Ma visite chez un 2ème psychiatre pour un diagnostic TSA

[Andromede95]

Suite à ma 1ère visite qui s'est avérée infructueuse, j'ai pris une consultation chez un autre psychiatre tout récemment.

Après avoir raconté ma vie pendant 3/4 d'heure, son diagnostic est le suivant : "Je ne crois pas que vous soyez autiste". J'ai trop d'empathie... Je parle normalement... Je regarde dans les yeux... J'ai une gestualité expressive... J'ai un travail... Je suis dur avec moi en pensant que je suis autiste...

Le regard fuyant est un défaut que j'avais corrigé quand j'étais jeune adulte. J'ai passé ma vie à m'améliorer personnellement, même si le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances. Si j'avais eu cet entretien à l'âge de 25 ans, elle aurait vu une autre personne : ton crispé, recroquevillé, froid, etc...

Par contre, je suis… bipolaire. Comme je n'avais aucune idée au sujet de ce trouble, je n'ai rien réfuté sur le moment. Elle m'a prescrit une prise de sang et un électrocardiogramme pour s'assurer que je pourrais supporter un traitement médicamenteux.

Depuis cette consultation, je me suis documenté sur le trouble bipolaire et j'ai visionné des témoignages. Il peut y avoir des points communs avec l'autisme (périodes de dépression, trouble du sommeil, créativité, …). Mais très franchement, je me reconnais nettement moins dans le trouble bipolaire que dans le TSA : pas de cycle d'exaltation/dépression identifié (à part une éventuelle déprime hivernale, commune à beaucoup de gens), pas de phase d'hypomania perçue comme agréable où je suis supposé me lancer dans une multitude d'activités dès 4 h du matin, pas d'addiction à l'alcool ou à une drogue, pas de perte d'appétit, pas d'achat compulsif, pas de folie au volant, pas de débit verbal excessif, etc...

Je dois avouer que là je ne sais plus quoi faire...

[Aspergillus]

Je ne suis pas là pour juger de la compétence des praticiens. Toutefois, quelque chose m'interpelle. Peut-on faire ce type de diagnostic en une seule séance ?

[Cracotte...]

Beaucoup de psychiatre ont encore une image erronée du TSA (+féminin). Personnellement, j'ai eu plusieurs diagnostics avant, dont trouble bipolaire. Effectivement en un rdv c'est light.Je comprends votre sentiment et il est légitime. Avez vous regardez vers les associations spécialisées en autisme sur votre territoire pour des conseils ? Des psychologues (même si pas médecin)connaissant le TSA possible lien avec des psychiatres ?

[Hydrean]

Je peux vous conseiller un psychiatre à paris qui s'y connait en TSA .

[Andromede95]

Bonsoir Cracotte,

J'avais bien consulté un psychologue auparavant, qui m'a restitué un diagnostic ADOS-2. (voir ma présentation sur viewtopic.php?p=610581). Les 3 psychiatres qu'il m'a recommandé se sont avérés très très occupés.

Dans le Val d'Oise, il y a bien l'association Asperger-Amitiés, mais j'ai l'impression que mon profil de personne âgée (63 ans) et/ou d'autiste non sévère ne les intéresse pas.

[Cracotte...]

Avez vous essayez de vous mettre en lien avec l'Association Francaise des Femmes Autistes AFFA pour avoir des contacts de professionnels dans votre région ?

[Andromede95]

Avez vous essayez de vous mettre en lien avec l'Association Francaise des Femmes Autistes AFFA pour avoir des contacts de professionnels dans votre région ?

Mon pseudo est sans doute ambiguë. En fait, je suis un homme.

[Cracotte...]

Pardon je me suis trompée. Je vous fais un MP.

[Andromede95]

Merci pour toutes vos réponses, y compris par messagerie privée.

En attendant de pouvoir prendre rendez-vous avec un autre psychiatre, et vu la pénurie de praticiens disponibles dans un court délai, je vais suivre l'ordonnance de ma 2nde psychiatre (prise de sang et électrocardiogramme) et la revoir ce vendredi 29 novembre. Je lui demanderai les éléments qui l'ont amenée à conclure à mon diagnostic de « bipolaire » (ce que je n'ai pas pu faire lors de la première consultation, car on a largement dépassé le temps imparti).

Depuis mon premier post ci-dessus, j'ai encore visionné des témoignages de personnes bipolaires. Qu'ils soient de type 1 ou 2, décidément je ne m'y reconnais pas.

Les bipolaires sont nombreux à témoigner que les médicaments leur sont bénéfiques car ils avaient un comportement dangereux pour eux-mêmes et pour les autres. Mais ça n'est pas du tout mon cas. Je ne prendrai pas de risque vu les effets secondaires de ce traitement (prise de poids, pertes de capacité cognitives, ...) à suivre pendant des années voire à vie, avec potentiellement de lourdes conséquences en cas d'arrêt.

Même si ma 2nde psychiatre n'est pas convaincue que je porte le TSA, personnellement je me sens déjà bien mieux depuis mon pré-diagnostic TSA restitué début septembre dernier. Les livres et les vidéos des témoignages découverts récemment m'apportent beaucoup :

• Grâce aux stimtoys, je ne me ronge plus les ongles. S'il m'en reprend l'envie, je m'empare d'un stimtoy, et ça marche !
• Les couvertures lestées, utilisées au lit et dans mon fauteuil, m'aident à m'apaiser.
• Le TSA me permet enfin d'expliquer beaucoup de choses sur ma vie. En me déculpabilisant d'être ce que je suis (solitaire, bizarre, ...), mon anxiété diminue. Et quand je suis moins anxieux, les interactions sociales sont plus faciles, ce qui me rend moins solitaire.
• J'apprends à gérer mes réserves d'énergie (cf. les petites cuillères). Je n'essaye pas de limiter les interactions sociales, mais la durée de ces interactions. Par exemple, je participe régulièrement à des repair cafés. Avant, j'y contribuais toute la journée, déjeuner sur place inclus. L'ambiance est conviviale mais je finissais souvent par décrocher en cours de journée, ce qui pouvait créer des malentendus (on croit que je boude, là où il n'y a que de la fatigue). Je m'y sens bien mieux depuis que je limite ma présence à une demi-journée. J'aimerais pouvoir expliquer pourquoi je limite ma durée de présence, afin de bénéficier en retour de davantage de bienveillance et de compréhension. La validation de mon TSA par un psychiatre me rendrait davantage crédible, je n'en attends pas plus qu'une reconnaissance officielle (pas de demande d'AAH envisagée).