Bonjour,
Je souhaite recueillir des témoignages de couples neurodivergents et autistes pour comprendre les challenges respectifs auxquels vous faites face.
Je cherche à comprendre quel est selon vous, la meilleur option à choisir pour un autiste, d'après vos expériences.
(Bien évidemment toutes prises de position est relative à un vécu ou situation.)
Quel a été donc votre choix personnel?
Merci pour vos témoignages.
Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
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Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Femme tda en couple avec homme tsa
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Je vais pas faire dans la pleurniche pour expliquer que je suis pour le moment incapable d'être en couple, comme beaucoup d'hommes simplement parce qu'on se fait rejeter par 99,99% des femmes et qu'au bout d'un moment on abandonne.
Par contre en traînant sur le site tu rencontreras pas mal de couple TSA tu n'as qu'à chercher un peu et envoyer un MP.
Par contre en traînant sur le site tu rencontreras pas mal de couple TSA tu n'as qu'à chercher un peu et envoyer un MP.
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Je ne suis pas du tout concernée par la question principale du fil, étant aromantique, mais je me permets de répondre à @seul :
Cette souffrance est légitime et ne doit en aucun cas être dénigrée.
En revanche, je souhaiterais essayer de t'apporter un regard plus "décortiqué" sur la chose. Parce que j'aimerais vraiment pouvoir t'aider... bien que je n'imagine pas résoudre quoi que ce soit...
Il y a donc la souffrance que tu ressens — et que bien d'autres ressentent.
Mais après, il y a des biais qui découlent de cette souffrance, et qui font que les personnes (ayant cette souffrance) abordent leur problématique de séduction de façon contre-productive, voire destructrice.
Je me suis intéressée aux phénomènes liés à ce que tu évoques. J'ai remarqué que le problème était parfois pris à l'envers.
Je m'explique : je vais prendre l'exemple d'un homme [générique], en souffrance face à sa situation sentimentale, souhaitant construire une relation de couple avec une femme [générique] (mais évidemment que ça n'est pas aussi binaire à chaque fois).
Cet homme va donc chercher une partenaire avec qui construire une relation de couple, et cela sera tout l'objet des rencontres qu'il fera (avec bien souvent un effet "d'énergie du désespoir" nourri par les mauvaises expériences passées et pouvant mener à un abandon).
Le souci, c'est que la femme ici est abordée au travers de la potentialité de se mettre en couple.
Ça ne veut pas automatiquement dire que l'homme cherche juste à combler un manque sans se soucier de qui elle est vraiment.
Le souci, c'est que le fait de se mettre avec une femme soit le but (visé dès le départ et occupant une place centrale), alors qu'il devrait être la conséquence (qui survient à la longue SI elle doit survenir). En fait, ce devrait être comme une amitié, avec des bonus le cas échéant.
Maintenant, il y a la notion d'attirance, qui corse la chose. Pour les personnes qui en ressentent, je ne me fais pas d'illusion : évidemment que l'attirance est souvent la raison première qui fait qu'on s'intéresse à quelqu'un·e.
Oui mais !
La différence se fait au niveau du contexte, du cadre.
En fait, les femmes ont pour beaucoup déjà été confrontées à des avances de la part d'hommes voyant en elles seulement un objet de désir, ou qui estimaient qu'elles leur devaient une réciprocité. Certaines ont pu voir des amitiés se révéler être de simples tentatives "pour pécho" (la fameuse "friendzone" qui pose tant question). Beaucoup ont également fait les frais d'actes invasifs, allant de comportements déplacés mais distants au viol dans les pires scénarii.
Mais pour rester dans le contexte de la drague sans débordements : il y a donc une méfiance de nombreuses femmes, par sécurité. Par lassitude aussi. Quand bien même l'homme aurait sincèrement de bonnes intentions mais serait juste un peu désespéré.
Il y a aussi le fait que la drague qui te tombe dessus alors que tu essayes juste de vivre ta vie dehors, bah, c'est pas l'idéal. [Encore plus quand t'es autiste ]
Il y a aussi, tout simplement, des attirances non-réciproques (y compris pour les hommes de façon générale ). Ou des femmes qui veulent rester célibataires.
Mais attention encore ! Penser que les chances d'un homme reposent sur son physique (puisque je parle d'attirance), c'est se tromper.
Oui, il existe des critères physiques personnels et oui, bien que ce soit injuste, il y a effectivement des hommes qui plaisent à un plus grand nombre de femmes que d'autres. Certaines personnes peuvent être extrêmement superficielles, et même parmi celles qui jugent moins durement, il serait irréaliste de dire que le physique ne compte pas du tout.
Mais la vérité, c'est que même le plus gros beau gosse fera mauvaise impression s'il aborde une femme en la traitant comme de la merde !
Ou encore qu'un homme a priori peu attirant (selon les critères de beauté communs et certes cruels) pourra tout à fait trouver une compagne en cultivant la personne qu'il est, ses passions, sa manière de considérer les femmes, son hygiène de vie... Et par hygiène de vie, je ne veux pas parler des diktats toxiques du genre "faut se muscler pour attirer", "faut se couper la barbe/les cheveux comme ci ou comme ça" ou que sais-je encore !
Un punk à la coupe de cheveux décadente, au visage un peu ingrat et à la silhouette svelte ou enveloppée, s'il fait le minimum côté soin, qu'il est super sympa, qu'il est sensible aux enjeux féministes, qu'il a son univers à lui... a toute ses chances de renvoyer une image engageante à une femme ayant des points communs avec lui. Donc sus à l'obligation de coller aux stéréotypes de beauté ! En plus un look punk c'est super beau.
Par contre, il faut aussi rester réaliste : ce charmant monsieur, s'il vise des femmes mannequins de la haute société, risque fort de n'en séduire aucune — sauf exception.
De même dans les sphères peuplées d'incels : lorsque ces derniers, dont certains effectivement ne sont pas dotés de physiques communément reconnus avantageux, sont mis face à la possibilité d'une relation avec des femmes dotées de physiques elles aussi peu avantageux, ils se montrent soudainement très réticents. Voire carrément insultants.
Mais alors... est-ce que certains hommes n'auraient pas juste des critères trop élevés ? Indépendamment d'un état d'esprit néfaste j'entends.
Je ne dis pas ça dans le sens où certaines femmes, ou personnes quel que soit leur genre, vaudraient moins que d'autres sur le "marché du romantisme". Déjà parce que la valeur d'une personne — s'il en existe une — n'est pas définie au travers du regard des autres.
Mais aussi parce que ce qui porte vraiment l'élan amoureux, c'est avant tout la compatibilité entre les partenaires (dont j'ai parlé plus haut). L'entente, le respect, le kiff tout simplement. Pas le physique. Ça compte un minimum, mais le reste n'est que préférences personnelles (éventuellement méchanceté) ou injonctions sociétales.
Maintenant, il y a aussi une autre réalité : avant de se lancer pour construire quelque chose avec une partenaire, il est capital que l'homme (toujours pour rester dans mon exemple générique) ait une base de vie stable.
Pourquoi ? "Parce qu'une femme veut un alpha ultra-sûr de lui avec une carrière solide" ?
Non ! Je parle tout simplement de se sentir bien, ou en tout cas au mieux. Parce qu'il est impératif de pouvoir assurer/tendre vers son propre bonheur, sans avoir à dépendre d'une relation.
C'est valable pour n'importe qui, en fait, et c'est dans l'intérêt de la personne elle-même, pas celui de læ partenaire éventuel·le.
Je ne parle pas d'un idéal, ça n'existe pas. Il y a d'ailleurs des situations plus ou moins challengeantes.
Dans un second temps, il y aussi la tendance (et ce de manière générale) à fuir les personnes en souffrance...
Mais il y a aussi l'inverse : des personnes qui au contraire vont profiter de cela. Or, il faut s'en prémunir à tout prix.
Bien sûr, il y a aussi des couples qui se forment malgré un contexte de souffrance parfois très avancé, en toute bienveillance.
C'est vraiment important de pouvoir s'auto-suffire dans son équilibre, afin qu'il ne dépende pas des autres.
En plus, ces "autres" peuvent mourir, nous trahir, ne plus nous correspondre, changer de route, etc. etc..
La seule personne qu'on va se traîner jusqu'à notre mort c'est nous-même, alors autant bien s'entendre avec !
Je te souhaite vraiment de tout cœur de tendre vers cette entente au fil du temps !
Et je te souhaite aussi de pouvoir un jour fonder cette vie de couple à laquelle tu aspires, au côté d'une gentille et passionnante femme qui te correspondra.
Et puis sinon, tu sais, il est possible d'être heureux·se sans couple et/ou sans sexe. Ce n'est pas pour tout le monde, mais il existe des gens à qui ça correspond parfaitement. Je dis ça en tant qu'aromantique comme dit au début et asexuelle (même si cela correspond à l'absence d'attirance et pas à un choix ou une résignation).
Maintenant, je comprends aussi que les gens ne le soient pas. Et des fois, je me dis que j'ai bien de la chance...
Je ne trouve absolument pas que tu fasses dans la pleurniche en exprimant ta souffrance due à ta vie sentimentale. Si une personne souhaitant se mettre en couple n'y parvient pas, cette dernière le vit alors comme un échec et c'en devient une souffrance réelle, affectant l'estime de soi.
Cette souffrance est légitime et ne doit en aucun cas être dénigrée.
En revanche, je souhaiterais essayer de t'apporter un regard plus "décortiqué" sur la chose. Parce que j'aimerais vraiment pouvoir t'aider... bien que je n'imagine pas résoudre quoi que ce soit...
Il y a donc la souffrance que tu ressens — et que bien d'autres ressentent.
Mais après, il y a des biais qui découlent de cette souffrance, et qui font que les personnes (ayant cette souffrance) abordent leur problématique de séduction de façon contre-productive, voire destructrice.
Je me suis intéressée aux phénomènes liés à ce que tu évoques. J'ai remarqué que le problème était parfois pris à l'envers.
Je m'explique : je vais prendre l'exemple d'un homme [générique], en souffrance face à sa situation sentimentale, souhaitant construire une relation de couple avec une femme [générique] (mais évidemment que ça n'est pas aussi binaire à chaque fois).
Cet homme va donc chercher une partenaire avec qui construire une relation de couple, et cela sera tout l'objet des rencontres qu'il fera (avec bien souvent un effet "d'énergie du désespoir" nourri par les mauvaises expériences passées et pouvant mener à un abandon).
Le souci, c'est que la femme ici est abordée au travers de la potentialité de se mettre en couple.
Ça ne veut pas automatiquement dire que l'homme cherche juste à combler un manque sans se soucier de qui elle est vraiment.
Le souci, c'est que le fait de se mettre avec une femme soit le but (visé dès le départ et occupant une place centrale), alors qu'il devrait être la conséquence (qui survient à la longue SI elle doit survenir). En fait, ce devrait être comme une amitié, avec des bonus le cas échéant.
Maintenant, il y a la notion d'attirance, qui corse la chose. Pour les personnes qui en ressentent, je ne me fais pas d'illusion : évidemment que l'attirance est souvent la raison première qui fait qu'on s'intéresse à quelqu'un·e.
Oui mais !
La différence se fait au niveau du contexte, du cadre.
- Dans un cadre où l'homme rencontre une femme autour d'un intérêt commun (par exemple), et que leurs personnalités matchent au fur et à mesure des rencontres... Où, au-delà de toute attente romantique, il y a une vraie compatibilité, du plaisir à passer du bon temps ensemble... Eh bien, dans ce cadre-là, l'attirance est un moteur sain et bien reçu par la femme si tant est qu'elle la partage.
- En revanche, dans un cadre où l'homme va viser d'emblée l'objectif romantique et/ou sexuel (je vais y revenir), cette attirance pourra ne pas être bien accueillie par la femme.
En fait, les femmes ont pour beaucoup déjà été confrontées à des avances de la part d'hommes voyant en elles seulement un objet de désir, ou qui estimaient qu'elles leur devaient une réciprocité. Certaines ont pu voir des amitiés se révéler être de simples tentatives "pour pécho" (la fameuse "friendzone" qui pose tant question). Beaucoup ont également fait les frais d'actes invasifs, allant de comportements déplacés mais distants au viol dans les pires scénarii.
Mais pour rester dans le contexte de la drague sans débordements : il y a donc une méfiance de nombreuses femmes, par sécurité. Par lassitude aussi. Quand bien même l'homme aurait sincèrement de bonnes intentions mais serait juste un peu désespéré.
Il y a aussi le fait que la drague qui te tombe dessus alors que tu essayes juste de vivre ta vie dehors, bah, c'est pas l'idéal. [Encore plus quand t'es autiste ]
Il y a aussi, tout simplement, des attirances non-réciproques (y compris pour les hommes de façon générale ). Ou des femmes qui veulent rester célibataires.
Mais attention encore ! Penser que les chances d'un homme reposent sur son physique (puisque je parle d'attirance), c'est se tromper.
Oui, il existe des critères physiques personnels et oui, bien que ce soit injuste, il y a effectivement des hommes qui plaisent à un plus grand nombre de femmes que d'autres. Certaines personnes peuvent être extrêmement superficielles, et même parmi celles qui jugent moins durement, il serait irréaliste de dire que le physique ne compte pas du tout.
Mais la vérité, c'est que même le plus gros beau gosse fera mauvaise impression s'il aborde une femme en la traitant comme de la merde !
Ou encore qu'un homme a priori peu attirant (selon les critères de beauté communs et certes cruels) pourra tout à fait trouver une compagne en cultivant la personne qu'il est, ses passions, sa manière de considérer les femmes, son hygiène de vie... Et par hygiène de vie, je ne veux pas parler des diktats toxiques du genre "faut se muscler pour attirer", "faut se couper la barbe/les cheveux comme ci ou comme ça" ou que sais-je encore !
Un punk à la coupe de cheveux décadente, au visage un peu ingrat et à la silhouette svelte ou enveloppée, s'il fait le minimum côté soin, qu'il est super sympa, qu'il est sensible aux enjeux féministes, qu'il a son univers à lui... a toute ses chances de renvoyer une image engageante à une femme ayant des points communs avec lui. Donc sus à l'obligation de coller aux stéréotypes de beauté ! En plus un look punk c'est super beau.
Par contre, il faut aussi rester réaliste : ce charmant monsieur, s'il vise des femmes mannequins de la haute société, risque fort de n'en séduire aucune — sauf exception.
De même dans les sphères peuplées d'incels : lorsque ces derniers, dont certains effectivement ne sont pas dotés de physiques communément reconnus avantageux, sont mis face à la possibilité d'une relation avec des femmes dotées de physiques elles aussi peu avantageux, ils se montrent soudainement très réticents. Voire carrément insultants.
Mais alors... est-ce que certains hommes n'auraient pas juste des critères trop élevés ? Indépendamment d'un état d'esprit néfaste j'entends.
Je ne dis pas ça dans le sens où certaines femmes, ou personnes quel que soit leur genre, vaudraient moins que d'autres sur le "marché du romantisme". Déjà parce que la valeur d'une personne — s'il en existe une — n'est pas définie au travers du regard des autres.
Mais aussi parce que ce qui porte vraiment l'élan amoureux, c'est avant tout la compatibilité entre les partenaires (dont j'ai parlé plus haut). L'entente, le respect, le kiff tout simplement. Pas le physique. Ça compte un minimum, mais le reste n'est que préférences personnelles (éventuellement méchanceté) ou injonctions sociétales.
Maintenant, il y a aussi une autre réalité : avant de se lancer pour construire quelque chose avec une partenaire, il est capital que l'homme (toujours pour rester dans mon exemple générique) ait une base de vie stable.
Pourquoi ? "Parce qu'une femme veut un alpha ultra-sûr de lui avec une carrière solide" ?
Non ! Je parle tout simplement de se sentir bien, ou en tout cas au mieux. Parce qu'il est impératif de pouvoir assurer/tendre vers son propre bonheur, sans avoir à dépendre d'une relation.
C'est valable pour n'importe qui, en fait, et c'est dans l'intérêt de la personne elle-même, pas celui de læ partenaire éventuel·le.
Je ne parle pas d'un idéal, ça n'existe pas. Il y a d'ailleurs des situations plus ou moins challengeantes.
Dans un second temps, il y aussi la tendance (et ce de manière générale) à fuir les personnes en souffrance...
Mais il y a aussi l'inverse : des personnes qui au contraire vont profiter de cela. Or, il faut s'en prémunir à tout prix.
Bien sûr, il y a aussi des couples qui se forment malgré un contexte de souffrance parfois très avancé, en toute bienveillance.
C'est vraiment important de pouvoir s'auto-suffire dans son équilibre, afin qu'il ne dépende pas des autres.
En plus, ces "autres" peuvent mourir, nous trahir, ne plus nous correspondre, changer de route, etc. etc..
La seule personne qu'on va se traîner jusqu'à notre mort c'est nous-même, alors autant bien s'entendre avec !
Je te souhaite vraiment de tout cœur de tendre vers cette entente au fil du temps !
Et je te souhaite aussi de pouvoir un jour fonder cette vie de couple à laquelle tu aspires, au côté d'une gentille et passionnante femme qui te correspondra.
Et puis sinon, tu sais, il est possible d'être heureux·se sans couple et/ou sans sexe. Ce n'est pas pour tout le monde, mais il existe des gens à qui ça correspond parfaitement. Je dis ça en tant qu'aromantique comme dit au début et asexuelle (même si cela correspond à l'absence d'attirance et pas à un choix ou une résignation).
Maintenant, je comprends aussi que les gens ne le soient pas. Et des fois, je me dis que j'ai bien de la chance...
Diagnostiquée hyperactive (TDAH mixte), autiste et anxieuse
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
C'est gentil de me donner du courage comme ça. J'ai bien conscience que les femmes en général se font énormément courtiser j'ai eu des réactions étonnantes en discutant avec des femmes dehors. En plus entrer en contact comme ça avec un inconnu je comprends que ça puisse faire peur on nous a appris dès l'enfance à ne pas parler aux inconnus et on a bien raison. Des fois je me dis qu'il ne faut pas chercher et que Dieu me trouvera ce que je recherche. Peut-être aussi que j'ai tout un développement à faire pour devenir quelqu'un qui plaît réellement et que je dois travailler dessus.Deoxys a écrit : ↑samedi 2 décembre 2023 à 0:58 Je ne suis pas du tout concernée par la question principale du fil, étant aromantique, mais je me permets de répondre à @seul :Je ne trouve absolument pas que tu fasses dans la pleurniche en exprimant ta souffrance due à ta vie sentimentale. Si une personne souhaitant se mettre en couple n'y parvient pas, cette dernière le vit alors comme un échec et c'en devient une souffrance réelle, affectant l'estime de soi.
Cette souffrance est légitime et ne doit en aucun cas être dénigrée.
En revanche, je souhaiterais essayer de t'apporter un regard plus "décortiqué" sur la chose. Parce que j'aimerais vraiment pouvoir t'aider... bien que je n'imagine pas résoudre quoi que ce soit...
Il y a donc la souffrance que tu ressens — et que bien d'autres ressentent.
Mais après, il y a des biais qui découlent de cette souffrance, et qui font que les personnes (ayant cette souffrance) abordent leur problématique de séduction de façon contre-productive, voire destructrice.
Je me suis intéressée aux phénomènes liés à ce que tu évoques. J'ai remarqué que le problème était parfois pris à l'envers.
Je m'explique : je vais prendre l'exemple d'un homme [générique], en souffrance face à sa situation sentimentale, souhaitant construire une relation de couple avec une femme [générique] (mais évidemment que ça n'est pas aussi binaire à chaque fois).
Cet homme va donc chercher une partenaire avec qui construire une relation de couple, et cela sera tout l'objet des rencontres qu'il fera (avec bien souvent un effet "d'énergie du désespoir" nourri par les mauvaises expériences passées et pouvant mener à un abandon).
Le souci, c'est que la femme ici est abordée au travers de la potentialité de se mettre en couple.
Ça ne veut pas automatiquement dire que l'homme cherche juste à combler un manque sans se soucier de qui elle est vraiment.
Le souci, c'est que le fait de se mettre avec une femme soit le but (visé dès le départ et occupant une place centrale), alors qu'il devrait être la conséquence (qui survient à la longue SI elle doit survenir). En fait, ce devrait être comme une amitié, avec des bonus le cas échéant.
Maintenant, il y a la notion d'attirance, qui corse la chose. Pour les personnes qui en ressentent, je ne me fais pas d'illusion : évidemment que l'attirance est souvent la raison première qui fait qu'on s'intéresse à quelqu'un·e.
Oui mais !
La différence se fait au niveau du contexte, du cadre.
- Dans un cadre où l'homme rencontre une femme autour d'un intérêt commun (par exemple), et que leurs personnalités matchent au fur et à mesure des rencontres... Où, au-delà de toute attente romantique, il y a une vraie compatibilité, du plaisir à passer du bon temps ensemble... Eh bien, dans ce cadre-là, l'attirance est un moteur sain et bien reçu par la femme si tant est qu'elle la partage.
- En revanche, dans un cadre où l'homme va viser d'emblée l'objectif romantique et/ou sexuel (je vais y revenir), cette attirance pourra ne pas être bien accueillie par la femme.
En fait, les femmes ont pour beaucoup déjà été confrontées à des avances de la part d'hommes voyant en elles seulement un objet de désir, ou qui estimaient qu'elles leur devaient une réciprocité. Certaines ont pu voir des amitiés se révéler être de simples tentatives "pour pécho" (la fameuse "friendzone" qui pose tant question). Beaucoup ont également fait les frais d'actes invasifs, allant de comportements déplacés mais distants au viol dans les pires scénarii.
Mais pour rester dans le contexte de la drague sans débordements : il y a donc une méfiance de nombreuses femmes, par sécurité. Par lassitude aussi. Quand bien même l'homme aurait sincèrement de bonnes intentions mais serait juste un peu désespéré.
Il y a aussi le fait que la drague qui te tombe dessus alors que tu essayes juste de vivre ta vie dehors, bah, c'est pas l'idéal. [Encore plus quand t'es autiste ]
Il y a aussi, tout simplement, des attirances non-réciproques (y compris pour les hommes de façon générale ). Ou des femmes qui veulent rester célibataires.
Mais attention encore ! Penser que les chances d'un homme reposent sur son physique (puisque je parle d'attirance), c'est se tromper.
Oui, il existe des critères physiques personnels et oui, bien que ce soit injuste, il y a effectivement des hommes qui plaisent à un plus grand nombre de femmes que d'autres. Certaines personnes peuvent être extrêmement superficielles, et même parmi celles qui jugent moins durement, il serait irréaliste de dire que le physique ne compte pas du tout.
Mais la vérité, c'est que même le plus gros beau gosse fera mauvaise impression s'il aborde une femme en la traitant comme de la merde !
Ou encore qu'un homme a priori peu attirant (selon les critères de beauté communs et certes cruels) pourra tout à fait trouver une compagne en cultivant la personne qu'il est, ses passions, sa manière de considérer les femmes, son hygiène de vie... Et par hygiène de vie, je ne veux pas parler des diktats toxiques du genre "faut se muscler pour attirer", "faut se couper la barbe/les cheveux comme ci ou comme ça" ou que sais-je encore !
Un punk à la coupe de cheveux décadente, au visage un peu ingrat et à la silhouette svelte ou enveloppée, s'il fait le minimum côté soin, qu'il est super sympa, qu'il est sensible aux enjeux féministes, qu'il a son univers à lui... a toute ses chances de renvoyer une image engageante à une femme ayant des points communs avec lui. Donc sus à l'obligation de coller aux stéréotypes de beauté ! En plus un look punk c'est super beau.
Par contre, il faut aussi rester réaliste : ce charmant monsieur, s'il vise des femmes mannequins de la haute société, risque fort de n'en séduire aucune — sauf exception.
De même dans les sphères peuplées d'incels : lorsque ces derniers, dont certains effectivement ne sont pas dotés de physiques communément reconnus avantageux, sont mis face à la possibilité d'une relation avec des femmes dotées de physiques elles aussi peu avantageux, ils se montrent soudainement très réticents. Voire carrément insultants.
Mais alors... est-ce que certains hommes n'auraient pas juste des critères trop élevés ? Indépendamment d'un état d'esprit néfaste j'entends.
Je ne dis pas ça dans le sens où certaines femmes, ou personnes quel que soit leur genre, vaudraient moins que d'autres sur le "marché du romantisme". Déjà parce que la valeur d'une personne — s'il en existe une — n'est pas définie au travers du regard des autres.
Mais aussi parce que ce qui porte vraiment l'élan amoureux, c'est avant tout la compatibilité entre les partenaires (dont j'ai parlé plus haut). L'entente, le respect, le kiff tout simplement. Pas le physique. Ça compte un minimum, mais le reste n'est que préférences personnelles (éventuellement méchanceté) ou injonctions sociétales.
Maintenant, il y a aussi une autre réalité : avant de se lancer pour construire quelque chose avec une partenaire, il est capital que l'homme (toujours pour rester dans mon exemple générique) ait une base de vie stable.
Pourquoi ? "Parce qu'une femme veut un alpha ultra-sûr de lui avec une carrière solide" ?
Non ! Je parle tout simplement de se sentir bien, ou en tout cas au mieux. Parce qu'il est impératif de pouvoir assurer/tendre vers son propre bonheur, sans avoir à dépendre d'une relation.
C'est valable pour n'importe qui, en fait, et c'est dans l'intérêt de la personne elle-même, pas celui de læ partenaire éventuel·le.
Je ne parle pas d'un idéal, ça n'existe pas. Il y a d'ailleurs des situations plus ou moins challengeantes.
Dans un second temps, il y aussi la tendance (et ce de manière générale) à fuir les personnes en souffrance...
Mais il y a aussi l'inverse : des personnes qui au contraire vont profiter de cela. Or, il faut s'en prémunir à tout prix.
Bien sûr, il y a aussi des couples qui se forment malgré un contexte de souffrance parfois très avancé, en toute bienveillance.
C'est vraiment important de pouvoir s'auto-suffire dans son équilibre, afin qu'il ne dépende pas des autres.
En plus, ces "autres" peuvent mourir, nous trahir, ne plus nous correspondre, changer de route, etc. etc..
La seule personne qu'on va se traîner jusqu'à notre mort c'est nous-même, alors autant bien s'entendre avec !
Je te souhaite vraiment de tout cœur de tendre vers cette entente au fil du temps !
Et je te souhaite aussi de pouvoir un jour fonder cette vie de couple à laquelle tu aspires, au côté d'une gentille et passionnante femme qui te correspondra.
Et puis sinon, tu sais, il est possible d'être heureux·se sans couple et/ou sans sexe. Ce n'est pas pour tout le monde, mais il existe des gens à qui ça correspond parfaitement. Je dis ça en tant qu'aromantique comme dit au début et asexuelle (même si cela correspond à l'absence d'attirance et pas à un choix ou une résignation).
Maintenant, je comprends aussi que les gens ne le soient pas. Et des fois, je me dis que j'ai bien de la chance...
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Waouh quelle analyse incroyable !!!! Je te remercie énormément d'avoir répondu à seul. Ton texte est magnifique à lire. À titre personnel, j'y adhère à 100 % et je n'aurais jamais pu le formuler de cette façon et être aussi clair, bien que dans ma tête c'est exactement ce que je pense.
Ta façon d'écrire est vraiment magnifique merci.
Mon mari et moi nous sommes en couple depuis 2001 nous nous sommes mariés en 2006. Nous faisons parti de ces rares couple à nous être mis ensemble par centre d'intérêt commun plutôt que par attirance physique même si l'attirance est venue rapidement par la suite.
Je ne peux pas dire que notre histoire est un long fleuve tranquille au début nous nous sommes séparés plusieurs fois, puis même une fois mariée nous nous sommes souvent posée la question de savoir si nous allions continuer ensemble, et le plus souvent les causes en étaient les difficultés liées à nos troubles respectifs, qui, parfois atteignaient les limites acceptables de l'autre.
Je ne sais pas si c'est par chance ou par amour, mais jusqu'à présents nous avons toujours réussi à dépasser ces situations pour le mieux en trouvant des solutions non conventionnelles qui nous ont permis de privilégier la relation d'amour plutôt que la relation d'amant.
Mon hypothèse personnelle est que les personnes atypiques ne peuvent pas se conformer à la version traditionnellement culturelle du couple dans nos sociétés modernes car nous n’y collons pas il nous faut donc avoir le courage de déroger à la règle normative ce qui est d’autant plus difficile quand on doit faire face au carcan social de nos familles et de nos communautés respectives.
Néanmoins si on fait ce choix je pense qu’il est tout à fait possible d’être heureux en couple même en étend neuro-divergent.
Par contre pour ce qui est d’un couple entre un neuro atypique et un neuro typique là honnêtement j’ai beaucoup moins d’espoir pour avoir vu beaucoup trop de situations dramatiques autour de moi. Les seules couples avec neuro atypie je connaisse et qui résistent, les deux sont atypiques.
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Bonjour,
Votre réflexion sur la difficulté pour les personnes neuroatypiques de se conformer aux normes traditionnelles du couple dans nos sociétés modernes est particulièrement intéressante. Elle soulève la question de savoir comment les normes sociétales influencent nos relations et notre bien-être. En lien avec cela, il est fascinant de considérer le rôle que jouent les jouets pour enfants dans la formation des perceptions et des attentes sociétales dès le plus jeune âge. Les jouets ne sont pas de simples objets de divertissement ; ils sont souvent les premiers vecteurs à travers lesquels les enfants apprennent les normes et les rôles sociaux.
Dans quelle mesure les jouets pour enfants, en modelant les perceptions dès le plus jeune âge, peuvent-ils influencer les attentes et les comportements dans les relations adultes, notamment en ce qui concerne l'acceptation de la neurodiversité et la compréhension des rôles au sein des couples ? Cette réflexion pourrait ouvrir une discussion fascinante sur l'impact à long terme des premiers apprentissages et des influences culturelles sur nos relations et notre acceptation de la différence.
Votre réflexion sur la difficulté pour les personnes neuroatypiques de se conformer aux normes traditionnelles du couple dans nos sociétés modernes est particulièrement intéressante. Elle soulève la question de savoir comment les normes sociétales influencent nos relations et notre bien-être. En lien avec cela, il est fascinant de considérer le rôle que jouent les jouets pour enfants dans la formation des perceptions et des attentes sociétales dès le plus jeune âge. Les jouets ne sont pas de simples objets de divertissement ; ils sont souvent les premiers vecteurs à travers lesquels les enfants apprennent les normes et les rôles sociaux.
Dans quelle mesure les jouets pour enfants, en modelant les perceptions dès le plus jeune âge, peuvent-ils influencer les attentes et les comportements dans les relations adultes, notamment en ce qui concerne l'acceptation de la neurodiversité et la compréhension des rôles au sein des couples ? Cette réflexion pourrait ouvrir une discussion fascinante sur l'impact à long terme des premiers apprentissages et des influences culturelles sur nos relations et notre acceptation de la différence.
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Bonjour Shanya,
Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
Peux-tu mettre à jour ta signature (dans ton profil) avec ton
statut quant au diagnostic (voir notre charte, chapitre 1.2) ?
D'avance merci...Spoiler : Pour modifier la signature :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Je souhaite des Témoignages de couples neurodivergents et autistes
Bonjour Patate douce,
Pour te répondre, je suis en couple depuis 2017 et on s'est marié il y a deux mois.
On était amis dans un premier temps (il l'est toujours !), je le connais depuis 2013. Bientôt les 10 ans !
Notre première rencontre avait été de discuter pendant des heures de nos intérêts spécifiques : l'astronomie et les sciences. Finalement, l'attirance physique n'a pas été le plus important (même si ça joue bien sûr), il est arrivé bien après.
Notre relation est assez fusionnel aujourd'hui. On a pris le temps de bien se connaître, avoir nos vies respectives pour finalement sauter le pas. On avait chacun notre appartement et on a pris le temps de vivre ensemble. Et ça marche très bien !
Les galères en tant que neuroatypiques (tous les deux TSA) sont diverses. Elle concerne surtout ce qui est extérieur de la maison, on a créé une bulle bien à nous deux. On fait au mieux pour affronter chaque galère ensemble : si l'un n'est pas bien, l'autre prend la relève et inversement. On communique aussi énormément et à notre manière. Les disputes arrivent mais jamais jusqu'à être violent ou une séparation. On a tous les deux appris de part nos vies difficiles la communication non violente. Dans le même temps, on a tous les deux des caractères très indépendants. J'aime par moments passer des heures à discuter avec lui et d'autres être seule dans un coin à faire mes activités. Il est pareil !
Il est important pour moi qu'une personne respecte les valeurs que j'ai et qu'elle soit compatible aux siennes.
On sait tous les deux qu'être neuroatypique, c'est à vie et que le mieux, c'est de se soutenir. Un principe qu'on applique le plus possible : la symétrie du couple.
Voilà pour mon témoignage.
Pour te répondre, je suis en couple depuis 2017 et on s'est marié il y a deux mois.
On était amis dans un premier temps (il l'est toujours !), je le connais depuis 2013. Bientôt les 10 ans !
Notre première rencontre avait été de discuter pendant des heures de nos intérêts spécifiques : l'astronomie et les sciences. Finalement, l'attirance physique n'a pas été le plus important (même si ça joue bien sûr), il est arrivé bien après.
Notre relation est assez fusionnel aujourd'hui. On a pris le temps de bien se connaître, avoir nos vies respectives pour finalement sauter le pas. On avait chacun notre appartement et on a pris le temps de vivre ensemble. Et ça marche très bien !
Les galères en tant que neuroatypiques (tous les deux TSA) sont diverses. Elle concerne surtout ce qui est extérieur de la maison, on a créé une bulle bien à nous deux. On fait au mieux pour affronter chaque galère ensemble : si l'un n'est pas bien, l'autre prend la relève et inversement. On communique aussi énormément et à notre manière. Les disputes arrivent mais jamais jusqu'à être violent ou une séparation. On a tous les deux appris de part nos vies difficiles la communication non violente. Dans le même temps, on a tous les deux des caractères très indépendants. J'aime par moments passer des heures à discuter avec lui et d'autres être seule dans un coin à faire mes activités. Il est pareil !
Il est important pour moi qu'une personne respecte les valeurs que j'ai et qu'elle soit compatible aux siennes.
On sait tous les deux qu'être neuroatypique, c'est à vie et que le mieux, c'est de se soutenir. Un principe qu'on applique le plus possible : la symétrie du couple.
Voilà pour mon témoignage.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.