Extrait :
Modération (Curiouser) : Modification de la présentation et déplacement vers « Arts, littérature et ressources »Trop anxieuse, trop sensible, trop lente, trop fermée ou dans son monde. Pas assez sociale, pas assez expressive, pas assez souriante ou communicante. Ce sont tous ces « trop » et ces pas « assez » sur lesquels notre image et notre représentation s’est construite à travers le regard de la norme et qui sont au fondement de notre souffrance lorsque l’on est sur le spectre de l’autisme. Jusqu’à l’envie d’y mettre parfois radicalement un terme. Cette envie je l’ai traversé bien des fois. Mais je suis repartie, emportée par un sentiment profond d’injustice qui m’empêchait finalement de tout lâcher. C’est aussi l’envie de comprendre le fonctionnement des autres autour de moi, de mettre des mots précis sur ce que l’on me reprochait, qui m’a amené à ce diagnostic récent de TSA.
Lors de la restitution du bilan diagnostique, le centre expert n’a su me proposer aucun accompagnement adapté dans le département où je réside. Suite à ma sollicitation, une orthophoniste spécialiste du TSA a eu le souci et la bienveillance d’ouvrir un groupe d’habiletés sociales pour les femmes adultes concernées. A force de m’informer et de réaliser les démarches par mes propres moyens, j’ai réalisé que l’ensemble de la communauté autistique ne pouvait compter que sur ses propres recherches et ses actions de sensibilisation en lien avec les réseaux sociaux concernés pour trouver des outils et des solutions concrètes à ses besoins.
Face à cette prise de conscience et devant la multiplication des témoignages concernant la carence effective de la prise en charge dans le cas des diagnostics tardifs des TSA, j’en suis venue à la conclusion que je devais me former. Cela, non seulement pour arriver à m’aider, mais aussi pour tenter de répondre au désarroi des nombreux autres comme moi démunis par le manque de soutien et d’aide adéquate face à leurs difficultés spécifiques.