Contester un diagnostic TSA

[Charlou]

Bonjour

Savez vous si il est possible de contester un diagnostic TSA ? (Validé le 13.11.17 par un psychiatre spécialisé TSA suite à un bilan TSA effectué par une psychologue spécialisée TSA en avril 2017)

Je crois pas être Asperger et lorsque je rencontre des psychiatres ou neurologue et que je leur dis que j’ai été diagnostiqué TSA ils me voient uniquement sur le prisme de l’autisme et ça m’énerve (et ne parlent que de ça)

Savez vous si une contre-expertise dans un centre est possible ? Je crois pas être atteint d’autisme.

Merci.

[Cardamome]

Pas de réponse à la question mais plusieurs questions :

Les professionnels rencontrés ont ils le bon prisme?

Et asperger : quelle définition pour eux?

Et pour vous?

TSA: le spectre est grand...

[Charlou]

Désolé je ne suis pas certain de comprendre votre première question.

Je n’ai pas connaissance de leur définition.

Pour moi la réponse est complexe.

[rekkan]

Comme l'a dit une amie Asperger suivie depuis longtemps : les psys ne savent pas tout. Je vous invite à demander plus d'informations sur l'origine du diagnostic et éventuellement à demander un autre avis.

[Charlou]

Pourquoi demander l’origine d’un diagnostic ? Je ne vais pas demander une biopsie. Il n’y a pas de marqueur biologique dans l’autisme (sauf erreur)

Demander un autre avis, ça coûte de l’argent.

[josephtribulat]

Bonjour,

Si vous n'aimez pas que les psys vous envisagent sous l'angle du TSA et que vous-même ne pensez pas que ce diagnostic soit juste, pourquoi leur en parler ? Vous n'y êtes pas obligé.

[Charlou]

Bonjour,

Non j’y suis pas obligé, c’est vrai, mais lorsque j’ai consulter une neurologue pour mes problèmes de sommeil, mon psychiatre à mentionner sur le courrier adressé à la neurologue que j’avais été diagnostiqué Asperger. Ça s’appelle le parcours de soins coordonnés.

[Cardamome]

D'une part, pour aller consulter certains professionnels de santé, il faut effectivement passer par un premier. C'est le parcours de soins coordonné.

Mais si le premier professionnel a jugé bon de signaler le TSA c'est qu'il pense que c'est un élément important qu'il doit transmettre à sa collègue, la neurologue.

Effectivement, les problèmes de sommeil peuvent être retrouvé chez les personnes concernées par le TSA.

De là, à vouloir contester le diagnostic de TSA, juste pour ne pas que ce soit une information transmise entre professionnels, c'est un peu curieux.
Ce n'est pas une raison suffisante.

Je comprends que cela vous contrarie, mais il y a quand même de fortes chances que le psychiatre ait ses raisons de signaler le TSA à la neurologue et qu'elles soient bonnes... Même si vous ne les saisissez pas.

[Monstera]

Savez vous si une contre-expertise dans un centre est possible ? Je crois pas être atteint d’autisme.

Une précision importante : personne n'est atteint d'autisme.

[freeshost]

Tu peux éventuellement trouver un autre endroit avec psychologues ou psychiatres si tu penses avoir quelque chose. Tu décris tes symptômes sans parler d'autisme.

[MystAirH]

Une précision importante : personne n'est atteint d'autisme.

Je pensais justement avoir compris le contraire, que conventionnellement on ne devrait pas se dire autiste mais atteint d'autisme, ce que me parait logique car c'est moins clivant. Par exemple on devrait dire personne ayant une couleur de peau foncée/noire et non un noire.

Non ?

[Fluxus]

L'autisme n'est pas quelque chose qu'une personne "a". C'est une façon et une manière d'être au monde différente, qui est liée à une différence de développement neuro. C'est intrinsèque à une personne.

On a pas de l'autisme ou on n'est pas atteint d'autisme. On naît et on est autiste.

Ce n'est pas une pathologie, ce n'est pas une maladie. On utilise le mot "trouble" pour évoquer les difficultés et le handicap que peut causer cette différence au quotidien mais ce n'est pas quelque chose qu'une personne possède au sens où ce n'est pas "avoir", c'est "être".

C'est en tout cas, la façon dont je le vois.

A la limite, je préfère entendre le mot "porteur" plutôt que le mot "atteint".

Mais moi je dis juste "être autiste/être TSA/une personne autiste/une personne TSA".

Je préfère vraiment utiliser l'auxiliaire "être" plutôt que "avoir".

"Avoir un TSA" ça passe peut-être au niveau médical mais c'est une formulation qui ne me plaît pas, personnellement.

[Fluxus]

Sinon, pour en revenir au sujet initial :

Bonjour

Savez vous si il est possible de contester un diagnostic TSA ? (Validé le 13.11.17 par un psychiatre spécialisé TSA suite à un bilan TSA effectué par une psychologue spécialisée TSA en avril 2017)

Je crois pas être Asperger et lorsque je rencontre des psychiatres ou neurologue et que je leur dis que j’ai été diagnostiqué TSA ils me voient uniquement sur le prisme de l’autisme et ça m’énerve (et ne parlent que de ça)

Savez vous si une contre-expertise dans un centre est possible ? Je crois pas être atteint d’autisme.

Merci.

Je n'ai pas de réponse précise ou exacte à ta demande mais tu peux déjà essayer de te poser pour réfléchir sur ces différentes questions et cibler ce qui te dérange :

Dans quelles conditions s'est déroulé ce diagnostic ? Comment en es-tu arrivé à passer les bilans ?

Qu'est-ce qui te fait penser que ce diagnostic pourrait/devrait être contesté ?

Est-ce que c'est le fait que tout le monde ne te voit que par le prisme de l'autisme qui te dérange, ou le simple fait d'avoir eu ce diagnostic posé ?

Est-ce que le médecin qui a posé le diagnostic t'a informé sur ce qu'est un TSA, les caractéristiques, les manifestations, les difficultés que ça peut entraîner au quotidien, les éventuelles prises en charge ? As-tu eu un compte-rendu détaillé des bilans, une restitution, des explications sur ce qui a amené les professionnels à confirmer la piste du TSA ?

Te reconnais-tu dans ce diag ? Comment tu te sens vis à vis de ça ?

Penses-tu qu'il y a d'autres diagnostics qui pourraient mieux décrire tes difficultés/particularités ou certaines situations de ton quotidien ? Si oui, as-tu proposé d'explorer ces pistes à ton psychiatre ?


EDIT : Techniquement, un psychiatre et/ou une équipe pluridisciplinaire qui fait son boulot correctement devrait établir ce qu'on appelle "un diagnostic différentiel" lorsque la piste du TSA n'est pas confirmée et proposer d'autres bilans ou tests qui peuvent éventuellement amener à un autre diagnostic.

As-tu prévu de revoir le médecin qui a posé le diag pour en parler directement ?

[MystAirH]

L'autisme n'est pas quelque chose qu'une personne "a". C'est une façon et une manière d'être au monde différente, qui est liée à une différence de développement neuro. C'est intrinsèque à une personne.

Je crois comprendre tes appréhensions (qui sont aussi celles de beaucoup) face à certaines dénominations et leur signification populaire (qui pourrait faire que certains ne veuillent pas être qualifiés en tant que tels). C'est bien de les avoir partagé car ça m'a permis d'aller plus loin dans les définitions et d'en tirer une certaine conclusion.

Selon Wiktionnaire

• atteint : touché, blessé, diminué.

• l'autisme serait : Trouble, particularité neurologique caractérisée par des difficultés de communication, ainsi que des comportements à caractère restreint et répétitif.

• un autiste serait : Personne atteinte d’autisme

• autiste (adjectif) ou autistique (variante) serait : Qui présente des troubles du spectre de l’autisme.

Selon Le Robert

• atteint : touché par un mal (c'est un peu rude selon comment on veut bien le prendre)

• l'autisme serait : Détachement de la réalité extérieure accompagné de repliement sur soi-même. (c'est un peu rude selon comment on veut bien le prendre)

• un autiste serait : Atteint d'autisme.

• autiste (adjectif) : pas de définition.

• autistique (adjectif) : Relatif à l'autisme, caractérisé par de l'autisme. (je trouve meilleure cette définition que dans Wiktionnaire, elle s'intègre mieux dans la définition d'un TSA

Si c'est intrinsèque et non un choix, comme tu le dis à juste titre, alors c'est quelque chose que la personne a, c'est indissociable. On est autiste parce qu'on a l'autisme (particularité) depuis la naissance et même avant.
Ensuite la personne aura un comportement autiste (l'adjectif), même si elle compense avec beaucoup d'efforts ça n'en reste pas moins un comportement d'autiste lié à son autisme et non un choix de vie.
Tôt ou tard, et c'est malheureusement presque inéluctable, l'autiste subira des troubles du spectre autistique.
Une personne alliste (terme trouvé d'un post de freeshost, bien vu au passage), qui adopterait une façon d'être ou une manière de vivre autiste ne le rendrait pas autiste pour autant, car il n'est pas atteint d'autisme ou touché par l'autisme (peut-être affectivement et on pourrait se demander pourquoi, mais ce n'est pas le sujet ^^).

On peut donc se déclarer et se considérer comme autiste dans le cas où l'on est atteint d'autisme, dans le sens touché (que cela nous trouble), ce qui semble être majoritairement le cas pour ceux porteurs de cette particularité, mais aussi et avant tout lorsque l'on a cette particularité qu'est l'autisme sans en être atteint (troublé/touché), ce qui est vraisemblablement plus rare voire inexistant si je m'en réfère au fait que ça me paraît indissociable (même chez ceux qui l'ignoraient ou l'ignorent encore et qui ont déjà vécu une grande partie de leur vie, il suffit de discuter avec eux pour se rendre compte que peu de choses ont été évidentes pour eux, pensants évidemment que c'était/c'est encore leur croix à porter et que tout le monde devait/doit faire les mêmes efforts pour tout et tout le temps).

Donc on a cette particularité nommée "autisme" et l'on devrait pouvoir se dénommer autiste sans gêne/honte. Ses définitions sont plutôt claires et ne font pas de nous des débiles, c'est la mentalité de ceux qui l'entendraient autrement qui doit changer et non les mots.

[freeshost]

- Bonjour, je suis atteint d'autisme.
- Depuis quand êtes-vous atteints ?
- Depuis un moment donné quand j'étais dans le vendre de ma mère.
- Pas après votre naissance ?
- Peut-être même avant. Mes parents sont autistes, et la prévalence d'autisme augmente significativement quand au moins un des parents biologiques est autiste.



Non, on ne choisit pas d'être autiste, tout comme on ne choisit pas d'être homosexuel. C'est fini, cette différenciophobie ? Place à l'humanisme ! Intéressez-vous aux personnes, apprenez, faites évoluer sans cesse (mettez à jour) vos représentations.