Les enfants autistes mieux intégrés à l'école
Le dispositif AVA (aller vers l'autonomie), expérimenté depuis maintenant trois ans à Paul Bert, accueille désormais treize enfants. Chrysalide en est le pilier essentiel.

Lors de la signature de la convention, les acteurs du projet se sont retrouvés à Paul-Bert. photo O.B.
C'est une reconnaissance supplémentaire pour Chrysalide. Le Centre de Ressources Autisme Aquitaine (CRA) vient de signer une convention avec l'association présidée par Patrice Lagisquet dans le cadre du programme de classes AVA (aller vers l'autonomie) expérimenté depuis bientôt trois ans au groupe scolaire Paul-Bert.
Ce dispositif pilote d'intégration est dirigé par Lucie Fadda. Il a pu voir le jour en septembre 2009 grâce à un partenariat dans lequel on retrouvait l'Éducation Nationale (et en particulier l'ex IEN de circonscription Serge-Viguier), la Ville et plusieurs associations. Il a déjà permis la scolarisation de treize enfants autistes (bientôt quinze) non seulement à Biarritz, mais également à Saint-Jean-de-Luz et Hasparren.
Une référence hexagonale
Étape après étape, Chrysalide est en train de donner des fondations solides à cette structure expérimentale reconnue depuis un an par le Ministère de la Santé et qui suscite de grands espoirs au sein des familles d'enfants autistes au Pays basque et bien au delà, selon Jean-Philippe Claverie, papa d'un petit Florian et porteur du projet.
« Depuis que l'on a intégré le plan autisme, on est devenu une référence et une source d'inspiration. Cela nous a donné une dimension nouvelle », enchaîne Patrice Lagisquet. « On utilise des méthodes d'éducation structurée, et de nouveaux outils. »
La convention avec le CRA formalise le partenariat avec l'hôpital Charles Perrens représenté par Stéphanie Deblois (adjointe du directeur Antoine Riccardis) et les services du professeur Bouvard. « Elle renforce notre crédibilité et nous offre des ressources en terme d'expertise. Notre force a toujours été de travailler en réseau, savoir s'appuyer sur des professionnels. »
Pour le professeur Bouvard, après l'implication de l'Éducation Nationale et le conventionnement réalisé par l'Agence régionale de santé Aquitaine (représentée par Sandrine Batifoulié), cette convention va rapprocher le dispositif AVA du secteur médico social et sanitaire, via le CRA. Même si le dispositif AVA offre précisément une alternative à la seule voie médicale et sanitaire.
Les familles partenaires
« Cet accord nous lie pour cinq ans. Les structures expérimentales AVA du Pays basque, uniques en France, doivent nous montrer la route. Notre souci est que des structures AVA équivalentes se développent ailleurs en France. »
Pour le professeur Bouvard, l'autisme « n'appartient pas à l'hôpital. Ces enfants ont le droit d'accéder aux apprentissages, y compris le sport et la culture. Les classes AVA sont représentées dans le plan autisme avec des moyens dédiés. Elles repré sentent un espoir pour les familles souvent en rupture de lien social. »
Les familles sont d'ailleurs devenues de vrais partenaires à travers le travail et la mobilisation de Chrysalide. Patrice Lagisquet acquiesce. « Je n'oublierai pas les témoignages des parents et des familles d'enfants autistes qui étaient condamnées souvent à ne plus avoir de vie sociale. Depuis que les enfants ont intégré AVA, ils retrouvent des activités, peuvent à nouveau sortir, aller au restaurant. Ça n'a l'air de rien mais c'est une bouffée d'oxygène énorme, un réel soulagement. »
Prochaine étape soulignée par Jean-Philippe Claverie, se tournant alors vers l'inspecteur d'Académie, Philippe Couturaud, et son nouvel adjoint, Fabrice Rousseau, présents à Paul Bert : « Il faut maintenant travailler à la poursuite du dispositif afin que les enfants passés par les classes AVA en primaire puissent continuer leur scolarité au collège et au lycée. »