Tugdual a écrit : ↑jeudi 25 février 2021 à 13:42
Glaciell a écrit : ↑jeudi 25 février 2021 à 0:14
Il existe des versions un peu longues mais lisibles, comme "les soldats et les soldates".
Au delà d'un usage ponctuel, le style devient vite lourdingue.
La question est de savoir ce qu'on cherche à faire : beaucoup de documents administratifs ou de textes législatifs sont "lourdingues".

Les versions longues ne me semblent pas gênantes dans ce genre de documents, dans lesquels je pense particulièrement important de marquer l'inclusivité. On peut aussi choisir, dans des documents ou situations moins "officiels", de les employer au début du document et ne reprendre que la version "masculine" ensuite, parce qu'à ce moment-là, l'idée que ce terme englobe les deux gens a déjà été posée. (À titre personnel, je ne pense pas que ce soit idéal - mais pour le moment c'est ce que j'ai trouvé de mieux).
Tugdual a écrit : ↑jeudi 25 février 2021 à 13:42Glaciell a écrit : ↑jeudi 25 février 2021 à 13:06
De toute façon, du point de vue linguiste, l'idée c'est de réfléchir, proposer, et voir ce que la population adopte, parce que c'est comme ça que vit une langue.
Ils devraient être capable de proposer quelque chose de prononçable (ça ma paraît quand même un prérequis pour une langue) qui s'appuie sur les origines de notre langue actuelle, de façon à ce que les développements aient un minimum de sens ?
Je ne comprends pas vraiment cette histoire d'imprononçable. Beaucoup de choses ont été proposées, qui me semblent prononçables : l'auteur - l'auteure - l'autrice etc. (donc là on peut utiliser "les auteurs", "les auteur-e-s", "les auteurs et les autrices", "les auteurs et les auteures"

).
Ensuite, il y a la question de la graphie. Mais la graphie c'est une sorte de code posé sur la langue, ça ne reflète pas forcément la prononciation (surtout en français). Les histoires de point médian, c'était uniquement pour l'écrit. Quand on voit "svp", "etc.", "par ex.", on lit bien "s'il vous plaît", "et caetera", "par exemple". Le point médian aurait pu fonctionner de la même façon... Bon, apparemment, ça ne marche pas, et c'est pas grave, c'est en tâtonnant qu'on arrivera à quelque chose qui convient au plus grand nombre. Si ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas et on cherche autre chose. Rome ne s'est pas construite en un jour.

C'est un peu dur de reprocher aux linguistes de ne pas apporter LA solution. Il y a énormément de débats et de réflexions à ce sujet chez les linguistes (qui ne sont pas une entité unique et ne sont pas non plus d'accord entre eux

mais les échanges font avancer

). Et ensuite il y a la réception par les usagers. Et aussi le fait qu'un changement ne s'implante pas subitement...
Des propositions il y en a plein qui émergent, comme par exemple les pronoms : certaines proposent les versions "celleux". Bah, a priori c'est prononçable. Est-ce que c'est moche ? Est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que c'est quelque chose qui peut entrer dans les habitudes ? On ne peut pas savoir, en linguistique c'est l'usage qui fonde la norme, et ce qui fonctionne le mieux finit en général par rester. Après, l'idéologie a sa part dans les possibilités d'évolution d'une langue. Donc, le débat et les échanges peuvent faire évoluer les idées et contribuer à faire envisager / accepter des choses qui autrement auraient peut-être été repoussées directement et mises aux oubliettes. Ou au contraire contribuer à un rejet brutal de quelque chose qui aurait pu fonctionner. Mais bon, faut pas forcément tomber sur les linguistes si ça marche pas. La question est actuelle, des tentatives émergent çà et là, des médias adoptent une version ou une autre... c'est comme ça que l'usage finit par retenir ce qui fonctionne et rejeter ce qui ne fonctionne pas, et en fonction de ça, beaucoup de gens continuent à réfléchir à des solutions.

Mais c'est loin d'être simple pour ce qui est du français, d'une part les usagers sont en général traditionnellement assez hostiles aux adaptations de la langue et de sa graphie, d'autre part pour le moment on n'a pas encore de solution "parfaite" qui ne pose pas soit un problème de joliesse du mot, soit de prononciation, soit de lecture, soit d'accord avec un autre terme plus loin dans la phrase... Et on a aussi des gros écueils parfois, des formes qui devraient pouvoir s'employer mais qui ne fonctionnent pas ou vice-versa.
Mais là encore, ce sont des choses qui peuvent éventuellement trouver des solutions à l'usage. Et parfois on s'habitue aussi à quelque chose qu'on trouvait imbuvable à la base mais qui s'avère finalement pratique. Donc voilà : continuer à réfléchir, proposer, tester pendant une certaine période... mais ça pourrait se faire dans la sérénité, sans que les gens aient envie de s'étriper comme on peut le voir dans les réactions à certaines articles des médias.
(pourquoi on met pas des "o" ou des "a" hein ?
"ol arrive" = il arrive ou elle arrive
"lo director" = le directeur ou la directrice
"les généticians" = les généticiens et les généticiennes
etc.
Voilà, une idée, pouf, ça marche pas, retour à la réflexion

)
D'ailleurs, s'appuyer sur les origines de la langue et sur la façon dont elle a évolué, c'est déjà ce que certains essaient de faire, notamment avec la suggestion de revenir à l'accord de proximité, de reprendre le terme autrice, etc.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.