reprise d'études sans recherche d'emploi ...aspie friendly?

[Corarêva]

Bonjour,

J'ai du mal à faire des projets en étant en invalidité avec de grosses fragilités.
J'ai souvent envie de reprendre des études, mais pas d'université dans ma ville, cependant je pourrais faire ponctuellement un ou deux trajets par mois.
J'avais entendu parler du projet universitaire Aspie Friendly.
J'aimerais savoir s'il existe des structures d'accompagnement comme " université de deuxième chance" pour permettre à des adultes ( j'ai 45 ans donc je ne parle pas de ceux qui entre encore dans les clous à moins de 30 ans), de refaire un parcours qui serait du coup adapté mais qui ne déboucherait pas sur l'obligation de trouver un emploi à terme ... En effet l'Agephip ne semble fonctionner que dans un parcours d'emploi par exemple pour payer les études ou avoir de l'aide, cap emploi aussi, mais il existe aussi des ruptures sociales qui exigent que l'on commence par oser déjà reprendre un peu des études, tâtonner, être accompagné aussi mais pouvoir se le payer...pour moi ça fait partie aussi d'un objectif de réinsertion sociale souvent non pensée : ne pas forcément être utile économiquement mais ne plus peser comme un boulet dans une société à rester enfermé chez soi.

J'aimerais donc savoir si certains ont des liens avec les personnes qui portaient ce projet Aspie Friendly et s'il était question aussi d'accueillir des adultes autistes parfois avec troubles associés avec une aide pour les démarches administratives d'inscription aide pour les dossiers éventuels de VAE ou d'études qui remontent parfois à 20 ans en arrière, aide pour faciliter une inscription mixte à distance et présentiel ... bref, tout ce qui pourrait faire lever l'angoisse de reprendre des formations sans penser forcément à aller vers l'emploi après...

Je comprends que l'urgence n'est pas envers ceux qui sont déjà exclus et semblent l'être pour toujours ...

Merci

[Curiouser]

Kerlu avait indiqué dans ce message qu'elle était en lien avec le projet Aspie friendly. Peut-être qu'elle pourrait fournir quelques pistes.

[Corarêva]

Merci pour ta réponse.
J'avais mentionné pour un DU que j'étais autiste et la réponse que j'avais eue de la dame : pas de problème mais il ne faut pas que votre présence dérange le groupe ... déjà ça commence mal pour oser venir ...

[Jolteon]

J'avais mentionné pour un DU que j'étais autiste et la réponse que j'avais eue de la dame : pas de problème mais il ne faut pas que votre présence dérange le groupe ... déjà ça commence mal pour oser venir ...

Disons qu'elle te rappelle dès le début que si tu veux étudier ça va être à toi de t'adapter et pas l'inverse.

Ici tu as le témoignage d'une personne à qui on a reproché pendant sa formation que sa présence dérangeait le groupe (car lorsqu'elle participait à l'oral elle donnait des réponses trop longues et détaillées, les relations avec ses camarades étaient difficiles et ils se sont plaints d'elle):
Etudes aide soignant, troubles du comportement lié au SA et formation: compatibles?

[Corarêva]

Sauf que parfois justement je ne peux pas m'adapter, ça fait partie du diagnostic sinon je ne l'aurais pas

[Curiouser]

J'ai l'impression que ce qui pose très souvent problème, c'est la non-information et la méconnaissance de l'autisme dans certains environnements (d'études et professionnels). Sensibiliser, tout en proposant des aménagements (comme ils cherchent à faire dans le projet Aspie Friendly, par exemple), est vraiment important, à mon sens. Sinon, les aménagements ainsi que les efforts faits par la personne risquent de ne pas être bien perçus (et dans le pire des cas, mal perçus et mal vus), avec à la clef des souffrances, de la fatigabilité accrue, voire la rupture des études.

Edit : bref, on ne sait pas véritablement ce qu'il y avait derrière le "pas de problème mais il ne faudra pas que votre présence dérange le groupe", mais je doute quand même que la personne qui ait dit ça connaisse véritablement bien l'autisme, et en quoi cela peut être un handicap. Est-ce que l'on viendrait dire à quelqu'un qui a un handicap visible (une personne à qui il manque un bras, une personne malvoyante, etc.) qu'il faudra faire attention à ce que sa présence ne dérange pas le groupe ?
Mais je m'éloigne du sujet.

[Clovis]

Il me semble que la finalité professionnelle est justement la base de ce genre de formations réputées adaptées aux personnes avec autisme. Si tu ne vises pas un tel objectif tu pourrais peut être plutôt choisir un diplôme faisable à distance dans un domaine qui t'intéresse.

Perso je ferais bien une thèse en histoire mais en l'état c'est compliqué, déjà en Master recherche j'ai vu / contacté mon directeur qu'une fois dans l'année avant de glisser mon mémoire dans son casier sans savoir s'il accepterait de le corriger. Et ça a été dans ce goût là pour mes autres formations aussi.

[Corarêva]

Peut-être qu'il faudrait commencer par demander à la personne en quoi consiste son handicap parce que tous les autistes n'ont pas le même handicap selon les environnements ni les mêmes troubles associés, ni le même projet dans une reprise d'études : la plus grande logique de ce monde c'est " études pour travailler", mais on a devrait avoir le droit de faire des études aussi sans savoir si on sera capable de travailler avec ces études, du coup quand on passe par des organismes de réinsertion ou d'accompagnement du handicap il faudrait déjà faire remonter les compétences de la personne qui a été en rupture, qui a une certaine fatigabilité, aménager...
C'est sûr que demander des aides financières et ne pas travailler après c'est un peu bloquant vu que l'argent de ces organismes normalement a pour base une réinsertion professionnelle : sauf que le bénévolat par exemple pourrait très bien entrer dans une perspective d'intégration professionnelle sans but lucratif. Moi j'aimerais reprendre confiance en moi par une formation concrète qui m'aiderait à intervenir ponctuellement dans certains lieux et ne pas demander d'argent juste des compensations qui me permettent de ne pas perdre plus d'argent, mais me sentir utile, et faire remonter aussi l'envie d'avoir des projets avec les autres... dépasser des peurs.

C'est vrai aussi que développer des GEM autistes partout ça serait bien et pouvoir aussi aider les personnes qui interviennent à se former quand un petit atelier marche par exemple..

On peut avoir un bac + 5 mais quand ça fait 20 ans que tu n'as pas mis les pieds à la fac ben bof, il ne reste pas grand chose surtout quand finalement ta voie semble autre après toutes les ruptures professionnelles et sociales.

Je trouve que c'est bien de diagnostiquer les adultes mais ceux qui sont un peu "hors circuit" d'avoir une dynamique qui ne leur mette pas la pression pour tenter de rejoindre a minima le monde selon leurs intérêts ..

J'aime bien cette idée de permettre à des gens sans bordure d'âge de reprendre un circuit "normal" tout en étant adapté, dans une perspective d'inclusion, mais pas qu'à 15 ou 20 ans ... ras-le-bol un peu des limites d'âge partout ...

Mais bon au fond je crois que j'ai beau avoir des envies de ... l'angoisse me paralyserait sans doute encore malgré les aides surtout si ce n'est pas à proximité et à distance ce que je vois ne me tente pas .puis ben je fais déjà tout àdistance ... ça n'aide pas à se sentir en phase avec le monde ...

[Jolteon]

Je pense pas que ton âge soit un problème Corarêva (des personnes de ton âge qui retournent aux études il y en a, même si ce n'est pas la majorité). C'est plutôt que si tu veux retourner à l'université dans un but de "bien-être" tu risques d'être déçue. Pour beaucoup d'étudiants autistes "jeunes" l'université c'est très compliqué, de la souffrance, de l'épuisement, devoir "se battre" pour avoir des conditions d'études décentes, beaucoup de pression, etc...
Le système scolaire en France est trop rigide, il faudrait vraiment proposer quelque chose de plus individualisé pour les personnes autistes.
De plus, dans un certain nombre de parcours à l'université, il y a des matières en lien avec le professionnel (comment faire un cv et une lettre de motivation, stage d'observation, stage de plusieurs semaines/mois).

Si tu veux étudier "sans stress" et en présentiel je dirais soit auditeur libre à l'université (tu as le droit d'assister aux cours mais ne passe pas les examens, pas d'obligation d'assister à tout si tu es fatigable et/ou que certaines matières ne t'intéressent pas, pas de travaux à rendre...) ou des cours type cours du soir/le weekend pour adultes en présentiel (il y en a surtout pour les langues généralement).

[Corarêva]

Oui c'est juste, je sais qu'il y a des pans universitaires sans intérêt pour moi, le côté trop formel aussi me dérange, contrairement à certains autistes j'ai plutôt une originalité de traitement et de présentation de l'information et pas très universitaire, ce qui d'ailleurs m'a posé problème dans mon cursus initial, en ma faveur ou défaveur.
Le problème c'est que j'ai toujours l'impression que sans " preuve" de ce que je fais, je ne suis rien ...

Bon du coup j'ai trouvé un webinaire Aspie-friendly ce vendredi : https://univ-toulouse-fr.zoom.us/meetin ... smk6sO2oa6

@curiouser@ je ne sais pas si cela doit être partagé plus visiblement à un autre endroit... pour tous ceux qui seraient intéressés.

[Curiouser]

Bon du coup j'ai trouvé un webinaire Aspie-friendly ce vendredi : https://univ-toulouse-fr.zoom.us/meetin ... smk6sO2oa6

@curiouser@ je ne sais pas si cela doit être partagé plus visiblement à un autre endroit... pour tous ceux qui seraient intéressés.

Je vais poster un message dans la section "Actualités"

[Corarêva]

Ok, on pouvait envoyer un mail avant pour poser des questions , ce que j'ai fait en étant redirigée vers une autre personne de l'université de Toulouse parce que celle indiquée dans le mail reçu pour l'inscription du webinaire m'a répondu qu'elle n'était plus sur ce poste. Je ne mets pas le nom car ceux qui voudront écrire je pense recevront la même indication et aussi pour ne pas mettre le nom de la personne sur le web.