Instabilité émotionnelle...

[Leanox]

Modération (Tugdual) : Création du sujet (titre à revoir ?) par division juste après ce message.


Bonjour,

Depuis quelques jours où j'ai entendu ma psychologue me parler du fait qu'elle voit clairement des traits autistiques chez moi, j'ai commencé à aller mal émotionnellement par phases et types d'émotions. Samedi ma psy me l'a dit et dans la voiture sur le retour j'ai complètement laissé pleurer, en sursauts, en pensant notamment à ma dernière rupture amoureuse en mai où c'était allé jusqu'à ce que poussée à bout je fracasse une coupelle à dessert sur le sol pour dire de me libérer du stress lors d'une énième dispute; où j'avais même couru après mon ex partenaire pour qu'il me fasse un câlin car je ne supportais plus qu'il regarde par terre depuis plusieurs jours, ne me parle plus.

Et donc en rentrant samedi de chez la psychologue, j'étais toutes les émotions en même temps. Malheureuse, heureuse, soulagée, apeurée. J'ai repensé à mes parents qui avaient beaucoup souffert dans le passé (quand je faisais des crises de hurlements à 16 ans, étais déscolarisée, hurlais et que rien ne m'apaisait, entre plusieurs TS aussi, des hospitalisations pour tout ça, les gâteaux que mon père ramenait pour apaiser les choses, moi qui les repoussais parce que ce n'était pas ce que je voulais, je voulais parler mais sans savoir de "quoi", de mon problème je pense). Tout dans mon esprit dans la voiture a commencé à faire des échos à tous. L'histoire des gâteaux après avoir réalisé que je ne faisais pas de caprices parce que je me fichais de ce que mes parents me donnaient, souvent j'allais mal et je hurlais d'aller mal sans savoir pourquoi j'allais mal, j'avais compulsivement besoin de prononcer des mots (j'appelais ça parler mais bon en fait je ne savais pas de quoi je voulais parler en toute franchise, je le réalise a posteriori et c'est un peu histoire de ma vie d'ailleurs, beaucoup parler et ne pas savoir en fait ce que je veux dire, s'il y a rétrospectivement même quelque chose à dire dans les mots, si ce n'est pas un toc ou une façon de ne pas me stresser plus dans un milieu de personnes très absentes ou qui ne font que parler et ne touchent pas, éducation verbale à 99%). Tout s'est précipité, flot incohérent depuis des jours de souvenirs, de réalisations, d'incapacité encore à trier tout cela en de claires phrases qui résument tout, mais plutôt un mélange de détails, de plein de choses et ici et là des lignes claires.

ça fait 48 heures que je suis dans cet état là. J'ai essayé de faire la base, le ménage de base (vaisselle), le repas, nourrir le chat, préparer les chambres pour un ami qui vient dormir mardi (que j'ai prévenu comme je l'héberge car il est en déménagement, que je ne serai pas en capacité de parler après tout ça, sincèrement, je me demande si j'ai bien fait mais en même temps, je crois que c'est au fond un chouia plus facile avec des proches qui comprennent). C'est un état qui me questionne. Je ne le comprends pas bien. Un état de fermeture, comme si tout ce que je pouvais faire c'est vraiment ce qu'il y a autour de moi (dans ma maison, m'occuper du chat, de façon limitée) et puis appeler des proches/écrire en ligne. Et c'est tout, comme si mon monde professionnel, les magasins en bas de ma rue ne m'étaient plus accessibles. Je me sens pas vraiment quelque chose, juste sans émotion. Je les ressens pas. Et des mots, ennuyée, agacée, triste, soulagée. Je me dis que si je savais ce que c'est, cela m'aiderait peut-être à faire passer. J'espère que les nuits de sommeil vont aider, je fais attention à bien prendre mes repas pour garder de l'énergie. Et puis j'attends. Impossible de lire du boulot, je me sens anesthésiée. Sincèrement? J'aurais bien besoin de quelqu'un à la maison (je vis seule depuis ma séparation il y a 5 mois) pour "faire le reste", voire me dire ce qu'il faudrait que je fasse, ça m'aiderait (je crois que j'ai un peu honte de le dire). Et je pense me sentir assurément fatiguée.

Je me demande si cela vous est déjà arrivé de vous sentir comme cela, un peu muré derrière des remparts mentaux, des choses inaccessibles, l'idée qu'un autre vous disant quoi faire aurait pu aider.