Habilités sociales

[xop24]

Bonjour,

Je voulais pour ceux qui ont fait des groupes d'habilités sociales comment sa c'était dérouler, ce que vous avez apprit et ce que cela vous à apporter

[Lilas]

J'ai participé à un de ces groupes durant 3 ans après mon diagnostic, à raison d'une séance par mois.

La séance était encadrée par un binôme de psychologues et débutait toujours par un temps d'échange libre où ceux qui le souhaitaient pouvait partager quelque chose avec le reste du groupe, et demander des conseils.
Ensuite venait la présentation de l'exercice du jour qui pouvait impliquer tout ou partie des participants. L'exercice se présentait souvent, mais pas systématiquement, sous la forme d'un jeu de rôle.
Enfin venait un temps de debrief pour analyser ce qu'il ressortait de l'exercice.

Personnellement, je ne me sentais pas à l'aise dans ce cadre et n'en ai certainement pas tiré ce qu'il y avait à en tirer. Je n'ai par exemple jamais profité du temps d'échange de début de séance pour dire quoi que ce soit.

J'avais avant cela fait du théâtre d'improvisation, une thérapie de groupe, et des formations professionnelles pour mieux communiquer, et j'ai retrouvé un peu de tout ça dans ces cours.

[lepton]

Peux-tu mettre à jour ta signature, en précisant ton statut vis-à-vis du diagnostic (voir la charte, chapitre 1.2) ?

• cliquer (en haut à droite) sur ton pseudo ;
• dans le menu qui apparaît, cliquer sur "Panneau de l'utilisateur" ;
• cliquer sur l'onglet "Profil" ;
• cliquer (à gauche) sur "Modifier la signature" ;
• préciser ton statut dans la zone d'édition
  (exemples : suspicion de TSA, TSA diagnostiqué, parent...) ;
• cliquer (en bas) sur "Envoyer".

Par avance, merci.

[freeshost]

Bienvenue ! xop24 !

Si tu veux en savoir plus le spectre autistique, dévore ici.

[xop24]

Bonjour à tous,
Je vais regarder ce que tu m'as envoyer Freeshost.
J'imagine que ce qui n'a pas du te faire progresser dans les groupes d'habiletés ce que c'était de la théorie.
Plus de mise en pratique, t'aurais peut être aider même si je pense que c'est plus difficile pour certaines que d'autres de progresser.
Du coup, comme sa ne t'as pas aider as tu réussis à trouver un boulot?
Tu gères comment ta relation aux autres à l'heure actuelle?

[Lilas]

Du coup, comme sa ne t'as pas aider as tu réussis à trouver un boulot?
Tu gères comment ta relation aux autres à l'heure actuelle?

J'avais déjà un travail, donc sur ce point pas de problème.
C'est juste dans la gestion de la communication au quotidien que j'espérais des progrès, comme être capable d'échanges informels dans un groupe de personnes, mais peine perdue, je reste mutique dans ce genre de situation.

[Cardamome]

si je peux me permettre, je suis la maman d'un ado avec TSA. (sinon supprimer mon message)

Mon fils a commencé les ateliers d'habiletés sociales, quelques mois après le diagnostic, à l'age de 12 ans.
Les séances étaient très artificiellement bâties, sur des jeux entre participants n'ayant pas le même niveau intellectuel.
Cela ne lui était pas très profitable, et créait même des tensions, car il saturait de devoir supporter les répétitions de règles du jeu , voire les simplifications en cours de route, à cause de certains participants. C'était trop d'un coup à gérer pour lui en sachant qu'à l'époque en classe il ne supportait pas de subir les répétitions de cours, rabachage inhérent au collectif classe...
Un peu comme demander à un allergique en train de se faire désensibiliser de subir un contact appuyé avec son allergène et d'exiger de lui qu'il soit déjà moins sensible...

un groupe s'est créé plus proche géographiquement et sur un concept plus détourné pour faire passer les choses = bien moins artificiel que les jeux précédents dont mon fils ne voyait pas le lien avec son présent sa réalité ses difficultés. (pour lui, il lui suffisait de ne pas jouer à tel jeu pour ne pas avoir à subir le groupe et la non compréhension des règles etc)
ça se passe via l'informatique, l'air de rien, il a appris à demander de l'aide, à en apporter, à accepter tout un tas de choses et deux ans après, je vois bien les progrès ne serait-ce qu'en classe où il accepte de demander de l'aide aux profs, de façon réitérée si besoin selon les profs...ce qu'il n'aurait jamais fait avant. Il réalise qu'il peut demander de l'aide qu'il n'en est pas une personne moins bonne...

Le groupe commence à être un peu gros (ils sont 9) mais globalement mon fils gère mieux la différence de profil et surtout le prétexte informatique rend les ateliers moins artificiels; ils bricolent aussi beaucoup du travail manuel sur de petits projets...

je pense qu'il faut donc faire attention au groupe: pas trop de profil accaparant trop l'animateur pour pouvoir oser soi même demander des choses, que ce ne soit pas artificiel et sans lien avec la vie quotidienne le must étant que ça utilise un truc qui plaise beaucoup pour donner envie de...
parce que ça peut être aussi pas si terrible voire négatif (mon fils pleurait beaucoup et s'énervait à chaque séance au moment où j'ai trouvé l'autre alternative je pense qu'il aurait arrêté ça ne lui apportait rien; un des participants avait un IR pénible à supporter et l'animatrice avait autorisé qu'il vienne avec et nous fasse son cirque, c'était pénible, bruyant et désagréable pour les parents en salle d'attente j'imagine les autres avec TSA et hypersensibilités c'était ). On attendait aussi beaucoup de mon fils comme il n'avait pas de déficience intellectuelle, et ça pesait énormément sur lui.

L'atelier actuel ça va...si le groupe ne continue pas à grandir.

[freeshost]

mais peine perdue, je reste mutique dans ce genre de situation.

Sais-tu les facteurs qui t'empêchent de communiquer ?

- ça va trop vite, trop de personnes parlent... alors peut-être commencer en un-à-un ;
- c'est sur des sujets que je connais pas ;
- je suis fatigué ;
- je ne veux pas interrompre les personnes qui parlent ;
- il y a du bruit ou de l'agitation autour ;
- le sujet me met mal à l'aise ;
- etc.

[Antigone]

Alors moi j'en sors, d'un groupe d'habiletés sociales pour adulte et jeunes adultes avec TSA. Je suis encore mitigée à ce sujet. Nous avons parlé d'émotions : les identifier, les nommer et ensuite nous avons travaillé les maladresses sociales (on analysait des situations pour essayer d'identifier ce qui n'aurait pas du être fait/dit) et aussi un travail pour essayer de comprendre ce que l'autre peut ressentir/comprendre dans certaines situations. Deux heures par jour sur 5 jours. C'était finalement assez intense. Le travail sur les émotions m'a beaucoup déstabilisée parce que je ne sais pas du tout les identifier, les nommer... Ensuite, j'ai trouvé certaines "maladresses" un peu grosses et d'autres où je ne voyais pas le problème... Donc si on fait le bilan, c'était de "la nouveauté' mais il faut savoir que je n'ai qu'un suivi psychiatrique essentiellement pour dépression et aucun suivi psychologique, donc je suis un peu toute seule face au TSA.
Tout ce qui a été dit c'étaient pour moi des pistes de travail et de réflexion (parfois au cours de la séance, je me disais on me prend vraiment pour une débile ...et finalement je cogitais toute la nuit parce que tout ce qui est censé être simple, évident est en fait hyper complexe).

Les deux animatrices (neuropsychologue et psychologue, ayant bossé au CRA et spécialistes des TSA) ont été très bien, j'ai trouvé. Je ne me suis jamais sentie mise en difficulté, ou forcée à faire quelque chose que je ne voulais pas faire. Elles étaient hyper patientes (moi y en a un je l'aurai claqué ) , elles géraient vraiment le groupe (c'est la maîtresse qui parle là) en laissant une place à chacun, en veillant à ce que ça ne parte pas dans tous les sens... Je sentais qu'elles analysaient assez vite les besoins des uns et autres. Deux psy pour 6 TSA me parait être un bon taux d'encadrement.

Après, je n'ai pas trop accroché avec le reste du groupe (bon j'étais pas là pour me faire des amis, en même temps) parce que j'étais la seule "vraie" adulte du groupe (genre la seule à avoir un emploi et finit mes études). Il y avait un participant assez pénible, mais les deux psychologues le recadraient avant qu'il n'envahisse tout l'espace.
Je n'ai pas non plus réussi à vraiment participer, et surmonter mon anxiété sociale. je pense qu'il y avait trop d'inconnus dans une seule pièce et en plus on parlait de domaines dans lesquelles je me sens très démunie.

C'était une formule un peu "spéciale" et intensive, ce stage mais sans ça je n'aurai pas pu y participer car elles avaient mis ça sur des vacances scolaires et le reste du temps je travaille trop loin... Les deux psy ont bien précisé que 10h c’était plus court que ce qu'elles avaient l'habitude et qu'on ne pourrait pas approfondir certaines choses. Pour cela, elles ont récolté nos ressentis, nos besoins à la fin et elles vont réfléchir (mais bon avec le confinement...) à créer des modules qui soient moins "généralistes" et plus sur certains besoins. Par exemple, j'ai demandé un travail sur "comment faire la conversation", comme discuter de tout et rien avec un collègue.

En fait le gros point négatif c'est le prix... c'est raisonnable vu le boulot qu'elles ont fourni, je pense mais pour mon budget c'est énorme et ma mutuelle ne rembourse que dalle. Dommage, parce que je pense que c'est vraiment le genre de travail qui demande du temps pour être profitable. On apprend les règles et codes sociaux en 10h. OU 20h.

Pour conclure, je dirai qu'il ne faut pas oublier que c'est un travail un groupe donc nous sommes là pour avancer ensemble mais pas pour être psychanalysé à tour de rôle (et heureusement, parce que je n'aurai pas aimé écouter les histoires de tout le monde). Donc, forcément il y aura un discours qui peut paraître assez "général" mais c'est ensuite à chacun (soit seul, soit avec sa psy) de l'adapter à son parcours. Ce sont des clés qu'on vous donne mais pas des formules magiques. Moi j'ai apprécié parce que j'ai l'habitude de fonctionner ainsi, en récoltant les pistes de travail et en les bossant à ma façon, à mon rythme... mais je pense qu'un des candidats n'a pas du tout aimé, il voulait sans cesse raconter ses propres histoires, ses anecdotes et il était assez vite renvoyé dans les cordes. J'ai eu l'impression qu'il en avait assez (cela dit je peux me tromper) mais apprendre à écouter les autres, c'est aussi un travail.

Je ne sais pas si ça va t'aider. Personnellement, si il n'y avait pas le problème du coût, je renouvellerai l''expérience avec les modules "spécialisés" pour continuer une progression... Je suppose qu'il peut y avoir de mauvaises expériences, mais si tu en as les moyens, je dirai : essaie. Il n'y a que comme ça que tu sauras si c'est pour toi.

[Lilas]

Sais-tu les facteurs qui t'empêchent de communiquer ?

Je pense que je me sens moins apte et/ou légitime à participer que les autres et reste en retrait dès lors que je ne suis pas obligée de parler.
En tête à tête j'y arrive un peux mieux mais ça reste laborieux.
Même ici, sur le forum, j'ai du mal à participer aux discussions.

[Arcane]

Combien ça coûte ce genre de stage ?

[Antigone]

En ce qui me concerne c'était 500 euros, les 5 jours ce qui revient à 50 euros de l'heure pour 2 psy (puisqu'elles étaient présentes toutes les deux ensemble); Je pense qu'elles ne font pas une grande marge (c'est moins cher que leurs consultations horaires) vu le travail de préparation, je ne dis pas que ce n'est pas un prix justifié mais c'est une énorme somme à débourser... Et surtout je trouve triste qu'il n'y ait aucune possibilité de remboursement alors que c'est dans le cadre d'un suivi...

[xop24]

Bonjour Antigone,
Est ce sa t'as appris à développer ton empathie de faire ces groupes et avoir des réactions plus adapter avec les autres?
Qu'est ce qui t'angoisses le plus avec les autres?

[Antigone]

Non, c'est trop tôt pour cela. Comme je le disais cela donne des pistes mais en aucun cas des formules magiques. Et quelque part ça me convient, je ne voulais pas changer de personnalité simplement essayer de mieux vivre avec mes particularités. J'ai appris les codes pour décrypter des émotions, et donc éviter les maladresses. Maintenant à moi de les utiliser à bon escient.

[cinamille]

J'ai participé à un groupe d'habileté sociale pendant trois ans (qui malheureusement n'existe plus et je suis aujourd'hui à la recherche d'un nouveau groupe). Ca ma fait énormément de bien de discuter et d'échanger avec de nouvelles personnes autistes car je me suis toujours (et encore aujourd'hui) sentie en décalage avec les personnes neurotypiques (ce qui me fait beaucoup souffrir). Grâce aux habiletés sociales, j'ai fait énormément de progrès la communication verbale et non verbale, dans les interactions sociales, dans la compréhension des codes sociaux et dans la gestion de mon corps et de mes émotions. Nous abordions de multiple sujets comme l'amitié, l'amour, l'école, les moqueries, les préjugés, l'acceptation de la différence, comprendre nos difficultés, le regard des autres sur les troubles de l'autisme…. Nous faisons aussi de nombreuses activités comme des sorties au cinéma, des jeux de société, des jeux de rôles… Ce n'était pas toujours facile et parfois très éprouvant car nous étions confrontés à nos propres difficultés mais au final cela nous a permis d'apprendre à nous adapter à la société tout en restant nous-même. Les groupes habiletés sociales me manquent fortement J'espère un jour pouvoir trouver un nouveau groupe pour continuer de me faire de nouveaux amis et de faire des progrès