Interpellation à l’attention du Gouvernement et des autorités responsables des politiques publiques dédiées à l’autisme

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Jean
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Interpellation à l’attention du Gouvernement et des autorités responsables des politiques publiques dédiées à l’autisme

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Interpellation à l’attention du Gouvernement et des autorités responsables des politiques publiques dédiées à l’autisme

La France accuse un retard considérable en matière d’autisme et autres Troubles du Neuro-Développement (TND), et ce retard n’est malheureusement pas en voie d’être comblé.

Malgré l’engagement collectif des personnes autistes elles-mêmes, des associations de familles et de la Délégation Interministérielle Autisme, malgré les engagements pris en 2018 par Edouard Philippe et Sophie Cluzel vis-à-vis de la formation et de la diffusion des bonnes pratiques professionnelles de la Haute Autorité de Santé (HAS), force est de constater que les objectifs de la Stratégie Nationale Autisme au sein des Troubles du Neuro-Développement, en voulant remettre la science et la recherche au cœur de la politique publique, n’ont pas été atteints.

En effet, comment se fait-il qu’aujourd’hui encore, une quinzaine de formations universitaires[1] en matière d’autisme ne répondent toujours pas aux recommandations de bonnes pratiques de la HAS ? Comment se fait-il que dans la grande majorité des facultés de psychologie, des approches non recommandées soient elles aussi, encore enseignées[2], alors qu’elles ne le sont plus dans la plupart des autres pays développés ? Comment se fait-il que tous les Établissements de Formation en Travail Social (EFT) n’enseignent pas eux non plus encore tous à leurs étudiants ces connaissances actualisées ?

Nous nous interrogeons également sur le nombre croissant d’organismes de formations obtenant la certification qualité Qualiopi alors qu’ils ne diffusent pas eux non plus ces approches conformes aux recommandations de la HAS en matière d’autisme : nous comptons actuellement au moins 15 organismes de formation obtenant cette certification qui leur permet, de plus, d’obtenir des fonds publics.

Les résultats sur le terrain sont désastreux : une majorité de personnes et familles concernées par un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) continuent de fuir (quand elles en ont les moyens) les centres sanitaires et médico-sociaux[3] qui refusent d’actualiser leurs pratiques, mais continuent néanmoins de recevoir des sommes colossales d’argent public. Par voie de conséquence, les usagers sont confrontés à un cruel manque de professionnels compétents sur le terrain, ce qui entraîne, “au mieux” un retard de diagnostic et d’interventions adaptées, au pire une perte de chance, comparable a minima à de la négligence et, dans de nombreuses situations, à de la maltraitance.

En 2021, après plusieurs années à marteler l’importance de l’application de pratiques professionnelles basées sur l’état de la recherche scientifique, il est inadmissible que, de gouvernement en gouvernement, si peu d’avancées aient vu le jour.

C’est la raison pour laquelle, nous demandons à l’État :

de prendre en compte les demandes urgentes du Comité des droits de l’enfant de l’ONU[4] : en prenant les mesures nécessaires pour que seules les formations initiales et continues prenant en compte les connaissances scientifiques validées sur le neuro-développement et conformes aux recommandations de la HAS en matière d’autisme aient un financement public ; en effectuant un contrôle des programmes et contenus de ceux-ci de façon régulière, sans remettre en question l’autonomie des universités ;

que le processus de certification Qualiopi des organismes de formations prévoie une mention sur l’assurance que les contenus proposés soient en accord avec les connaissances actualisées ;

une certification qualité de tous les établissements médico-sociaux, accueillant ou accompagnant des personnes autistes, comme cela a notamment été initié en Nouvelle Aquitaine ;

de garantir que, concernant les évaluations des établissements et services médico-sociaux, les procédures réglementaires prévues par l’État garantissent l’opposabilité juridique des recommandations de bonnes pratiques professionnelles concernant l’autisme.

https://www.paari.fr/interpellation-des ... vernement/

Asperansa a signé cette lettre ouverte.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans