Merci pour votre réponse freeshost (et pour m'avoir fait découvrir le témoignage en premier lieu !!).
Je suis totalement d'accord avec vous, je suis Asperger moi-même et l'un de mes deux fils est autiste, je suis très familière aux difficultés auxquelles nous faisons face tous les jours. C'est pourquoi ce témoignage me désespère, je sais à quel point il pointe du doigt des choses authentiques de nos vies.... pourtant alors que je suis aux premières loges comparés à d'autres lecteurs neurotypiques, je n'ai pas plus de réponses ou de solutions. Ca me fait peur. Est-ce une fatalité que des autistes ne puissent plus "résister" à ce monde et se suicide ? Peut-on vraiment se contenter de rêver (ne vous inquiétez pas, moi aussi je rêve comme vous 24h sur 24 d'un monde plus tolérant...)
Ce témoignage m'a vraiment déclenché plein de questions pratiques et pas du tout théoriques, certaines pour moi (par rapport à ma propre histoire autour du consentement et abus sexuels) mais surtout pour mon fils.
1°) Comment faire pour qu'il ne se "brûle" pas avec les années face à l'ignorance, le rejet, les discriminations des autres dont il fait déjà face aujourd'hui et qui le mine déjà alors qu'il n'est qu'un adolescent ? C'est effrayant qu'il se heurte déjà à tout ça alors qu'il est si jeune, ça me fait peur pour l'avenir et je sens qu'il perd confiance (il ne croit rien à ce que je lui dis quand je le réconforte et que je lui donne tout mon optimisme !)
2°) Dois-je le pousser à s'adapter ou dois-je le pousser à être lui-même au risque de plus de discrimination ? Jusqu'à présent je préfère la seconde... Et vu à quel point le témoignage parle des conséquences désastreuses du validisme (et vu mes propres expériences!), je pense que c'est le meilleur scénario non ? Mais est-ce vraiment le bon choix pour mon enfant, cela me fait peur, j'ai l'impression qu'il n'y a que de mauvaises options. Ce passage dans le témoignage "J'exprime souvent la sensation que les gens vivent dans un monde organique tandis que je vis dans un monde minéral" et ce qu'il dit sur l'impact destructeur du validisme sur sa vie m'ont chamboulé. Je veux éviter ça à mon garçon !!
3°) Comment puis-je protéger mon enfant d'abus de consentement dans sa (future) sphère professionnelle, amicale et amoureuse ? C'est l'enfant le plus naïf du monde, je m'inquiète tout le temps pour lui car il ne voit pas le mal chez les gens et quand il s'y heurte, il sombre dans des jours de souffrance...... J'essaie toutes les consolations mais rien ne marche quand ça arrive. Je ne l'imagine pas à 20 ou 25 ans, il n'est pas armé pour ça. Sa psy dit que "c'est normal" mais ça veut dire quoi ? Que c'est la "norme" à attendre pour toute sa vie, qu'il doit s'habituer ?Spoiler :
Je suis désolée si je pose trop de questions, je suis un peu paniquée... Ce témoignage m'a beaucoup touché et je veux éviter que mon fils souffre autant (ou d'autres enfants autistes).... Je suis certaine que les gens ne liront pas ce témoignage alors que cela les rendrait sans doute moins dur envers les personnes neuroatypiques et différentes, j'aimerais pouvoir faire quelque chose à mon échelle mais quoi faire sans avoir l'air d'une folle qui fait de l'excès de zèle pédagogique contre le suicide et pour le développement des curiosités et l'ouverture d'esprit pour les différences. J'ai l'impression que des drames se répètent dans une boucle infinie et que tout le monde s'en fiche ou pire, que peut-être que tout le monde sait qu'on ne peut rien faire du tout ? Je n'aime pas du tout le chapitre "Ce n'est de la faute de personne" dans le témoignage, quelle tristesse de se suicider en pensant ça... Il n'avait rien à se reprocher ce petit homme. Je n'aurais jamais dit une chose pareille moi, à contrario l'inverse avec un gros "C'est de votre faute à tous". Je me sens responsable, c'est peut-être parce que je suis une maman.. J'aimerais qu'on trouve ensemble des solutions que ces malheurs ne se reproduisent pas...... des petites lumières qui disparaissent dans l'indifférence