Le fait de savoir que vous êtes autiste vous a-t-il permis d’évoluer positivement ?

[Hydrean]

Ou cela vous à fait dire qu'il n'y a pas grand chose que vous pouvez changer et que vous serrez toujours "autiste" quoi que vous essayez de faire .

[Lapintéressé]

A l'heure actuelle, avec un diagnostic encore récent (même pas un an), je ne peux pas dire que cela a donné une évolution positive. J'ai l'impression d'avoir régressé depuis, ce qui est un phénomène connu. Je me demande à quoi ressemblera mon avenir, vie personnelle, vie professionnelle. En revanche, cela me permet probablement de comprendre certaines de mes réactions et moins mal les accepter. Que mes parents acceptent le diagnostic serait sans doute un élément qui m'aiderait.

[Sbnvta]

J'avais de la dépression depuis plusieurs années avant le diagnostic. Après, je me suis senti compris et soutenu. J'ai su ce que j'avais et d'où venaient mes difficultés. Cela m'a soulagé et la dépression est partie lentement après. C'était une libération.

[Flower]

Mon diagnostic aura 10 ans cette année (purée le coup de vieux !), donc j'ai quand même un peu de recul je pense. Au début, je me suis servie de cette connaissance pour mieux masquer, c'est-à-dire de manière plus ciblée, tout en lâchant un peu de lest en privé. Le résultat n'a pas été très concluant, entre ça et la période Covid, je me suis un peu effondrée.
Donc là, j'essaie enfin de trouver un fonctionnement plus adapté: changement de poste, passage à temps partiel, mise en place d'un nouveau suivi... J'espère que cette stratégie fonctionnera mieux que l'ancienne !

[Gudule_27]

Merci d'avoir posé cette question.
Pour ma part, diagnostiqué il y a 10 mois et validé par un psychiatre il y a 3 mois.
Je précise parce qu'après le prédiag. j'avais l'impression de bien géré. Une information permettant de revisiter mon parcours de vie et d'apporter du sens. Le passage par le psychiatre a déclenché autre chose. J'ai tout relâché, tout ce que je cachais à mon insu à déborder avec cette impression de régresser. Je viens d'arrêter une activité pro parce qu'elle concentrait tout ce qui était anxiogène pour moi engendrant un risque pour ma situation financière.
A présent, je ne travaille plus et ce vide me fait du bien, m'apaise et en même temps, je me sens coupable.
Je reste inquiète à propos de mon devenir ? Quelle est ma place? Ai-je le droit d'exister si je ne travaille plus ? La réponse, je la connais mais elle reste tapie au fond de moi...

[Lilas]

10 ans après la diagnostic, la réponse est oui sans aucun doute possible.
J'ai enfin eu les réponses aux questions que je me posais, j'ai gagné en confiance, j'ai pu accomplir des choses, j'ai enfin trouvé une identité qui ne soit pas un mensonge.
Mais il y a eu une phase aussi ou j'ai régressé, dans la période des deux premières années je dirais, où je me suis permis de me montrer plus autiste, ce qui n'a pas eu que des répercussions positives, que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle.

[David68]

Bonjour

Pour moi positif.
Diag très tardif. Mais accompagné au Cra, beaucoup de lectures sur le sujet, je pense
- mieux me comprendre et me contrôler
- accepter plus facilement ma vie marginale
- mieux gérer mes relations sociales
Bref, sans parler de miracle, l'évolution est positive pour moi.
Je dois dire que je considère mon autisme comme ma marque, mon identité.
Il semble aussi que c'est mieux pour mon entourage.
Voilà
Bonne journée

[Boom_sili]

Non.
À l’origine si je me suis orientée vers des psychiatres + CRA, ce n’était pas pour moi, mais pour l’éducatrice qui me suivait à l’époque (une présence imposée par un contexte familial et judiciaire peu joyeux).
Cette femme était profondément gentille et avait vraiment à cœur de m’aider : c’est elle qui m’a incitée à consulter des pros et qui m’a accompagnée dans toutes ces démarches pour que je puisse enfin poser les mots adéquats sur mes troubles, et agir en conséquence. Et en dépit de la gratitude que je lui témoignais, j’étais plus que réticente à l’idée d’être ”l’étude de cas“ des docteurs Folamour et de recevoir quelque diagnostic que ce soit
Donc le parcours a été long et laborieux, et quand le diagnostic Autisme est tombé (il n’y a d’ailleurs pas eu que celui-là) je suis rentrée dans une phase de déni. Ensuite, je l’ai partiellement accepté : j’admettais que les Folamour n’avaient pas commis d’erreurs et que j’avais un TSA, mais je le cachais. Et je le cache encore aujourd’hui. Je préfère que les gens me trouvent fainéante car je déteste sortir de ma zone de confort, ou sans empathie parce que j’ai besoin d’une ”bonne” raison d’un point de vue logique et rationnel pour en avoir, plutôt qu’ils me traitent avec pitié, comme quelqu’un de fragile/vulnérable, et comme une citoyenne de seconde zone…
Dans tous les cas, ils ne comprendront pas, et ce sera toujours dur.
Je suis néanmoins contente de pouvoir parler ici, et de vous lire

[Manichéenne]

Déjà 10 ans depuis le diagnostic.
Au début ça a été assez néfaste : j'ai essayé de me servir de cette information pour encore plus compenser. Et mon conjoint à l'époque a très mal vécu que je ne sois pas "normale" et que je n'étais pas destinée à "changer".
Un burnout et un divorce plus tard les choses ont radicalement changées.
J'ai beaucoup appris sur moi-même. Je me pardonne plus facilement mes difficultés, ma fatigabilité, mes faux-pas sociaux. Je n'ai que très rarement de l'anxiété, plus de dépression. J'ai pu recréer une vie qui me correspond bien plus. Je m'autorise à éviter les situations difficiles (sociales ou sensorielles) et à être moi-même.
Je pense sincèrement que le diagnostic a été quelque chose de très positif, crucial même. Par contre il faut du temps pour le digérer.

[Flower]

Déjà 10 ans depuis le diagnostic.
Au début ça a été assez néfaste : j'ai essayé de me servir de cette information pour encore plus compenser.

Un instant j'ai cru que tu reprenais mon propre message et qu'il y avait eu un loupé sur la citation.
Bon ça me rassure que je ne suis pas là seule pour qui ça "traîne" un peu ! Je crois que le plus difficile pour moi est d'accepter ma fatigabilité, parce qu'il y a toujours trop de choses à faire...

[ikh]

Diag officiel depuis 5 ans « seulement » mais prise de conscience ça fait 9 ans.
Soulagé d'avoir une explication à mon vécu (Non, je ne fais pas mon difficile. Oui, c'est normal dans mon cas.) et une raison pour me ménager (Une soirée entre collègues ? Je ne peux pas, j'ai TSA.).
Contri de ne pas avoir de notice de montage à suivre pour pouvoir voir arriver et éviter les effondrements, ou à défaut en sortir autrement qu'en attendant que ça passe.
L'évolution la plus positive viendrait du tri dans l'entourage: qui comprend, qui ne veut pas, qui bienveille, qui juge ... Parce que vues les années au compteur, je n'ai plus guère besoin d'atelier d'habileté sociale.

[Manichéenne]

Un instant j'ai cru que tu reprenais mon propre message et qu'il y avait eu un loupé sur la citation.

C'est lisant ton message que j'ai réalisé que ça faisait 10 ans pour moi aussi.

[Noxify]

Pas vraiment j'ai même l'impression que c'est plutôt l'inverse j'ai encore moins confiance en moi depuis je ne sais pas pourquoi... La seul chose positive est l'impression que l'on me comprenne mieux et que l'on me trouve un peu moins bizarre

[Christinette91]

Pour ma part oui, je suis plus vigilante sur les points où je sais avoir des difficultés.