Un pb avec les groupes de parole

[Zuflane]

Comment commencer ce post ?
Alors voilà, en un peu plus d'un an, j'ai participé à 3 sessions de groupe de parole, 2 avec un Gem local et 1 vendredi dernier avec une asso.
Je persiste même si c'est épuisant, parce que je me dis que ça peut me faire du bien de rencontrer d'autres personnes Tsa.
J'ai plus de 50 ans, je suis en couple et je travaille mais je n'ai aucune relation amicale ou copinage ou autre et ça me manque un peu.
Bref, c'était pour le contexte.
Ma problème c'est qu'à chaque fois dans ces groupes, il y avait des personnes non diagnostiquées et comme par hasard, les 3 fois c'est eux (c'était des hommes) qui prenaient le plus la parole... Je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens par rapport à ça. C'est comme si je n'étais pas dans un espace "safe". Ou alors comme si la parole était "polluée". A chaque fois, je me disais que s'il n'étaient pas là, ça aurait fait plus d'espace de parole pour ceux "qui en ont réellement besoin".
Je pense que ma propre rigidité y est pour beaucoup: je ne me suis jamais sentie légitime à aller dans ce genre de groupe avant le diagnostic, même si j'avais un prédiag tsa depuis des années. Bref, c'est une réaction enfantine de ma part qui dit: pourquoi moi j'ai attendu d'être officiellement Tsa avant de participer alors qu'eux se contentent de débarquer, de prendre de la place, sans être officiellement légitimés ?
Je me débats avec ces pensées qui me renvoient une image de moi pas terrible, mais qui sont bien là...
Dites moi si certain.es ont eu ce genre de réflexion, si ça passe...

[Ambre]

Bonjour Zuflane,

Je réponds alors que je ne suis jamais allée à ce genre de groupe (il y en a un près de chez moi mais peur et doute que ça ait un intérêt pour moi), mais je m'imagine dans le cas où j'irais ^^ Je crois que ça me dérangerait pas qu'il y ait des personnes non diagnostiquées officiellement. Ca peut sans doute les aider à y voir plus clair et les soutenir dans leur cheminement vers l'identification de leur trouble.
C'est peut-être plus leur comportement qui te dérange que le fait qu'ils ne soient pas diagnostiqués? Peut-être que s'ils étaient plus discrets, ça passerait mieux...

[lulamae]

Je ne vais pas dans les groupes de parole type GEM : j'ai essayé cette année, parce que j'avais eu l'occasion d'échanger antérieurement avec celle qui a mis en place le groupe, donc je me suis sentie un peu en devoir d'y aller. En fait, je suis partie au bout de 20 mn, parce que c'était un très grand groupe, plus de 20 personnes, disposé autour d'une longue table rectangulaire, et surtout parce que ça papotait et qu'on ne faisait pas mine de commencer. Je ne suis pas là pour et pas capable de papoter avec des gens que je ne connais pas.

J'ai cependant assisté deux fois à une ou deux séances de groupe de parole : un au CMP parce que j'y étais fortement incitée, mais j'ai détesté, un autre sur les violences conjugales, qui m'intéressait, mais que j'ai quitté pour la même raison que toi : une narcissique même pas tellement concernée qui monopolisait la parole, alors que je voulais entendre d'autres femmes très discrètes et "abîmées", qui bien sûr ne pouvaient pas parler. Dans ces cas-là, j'en veux aux animateurs.trices du groupe qui ne font pas respecter le temps de parole de chacun.e et se laissent abuser bêtement par des gens qui viennent juste pour déballer leur vie, sans tenir aucun compte des autres.

Après ces tentatives avortées, j'ai décidé qu'il faut se connaître, je n'essaierai plus.

[Zuflane]

C'est vrai que c'est plutôt leur comportement qui me gêne mais comme c'est récurrent, j'ai tendance à me dire : pas diagnostiqué = recherche d'info = beaucoup de questions = pas à sa place parce que les personnes Tsa diagnostiquées ont déjà fait ce chemin de doutes, questionnements etc et on est plus trop dans cette démarche d'info et de questionnements.
C'est vrai qu'il y a aussi la gestion du groupe à mettre en cause parfois, les groupes Tsa de plus de 20 personnes !!? non mais c'est n'importe quoi, c'est une méconnaissance totale de ce qu'est le Tsa. Dans le dernier groupe, on était 12 et l'animatrice (psy spécialisée) trouvait que c'était trop.
Ambre, je me suis aussi (et encore) posée la question de l"intérêt pour moi. La première fois, j'y suis allée en me disant que j'aimerais apporter quelques chose aux autres aussi, et c'est ce que j'ai fait avec une nana qui se posait des questions. Mais je dois être trop égoïste ( ), je n'ai plus envie de ce genre de partage. Ces groupes sont très coûteux en fatigue psychique et physique, et j'ai envie que ça m'apporte plus que ça, même si après je me questionne pendant des jours et des jours (la preuve !). Mon boulot est suffisant pour ce qui est d'aider les gens, c'est ça aussi.
En tout cas, merci pour vos réponses, ça m'aide à avancer,
bon lundi de Pâques

[Tugdual]

Il faudrait peut-être faire remonter aux organisateurs de ces groupes que les temps de parole de chacun ne sont pas bien gérés ?

[rekkan]

Je comprends ce ressentiment. Atteint également de phobie sociale, je ne suis pas à l'aise en groupe. Paradoxalement, je ressens le besoin de discuter avec d'autres autistes mais, malheureusement, comme dit dans un autre sujet, il n'y a aucun groupe de parole à proximité.

[Ostara]

Personnellement je n'irais pas dans un groupe de paroles,tout simplement parce que je sais que je n'apporterait rien a part parler de moi,et aussi parce que je n'en ressens pas le besoin,
Je ne ressens pas le besoin de rencontrer des personnes qui ont un TSA,mais je peut comprendre cet envie
Je n'aime pas les groupes,je décroche au bout de 5 minutes,et je suis mal a l'aise et angoissée,même avec une autre personne d'ailleurs,
Disons que perso je préfère lire dans mon coin pour me documenter,et je ne souffre pas de la solitude,mais je peut comprendre qu'on puisse en souffrir.

[piedsboueux]

Je n'ai pas expérimenté les groupes de paroles, mais les groupes de voeux de silence. On s'arrête tout simplement de parler et autant que possible de penser verbalement pendant 3 semaines.
Cela permet de mieux communiquer finalement, on peut se sourire, rigoler, coopérer plus facilement pour des travails en commun (très intéressant de constater comment ça fonctionne mieux).