 2 ou 3 ans avant qu'arrive le première AVS ...non qualifiée.
On peut dire qu'on attire le poisse...
Finallement après avoir changé de psy on est arrivé au diagnostic de TOC ( qui se manifeste chez lui par des idées et des paroles répétitives, envahissantes et bien sûr incontrolées, majorées par le stress). C'est pas tout à fait psychose et hallucinations (confusion réel et imaginaire, c'est la même chose en plus soft) !!
Ce diagnostic ne correspond sans doute doute qu'à une partie de ce qui handicape mon fils mais pour l'instant ça nous a rassurés et il est trop tôt, pour lui, car il est épuisé, pour repartir dans les bilans.
Bref, je reprendrai tout ça sur un autre fil car je m'aperçois bien que j'ai disséminé les infos, en répondant à droite et à gauche sur le forum.
Depuis 1 an , nouveau collège et nouvelle AVS, c'est mieux !!
Traitemement anti dépresseur aussi pour l'instant car la sérotonine circulante est insuffisante.
C'est "pas le Pérou" non plus, c'est très long, avec des hauts et des bas.
L'an dernier le précédent collège voulait orienter notre fils en classe Ullis. Nous avons "triché" en partant vers un collège privé, ce qui nous a permis, entre autre, de changer d'enseignante référente.
Mais je m'étais renseignée auprès d'une amie proche qui est psychologue scolaire dans le primaire. Elle m'a bien spécifié que la décision revient toujours au final aux parents.
Peut être peux -tu te servir de cet argument ?
T. aura 16 ans fin avril, il est également né avec des pieds bots. Plus tard, vers 7 ans, s'est révélé un strabisme un peu particulier qui a nécessité 2 interventions ( deux fois sur les 2 yeux à un an d'intervalle à 10 et 11 ans) pour arriver à réinstaller correctement les muscles occulomoteurs. Il y a un an a été découvert en prime une anomalie de la rétine ( différente de la rétine fragile habituelle des myopes - car il est myope aussi !).
A partir de l'âge de 1 an insomnies, terreurs nocturnes, période d'hypotonie voire "tristesse" que nous avons mis sur le compte de la fatigue liée à la prise en charge intensive pour les pieds bots et d'un changement de maison. Nous n'avons pas consulté.
Sauf que la période de "spleen" a été brève mais que les insomnies ne se sont, à ce jour, jamais calmées..
D'un point de vue développement par contre pas de soucis jusqu'à l'entrée au CP. Là, la "différence" est devenue de plus en plus flagrante et lourde à vivre pour lui, qui en est très conscient, avec rejet des "camarades" de classe. Mais quelques amis proches quand même.
C'est après sa première intervention ophtalmo qu'il a "craqué", et que nous nous sommes retrouvés pris dans le cercle des consultations et bilan psy ( en plus des consultations ophtalmo..). Par contre pas d'IRM etc..
Malgré les diagnostics "fantaisistes" des premiers psy une demande a été faite à la MDPH afin d'obtenir une aide scolaire.
Il s'est passé encore 2 ou 3 ans avant qu'arrive le première AVS ...non qualifiée.
On peut dire qu'on attire le poisse...
Finallement après avoir changé de psy on est arrivé au diagnostic de TOC ( qui se manifeste chez lui par des idées et des paroles répétitives, envahissantes et bien sûr incontrolées, majorées par le stress). C'est pas tout à fait psychose et hallucinations (confusion réel et imaginaire, c'est la même chose en plus soft) !!
Ce diagnostic ne correspond sans doute doute qu'à une partie de ce qui handicape mon fils mais pour l'instant ça nous a rassurés et il est trop tôt, pour lui, car il est épuisé, pour repartir dans les bilans.
Bref, je reprendrai tout ça sur un autre fil car je m'aperçois bien que j'ai disséminé les infos, en répondant à droite et à gauche sur le forum.
Depuis 1 an , nouveau collège et nouvelle AVS, c'est mieux !!
Traitemement anti dépresseur aussi pour l'instant car la sérotonine circulante est insuffisante.
C'est "pas le Pérou" non plus, c'est très long, avec des hauts et des bas.
L'an dernier le précédent collège voulait orienter notre fils en classe Ullis. Nous avons "triché" en partant vers un collège privé, ce qui nous a permis, entre autre, de changer d'enseignante référente.
Mais je m'étais renseignée auprès d'une amie proche qui est psychologue scolaire dans le primaire. Elle m'a bien spécifié que la décision revient toujours au final aux parents.
Peut être peux -tu te servir de cet argument ?
Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Re: en conflit avec l'école
Merci Liane de ton message, en effet, nos grands ont des points communs. Nous avons pensé à cette "triche" vers le privé, mais ici il n'y a pas beaucoup de structures, je n'ai pas encore tout exploré, mais j'ai le sentiment que tout est bien normé. je suis aussi fatiguée. Nous arrivons sur un nouveau département et je ne connais pas bien les enseignants et le milieu. j'ai peu d'informations. Le tout ce serait de trouver la personne qui accepterait de s'investir avec Hugo nous avons toujours procédé de cette façon. mais nous ne pouvons pas non plus le changer tous les ans d'école. L'année dernière, l'instit était partante, cette année elle a changé d'école et l'instit de mon fils est très rigide, il ne comprend pas la différence, en outre on a une inspectrice très fermée au handicap de façon générale, donc une mauvaise configuration générale. c'est vrai que de partir vers le privé pour changer d'enseignant référent et d'inspecteur pourrait aussi être une solution. Mais Notre fils a tous ses copains, et il ne reste qu'un an avant le collège. Alors que faire. par contre, tout ce que tout le monde me dit me rassure, à savoir que le dernier mot revient aux parents.
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Re: en conflit avec l'école
Oui, le dernier mot revient aux parents.
Mais c'est plus facile quand des professionnels appuient.
NB : comme nous avons une règle de ne pas citer les professionnels, je me suis permis de revoir les messages et d’anonymiser ceux-ci.
Mais c'est plus facile quand des professionnels appuient.
NB : comme nous avons une règle de ne pas citer les professionnels, je me suis permis de revoir les messages et d’anonymiser ceux-ci.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
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Re: en conflit avec l'école
C'est affligeant, ce concert de mauvaise volonté...
Dommage que l'on passe un peu trop au sud de chez toi cet été (on accompagne un CPE de collège qui traverse la France en courant pour encourager la scolarisation des élèves autistes), voir le sujet
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=8&t=2682
mais aussi les précédents (il court pour ça depuis 2009) :
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... ilit=mikil
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... anse+gaule
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... +asperansa
Si le dernier mot revient aux parents, le maintenir dans une école qui ne fait rien pour l'aider ne me semble pas évident.
Ceci dit, j'ai rarement lu autant de mauvaises raisons pour ne pas donner sa chance à un élève autiste. Et cela mérite d'être dénoncé.
Dommage que l'on passe un peu trop au sud de chez toi cet été (on accompagne un CPE de collège qui traverse la France en courant pour encourager la scolarisation des élèves autistes), voir le sujet
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=8&t=2682
mais aussi les précédents (il court pour ça depuis 2009) :
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... ilit=mikil
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... anse+gaule
http://forum.asperansa.org/viewtopic.ph ... +asperansa
Si le dernier mot revient aux parents, le maintenir dans une école qui ne fait rien pour l'aider ne me semble pas évident.
Ceci dit, j'ai rarement lu autant de mauvaises raisons pour ne pas donner sa chance à un élève autiste. Et cela mérite d'être dénoncé.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: en conflit avec l'école
Oui, j'avoue que je ne sais pas quoi faire. Le laisser au risque qu'il en souffre, accepter une orientation alors qu'il n'en relève pas forcément et qu'en plus il risque d'aller au casse pipe parce qu'il n'est pas prêt. Chercher une autre école mais où ? Taper plus haut ?Je ne sais pas.
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Re: en conflit avec l'école
Il n'y a pas d'asso en Haute-Savoie qui pourrait te conseiller sur le choix d'une école accueillante ?
Plusieurs personnes de ma connaissance ont parlé de leur cas dans la presse, c'est généralement efficace vis à vis de l'inspection. Mais c'est un acte qui n'est pas facile à faire et qui peut être à double tranchant...
Plusieurs personnes de ma connaissance ont parlé de leur cas dans la presse, c'est généralement efficace vis à vis de l'inspection. Mais c'est un acte qui n'est pas facile à faire et qui peut être à double tranchant...
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: en conflit avec l'école
Je suis en contact avec les asso mais pour le moment aucun retour, je vais tenter de chercher par connaissances mais ce n'est pas facile. je pense aller voir l'ien ash et lui mettre le marché en main, de toute façon le droit est de notre côté, soit nous trouvons un accord et c'est mieux pour tout le monde. Soit nous restons dans le désaccord, mais alors j'alerterai la presse, je ferai remonter au MEN (je vais de toute façon le faire parce que cela m'énerve), pétition et tout et tout, j'ai déjà demandé à quelques parents qui seraient d'accord pour nous soutenir. J'espère ne pas en arriver là et j'espère que le spectre de l'agitation réussira à les calmer. Mais tout cela est juste épuisant.
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Re: en conflit avec l'école
J'avais écrit un plus long message, Nora, et puis j'ai été interrompue...
Donc juste un mot pour t'encourager et de soutenir dans ta bataille!
Je suis de près tes démarches (si tu veux bien) car des personnes nous demandent parfois quelques conseils.
Donc juste un mot pour t'encourager et de soutenir dans ta bataille!
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Liane, maman de trois enfants géniaux dont un ado avec "un petit plus"
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Re: en conflit avec l'école
Étudiante à l'IUFM de Paris, j'ai créé un questionnaire dans le cadre de la rédaction d'un mémoire universitaire sur le thème de la scolarisation des enfants autistes en milieu ordinaire. Ce questionnaire anonyme est destiné aux parents d'enfants autistes étant scolarisés à l'école primaire (maternelle ou élémentaire). Je vous remercie de bien vouloir y répondre. (Merci de répondre à autant de questionnaires que vous avez d'enfants sauf si les réponses sont identiques).
Lien: http://www.sondageonline.com/survey/sur ... de=0ba0024
J’ai également crée un questionnaire à destination des enseignants : http://www.sondageonline.com/live.php?code=dfa0802
je souhaiterais recueillir des informations sur l’accueil des enfants autistes que vous proposez votre classe. J’espère vivement que vous accepterez de prendre quelques minutes de votre temps pour répondre à ce questionnaire.
Celui-ci est anonyme. En vous remerciant.
Je cherche également des contacts pour discuter en privé avec des enseignants ou des parents d’enfants autistes et également des possibilités d’observation en classe (Paris ou les Yvelines), merci de me dire si vous pensez que l’un ou l’autre est possible. merci
Lien: http://www.sondageonline.com/survey/sur ... de=0ba0024
J’ai également crée un questionnaire à destination des enseignants : http://www.sondageonline.com/live.php?code=dfa0802
je souhaiterais recueillir des informations sur l’accueil des enfants autistes que vous proposez votre classe. J’espère vivement que vous accepterez de prendre quelques minutes de votre temps pour répondre à ce questionnaire.
Celui-ci est anonyme. En vous remerciant.
Je cherche également des contacts pour discuter en privé avec des enseignants ou des parents d’enfants autistes et également des possibilités d’observation en classe (Paris ou les Yvelines), merci de me dire si vous pensez que l’un ou l’autre est possible. merci