Gérer le besoin de s'isoler

[hedredo]

Salut à tous,

Je voudrai savoir comment vous faites pour faire comprendre aux gens le besoin de s'isoler parfois. Je suis allé à un Mariage "seul" mais avec des amis . On est en permanence avec beaucoup de personnes dont beaucoup que je découvre. Ca fait 3 jours que je ne suis jamais seul et je sature vraiment. J'ai besoin de m'isoler et on me fait des remarques dès que je vais dans mon coin. Et c'est chiant car en plus ça peut venir de personnes qui savent comment je suis et j'ai pas envie de me justifier systématiquement. J'ai pas envie de passer non plus pour un asocial et quand je leur dis que j'ai besoin d'être seul ou que je n'ai pas envie d'être avec eux pdt un moment, alors que je les adore, ils ne comprennent pas et vont sooit me chercher où me demander si qqechose ne va pas.
Je ne suis pas sûr que vous avez de solutions à me proposer ms je voulais savoir comment vous arrivez à gérer ce genre de situation.

[Tarragh]

Malheureusement je n'en ai pas pour toi, peut être que d'autres en auront. Si les gens en face ne comprennent pas ou s'en foutent il n'y a rien à faire.

Du coup je passe souvent pour le "connard" qui veut pas être avec les autres, alors que je fais 10X fois plus d'effort qu'eux pour ne serait-ce que supporter tout ça mais bon...

J'ai bien peur que nous soyons d'office cataloguer comme étant "asocial" quoiqu'il arrive.

[Glaciell]

Je dirais comme Tarragh mais ça dépend aussi de ce que tu entends exactement quand tu écris que "ça peut venir de personnes qui savent comment je suis" : que savent ces personnes exactement ? Parfois on pense qu'on a expliqué les choses (parce qu'elles sont évidentes pour nous) alors que ce n'est pas exactement ce que l'autre a compris... Une solution peut être de mettre les choses par écrit, avec des exemples concrets (par exemple un mail où tu expliques que justement, dans une fête tu peux avoir besoin de t'isoler un moment et que c'est un besoin vital pour toi, et que tu souhaites donc qu'il soit respecté. Que pendant ce moment, il t'est pesant de devoir te justifier de ce besoin et que tu voudrais que les gens qui t'apprécient le comprennent et attendent que tu reviennes vers eux, sans venir te chercher car cela te rend les choses plus pesantes encore malgré l'affection que tu as pour eux. Qu'ils doivent cependant être rassurés : ça ne veut pas dire que tu ne vas pas bien, c'est simplement ton mode de fonctionnement, tu as besoin de pauses pour te ressourcer).
Si, comme tu l'écris, les personnes viennent te voir et te demandent si ça va malgré tout, c'est probablement parce qu'elles sont ennuyées/inquiètes pour toi et qu'elles ne savent pas comment t'aider, ça leur semble probablement impoli de t'ignorer et elles veulent s'assurer que ça va... ou espèrent peut-être pouvoir t'aider à aller mieux plus vite par leur soutien. En général, laisser dans son coin l'ami qui va peut-être mal (c'est ce qu'elles doivent déduire d'un comportement perçu comme atypique), c'est contraire à ce qu'on leur a appris. Donc il faut peut-être encore un peu plus de pédagogie avec des exemples plus précis et plus concrets...

[freeshost]

Leur as-tu parlé de ton autisme ?

Leur as-tu expliqué que les interactions sociales sont beaucoup plus fatigantes chez les personnes autistes ?

Leur as-tu expliqué que l'autisme ne disparaît ni ne s'amenuise avec le temps ?

Leur as-tu expliqué que la solitude est un moment nécessaire de repos dont les personnes autistes ont plus besoin ?

En tout cas, ne te force pas. Dis-leur que tu as besoin de temps à être seul pour te reposer, que tu en auras toujours besoin.

[point_virgule]

bonjour,

Je prends souvent le prétexte d'aller me promener pour m'isoler. Et j'ai un talent pour "disparaître".
As tu sinon une chambre seul?

Ce que je fais aussi souvent, c'est que j'amène mon hamac et le tend quelque part, avec un bouquin, au calme.

J'ai moins de mal maintenant à aller dans des fêtes/anniv etc, justement parce que j'assume. Je suis fatiguée, je vais dormir, il y a trop de bruit, je vais plus loin, j'ai besoin d'être seule, je prends un moment pour l'être. Résultat on me trouve beaucoup plus détendue et avenante, je prends plus de plaisir à ces rassemblements et j'en sors moins épuisée.

L'age venant (je suis très vieille ... me dit mon fils ), j'ai compris aussi que l'on ne peut pas être toujours consensuel et à l'abris des jugements. Tant pis.

[user6375]

Il m'arrive de m'isoler virtuellement dans ma tête, de me déconnecter, tout en gardant un minimum d'écoute pour savoir où en sont les gens. Et souvent on me demande de (re)venir vers les autres, de participer. Généralement je répond que j'ai pas grand chose à dire au vue de la discussion et qu'il vaut mieux me laisser dans mon monde.

Ce weekend typiquement, 2 copains ont voulu passé un moment pour se changer les idées, j'étais pas très chaud ni dispo, je les ai averti mais ils m'ont dit que ca les dérangeait pas. Je suis resté dans ma bulle devant mon PC avec une oreille a l'écoute de leur discussion. A un moment donné un de mes amis me fait la remarque de venir me poser vers eux. Je lui ai répondu que j'écoutais ce qu'ils disaient (une histoire d'apprendre la langue maternelle étrangère de l'un de mes amis). N'ayant pas envie de rentrer en débat avec eux, je lui ai répond non mais que j'avais entendu leur échange et que j'avais rien à dire. Et de plus j'avais réagi 2sec plus tôt à un changement de sujet sur les vélomoteurs. Ca c'est fini là, et je suis rester derrière mon PC.

Voilà comment je gère les choses personnellement (dialogue intérieur) :
1. "Tu prétend que je ne suis pas dans le groupe et que je m'isole a cause de mon comportement"
2. "Tu veux jouer (provoquer), on va jouer avec mes règles."
3. "je suis moi et pas toi, et mon comportement m'est spécifique et propre à moi. Mon comportement n'est pas sujet a discussion si tu n'accepte pas que ton comportement soit également sujet à discussion".
4. "Ne transfert pas ton ressenti dans ce contexte à moi, je ne ressent pas la même chose que toi, et a priori ce que je ressens est difficilement partageable, donc à priori tu ne peux pas te fier à ton intuition de ce que je ressens".
5. "Je te prouve par A+B que je suis réceptif, donc pas aussi isolé que tu te l'imagine, mais que j'ai pas envie d'en faire plus, et tu sais intérieurement que tu n'es pas en position d'exiger plus de moi étant donné que tu t'es déjà mépris sur ma disponibilité".

Problème réglé.

Ils sont resté encore un moment sans animosité, et pour finir je leur ai fait comprendre qu'il fallait partir vu l'heure avancée.

[tranquillou]

Salut, moi je n'ai aucune gêne à dire que je suis fatiguée et que j'en ai assez.

Ca m'arrive même quand je suis avec ma fille de 24 ans (j'ai 53 ans). Je lui dis et puis c'est tout.

J'ai passé ma vie à m'oublier et à agir pour que les autres soient bien en me marchant sur mon propre corps. Alors là... à mon âge vénérable j'ai décidé que c'était assez.

[Lilas]

Bonsoir et bienvenue sur le forum tranquillou,

Une petite présentation dans la section du même nom serait appréciée.

[Magmableu]

Bonsoir,
Personellement, j'ai développé plusieurs petites stratégies quand j'ai besoin de m'isoler: je pretexte un coup de fil, un tour aux toilettes, ou simplement un petit coup de fatigue. Parfois je m'absente sans rien dire aussi, et je reviens comme si de rien n'était. Après j'ai l'impression d'avoir un entourage assez tolérant en général, quand bien même tous mes proches ne sont pas au fait de mon TSA. C'est hyper important de se respecter et de ne pas se laisser envahir par trop de sollicitations sociales.
Desfois, je culpabilise aussi, je me sens mal de devoir m'extraire, j'en ai marre de cette sur sensibilité. Mais j'ai aussi parfois l'impression qu'il vaut mieux s'en f*** de l'avis des gens: t'as besoin de t'isoler, tu t'isoles, ceux qui ne sont pas contents.... Ben ils sont pas contents, c'est leur problème. Si ils viennent t'embêter, tu leur explique calmement (oui plus facile à dire qu'à faire...)

[mistenflute]

Pour ma part je suis très direct, je dis mon autisme, la fatigue que ça représente, j'explique simplement que j'ai besoin de me reposer, et je m'éloigne, non sans avoir signifié mon affection pour les personnes. En général ça se passe bien.

[Kumi_44]

Bonjour,
J'ai du mal justement à m'isoler même quand j'en ressens le besoin dans des situations en public (même chez la famille). J'ai eu l'habitude de me forcer sinon j'en ressens de la culpabilité comme si ce n'était pas légitime de s'isoler. La peur de l'agressivité / conflits avec les gens autour rend les choses compliquées.
Même avant mon diagnostic TSA posé ce mois ci, j'avais des "excuses" : je suis épileptique. Même avec ça je n'y arrive pas.
Du coup je me prépare au jour fatidique en me reposant le plus possible avant.
J'espère à mesure du temps m'assumer beaucoup plus et surtout m'écouter quand ça ne va pas (aussi ne pas attendre de m'écrouler après...). D'autres personnes ont du mal aussi ?