GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
JT [profil supprimé]
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GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par JT [profil supprimé] »

Je ne sais pas comment vous gérez ça, mais avec un ami intime (avec celui là j'ai revécu ma naissance en fait) ... il y a un temps de synchronisation avec enfin, au bout de quelques heures on est "ensemble".
Avec les amis en effet, leur masque de NT ne fonctionne pas, et il s'établit un contact plus en profondeur qui fait, chez eux les effets d'une psychotérapie.. et donc des résistances inconsciente chez eux.

Nous voir peu de temps fait donc du mal, à moins que les visites soient fréquentes et structurées.
en tel cas 1 ou 2 heures par semaine...

Mais qu'en est t'il des amis éloignés... quand le temps disponible est de moins de 100 heures par an! où qu'il ne sont pas là pour plus d'une semaine...
(l'ami le plus vu pour moi fut 53h/an.. en le suppliant!)

1 mois à attendre c'est long... déjà... alors si en plus la visite est incertaine..

ça pourrait être 2 week end par an?

la solution semble, pour continuer une amitié avec cet ami...

- ne pas nous séparer sur un espoir... par exemple quand c'est trop court, pas eu le temps de partager et déjà attente de la prochaine fois est maintenant interdit
INTERDICTION PURE ET SIMPLE DES VISITES

Il est moins douloureux de nous séparer comblé et sans projets (donc pour longtemps) → se voir un week end entier sans penser se revoir bientôt.
AUTORISÉ: RENCONTRES DE 34H (par exemple 2 journée avec une nuit, un week end)
Et après une telle rencontre...
RUPTURE des contacts de quelques mois, à ajuster justement selon sentiments, après une visite.
pour laisser se résoudre sans faire résister les remises en question, tel que l'attachement, ou bien la "honte" refoulée de l'ami brassé par sa remise en question d'une rencontre en profondeur...

Comment gérez vous vos amis profonds? si vous en avez!
Modifié en dernier par JT [profil supprimé] le vendredi 22 avril 2011 à 9:53, modifié 1 fois.
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Schehade
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par Schehade »

:shock: Ca vient peut-être de moi, mais j'ai rien compris... La notion d'amitié, la notion d'intimité, Les difficultés & douleurs que tu sembles en tirer, et le but, la finalité du message. ??

L'amitié tout d'abord, j'ai pas vraiment d'amis en n'en n'ai jamais vraiment eut. Ils finissent inévitablement par partir, soit blessé involontairement par mes propos, soit lassé d'attendre que je donne des nouvelles qui ne viennent jamais ou que je prenne le temps de les écouter raconter des évidences et des futilités avec l'air intéressé... Amitié, domaine lointain ou je pars en vacances parfois pour de courtes périodes.

L'intimité ensuite, j'en ai visitées quelques unes et visite encore quelques fois celle de ma femme. A part ça, (pour revenir au sens que tu sembles donner à ce mot) je ne suis jamais vraiment entré en contact rapproché avec une personne & encore moins pendant un laps de temps assez long, pour la connaître à ce point (sauf relations privilégiées au delà de l'amitié, c'est à dire les femmes dont j'ai visité l'intimité)

Pour finir, le langage à pour moi vocation de transmettre un message à caractère culturel, informatif, interrogatif ou ludique. Et j'avoue que le tien n'entre réellement dans aucun de mes critères. J'ai donc du mal à voir où tu voulais en venir.

Je m'excuse si j'ai du mal à comprendre, je sens bien à la façon dont je coince que ca vient de moi. Pourrais-tu préciser ce que tu désirais transmettre ?Sans finalité ressentie dans un message, j'ai tendance à ne pas saisir son sens, qui reste alors très abstrait.
Merci.
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meï
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par meï »

j'avoue avoir du mal aussi à comprendre car c'est une vision très "structurée" de l'amitier. :oops:
chez moi je ne reflechi pas. mes amis sont mes amis sur le moment, et une depuis 24 ans..., une autre 7 ans.....
on se voit quand on a envie de se voir, et en effet il arrive que l'on ne se voit pas qulques temps (rarement longtemps qud meme..) et on a encore plus de plaisir à se retrouver.

me retrouver avec elles (ou eux selon) c'est pouoir vivre un moment de rire, ou on met tout sur la table, et ou je suis moi mem ça fait du bien. on rit de mes souuçis, de mes "bisarreries", et des leurs aussi....ça permet d erepartir vers un quotidien pas toujours simple plus "léger"..
pour les amis 'loins", idem, et c'est super quand ils viennent.(car c'est intense!)
ceci dit je n'ai que peu "d'amis"au sens vrai, mais ça me suffit largement. :wink:

je pense que c'est lié aux experiences de vie assez intenses que j'ai pu avoir ds ma jeunesse (ou mem ensuite) car ça laisse des traces ds une vie/nos vies.

j'ai également des "copains", des gens avec qui je peux passer un moment avec un certrain plaisir, mais avec qui je ne peux pas rester trop sans me fatiguer (role social, impression de ne pas etre moi....)donc je restreins.

par contre je ne reflechis pas à la notion de 'temps"... :wink:
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
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Schehade
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par Schehade »

C'est plus comme ça que je le vis aussi Meï. Je suis content quand je vois un "copain", et quand il part je prend un temps tout seul dans mon bureau pour me détendre. En fait dès qu'il franchit la porte pour repartir je passe à autre chose.
Simplement content de les voir quand je les vois... mais j'avoue n'avoir jamais ressenti le manque quand je ne les vois pas. Même chose pour la famille, à qui je ne donne pas non plus de nouvelles sauf si ma femme me demande d'appeler (anniversaire oublié, fête des mères, etc). Le necessaire pour garder de bonnes relations semble-t'il. Sans quoi j'ai effectivement des remarques au téléphone sur le fait qu'il "est temps" que je donne des nouvelles.

Ce mode de fonctionnement semble étrange à beaucoup. "Trop de détachement". Moi ce qui me semble étrange c'est de souffrir d'une absence de quelqu'un. On peut parfaitement être heureux de voir quelqu'un et même ressentir de l'affection pour cette personne sans pour autant être triste quand elle part ! J'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi ca semble aussi bizarre autour de moi & je me prend parfois la reflection que "je n'ai pas de coeur"... Vu que cette reflection, elle, me fait mal, ca tend à me prouver que c'est faux... mais ca fait mal quand-même.
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par JT [profil supprimé] »


Je m'excuse si j'ai du mal à comprendre, je sens bien à la façon dont je coince que ca vient de moi. Pourrais-tu préciser ce que tu désirais transmettre ?Sans finalité ressentie dans un message, j'ai tendance à ne pas saisir son sens, qui reste alors très abstrait.
Merci.


Je voulais transmettre la douleur qu'engendre le manque de partage avec un ami intime et donc la difficulté de le voir sans trop de douleur de séparation, et comment alors le gérer, avec un ami qui n'arrive pas à tenir un rythme de visite mensuels je pensais combiné pour quand même partager, c'est à dire qu'il vienne rarement mais quand même un week end, et non pas aléatoirement, mais encore rarement.

C'est peut être différent avec une vie de couple. Moi n'assume pas ça.
J'arrive donc à obtenir des visites d'ami, mais le record a été de 51 heures en un an dont 32 ont vraiment été intime (carrément blottis l'un contre l'autre à tomber en enfance)
si je ne me met pas dans les bras des amis ou des amies et que je ne rigoles pas ou partage pas avec des moments, ça reste pour moi du relationnel avec peu d'intérêt.
je ne vois pas, honnêtement la différence entre les hommes et les femmes puisque je n'ai pas de rapport sexuels (et cela ne me donne pas envie ça ne doit pas être normal on dit que je fais "des tantras"), sauf qu'avec les femmes il est plus rare d'avoir les mêmes centre d'intérêt.

là oui, il n'y a pas de manque puisqu'il n'y a "rien eu"..

je suis "amoureux" des amis-amies peu importe le sexe plutôt que "relation avec les amis", aussi, si c'est juste parler en ne se touchant même pas autour d'une table c'est pas valable..
il y a alors une espèce de fluide qui met en extase avec le contact physique et qui permet de revivre le passé ou d'évacuer les émotions, ou encore de comprendre ce qui dit l'autre.
la relation me semble éloignée si il n'y a pas contact, ce que les gens appellent "amitié" avec partage des émotions ne me semble pas accessible (il faudrait que les émotions passent par les yeux, la gestuelles les intonations de voix, ce que j'obtient moi en me blotissant contre eux ou au moins en prenant les mains, sinon il manque le canal émotif).
En marchant en montagne de temps en temps se faire des accolades pour "décharger". Les gens sont coincés là dessus en général, il faut qu'ils soient intimes pour cela et un peu gosses.

aussi je me demandais si c'est pareil chez les autres aspies de préférer des relations intimes, rares et prolongés plutôt que de courtes visites qui sont relationnelles faites de temps pour se mettre en phase.

j'ai l'impression qu'en fait les aspis passent à coté du canal émotif et gèrent leur amis comme les NT géèrerais des relations, puisque il n'y a pas ou peu l'émotif non verbal.
Alors qu'en se mettant en intimité (dans les bras par exemple), là le lien se fait et serait, plus fort qu'avec les NT, sur une affection "infantine". Enfin pour moi, mais il paraît que c'est généralisable.
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Schehade
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par Schehade »

J'aurais personnellement tendance à dire que le plus important c'est de pouvoir enfin être soi-même sans être seul. Pouvoir être avec, face à ou à côté de quelqu'un, sans effort, sans devoir réfléchir à ce qu'on va dire, sans devoir penser à la façon dont on se tient, sans devoir penser qu'il faut de temps en temps regarder l'autre dans les yeux parce qu'il a besoin de ça pour établir le contact même si ca nous dérange, sans avoir à se soucier du manque d'intérêt que l'autre pourra éprouver en nous écoutant parler de ce qui nous intéresse, nous passionne, sans avoir à se soucier du regard de l'autre et du jugement qui tombe si souvent... et tout ça, sans avoir non plus peur de blesser, de vexer, parce qu'on sait que l'autre sait et comprend la différence.

Pour toi, c'est plus tactile, plus "emotif", plus sensuel, plus introspectif. Je ne sais pas si c'est une généralité. Mais ca me semble malheureusement être une façon de fonctionner inévitablement douloureuse. En s'ouvrant ainsi, on s'expose forcément. Se découvrir autant, pour un Aspie encore plus, ca m'apparait dangereux. La fragilité de l'Asperger & la peur du monde extérieur, du monde "normal" ainsi que l'incompréhension quotidienne de ce monde mène à un enfermement généralisé dans un univers plus rassurant (la bulle dont tout le monde parle tant !)
Je ne suis personnellement pas du tout prêt pour ce genre d'expérience. "Pour vivre heureux, vivons cachés" serait plutôt ma façon d'être, de me protéger, me préserver. Mon petit univers familial (femme & enfants) me rassure et non pas me suffit mais m'offre bien plus de bonheur que je n'osais imaginer.
Je crois que ta façon de fonctionner ne choque peut-être pas autant que tu le crois, mais que même chez les NT, qui sont pourtant plus à l'aise en société et mieux armés, autant d'ouverture d'esprit et autant se dévoiler, même pour eux, ceci doit faire peur.

Franchement, je suis impressionné, admiratif et effrayé quand je lis ton post. :)
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Re: GÉRER LES AMIS INTÎMES.

Message par JT [profil supprimé] »

en fait je souffrais d'un manque affectif qui s'était cristalisé en craintes diverses, la musique qui restait dans la tête et autres handicaps..
j'ai l'impression finalement que les gens, et encore plus les aspergers "ne se branchent pas".
Comme les NT se branchent par le contact occulaire et autre, ils s'attachent quand même à leurs amis par ce qu'il passe quelque chose, mais moins chez les aspergers.
par contre, si on franchi le barrage du contact physique, là le contact émotionnel est fait.
Et il est bien plus fort encore quand c'est une guérison de traumatismes d'enfance eux mêmes conséquences du syndrôme (et non cause), mais conséquences lourdes.

c'est des choses qui ne se seraient pas produites si j'avais eu à temps mes câlins.
ainsi j'ai récupéré avec cet ami ma doses de câlins oublié de recevoir, et évacué tout mes traumatismes d'enfance, j'ai eu des changements métaboliques et psychologiques importants (la façon de parler, la possibilité de supporter la musique, moins craindre les bruit et mieux saisir la globalité d'une image).

effrayé?! de quoi?
en fait c'est intense et ça fait des changements car c'est une réparation d'un manque accumulé de longue date qui n'aurait pas du exister! Mieux vaut tard que jamais!

pourquoi on ne se fourre pas dans les bras des gens? le chat, le chien, la poule (oui la poule) ne se gênent pas...
si on osait le faire, tous, c'est sur que ça serait une catastrophe économique (ils doivent faire gaffe de ne pas propager ses mœurs dans les films pour cette raison)
j'avoue avoir du mal aussi à comprendre car c'est une vision très "structurée" de l'amitier. :oops:
comme les sentiments sont très intenses sur cette connexion j'ai en effet chiffré les temps de présence...
pour cet ami vu 51 heure en une année (connu depuis 5 ans et vu peut être 70 à 100h en tout, visus court et aléatoires avant)
Le temps de mentalisation est important, ça pourrait être de l'ordre de 3000h l'ayant pris comme confident et pire, j'ai, pour une thérapie forcé le truc: adorer l'ami comme si c'était jésus et jeuner et méditer avant ses visites pour être bien fasciné une fois dans ses bras, pour provoquer une catharsis (conseils donnés par des térapeuthes hypnos et des pratiquants religieux), ce fut donc une amitié pyschanalytique, même plus, c'est ma mère, mon père, mon grand père, jésus des chrétiens, et aussi le diable, tout à la fois. Le diable n'était pas prévu, c'est son problème psychologique a lui!


J'ai aussi relevé des rythmes, la décharge d'ocytocine dure 10 jours et effectivement, après la visite d'un ami ou d'une amie, mais plus l'ami car le partage des émotions est plus fort, je commence à déprimer de ne pas le voir vers 11 jours, parfois 15.
cela m'a fait avec les amis avec qui il y a des sensations au coeur d'être près d'eux.
si il y a eu décharge émotionnelle, la mentalisation vient après 5 à 11 jours
(mais cela s'est arrêté après avoir vécu un grave traumatisme, mais cela peut le faire pour des problèmes de l'ami)

c'est donc entre 5 et 11 jours que l'envie d'échanger devient maximale (échanger sur l'expérience de la fois précédente)
ainsi, il y a deux rythmes, soit c'est 2 à 4 fois par mois pour avoir la continuité qui fait le lien, soit il faut limiter les périodes de souffrance et rendre le deuil de a visite le plus rapide possible après un de ces visus (pas de contacts avant de s'être un peu "oubliés")