Je me permets d'écrire un petit mot ici dans l'espoir de lancer le débat. En introduction, je dirais que je passe le plus clair de mon temps à essayer de comprendre, de me comprendre, de comprendre les autres. J'ai un mal fou à savoir quelles sont les intentions profondes derrières mes actions, ce qui ne m'empêche pas de continuer inlassablement d'essayer. J'étais justement en train de réfléchir à mon rapport à la sexualité et après un temps, je me suis dit qu'il serait peut-être intéressant de confronter ces réflexions à vous. Si jamais le sujet dérange je le supprimerai et je vous demanderais de m'excuser, j'ai parfois du mal à réaliser quels sujets sont tabous.
Tout d'abord ce qui va suivre est probablement différent du fonctionnement de beaucoup de personnes, je pense déjà moi-même très souvent que je suis un monstre donc je ne vous en voudrais pas de me juger, même si naturellement je préfèrerais plutôt un débat argumenté.
Here we go. J'ai toujours eu un rapport très particulier à la sexualité. Pendant longtemps je n'éprouvais aucun intérêt pour les personnes qui sexuellement auraient pu m'attirer. Jusqu'à environ mes 15 ans, j’étais seule et ça m'allait très bien comme ça. J'ai toujours eu du mal à ressentir du plaisir - probablement parce que je réfléchis beaucoup, tout le temps - donc mon attrait pour le sexe en tant que tel est franchement bas.
Cependant, j'ai réalisé depuis quelques années que j'avais pourtant couché avec de nombreuses personnes, sans en tirer le moindre plaisir physique. Après réflexion, il m'est devenu évident que je recherchais plutôt du plaisir intellectuel. Aujourd'hui je pense que j'agis comme ça parce que je suis une passionnée de l'humain, que je recherche de manière quasi permanente à l'étudier de manière pratiquement scientifique. J'ai réalisé que rentrer dans une forme d'intimité avec qqn est le moyen le plus simple de lui faire baisser ses barrières, les personnes confient des choses à leurs amants qu'ils ne diraient à personne d'autre. Je pense maintenant que j'agis comme ça parce que je collectionne les histoires, les manières de penser, que je suis avide de savoir, de comprendre. Tout ceci combiné à mon attrait excessif pour toute personne en souffrance façon syndrome de l'infirmière et ça donne le résultat énoncé plus haut. Je veux désespérément comprendre les humains, comprendre comment ils pensent, pourquoi ils agissent comme ils agissent et comparer les résultats avec moi-même. Une partie de moi pense que j'agis comme ça parce que j'ai toujours eu du mal à m'intégrer, j'ai passé beaucoup d'année à étudier les comportements des autres et je crois être arrivée à un point où je sais déjà beaucoup sur tout ce qui est à l'extérieur, j'ai donc ressenti un désir de plus en plus pressant à les comprendre de l'intérieur, peut-être dans l'espoir de m'intégrer. Je pense qu'une autre des explications est mon obsession de la justice, j'ai besoin de tout juger, tout le temps (principalement en ce qui concerne les choses ayant trait à ma personne, mes actions). Je veux désespérément être une bonne personne, ne faire de mal à personne ce qui me pousse à essayer de tout savoir sur l'opinion commune, les comportements appropriés etc. Paradoxal, non ?

Le fait est que d'une certaine manière, j’en souffre. Je m'en veux d'agir ainsi (même si j'ai des principes moraux très rigides et que je fais toujours tout mon possible pour un maximum de transparence, pour éviter que les autres en souffrent). Évidemment, tout ceci a commencé il y a quelques années et étant dans une relation libre ça ne va pas en s'arrangeant.
Le point sur lequel je voudrais échanger avec vous n'est pas tant la moralité de mes actions (chaque morale est personnelle est le débat serait plutôt stérile, et je me suis bien rendue compte que sur ce point précis je ne suis pas en accord avec la morale commune), mais plutôt sur le mécanisme qui me pousse à agir ainsi. Y a-t-il d'autres personnes ici passionnées par la psychée humaine, comment faites-vous pour l'étudier? Est-ce que des personnes se reconnaissent dans mon témoignage ? Peut-être aussi si vous avez vous-même essayé d'analyser votre rapport à la sexualité et d'en comprendre les mécanismes.
Au plaisir de vous lire, en espérant votre indulgence.