Comment vivez-vous cette période ?

[Bambou]

Bonjour à toutes et tous,

Je me demandais comment vous viviez cette période particulière de "confinement", où les interactions sociales, personnelles et professionnelles sont, de fait, restreintes.
Et comment envisagez-vous le retour à la vie "normale" ?

Merci par avance pour vos témoignages, et belle journée.

[olivierfh]

cette période particulière de "confinement", où les interactions sociales, personnelles et professionnelles sont, de fait, restreintes.

Ah bon? (auto-dérision) restreintes par rapport à quoi? (si tout le monde avait autant d'interactions que moi avant confinement, la transmission serait tellement en décroissance depuis longtemps que le virus serait proche de l'extinction )
Le retour à la normale sera juste de faire à nouveau dans mon bureau ce que je fais maintenant chez moi, je vis l'un et l'autre de ces environnements de la même façon (aussi bien, ou aussi mal, suivant les cas).

[Marianna]

Bonjour,
J'entends tout le monde parler de "restriction des libertés " ... je comprends intellectuellement mais je ne le vis tellement pas comme ça
Très honnêtement, la fermeture des restaurants, des centres commerciaux et la "limitation" des interactions sociales ne changent absolument pas mon quotidien !
Le fait qu'il y ait moins de monde dans le train, les gares, les rues et donc moins de bruit et d'agitation autour de moi... le mètre de distance quand on fait la queue ou quand on me parle... j'adore !!!!
Ma grande difficulté c'est que les règles changent sans arrêt et que ça me demande de me réorganiser sans cesse et ça c'est source de stress ...
Mais du coup l'un dans l'autre ça se compense

[Bambou]

Je me posais cette question car, justement, pour moi, cette période est une parenthèse merveilleuse dans une existence souvent dictée par le rythme imposé habituellement par la société. Pour avoir l'air normal, on se doit d'être impliqué dans un minimum de relations sociales, d'aimer sortir, aller au cinéma, au restaurant, ou faire du shopping. Et je ne parle pas de la vie professionnelle qui implique nécessairement des interactions avec les collègues, la hiérarchie, des clients éventuellement...
Depuis plus d'un an, tout cela a été chamboulé et la "normalité" est désormais de rester au maximum chez soi, de réduire ses contacts et activités collectives à l'extérieur. Plus besoin de se chercher une excuse pour ne pas aller boire un verre avec quelqu'un, pour ne pas avoir envie d'aller voir un film ou de se rendre à une exposition... Et, si besoin, il est toujours possible d'invoquer le fameux risque sanitaire qui justifie toutes les prudences.
Pour moi, c'est vraiment une aubaine, l'occasion de vivre enfin comme je l'entends, sans avoir à me forcer pour vivre comme tout le monde. Lorsque j'entends à la radio que beaucoup de gens souffrent de cette situation, du manque de contacts sociaux notamment, je comprends bien en quoi je suis différente.
Mais voilà, tout ceci ne va pas durer. Et c'est là que les choses deviennent compliquées ! Si je ne peux pas ouvertement me réjouir du mode de vie que ces confinements nous ont imposé, à mon grand bonheur, je peux difficilement avouer à quel point la perspective d'en sortir est désormais angoissante pour moi. Devoir revenir à mon travail, retrouver l'agitation et le bruit de la ville, revoir mes collègues, mener un semblant de vie sociale... tout cela va m'être d'autant plus difficile que j'ai l'impression d'avoir régressé dans ma capacité à me faire violence. Pendant tous ces derniers mois, j'ai pu laisser libre cours à mes rituels, retrouver le calme et le silence, me concentrer sur les choses qui me rassurent, manger ce que j'aimais, etc... J'appréhende beaucoup la fermeture de cette parenthèse.

[Petronille]

Je comprends ce que tu évoques, je me suis aussi "habituée" aux aspects qui pour moi sont appréciables : pas de serrage de mains, distance dans les files d'attente ou quand quelqu'un te parle, pas de dîners à 6 ou 7 les uns chez les autres ... (ni même à 3 ou 4, d'ailleurs)
Rester chez moi au calme, faire beaucoup de promenades (marche), parler à assez peu de personnes, tout cela m'a permis de me reposer un peu.
J'appréhende aussi le retour au travail et à la vie "normale", reprendre ce rythme infernal.
Je sens bien que j'aurai du mal à me contraindre de nouveau, et finalement c'est sans doute une excellente chose.
J'ai bien l'intention de prendre davantage soin de moi, quitte à refuser des sollicitations (en expliquant) ou des choses qui ne me conviennent pas.

Plein de gens vont sûrement avoir une sorte de frénésie de contacts sociaux, en plus, quand ce sera possible !

[Bambou]

Oui, c'est exactement ça. Je crois que cette période peut aussi servir de révélateur à beaucoup de monde.

[PetitNuage]

Pour ma part, je suis contente que les restrictions m'aient permis d'échapper à certaines contraintes sociales.

(Commémorations du 8 mai et 11 novembre et voeux du maire qui sont des corvées que j'appréhende et dont la simple perspective
me pourrit la vie plusieurs semaines avant ...
Et pas de fête au village qui m'oblige à découcher pour cause de bruit sous mes fenêtres ! )

Côté travail, peu de changements du fait d'interactions limitées avec mes collègues.

En dehors du masque qui me pèse de plus en plus. Et de l'absence de projets tels que des sorties culturelles avec mes élèves.

Par contre, j'ai hâte de pouvoir aller au delà de 10 kms pour élargir les possibilités de photos !

[Tedrainbow]

Pour ma part, la vie est restez la même depuis longtemps, ces même drôle de voir les humain en général qui croit souffrir parce que, ils sont plus enfermez par le virus et les masque et les distance social.

C'est tout simplement parfait comme étant, la demie paix du monde extérieur et le social qui au finalement ne peut pas apportez que de moment que très désagréable.

De tout façon sa arrive dans la vie et des siècle passé et futur.
Ces le cycle de la vie les pandémies dans le monde.

Si tu ne suit pas les consigne ces pas mon problème.

[CharlieFox]

Pour ma part, le 1er confinement m’a fait énormément de bien, l’activité à mon travail était complètement à l’arrêt. J’ai donc passé 2 mois seule chez moi, avec quasiment aucune interaction sociale. En revanche la reprise a été compliquée.

Depuis, les confinements, couvre-feu, fermeture des commerces, restaurants..., sont transparents pour moi. La seule restriction qui m’impacte est l’interdiction de déplacement à plus de 10km puisqu’elle m’empêche d’aller chez mes parents.

Sinon comme beaucoup apparemment, j’ai vraiment bénéficié de la distanciation sociale, quel bonheur de ne plus avoir à faire la bise aux collègues, ni serrer la main, les gens se tiennent à distance. C’est un tel soulagement que je compte bien continuer ainsi même quand ce ne sera plus nécessaire et ne plus refaire la bise aux collègues mais me contenter d’un bonjour de loin, c’est bien suffisant !

[freeshost]

Pour ma part en Suisse :

Résumé :

Je prends au sérieux la pandémie. Je ne me réfugie pas derrière le déni ou des théories du complot. Je ne me fais pas plus savant que les personnes ayant étudié à fond, durant de nombreuses années, la biologie, la médecine, l'épidémiologie, la virologie, etc.

Je me suis habitué au port du masque, si bien qu'il m'arrive parfois de ne pas penser à l'enlever. C'est devenu chez moi aussi automatique que mettre la ceinture quand je monte dans une voiture. Je me suis habitué au gel désinfectant. Quant à laver mes mains régulièrement, je le faisais déjà bien avant la pandémie.

Le masque :

Le masque est moins agréable à porter :

- quand je suis essoufflé (j'ai essayé de courir avec) : quand j'inspire fort, il se colle à la peau du visage et rend alors la respiration plus difficile ;
- quand il froid dehors : il y a une plus grande différence de température avec le corps donc plus facilement de la buée sur les lunettes ;
- quand il fait humide : le masque prend un peu d'humidité et colle plus facilement au visage, l'humidité lui fait aussi perdre de son efficacité filtrante.

Le masque a la particularité de cacher une bonne partie du visage, ce qui a des avantages et des inconvénients aux niveaux de la communication et psychosocial :

- il cache mon visage, ce qui cache mes sourires parfois incontrôlés (hmmm... j'ai du travail quant à la gestion des émotions ), lesquels peuvent faire croire aux personnes que je me moque d'elles en les croisant dans la rue, alors que je ris de tout autre chose ;
- beaucoup de personnes ont l'air sérieux derrière leurs masques ; je veux plus de rire et d'humour ;
- il brouille la communication faciale, entre autres pour le poker ;
- etc.

Demain soir, un an après avoir utilisé le premier masque chirurgical, j'aurai utilisé environ 600 masques en une année, soit environ 1,644 masques par jour, ou environ 23 masques en 2 semaines, environ 50 masques par mois. Reste à voir si je m'en fournirai à nouveau, cette fois-ci à moindre prix qu'il y a un an. Je porte le masque avec mes élèves - je donne des cours d'appui, comme vous le savez - dans les transports publics - je rentabilise l'abonnement général à fond ! - et dans les établissements (magasins, poste, banque, dentiste, pharmacie, etc.).

Le gel désinfectant :

J'ai aussi fait la réserve de gel désinfectant (24 x 0,5 l). J'en ai aussi pas mal utilisé, mais pas de ceux que j'avais achetés, étant qu'il y en a à l'entrée de la plupart des établissements. J'en ai toujours sur moi. Les personnes qui viennent chez moi voient directement dans leur champ de vision un flacon, qu'elles sont invitées à utiliser - elles peuvent aussi utiliser le savon à la salle de bain.

Les gestes barrières :

Me laver les mains est une habitude bien ancrée chez moi depuis longtemps. Les bises et les poignées de mains ne me manquent pas, pas plus qu'elles ne me dérangent. Je trouve bizarre de se toucher le poing en guise de salutations. Bon, je le fais si on me salue ainsi, non sans utiliser du gel désinfectant après. Par contre, je me gêne pas de caresser les chiens et les chats (en me lavant les mains après).

Le fait de devoir tenir la distance a eu un impact sur de nombreuses activités : les fitness, les cours de sport, les cours en général, dont les cours d'éducation canine, dont beaucoup avaient été annulés ou reportés. J'ai même arrêté d'organiser des sorties, qui étaient surtout urbaines donc déconseillées. Une autre personne autiste a organisé plusieurs sorties, en montagne, sorties bienvenues en plein air. Par conséquent, les samedis, j'ai remplacé les sorties par des cours privés. Pour l'année scolaire prochaine, je ne prendrai pas de nouveaux élèves au sein de La Croix-Rouge Valais et essaierai de libérer à nouveau le samedi, que ce soit pour marcher seul ou pour organiser des sorties.

Après cette quinzaine de mois, qu'ai-je appris ?

L'air de rien, j'ai pas mal appris en biologie humaine, un petit peu en virologie et en épidémiologie.

Même si je suis moins touché psychologiquement par le manque de contact physique, j'ai appris que beaucoup de personnes sont touchées moralement par les gestes barrières et la fermeture de certains établissements (clubs, bars, restaurants), lieux de rencontres psycho-sociales.

Au niveau de la psychologie et des biais cognitifs, des exemples se sont ajoutées à mes "cours", et aux théories du complot, aux idées anti-vaccins. J'en ai profité pour parler des biais cognitifs à certains élèves.

Les échecs me manquent peu, un peu plus le poker. Mais, avec cette pandémie et son impact psycho-social, je me rends compte que jouer aux échecs ou au poker par l'internet ne m'intéresse pas : on ne peut que peu y observer le langage non verbal des autres et on n'est pas incité à maîtriser le sien. Même si je ne suis pas un spécialiste de la communication, même si la communication en face-à-face est plus fatigante que celle par écrans interposés, il y a diverses activités que je préfère[rais] pratiquer en face-à-face (discussions sur un sujet, cours, échecs, poker, apéro, repas, conte, théâtre, etc.). À ces réflexions s'ajoutent celles sur l'impact écologique de nos activités qui passent par les chaînes du micro au haut-parleur, de la caméra à l'écran.

La pandémie a été très dure pour les personnes dont la vie était déjà difficile avant, entre autres les personnes qui bénéficiaient d'accompagnements sociaux et qui se sont vues tout à coup privés de ceux-ci en raison de l'obligation des gestes barrières. Elle est aussi dure pour les couples, ainsi que pour les victimes de violences qui se retrouvent confinées avec leurs agresseurs.

Cela dit, la pandémie a ajouté un nouveau sujet de discussion, avec les élèves, avec les autistes, avec les potes, avec la famille, etc.

[SourisGrognon]

Non pas que je ne veuille pas répondre sur ce fil, parce que le sujet résonne pour moi, mais, comme j'ai du mal à gérer les "multi-canaux" de communication sur un forum, et que je n'ai pas forcément envie de mettre des opinions personnelles ailleurs que sur mon fil de présentation, je préfère répondre sur ce dernier.

[Clovis]

Malgré les moins du masque j'appréhende vraiment le jour où il faudra tomber le masque, ne pas être entièrement exposé aux visages des autres est une habitude qui ne me déplaît vraiment pas (et que le mien leur soit en grande partie masqué a quelque chose d'un peu libérateur).

Là, déjà, j'appréhende la réouverture des collèges et lycées : les foules d'ados sont une grande nuisance de mon point de vue.

[Lilas]

Lors du premier confinement, j'étais en arrêt de travail depuis 2 mois.
D'un côté, j'ai du abandonner mes activités comme aller au cinéma ou aller me promener sur les rives de la Seine (zone qui s'est retrouvée interdite d'accès).
D'un autre, j'ai eu le sentiment que tout s'arrêtait, et que je n'étais plus en décalage par rapport au reste du pays, à rester chez moi toute la journée sans sortir et sans aller travailler.
A la fin du confinement, j'ai repris le travail en télétravail, ce qui n'aurait pas été possible hors du contexte actuel. Je ne sais pas si j'aurais été capable de reprendre sans cela. Finalement, je n'ai travaillé sur site qu'environ un mois entre septembre et octobre.
Pour cela, cette période a vraiment du bon, et je n'ai pas hâte de retourner sur mon lieu de travail.
Pour les deux autres confinements, j'avais retrouvé la liberté d'aller me promener, donc ils n'ont pas changé ma vie par rapport aux périodes hors confinement.

Du côté du négatif, j'ai tendance à ne plus sortir de chez moi, à part pour aller faire mes courses :
- je ne sors plus voir des spectacles comme j'en avais l'habitude (théâtre, cinéma)
- je ne pratique plus mes sports habituels (salle d'escalade, tir à l'arc)
- je ne voyage plus et passe mes vacances chez moi
- il n'y a plus de rencontres IRL, ni de salons ou de conférences, pour se retrouver
- je n'ai plus l'occasion de voir mes quelques amis avec qui j'avais l'habitude de déjeuner au restaurant

Je ne dirais pas que j'en souffre, mais j'ai peur de prendre de mauvaises habitudes et d'avoir du mal à refaire des choses quand ce sera de nouveau autorisé.

J'espère qu'il n'y aura pas de retour à la vie "normale" comme elle était auparavant, et que le télétravail par exemple va se poursuivre dans une certaine mesure.

EDIT : Ce que je redoute par contre c'est un retour au travail avec masque. J'ai vraiment du mal à le supporter toute la journée, et comme je partage mon bureau avec 3 autres personnes, ce serait obligatoire.

[Zia .]

Au premier confinement j'avais trouvé ça génial. J'avais même pris goût à aller faire des courses, ce qui me permettait d'aller flâner longuement dans mes rayons préférés sans être écrasée par la présence d'un nombre trop important de gens.
Sortir le chien était aussi devenu bien plus confortable : personne dans la rue, pas de voitures en circulation.
Et j'ai aussi pris goût aux distanciation sociales.
Du coup j'avais réellement plaisir à sortir de chez moi.
Juste un peu embêtée par les masques : je ne suis pas très physionomiste de base, mais maintenant que tout le monde est masqué c'est devenu ultra compliqué. Surtout que ce que je regarde le plus sur un visage, c'est la bouche...
Cependant j'aime bien le porter: je peux m'amuser à faire des trucs bizarre avec ma bouche, me chuchoter des trucs, ou sourire à une blague que je me suis faite sans passer pour folle.

Mais désormais le problème vient justement du fait que j'ai pris goût aux avantages du premier confinement, alors que les gens ne le respectent plus tellement: ya foule dans la rue et dans les magasins, les gens ne font plus tellement attention aux distances, et du coup ça me paraît toujours trop, trop près.
De plus j'ai perdu l'habitude d'aller me promener sur mes jours de congés (le parc près de chez moi ayant longtemps été interdit d'accès), et même quand je me force pour y aller, j'ai l'impression qu'il y a encore et toujours trop de monde.

Donc niveau phobie sociale j'ai fait un gros bond en arrière, et ça va être un sacré boulot de me réadapter à la vie "normale".

Autre fait intéressant : j'ai l'impression que mon compagnon développe une agoraphobie à force d'isolement. Il montre des signes d'anxiété dans les grands espaces (avec ou sans monde), et trouve tout un tas de raisons pour retarder le moment de sortir (comme cela m'est familier !).
Donc on se retrouve à deux à avoir du mal à sortir