[Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
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[Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Par Sylvie SEKSEK (voir sa fiche autrice sur le site des Éditions Tom Pousse)
Le difficile accès aux études supérieures pour les personnes autistes, de quoi les prive-t-on, exactement ?
Je consacre dans mon livre "Autiste Asperger à 50 ans" (Éditions Tom Pousse) quelques pages à mon expérience à l'université, dans le cadre de ma reprise d'études post diagnostic de TSA.
Ca n'a pas toujours été simple car j'ai découvert le monde de l'université tardivement, qui plus est dans le cadre d'une expérience pilote (un master adapté aux étudiants autistes, proposé par l' Université Sorbonne Nouvelle).
Qui dit expérience pilote dit risque de turbulences ✈ avec grosses perturbations, pour l'autiste, potentiellement résistante aux changements, que je suis.
Mais une fois les turbulences passées, j'ai réalisé à quel point cette expérience a été déterminante pour moi.
J'ai beaucoup appris sur l'autisme, le mien, et celui de mes camarades, en situation d'études et de travail puisque nous avons effectué ce Master en alternance.
Ca n'est pas tout
Quand je me suis lancée dans ce Master, inquiète de reprendre des études à 50 ans et de me retrouver avec de très jeunes étudiants uniquement, il m'a été dit que de nombreuses personnes de mon âge reprennent des études, pas spécialement pour les études, mais pour se constituer un réseau professionnel qualifié qui leur permettra par la suite de trouver un nouveau travail ou un travail tout court.
Une fois mon Master en poche, je me suis reconvertie professionnellement. Mes première missions m'ont été proposées, devinez par qui ? Par mon réseau du Master. Un réseau qualifié.
J'écris ce post car les difficultés d'accès aux études supérieures pour les personnes autistes les privent non-seulement d'emplois qui correspondent à leurs aptitudes et qualifications mais également d'un réseau professionnel qualifié. Que ce soit les anciens étudiants de notre promo ou les professeurs et intervenants extérieurs.
Parmi les rares personnes autistes qui occupent un emploi, nombreux sont ceux qui occupent un emploi pour lequel ils sont surqualifiés .
Pour de nombreux autistes également, le réseautage est très compliqué.
Les enjeux concernant l'accès aux études supérieures à destination des personnes autistes sont donc considérables.
De plus en plus d'acteurs se mobilisent. Il ne faut pas relâcher nos efforts
Le difficile accès aux études supérieures pour les personnes autistes, de quoi les prive-t-on, exactement ?
Je consacre dans mon livre "Autiste Asperger à 50 ans" (Éditions Tom Pousse) quelques pages à mon expérience à l'université, dans le cadre de ma reprise d'études post diagnostic de TSA.
Ca n'a pas toujours été simple car j'ai découvert le monde de l'université tardivement, qui plus est dans le cadre d'une expérience pilote (un master adapté aux étudiants autistes, proposé par l' Université Sorbonne Nouvelle).
Qui dit expérience pilote dit risque de turbulences ✈ avec grosses perturbations, pour l'autiste, potentiellement résistante aux changements, que je suis.
Mais une fois les turbulences passées, j'ai réalisé à quel point cette expérience a été déterminante pour moi.
J'ai beaucoup appris sur l'autisme, le mien, et celui de mes camarades, en situation d'études et de travail puisque nous avons effectué ce Master en alternance.
Ca n'est pas tout
Quand je me suis lancée dans ce Master, inquiète de reprendre des études à 50 ans et de me retrouver avec de très jeunes étudiants uniquement, il m'a été dit que de nombreuses personnes de mon âge reprennent des études, pas spécialement pour les études, mais pour se constituer un réseau professionnel qualifié qui leur permettra par la suite de trouver un nouveau travail ou un travail tout court.
Une fois mon Master en poche, je me suis reconvertie professionnellement. Mes première missions m'ont été proposées, devinez par qui ? Par mon réseau du Master. Un réseau qualifié.
J'écris ce post car les difficultés d'accès aux études supérieures pour les personnes autistes les privent non-seulement d'emplois qui correspondent à leurs aptitudes et qualifications mais également d'un réseau professionnel qualifié. Que ce soit les anciens étudiants de notre promo ou les professeurs et intervenants extérieurs.
Parmi les rares personnes autistes qui occupent un emploi, nombreux sont ceux qui occupent un emploi pour lequel ils sont surqualifiés .
Pour de nombreux autistes également, le réseautage est très compliqué.
Les enjeux concernant l'accès aux études supérieures à destination des personnes autistes sont donc considérables.
De plus en plus d'acteurs se mobilisent. Il ne faut pas relâcher nos efforts
Modifié en dernier par Curiouser le jeudi 6 juin 2024 à 16:39, modifié 1 fois.
Raison : ajout nom autrice témoignage
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Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
Juin 2020 : tests du bilan diagnostic réalisés dans le privé - QI hétérogène
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
J'en connais qui ont fait des executive MBA ainsi que des masters specialisés à 50 ans voir 60 ans.
Je connais aussi une personne qui a repris ses études à 60 ans pour le plaisir d'apprendre.
Je connais aussi une personne qui a repris ses études à 60 ans pour le plaisir d'apprendre.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Lorsque les études entrent dans l'emploi du temps de travail, elles peuvent aussi mener à des effondrements désastreux et une fatigue des plus violente, très difficile à endiguer. Il faut vraiment analyser tous les aspects, même si je conçois absolument qu'une telle démarche puisse aider, lorsque le plan professionnel ou personnel est à l'arrêt, ou en souffrance. Il ne faut pas négliger cependant les aspects difficiles des formations.
Bravo à toi Margotton pour cet élan qui parait très prometteurSpoiler :
Modifié en dernier par hazufel le jeudi 6 juin 2024 à 10:34, modifié 2 fois.
TSA
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Je suis toujours impressionnée quand je vois des adultes autre que de tout jeunes adultes qui reprennent des études! Bravo!
(Peut être un jour moi aussi…)
Et sinon je suis contente de voir tout ce que ça t’a apporté
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Et sinon je suis contente de voir tout ce que ça t’a apporté
Parent d’une jeune fille TSA diagnostiquée en avril 2024
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Pour l'avoir vécu, les adultes plus vieux sont souvent très investis dans la formation, et souvent plus appliqués que les plus jeunes diplômés, qui pensent qu'ils auront de toute façon, ce qu'ils veulent au bout.
Pas toujours non plus.
Lorsque les obligations professionnelles n'existent plus, que les emplois du temps personnels le permettent, je trouve que c'est une possibilité formidable que de retrouver un chemin académique de connaissances, pour ce qu'elles apportent. Il ne faut jamais cesser de s'en abreuver.
Pas toujours non plus.
Lorsque les obligations professionnelles n'existent plus, que les emplois du temps personnels le permettent, je trouve que c'est une possibilité formidable que de retrouver un chemin académique de connaissances, pour ce qu'elles apportent. Il ne faut jamais cesser de s'en abreuver.
Spoiler :
TSA
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Bonjour,
Merci à vous pour vos encouragements
Ce n'est pas de moi dont il s'agit mais de Sylvie SEKSEK, très présente sur LinkedIn.
Moi, je n'ai pas eu cette force ni cette énergie : je ne peux plus travailler.
J'ai posté son témoignage ici uniquement parce que je suis convaincue qu'il peut être utile pour d'autres.
Merci à vous pour vos encouragements
Ce n'est pas de moi dont il s'agit mais de Sylvie SEKSEK, très présente sur LinkedIn.
Moi, je n'ai pas eu cette force ni cette énergie : je ne peux plus travailler.
J'ai posté son témoignage ici uniquement parce que je suis convaincue qu'il peut être utile pour d'autres.
Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
Juin 2020 : tests du bilan diagnostic réalisés dans le privé - QI hétérogène
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Je n'ai pas vu le nom de cette dame au début. Il serait bien de citer les sources et liens car les copier-coller prêtent à confusion (comme ceux de handicap.fr)
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
C'est un témoignage intéressant et porteur d'espoir. Ça me parle puisque j'ai repris des études (à 40+ ans, pas 50...) mais je me demande comment ces personnes ont fait, car le problème quand on n'est plus "jeune", c'est qu'on est exclu de la plupart des financements... Personnellement, c'est une question que je retourne dans tous les sens tous les jours car je me rends bien compte que je risque à tout moment de devoir renoncer à mes projets faute de moyens financiers.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
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Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Je me suis permis d'ajouter au message initial le nom de l'autrice (ainsi qu'un lien vers sa fiche d'autrice).margotton91 a écrit : ↑jeudi 6 juin 2024 à 12:04 Bonjour,
Merci à vous pour vos encouragements
Ce n'est pas de moi dont il s'agit mais de Sylvie SEKSEK, très présente sur LinkedIn.
Moi, je n'ai pas eu cette force ni cette énergie : je ne peux plus travailler.
J'ai posté son témoignage ici uniquement parce que je suis convaincue qu'il peut être utile pour d'autres.
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Site : Tout Sur l'Autisme (ressources et documents)
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Merci, c'est pour cela que je l'ai partagé : pour tout l'espoir qu'il contient.
Quant à la question sur le financement de sa reprise d'études, rien ne vous interdit de la lui poser.
Vu que vous vous intéressez à son témoignage, je suis convaincue qu'elle vous répondra.
Quant à la question sur le financement de sa reprise d'études, rien ne vous interdit de la lui poser.
Vu que vous vous intéressez à son témoignage, je suis convaincue qu'elle vous répondra.
Glaciell a écrit : ↑jeudi 6 juin 2024 à 14:50 C'est un témoignage intéressant et porteur d'espoir. Ça me parle puisque j'ai repris des études (à 40+ ans, pas 50...) mais je me demande comment ces personnes ont fait, car le problème quand on n'est plus "jeune", c'est qu'on est exclu de la plupart des financements... user_id=6742]
C'est un témoignage intéressant et porteur d'espoir. Ça me parle puisque j'ai repris des études (à 40+ ans, pas 50...) mais
Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
Je vous en prie.
Merci
Merci
Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
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Re: [Témoignage] Reprise d'études universitaires au-delà de 50 ans après avoir été diagnostiquée
c'est intéressant en effet
j'ai repris mes études (en fait j'ai jamais vraiment arrêté) à 40 ans, je me suis vautrée, l'organisation familiale avec 2 enfants dont un de 3 ans, m'a trop pesée, j'ai dû arrêter (une collègue était dans la même situation que moi, 2 petits, mais une force physique et mentale plus grande que moi sans doute, une vie familiale plus stable aussi, bref c'est multifactoriel), j'étais au bord du suicide (ma situation conjugale était aussi catastrophique), il faut donc un environnement favorable et une santé solide (avec la fatigue et le stress j'étais tout le temps malade).
quelques années plus tard, je pense m'y remettre, dans un autre domaine
je suis plus stabilisée mentalement, mais je crains que la logistique domestique et familiale me pèse encore trop, je suis seule, peu de relais -
parfois je me dis, quand ma fille sera plus grande, car j'ai encore pas mal de choses à gérer et ces derniers temps ont été chargés, si je rajoute des études, du stress donc, ma santé psychique (et physique)risque d'y passer
en attendant je lis beaucoup, je fais des petits stages à droite à gauche, je dose.
il y a aussi le coût financier
je serais intéressée aussi de savoir comment elle s'y est prise.
j'ai repris mes études (en fait j'ai jamais vraiment arrêté) à 40 ans, je me suis vautrée, l'organisation familiale avec 2 enfants dont un de 3 ans, m'a trop pesée, j'ai dû arrêter (une collègue était dans la même situation que moi, 2 petits, mais une force physique et mentale plus grande que moi sans doute, une vie familiale plus stable aussi, bref c'est multifactoriel), j'étais au bord du suicide (ma situation conjugale était aussi catastrophique), il faut donc un environnement favorable et une santé solide (avec la fatigue et le stress j'étais tout le temps malade).
quelques années plus tard, je pense m'y remettre, dans un autre domaine
je suis plus stabilisée mentalement, mais je crains que la logistique domestique et familiale me pèse encore trop, je suis seule, peu de relais -
parfois je me dis, quand ma fille sera plus grande, car j'ai encore pas mal de choses à gérer et ces derniers temps ont été chargés, si je rajoute des études, du stress donc, ma santé psychique (et physique)risque d'y passer
en attendant je lis beaucoup, je fais des petits stages à droite à gauche, je dose.
il y a aussi le coût financier
je serais intéressée aussi de savoir comment elle s'y est prise.
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