Possible burn-out: comment le diagnostiquer

[Ruthie]

Bonjour,

Je pense faire un burn-out autistique mais je ne sais pas comment m'y prendre pour le faire diagnostiquer car je ne suis pas du tout suivie par un psychiatre et mon médecin traitant a 70 ans et ne prend pas au sérieux l'autisme (il m'a déjà reproché mes difficultés). J'en changerai bien mais ce n'est pas évident de le faire seule avec mes difficultés et je n'ai personne pour faire les démarches à ma place, mes parents ne sont pas aptes à le faire.
Mon supérieur hiérarchique m'a reproché de ne pas avancer en ce moment, de fournir un travail très insuffisant (ce qui est vrai, je dois faire l'équivalent d'une demi-heure de travail en une journée). Je ne parviens quasiment à ne rien faire, pareil chez moi où je ne parviens pas à ranger, à me faire à manger...

Y a-t-il des centres spécialisés que je pourrais contacter par formulaire qui peuvent diagnostiquer le burn-out et éventuellement m'arrêter si c'est justifié ? Je vois mal comment je peux rester "en activité" sans être capable de faire quoi que ce soit.

[Dinolette]

Bonjour Ruthie ,

Les délais pour diagnostiquer l'autisme sont très longs malheureusement (cela se compte en mois/ années). Tu peux le faire en libéral ou dans des CRA.
et dans l'immédiat, s'il faut que tu sois arrêté du fait de ton travail, il faudrait que tu trouves un nouveau médecin, qui soit à l'écoute et qui pourrait t'arrêter. Tu peux tenter la plateforme doctolib pour trouver un autre docteur, c'est difficile de nos jours de trouver un "bon" médecin mais je pense que c'est à tenter.

[Cardamome]

Vu la signature, le diagnostic est déjà posé.
Cette personne cherche à ce que ce soit bien un burn out autistique qui soit "établi"...
Il me semble que cette notion est relativement récente... Il faudrait trouver un professionnel qui connaisse bien le TSA, je pense. Et qui pourrait établir un arrêt de travail à cause du burn out autistique.

Est ce que votre lieu de travail a connaissance de votre TSA?
Avez vous des aménagements spécifiques?
Avez vous la possibilité de vous en ouvrir à un médecin du travail?

[Tree]

Il faudrait que tu voies un psychiatre connaissant l'autisme mais ça peut être compliqué ou long au vu de l'incompétence de plein de psychiatres dans les TSA.
En attendant, il faut que tu trouves un autre médecin généraliste. Le tien a l'air un peu "fermé".
Il y en a aussi qui, ne connaissant pas les TSA, seront à même de diagnostiquer un burn out ou une dépression, autistique ou pas, et de te mettre en arrêt de travail si tu en te sens pas en état de continuer.

Tree

[Ruthie]

Merci pour vos réponses, en effet le diagnostic d'autisme est déjà fait et c'est le burn-out que je voudrais faire diagnostiquer. Mais j'ignore s'il s'agit d'un burn-out autistique ou classique car c'est en réaction à une surcharge de travail et de corvées donc peut-être que n'importe qui serait en burn-out dans ma situation.
Personne à mon travail ne sait que j'ai un TSA. Je l'avais accidentellement divulgué (je dis normalement "problèmes neurologiques" mais c'est sorti tout seul) à un médecin de prévention lorsqu'il m'a demandé quel était le motif de ma reconnaissance de handicap mais il a été remplacé depuis et j'ignore si'il l'a noté dans mon dossier. Je ne bénéficie d'aucun aménagement sauf le télétravail temporaire en raison de la crise sanitaire que tous les travailleurs handicapés pouvaient demander, et que je pourrais perdre à tout moment.
J'aimerais arrêter ce travail car il n'est pas adapté avec des changements incessants de consignes et de tâches, et trop de problèmes qui empêchent de toujours traiter les tâches de la même façon. Mais faut-il épuiser les arrêts maladies avant ça ? Je vois pas comment je pourrais être déclarée inapte si j'ai déjà pu effectuer les tâches par le passé sans trop de difficultés.

[lucius]

Je me demandais combien de temps pouvait durer au maximum un burn-out autistique. Est-ce que cela peut durer des années?



Car j'ai l'impression que cela me touche depuis des années et je coche 6-7 des 8 causes dans mon quotidien.

[Zia .]

Merci pour vos réponses, en effet le diagnostic d'autisme est déjà fait et c'est le burn-out que je voudrais faire diagnostiquer. Mais j'ignore s'il s'agit d'un burn-out autistique ou classique car c'est en réaction à une surcharge de travail et de corvées donc peut-être que n'importe qui serait en burn-out dans ma situation.
Personne à mon travail ne sait que j'ai un TSA. Je l'avais accidentellement divulgué (je dis normalement "problèmes neurologiques" mais c'est sorti tout seul) à un médecin de prévention lorsqu'il m'a demandé quel était le motif de ma reconnaissance de handicap mais il a été remplacé depuis et j'ignore si'il l'a noté dans mon dossier. Je ne bénéficie d'aucun aménagement sauf le télétravail temporaire en raison de la crise sanitaire que tous les travailleurs handicapés pouvaient demander, et que je pourrais perdre à tout moment.
J'aimerais arrêter ce travail car il n'est pas adapté avec des changements incessants de consignes et de tâches, et trop de problèmes qui empêchent de toujours traiter les tâches de la même façon. Mais faut-il épuiser les arrêts maladies avant ça ? Je vois pas comment je pourrais être déclarée inapte si j'ai déjà pu effectuer les tâches par le passé sans trop de difficultés.

Je ne me prétend pas experte en la matière, bien qu'un peu renseignée, mais il me semble que faire une différence entre burn-out classique et burn-out autistique (comme s'il était possible d'avoir l'un ou l'autre) est une erreur : un burn-out est un syndrome d'épuisement provoqué par une inadéquation entre les besoins de la personne et son activité quotidienne (et pas que professionnel, ce qui exclurait à tort les femmes au foyer et les personnes sans emplois qui ont des activités non rémunéré, alors qu'ils y sont tout aussi exposés).

Si la distinction est faite, c'est parce que les causes et les conséquences du burn-out vont être différentes pour une personne autiste (plus grande sensibilité, majoration des symptôme liés à l'autisme, incapacité à compenser tant la fatigue est importante). Mais il me semble que le burn-out autistique est un burn-out classique, mais chez une personne autiste.

Dans tous les cas la première urgence c'est que tu te mettes en arrêt : la durée de l'épisode est variable d'une personne à l'autre, mais le premier remède c'est le repos.
Donc dans un premier temps, trouver un médecin à l'écoute pour lui parler de votre souffrance, et obtenir une pause.
Les questions autour de l'avenir pro, l'inaptitude, tout ça viendra dans un second temps (avec l'esprit plus vif car reposé).
Il peut être intéressant aussi de consulter un.e psy (-chologue ou -chiatre) afin d'être bien accompagné et de dépasser l'épreuve au mieux.

[Ruthie]

Merci du conseil (et désolée pour le retard dans la réponse). Je vais voir la psychiatre qui m'a diagnostiquée dans un peu moins d'un mois. J'ai eu quelques semaines d'arrêt, les médecins que j'ai vus sont plutôt contre les longs arrêts qu'ils estiment ne pas être une solution.

Pour l'inaptitude, est-ce que vous ou quelqu'un d'autre sur ce forum saurait comment ça fonctionne ? Quelqu'un qui a été déclaré inapte ? Est-ce que c'est le médecin du travail qui détermine si c'est possible ? Est-ce qu'il y a automatiquement une pension ou y a-t-il un risque de se retrouver sans rien ?

[Curiouser]

Pour l'inaptitude, est-ce que vous ou quelqu'un d'autre sur ce forum saurait comment ça fonctionne ? Quelqu'un qui a été déclaré inapte ? Est-ce que c'est le médecin du travail qui détermine si c'est possible ? Est-ce qu'il y a automatiquement une pension ou y a-t-il un risque de se retrouver sans rien ?

Bonjour Ruthie,

Dans le privé, c'est en effet le médecin du travail qui prononce l'inaptitude.
Tu trouveras d'autres éléments à ce propos dans ce message, en espérant que certains documents te seront utiles.

Bon courage dans tous les cas !

[Ruthie]

Merci pour la réponse, par contre je suis dans la fonction publique. Est-ce que c'est différent dans ce cas ?

[Curiouser]

Je ne connais que le versant "Éducation nationale", ce peut être différent selon les ministères (et différent aussi si c'est la fonction publique d'État ou la territoriale), mais dans mon cas, j'avais fait moi-même une demande d'inaptitude, avec courrier médical de mon médecin traitant comme justificatif. Au préalable, j'avais un an auparavant eu rendez-vous (à mon initiative) avec la médecine de prévention du rectorat, ainsi qu'avec une personne du service RH de proximité.
La demande d'inaptitude est examinée par une commission du rectorat, mais les délais peuvent être longs (dans mon cas, ça avait mis neuf mois... j'étais en arrêt maladie durant cette période, puis ai finalement demandé une disponibilité pour suivre mon conjoint, au lieu de poursuivre la procédure de reclassement dans un poste administratif).

Bref, c'est un peu le parcours du combattant dans le public...
J'espère que ces quelques éléments pourront t'aider. N'hésite pas si tu as d'autres questions !

[Ruthie]

Merci, je ne suis pas dans l'éducation nationale mais aussi dans la fonction publique d'Etat (DGFIP, ministère de l'économie). J'ai un rendez-vous avec la psychiatre qui m'a diagnostiquée demain (pour un éventuel diagnostic de burn-out) et une visite médicale de prévue cette semaine à la demande de la hiérarchie pour réactualiser les préconisations de télétravail donc je pourrais en parler à ce moment-là.

Mais avant, je me demandais s'il y a une pension d'invalidité (et de combien environ) en cas de reconnaissance d'inaptitude ou seulement un reclassement dans un autre poste ? Est-ce que tu t'es renseignée là-dessus au moment d'entamer les démarches ? Si j'avais un taux de 80% j'aurais simplement demandé une rupture conventionnelle mais j'ai un taux d'invalidité de 50% et je ne trouve aucune information nulle part sur les règles en matière de pension.

[MlleHulotte]

Le calcul pour l'invalidité n'est pas le même que pour la MDPH, c'est souvent moins, voire beaucoup moins, d'autant plus qu'on soustrait le taux estimé avant la prise de poste. L'autisme existant avant la prise de poste (puisqu'on naît autiste), le taux antérieur qui sera soustrait ne sera pas nul du tout.

Si je me souviens bien, le calcul de la pension correspond à celui de la retraite normale si on la prenait au moment de l'invalidité.

[Bzbth]

Bonjour,
Pour l'invalidité (décidée par la CPAM) il y a 3 catégories selon si on peut travailler un peu ou pas du tout. Le montant de la pension dépend de la catégorie.
En catégorie 1 "les capacités de travail sont réduites des 2/3".
Le montant de la pension est calculé à partir des 10 meilleures années de travail. Ils prennent le montant brut annuel des 10 meilleures années pour déterminer le montant de la pension. En catégorie 1, par expérience et sauf erreur de ma part cela correspond environ au 1/3 du brut annuel.
Le taux d'invalidité déterminé par la CPAM est différent du taux d'incapacité déterminé par la MDPH.
Dans mon cas, je suis en invalidité catégorie 1, demandée par le médecin après de nombreux épisodes d'arrêts et de reprises à temps partiel thérapeutique. Je reçois une pension d'environ 1/3 de mon ancien salaire tout en continuant à travailler un peu à temps partiel. Et j'ai eu il y a peu de temps l'obtention de l'AAH qui devrait a priori compléter tout ça.

[Ruthie]

Merci pour vos réponses.