J'ai épuisé sans répit, pendant des décennies, toutes les ressources à disposition : psychothérapie, psychanalyse, TCC, EMDR et consorts.
Au bout de 30 années d'errance, toujours en proie à l'anxiété, j'ai accepté de prendre un antidépresseur (j'aurais pu me proposer comme cobaye tant j'ai testé de molécules !
En dehors de mes difficultés à me déplacer en voiture, j'ai fait silence sur tout ce qui me minait et faisait de ma vie un véritable chemin de croix.
Mon activité professionnelle fut longue et diverse (prof dans le privé pour classes BTS, formatrice et pour finir, assistante de formation dans la fonction publique). Exemplaire et compétente durant tout mon parcours professionnel, j'ai explosé en plein vol, 5 ans avant mon départ en retraite.
Après mon divorce, j'avais dû renoncer à l'autonomie dont je bénéficiais durant ma période d'activité dans le secteur privé (succession de CDD, ce qui me convenait parfaitement) pour devenir fonctionnaire (sécurité de l'emploi indispensable quand on a la responsabilité d'un enfant).
Trop perfectionniste, j'ai systématiquement préféré rajouter à mes tâches celles de collègues moins impliqués, un peu lents ou absents.
Je ne parvenais pas, personnellement, à accepter de prendre du retard sur celles qui m'incombaient et qui devaient répondre à un calendrier précis.
Trop confiante (naïve, diront les neurotypiques), je croyais aux promesses de renfort faites par ma direction et j'avançais, la tête dans le guidon, en pensant que ce "surbookage" prendrait bientôt fin.
Je me suis bercée d'illusions jusqu'à mon burn out...
Je raconte tout cela pour montrer à quel point un dépistage trop tardif est délétère.
Si j'avais connu la réalité de ma pathologie, j'aurais fait valoir, devant mes employeurs, une reconnaissance de travailleur handicapé qui m'aurait permis de bénéficier de conditions de travail plus en accord avec mon état.
J'aurais également connu mes "faiblesses", spécificités et limites, au lieu de vouloir être parfaite en tout car c'est ce qu'on attendait de moi depuis toujours.
Je me serais intéressée immédiatement à l'autisme et aurais pu ainsi me protéger et m'épargner bien des souffrances, incompréhensions, désagréments en tout genre, attentes, et me serais protégée.
J'avais besoin de poster ce pavé pour mettre en garde celles et ceux qui fonctionnent comme moi et leur éviter de s'échouer sur le même écueil