Les vacances pour un TSA

[lucius]

Je me demandais quelle était la vision des vacances pour ceux qui ont un TSA?

-Bouger pour changer d'ambiance?
-Rester chez soi?
-Visiter des lieux nouveaux...

Je n'aime pas trop bouger car les séjours comme les circuits organisés sont physiquement et socialement éreintants: Devoir partir à des heures changeantes, changer de repères chaque jour, se faire trimballer comme du bétail par un guide, rester cloitrer des heures dans un bus, croiser des inconnus, goûter à des plats qui sont des fois immangeables (pour soi comme trop épicés), visiter sans cesse des monuments ou des lieux trop semblables ( églises, cathédrales..., un séjour à l'étranger de 10 jours m'a fait voir 12 églises et cathédrales), voir des musées sans intérêt (au lieu d'en voir d'autres plus intéressants mais moins populaires)... C'est loin d'être un plaisir.
On me parle sans cesse de découvrir de nouvelles cultures mais manger des plats dont je ne connais pas les ingrédients est difficile pour moi, de même que d'aller sur des marchés (souvent sales, bruyants, similaires...).

Les séjours en club sont pour moi d'un ennui.

Chez moi, j'aurais l'impression juste d'être dans un long week-end et à faire toujours la même chose de mon quotidien (courses, IR...).

[Fluxus]

Alors personnellement, au-delà de mon TSA, il y a aussi le fait que je ne sois jamais partie en vacances de ma vie. Du coup, de mon côté, les vacances, ça a toujours été sans trop bouger... Jamais trop eu les moyens + contextes trop complexes pour organiser quelque chose. En somme, pas de voyages ! Aucun. Et pas de colonies de vacances non plus.

Je me rappelle que quand j'étais gosse, j'aimais pas les périodes de vacances parce que j'avais pas la stimulation intellectuelle que m'apportait le milieu scolaire. En grandissant, j'ai commencé à ne plus apprécier les vacances en partie à cause de mes problématiques familiales... Mais entre ces 2 périodes, j'ai eu une période où je les attendais quand même vachement par rapport à mes problématiques de harcèlement scolaire.

Depuis que je suis majeure, je les attends souvent impatiemment. Pour me reposer psychiquement et physiquement, surtout.

Je les attends relativement à quelque chose en fait. Et ce quelque chose, c'est les études, la charge de boulot, les sollicitations quelconques...

Mais dans le fait d'être en vacances de manière globale, ba... Je trouve que ça change pas grand chose par rapport à mon quotidien, surtout depuis que j'étudie depuis chez moi.

[freeshost]

Les vacances pour moi ? Quand je n'ai aucune interaction sociale dans l'agenda et quand je peux m'occuper comme je veux, improviser sans pression.

Si j'ai pu économiser suffisamment, j'en profite pour planifier un voyage en transports publics et visiter des communes, photographier, me régaler. Je bouge alors en solo, sans visite guidée, j'ai plus ou moins regardé ce que je pouvais visiter qui m'intéressait. Le touriste libre, quoi !

Autrement, je visite la Suisse, ce qui n'est jamais terminé, ayant l'abonnement général.

Il m'arrive aussi de passer certains jours seul chez moi, me contentant d'une petite marche facile d'une heure.

Ou d'aller avec des potes du poker.

Ou avec des personnes autistes boire un verre, visiter, ou manger au restaurant après.

[CharlieFox]

Mes premières « vraies » vacances datent de l’an dernier.
Jusque là je passais systématiquement mes vacances à la campagne chez mes parents, c’était agréable mais j’avais vraiment cette envie d’être libre d’organiser mes journées à mon rythme et selon mes envies.

J’avais trop d’anxiété à l’idée de partir en vacances seule, de gérer la réservation d’un gîte, l’interaction avec les propriétaires, faire la route, partir dans un endroit inconnu… bref beaucoup beaucoup d’anxiété, et c’est grâce à la TCC que je fais depuis quelques années que j’ai réussi à dépasser ces angoisses.

J’ai passé ces premières vacances (5 jours) dans un gîte isolé, à 2h de route de chez moi (pour limiter la fatigue et le stress du trajet).
Le programme a été simple : randonnée en solo tous les jours, et je ne me suis jamais sentie aussi bien

Pendant ce séjour, je n’ai eu que quelques contraintes comme aller faire des courses au début du séjour, ou gérer les interactions avec la propriétaire du gîte à l’arrivée puis le jour du départ. Mis à part ça, j’ai passé tout mon temps seule dans des endroits peu ou pas fréquentés.
Et pour moi c’est ça les vacances : profiter de la nature, faire des randonnées sur des sentiers très peu fréquentés, me détendre en lisant ou en regardant un film, manger ce que j’aime (ça ne change pas vraiment du reste de l’année puisque je mange la même chose à chaque repas !)

Ça m’a tellement fait de bien que j’ai renouvelé l’expérience 3 mois plus tard. Cette fois-ci j’avais mieux prévu le séjour : j’avais emporté toute la nourriture nécessaire et n’ai pas eu besoin de faire de courses
C’était vraiment une semaine ressourçante !

Prochaines vacances dans quelques semaines, toujours un gîte isolé, randos, lecture et repos, j’ai hâte

[David68]

Bonjour

Pour moi les vacances c est enfin seul, au milieu de plein de monde qui s agité, que j observe le tout au bord de la Méditerranée.
Il fait beau et chaud.
Je peux tout planifier de mes occupations sans dépendre de personne.
Lever 6h30
Bain mer 7h à 8h
Douche hotel
Petit déjeuner
Ballade à pied ou vélo
Midi, Miam poisson ou autre fruits de mer
Re ballade
Re bain mer
Redouche
19h30 Re miam
Puis ballade nocturne
Dodo 22h max....
Cooool

[piedsboueux]

Ha oui, les vacances, ça m'est arrivé une fois dans la vie, C'était du 11 mars au 15 mai 2020 je crois...

[Arcane]

J'ai la chance de vivre dans le sud depuis une dizaine d'années et de ne plus avoir besoin de courir après le soleil... Comme c'était le cas lorsque j'habitais en région parisienne.

Pendant les vacances, je suis quand même partagée entre :
- partir un peu pour changer d'air, casser les habitudes
- rester chez moi.

Quand je reste chez moi à ne rien faire, je n'ai pas l'impression de mettre à profit ces jours de repos...
Partir fait passer le temps différemment. Ca me fait une coupure et j'ai l'impression d'avoir mieux profiter de mes congés. Mais partir est stressant, angoissant... Bref je suis pleine de contradiction !

[masebast]

Le fait de perdre des repères quotidiens bien inscrits à l’encre de des habitudes, c’est un frein aux vacances.

Mais je crois voir le problème. Les vacances c’est un truc pour ceux qui peuvent « switcher » d’un mode dans lequel on est plongé dans une toile de fond passablement organisée à un mode « sans toile » dans un contexte inconnu ou rien ne permet de se situer. Le temps de se donner l’illusion de refaire sa toile, il faut rentrer chez soi.

Mais, mais, mais, il y a un plaisir qui, s’il se construit à son rythme à soi, peut être agréable. Je sais que de mon côté j’ai envie de visiter beaucoup de choses. Pas forcément là où il y a du monde. S’assoir sur un banc improbable. Sentir le temps passer, des présences comme des étoiles filantes, écouter des langues inconnues, regarder, sentir la vie courante passer à travers moi. J’ai été à Londres seul il y a quelques années. Vous êtes plongés dans un circuit imprimé, et j’ai bien aimé.

Mais les vacances c’est comme si l’on était en absence de soi. A se coller comme un pot de fleur sur un autre appui de fenêtre. Toutes les plantes ne sont pas capables de changer de situation, de cette façon.

[nandeyannen]

Je n'aime pas trop bouger car les séjours comme les circuits organisés sont physiquement et socialement éreintants

je te suis à 100% sur les voyages organisés, je n'en ai jamais fait moi-même mais rien que de voir le programme j'ai envie de fuir

par contre ce n'est pas une fatalité, tu peux aussi prendre un hôtel quelque part, et en sortir quand ça te chante pour juste te balader dans un endroit exotique/étranger/pittoresque

une fois que tu fais de la chambre d'hotel ton petit QG dans lequel tu viens fournir tes propres repères, tu peux juste y rester une semaine ou 2 tranquille, et profiter du pays alentour à ton rythme, selon tes critères, et tes goûts, on n'est pas obligé d'aimer les marchés et les églises ou de voir 8 trucs dans la journée

sous réserve qu'aller baigner dans telle ou telle ambiance différente de chez toi soit quelque chose qui t'intéresse et pas juste pour suivre l'idée reçue de "vacances = partir"

[Flower]

Quand je pars en vacances, c'est souvent chez des gens que je connais, ou alors je reste chez moi et j'en profite pour faire des sorties et des activités que j'aime. Généralement quand je pars chez des gens, c'est un peu le même programme. J'ai passé de belles vacances par exemple chez l'éleveuse de mon cheval, à lire toute sa bibliothèque "équestre", m'occuper de ses chevaux et monter. (Elle était partie en vacances avec ses enfants.) Mais aussi à Paris à visiter des musées et à faire des balades "insolites" dans la ville avec des potes. Sans parler de mon séjour à l'étranger, quand on vit dans un pays pendant quelques années seulement, il faut bien en profiter pour visiter ! J'ai donc visité des grottes, des lacs de montagne, des villes en bord de mer... Seule, avec mon mari ou avec de la famille qui venait en visite.
Donc mes vacances, c'est toujours seule ou en famille et sans programme imposé par l'extérieur. La seule fois où j'ai fait un truc "collectif", je suis partie pendant une semaine faire un stage d'équitation.

Je ne compte pas les voyages "éducatifs" organisés quand j'étais à l'école ou étudiante. Ce ne sont pas des vacances.

[Tugdual]

@nandeyannen :
Modération (Tugdual) : 
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse là).

[Lilas]

D'autres réponses sur le fil Les vacances et vous.

Personnellement, même si je suis toujours stressée avant de partir, je persévère et j'en ai absolument besoin pour m'échapper de mon univers citadin parisien.

Je crois pour ma part que j'ai testé à peu près toutes les formules possibles et inimaginables :
- voyage à l'étranger en itinérance à la découverte d'un ou plusieurs pays avec mon coloc
- séjour randonnée organisée en groupe (comme dernièrement au Cap-Vert) ou en solo
- séjour à l'hôtel-club
- séjour solo en itinérance camping scooter, ou camping location de voiture
- randonnée vélo
- croisière sur l'Hurtigruten
- et j'en oublie peut-être

[lulamae]

C'est un sujet difficile pour moi, car je n'aime pas l'idée que les vacances ne soient pas assez différentes de la période travail, mais je deviens aussi vraiment fatiguée à l'idée de toute l'organisation, et surtout la planification que cela implique. Je ne sais même pas toujours dans quel ordre faire les démarches, et ça me bloque.

En général, ayant des filles avec un père dont j'ai divorcé, il y a une période "en famille" et une période seule, et je ferai un peu plus d'efforts pour au moins passer une semaine différente avec mes filles. Nous aimons passer une semaine à Paris par exemple, et je leur délègue les idées de sorties sur la journée, sauf un ou deux temps forts que j'organise et réserve moi-même. Paris nous permet de faire ce qui nous est connu et de changer en même temps.

J'aimerais vraiment avoir les moyens de nous offrir un grand voyage, mais je ne peux pas l'envisager maintenant, et vu qu'elles vont être dans des âges où il leur faudra partir, quitter notre ville, je vois le temps passer, et je me dis que ça n'arrivera pas, ça restera un rêve.

C'est dur aussi quand je me donne du mal pour faire une activité qui leur fasse plaisir, et qu'elles critiquent une partie du temps qu'on a passé ; pour moi c'est comme si cela avait annulé le côté bénéfique de l'activité. Je suis très amère et j'ai envie de ne plus jamais rien faire, de ne plus me fatiguer pour si peu de "joie" partagée.

[Arcane]

D'autres réponses sur le fil Les vacances et vous.

Personnellement, même si je suis toujours stressée avant de partir, je persévère et j'en ai absolument besoin pour m'échapper de mon univers citadin parisien.

Je te comprends à 100%!

[Arcane]

C'est un sujet difficile pour moi, car je n'aime pas l'idée que les vacances ne soient pas assez différentes de la période travail, mais je deviens aussi vraiment fatiguée à l'idée de toute l'organisation, et surtout la planification que cela implique. Je ne sais même pas toujours dans quel ordre faire les démarches, et ça me bloque.

Ca aussi je comprends parfaitement !
J'aime vraiment casser ma routine (tristounette du quotidien avec le travail qui me démoralise).