Ma visite chez un 1er psychiatre pour un diagnostic TSA

[Andromede95]

Début septembre dernier, mon psychologue a conclu dans son rapport ADOS-2 : « Les éléments recueillis lors des différents entretiens et les réponses aux questionnaires témoignent, sans ambiguïté, de particularités associées au profil Asperger ».

Suite à son pré-diagnostic, je suis désespérément à la recherche d'un psychiatre en vue d'un diagnostic. Il n'est pas facile de trouver un rendez-vous dans un délai raisonnable tellement cette profession est demandée à notre époque. J'ai eu la chance de tomber sur un désistement pour ce lundi dernier, auprès d'un praticien dont la réputation est inconnue sur le Web. Vu les témoignages d'autres personnes TSA, j'ai appréhendé cette première visite, ne sachant pas à qui j'aurai affaire.

Je suis resté sur ma faim. Voici comment ça s'est passé.

C'est un monsieur aimable, la quarantaine. Au début, il m'a précisé qu'il s'occupait plutôt des enfants et des adolescents, mais qu'il était quand même prêt à en savoir plus sur mon cas.

Au final, il s'est montré moyennement convaincu que je porte le TSA. Pour lui, mon problème serait essentiellement l'anxiété, en précisant que beaucoup d'ingénieurs en souffrent du fait de leur activité intellectuelle intense. Ce dernier point n'est sans doute pas faux, mais je ne connais personnellement qu'une seule personne qui accumule en plus ces autres signes : viewtopic.php?t=20599. Et cette personne, c'est moi-même.

Dommage que ma présentation publiée sur asperansa n'était prête ce lundi. A défaut d'être doué pour la persuasion orale (comme de nombreuses personnes TSA j'imagine...), j'aurais pu lui fournir le détail de mon témoignage écrit, à supposer qu'il ait eu envie de le lire durant le temps imparti de la consultation. Il a très rapidement parcouru mon évaluation ADOS-2, qui fait pourtant 5 pages. Il ne m'a pas proposé de test complémentaire.

Par contre, concernant mon anxiété, il était prêt à me prescrire un traitement médicamenteux, ce que j'ai refusé. Cette solution est sans doute bénéfique à court terme, mais je crains que ce soit le début d'une dérive à base de camisoles chimiques (confère le témoignage de Josef SCHOVANEC, qui n'avait vraiment pas besoin de ça en plus).

En revanche, il approuve pleinement les séances de TCC proposées par mon psychologue.

Il a aussi beaucoup insisté pour comprendre le but de ma démarche. Je lui ai répondu que c'est pour évoluer dans un entourage davantage compréhensif et bienveillant, aussi bien côté familial que côté professionnel. Je n'étais pas vraiment préparé à répondre à cette question. Les médecins peuvent s'interroger sur les motivations de leur patient. Personnellement je n'attends pas d'allocation de la sécu, ni (à mon âge 63 ans) un financement d'une retraite anticipée, ni d'investissement de la part de mon employeur. Je veux juste une reconnaissance et une meilleure compréhension de ce que je suis auprès des autres.

Je peux comprendre sa réticence, sachant qu'il y a des cas bien plus préoccupants et donc prioritaires, notamment parmi les plus jeunes. Comme il me l'a rappelé lui-même, j'ai le droit de solliciter l'avis d'un autre psychiatre. Mais il ne me parait pas exclu que ce scénario se reproduise chez des confrères, étant donné qu'ils sont généralement trop sollicités de nos jours.

[seul]

On peut jamais être sûr de l'expertise de celui qu'on voit. Ca me rappelle Feyerabend et sa critique de l'expertise .