En fond de cette situation, voici quelques questions que je me pose et j'aimerais bien avoir votre avis ....
Conseil de la direction :
"ce serait bien que Dimitri se fasse d'autres relations dans la classe, qu'il ne soit pas toujours avec son ami (SA)"
Que peut- on espérer de façon réaliste dans ce sens ? N'était-ce pas une chance déjà de l'avoir rencontré ?
Dans quel sens l'encourager ?
Un enfant SA apprend-il à mettre des nuances ? (nous l'accompagnons dans ce sens mais rencontrons évidemment des résistences !)
En fait, question tellement large que je ne devrais pas la poser : où se situe notre role éducatif essentiel ?
En gros : Qu'il est vain de vouloir essayer de changer ? qu'est-ce qui est essentiel de leur inculquer ?(évidemment, j'ai des pistes et des convictions mais je ne suis pas certaine de ne pas me tromper !)
Merci !
questions sous-jacentes ...
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Re: questions sous-jacentes ...
rectification de la question mal écrite :
Qu'est-ce qu'il est vain de vouloir changer ? ....
Qu'est-ce qu'il est vain de vouloir changer ? ....
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Re: questions sous-jacentes ...
bonjour tania,
il est vrai qu'il gagnerait à avoir "d'autres" amis, mais :
- c'est difficile de lui en "imposer"; une année, j'ai dit à nicolas d'aller au foyer des jeunes, pour rencontrer des jeunes de son âge (de 13 à 17 ans); un jour que je passais à côté du foyer, j'ai vu un groupe; nicolas était dans le groupe par sa présence, mais pas par sa participation ; j'en ai déduit qu'il faisait l'effort d'y aller parce que je lui demandais, mais qu'il n'arrivait pas naturellement à s'y intégrer;
on en a parlé... et il n'y est plus allé.
- maintenant, si dimitri fait l'effort d'aller vers les autres, c'est formidable... à condition que les autres fassent l'effort de l'accepter comme il est.
- je ne pense pas qu'il soit bon qu'il délaisse son copain; c'est un repère pour lui et ils sont à deux pour se soutenir... c'est important, très important.
c'est, justement, "peut-être" à deux qu'ils arriveront à aller vers les autres, en se complétant, l'un aidant l'autre dans ce qu'il se trouve plus à son aise.
pour ce qui est de chercher à les changer... je ne pense pas qu'il soit souhaitable... par contre, leur donner des clés pour être plus à leur aise dans la société... oui.
enfin, avis personnels.
il est vrai qu'il gagnerait à avoir "d'autres" amis, mais :
- c'est difficile de lui en "imposer"; une année, j'ai dit à nicolas d'aller au foyer des jeunes, pour rencontrer des jeunes de son âge (de 13 à 17 ans); un jour que je passais à côté du foyer, j'ai vu un groupe; nicolas était dans le groupe par sa présence, mais pas par sa participation ; j'en ai déduit qu'il faisait l'effort d'y aller parce que je lui demandais, mais qu'il n'arrivait pas naturellement à s'y intégrer;
on en a parlé... et il n'y est plus allé.
- maintenant, si dimitri fait l'effort d'aller vers les autres, c'est formidable... à condition que les autres fassent l'effort de l'accepter comme il est.
- je ne pense pas qu'il soit bon qu'il délaisse son copain; c'est un repère pour lui et ils sont à deux pour se soutenir... c'est important, très important.
c'est, justement, "peut-être" à deux qu'ils arriveront à aller vers les autres, en se complétant, l'un aidant l'autre dans ce qu'il se trouve plus à son aise.
pour ce qui est de chercher à les changer... je ne pense pas qu'il soit souhaitable... par contre, leur donner des clés pour être plus à leur aise dans la société... oui.
enfin, avis personnels.
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
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Re: questions sous-jacentes ...
Pour moi, il est vain de vouloir changer quelqu'un en profondeur, quel qu'il soit.
Si Dimitri change, il ne sera plus lui-même.
Comme on le disait précédemment, ce n'est pas la personne qui est handicapée mais la relation de communication qui est handicapante. C'est donc là-dessus qu'il faut jouer. Et dans la relation, il y a plusieurs personnes.
Dimitri, s'il est comme la majorité des aspies, a une certaine rigidité qui est nécessaire pour être rassuré. D'où la relation privilégiée avec cet ami. C'est déjà formidable que cette relation existe, preuve qu'il peut en avoir, des relations.
La remettre en question, c'est mettre Dimitri en danger puisqu'il a réussi à créer cette relation d'amitié. L'amitié est fonction du partenaire : si l'amitié existe c'est que le partenaire a accepté (et apprécié, pourquoi pas) les particularités de Dimitri et qu'il partage des centres d'intérêt avec lui.
C'est stupide et mesquin de remettre en question cette relation privilégiée qui aide Dimitri à vivre le quotidien du collège.
Par ailleurs l'amitié ne s'impose pas, elle se choisit.
Par expérience, je peux dire que j'ai essayé de susciter des relations (sinon amicales, du moins de tolérance) entre Lila et d'autres élèves du collège, ça n'a jamais marché. J'en ai été très meurtrie car dans la pensée commune quelqu'un qui n'a pas d'ami n'est pas digne d'en avoir.
J'ai relativisé plusieurs années après quand j'ai compris 2 choses :
- Il faut une certaine maturité pour être prêt à nouer des relations sociales, cette maturité peut arriver beaucoup plus tard ou ne pas arriver du tout et la personne aspie n'en est pas responsable.
- On va à l'école, au collège, au lycée, à l'université, d'abord pour apprendre (des notions, des savoir-faire...). En général, on apprend aussi à se socialiser.
Quand on est aspie, on ne peut pas forcément tout faire en même temps. Il vaut mieux utiliser le temps de la scolarisation pour engranger des connaissances et des compétences. La sociabilisation viendra en son temps, si elle doit venir et elle peut se développer dans un autre cadre (loisirs, rencontres de jeunes aspies...).
Voilà mon avis Tania. Il est basé sur mon expérience de maman mais aussi sur celle d'enseignante. Je pense être une des personnes qui a vu le plus d'élèves autistes "en situation scolaire".
Bon courage
Si Dimitri change, il ne sera plus lui-même.
Comme on le disait précédemment, ce n'est pas la personne qui est handicapée mais la relation de communication qui est handicapante. C'est donc là-dessus qu'il faut jouer. Et dans la relation, il y a plusieurs personnes.
Dimitri, s'il est comme la majorité des aspies, a une certaine rigidité qui est nécessaire pour être rassuré. D'où la relation privilégiée avec cet ami. C'est déjà formidable que cette relation existe, preuve qu'il peut en avoir, des relations.
La remettre en question, c'est mettre Dimitri en danger puisqu'il a réussi à créer cette relation d'amitié. L'amitié est fonction du partenaire : si l'amitié existe c'est que le partenaire a accepté (et apprécié, pourquoi pas) les particularités de Dimitri et qu'il partage des centres d'intérêt avec lui.
C'est stupide et mesquin de remettre en question cette relation privilégiée qui aide Dimitri à vivre le quotidien du collège.
Par ailleurs l'amitié ne s'impose pas, elle se choisit.
Par expérience, je peux dire que j'ai essayé de susciter des relations (sinon amicales, du moins de tolérance) entre Lila et d'autres élèves du collège, ça n'a jamais marché. J'en ai été très meurtrie car dans la pensée commune quelqu'un qui n'a pas d'ami n'est pas digne d'en avoir.
J'ai relativisé plusieurs années après quand j'ai compris 2 choses :
- Il faut une certaine maturité pour être prêt à nouer des relations sociales, cette maturité peut arriver beaucoup plus tard ou ne pas arriver du tout et la personne aspie n'en est pas responsable.
- On va à l'école, au collège, au lycée, à l'université, d'abord pour apprendre (des notions, des savoir-faire...). En général, on apprend aussi à se socialiser.
Quand on est aspie, on ne peut pas forcément tout faire en même temps. Il vaut mieux utiliser le temps de la scolarisation pour engranger des connaissances et des compétences. La sociabilisation viendra en son temps, si elle doit venir et elle peut se développer dans un autre cadre (loisirs, rencontres de jeunes aspies...).
Voilà mon avis Tania. Il est basé sur mon expérience de maman mais aussi sur celle d'enseignante. Je pense être une des personnes qui a vu le plus d'élèves autistes "en situation scolaire".
Bon courage
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Re: questions sous-jacentes ...
edité
Modifié en dernier par samoju le mardi 11 mai 2010 à 12:04, modifié 1 fois.
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Re: questions sous-jacentes ...
c'est vrai on ne peut pas "obliger" son enfant a se faire pleins de copains, c'est déjà super que Dimitri est un ami et en plus dans sa classe (si j'ai bien compris) combien de fois je n'ai pas endtendu pour mon fils : il faut absolument qu'il s'ouvre aux autres, ce serait bien qu'il se fasse des copains dans sa classe etc... tellement facile à dire
je pense que pour moi une parie du bonheur réside d'en le fait d'avoir plein d'amis et j'ai du mal à comprendre que l'on puisse être heureux sans ou juste un ou deux , mais mon fils n'a pas forcement les mêmes besoins que moi , il a trois amis dont un depuis tout petit et la c'est le BONHEUR quand ils sont ensembles c'est dejà enorme , il me dit que ça ne le derange pas d'être seul plutôt que mal accompagné du moment qu'on le laisse tranquille .
En tous les cas les amis qu'il a sont des vrais amis qu'il l'accepte comme il est et n'est pas ça la vrai amitié , combien de personnes finalement ont combien de vrai amis
dolenn
je pense que pour moi une parie du bonheur réside d'en le fait d'avoir plein d'amis et j'ai du mal à comprendre que l'on puisse être heureux sans ou juste un ou deux , mais mon fils n'a pas forcement les mêmes besoins que moi , il a trois amis dont un depuis tout petit et la c'est le BONHEUR quand ils sont ensembles c'est dejà enorme , il me dit que ça ne le derange pas d'être seul plutôt que mal accompagné du moment qu'on le laisse tranquille .
En tous les cas les amis qu'il a sont des vrais amis qu'il l'accepte comme il est et n'est pas ça la vrai amitié , combien de personnes finalement ont combien de vrai amis
dolenn
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Re: questions sous-jacentes ...
Entièrement d'accord avec tout ce qui a été cité plus haut....!
On ne peut pas "obliger" qui que ce soit, SA ou NT ,à décider pour eux qui sera ou non leurs amis.!C'est insensé.!
Mon fils a depuis la maternelle des copines, mais pas vraiment de copains....Oui, ça semblerait plus "logique" qu'il ait aussi des copains, mais son choix s'est dirigé vers les filles.!C'est comme ça et il est heureux avec elles.!
Je pense aussi que cela vient de son caractère car il n'a jamais aimé les jeux de garçons (ballon ou bagarre) il préférait les jeux calmes des filles.!
Ca fait donc 6 ans que son "harem" de filles le suit et l'accepte tel qu'il est.!
Ca ne me viendrait pas à l'idée de l'obliger à être avec un garçon par exemple.!!!!
D'ailleurs, je me rappelle qu'il avait invité un jour pour son anniversaire: 3 filles et 2 garçons....(c'est lui qui a choisit dans sa liste de camarades de classe).J'étais hyper contente car tous les enfants avaient accepté son invitation.En fait, durant l'après-midi (qui s'est bien passé) il y a eu 2 groupes: les 2 garçons invités et les filles + Léo.!!!
Depuis l'année dernière, il n'invite plus que ses copines et vous savez quoi? Elles répondent toujours "présentes" à ses invitations.!Je trouve ça formidable et je mesure la chance qu'il a ....
Du pur bonheur quand je les entends rire ensemble et que je vois mon fils si heureux.!
Tania, je crois que cet ami doit être vraiment précieux pour Dimitri et je me demande bien au nom de quoi on peut les séparer.!
C'est pÔ juste....
On ne peut pas "obliger" qui que ce soit, SA ou NT ,à décider pour eux qui sera ou non leurs amis.!C'est insensé.!
Mon fils a depuis la maternelle des copines, mais pas vraiment de copains....Oui, ça semblerait plus "logique" qu'il ait aussi des copains, mais son choix s'est dirigé vers les filles.!C'est comme ça et il est heureux avec elles.!
Je pense aussi que cela vient de son caractère car il n'a jamais aimé les jeux de garçons (ballon ou bagarre) il préférait les jeux calmes des filles.!
Ca fait donc 6 ans que son "harem" de filles le suit et l'accepte tel qu'il est.!
Ca ne me viendrait pas à l'idée de l'obliger à être avec un garçon par exemple.!!!!
D'ailleurs, je me rappelle qu'il avait invité un jour pour son anniversaire: 3 filles et 2 garçons....(c'est lui qui a choisit dans sa liste de camarades de classe).J'étais hyper contente car tous les enfants avaient accepté son invitation.En fait, durant l'après-midi (qui s'est bien passé) il y a eu 2 groupes: les 2 garçons invités et les filles + Léo.!!!
Depuis l'année dernière, il n'invite plus que ses copines et vous savez quoi? Elles répondent toujours "présentes" à ses invitations.!Je trouve ça formidable et je mesure la chance qu'il a ....
Du pur bonheur quand je les entends rire ensemble et que je vois mon fils si heureux.!
Tania, je crois que cet ami doit être vraiment précieux pour Dimitri et je me demande bien au nom de quoi on peut les séparer.!
C'est pÔ juste....
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.
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Re: questions sous-jacentes ...
J'ai exprimé mon point de vue sur le "jusqu'où se forcer" ici : http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=27952#p27952
Et le texte de Joel Smith traduit ici aide je pense énormément à l'auto-analyse autant qu'à apprendre à s'expliquer avec ses amis NT : http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=28381#p28381
Personnellement, je pense que j'ai appris à mettre des nuances.
Joel Smith (et moi aussi) pense que beaucoup d'autistes ont du mal à interagir avec plusieurs personnes, et préfèrent plutôt interagir avec seulement une voire deux personnes. C'est mon cas. Dimitri cherche-t-il des groupes ? Ou est-il plus à l'aise avec une ou deux personnes ?
Oui, le fait qu'une personne n'ait que peu d'amis proches peut sembler bizarre et surtout insultant pour les autres (il ne nous aime pas, il nous snobe). Mon conseil serait d'apprendre à dire clairement qu'il ne les ignore pas pour ces raisons, mais qu'il a les difficultés citées plus haut. Il ne le fait pas par impolitesse, et peut petu-être faire l'effort de parler avec eux de manière au moins courtoise, pour montrer qu'il les respecte quand même.
Deuxième problème : beaucoup d'autistes (moi aussi, mais j'ai progressé depuis que je m'en suis aperçue) ont du mal avec les conversations informelles, rituelles ("salut, ça va ? Oui et toi ? Et la famille ? Et t'as fait quoi ce week-end ? Ah le temps est vraiment pourri ma bonne dame, etc.), qui sont souvent utilisées pour nouer des liens entre NTs. Les potins mondains ne sont pas toujours leur fort non plus (discussions sur les relations entre X et Y). Il peut donc être difficile d'étendre son cercle d'amis de cette manière, de se rencontrer juste "pour le fun", "pour traîner ensemble", "parler de tout et de rien".
Par contre, je noue plus facilement des liens avec les personnes que je rencontre dans un cadre précis, régulier, sur un sujet précis (club de théâtre, forum de jeux vidéo, boulot...). On commence par discuter du sujet qui nous réunit tous (intérêt restreint), et, peu à peu, je peux parfois ajouter de temps en temps un commentaire informel, connaître un peu plus les gens en dehors du sujet qui nous réunit.
C'est pourquoi je conseille vivement les clubs. Pour ce qui est de la classe, ce qui les réunit c'est les matières, les profs et les devoirs ; ce serait peut-être rapidement soûlant pour les autres si Dimitri ne parlait que de ça avec eux.
Enfin, pour étendre un peu plus son cercle d'amis si on le désire, et bien on peut commencer par connaître un peu mieux les amis des amis qu'on a déjà. On se sent déjà plus en confiance, et parfois le sujet commun reste (ou l'ami qu'on a déjà nous a fait découvrir d'autres sujets, qu'il partage avec le nouvel ami).
Voilà. Je pense que l'essentiel est d'étendre petit à petit le réseau d'amis avec qui il se sent en confiance, et d'apprendre à expliquer aux autres que s'il est solitaire, ça ne veut pas dire qu'il ne les aime pas.
Ce n'est pas l'approche "traditionnelle NT" que la direction vous a conseillé en toute bonne foi, mais au final il aura plus d'amis et s'entendra mieux avec le reste de la classe. Pour moi, l'essentiel serait atteint.
Et le texte de Joel Smith traduit ici aide je pense énormément à l'auto-analyse autant qu'à apprendre à s'expliquer avec ses amis NT : http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=28381#p28381
Personnellement, je pense que j'ai appris à mettre des nuances.
Joel Smith (et moi aussi) pense que beaucoup d'autistes ont du mal à interagir avec plusieurs personnes, et préfèrent plutôt interagir avec seulement une voire deux personnes. C'est mon cas. Dimitri cherche-t-il des groupes ? Ou est-il plus à l'aise avec une ou deux personnes ?
Oui, le fait qu'une personne n'ait que peu d'amis proches peut sembler bizarre et surtout insultant pour les autres (il ne nous aime pas, il nous snobe). Mon conseil serait d'apprendre à dire clairement qu'il ne les ignore pas pour ces raisons, mais qu'il a les difficultés citées plus haut. Il ne le fait pas par impolitesse, et peut petu-être faire l'effort de parler avec eux de manière au moins courtoise, pour montrer qu'il les respecte quand même.
Deuxième problème : beaucoup d'autistes (moi aussi, mais j'ai progressé depuis que je m'en suis aperçue) ont du mal avec les conversations informelles, rituelles ("salut, ça va ? Oui et toi ? Et la famille ? Et t'as fait quoi ce week-end ? Ah le temps est vraiment pourri ma bonne dame, etc.), qui sont souvent utilisées pour nouer des liens entre NTs. Les potins mondains ne sont pas toujours leur fort non plus (discussions sur les relations entre X et Y). Il peut donc être difficile d'étendre son cercle d'amis de cette manière, de se rencontrer juste "pour le fun", "pour traîner ensemble", "parler de tout et de rien".
Par contre, je noue plus facilement des liens avec les personnes que je rencontre dans un cadre précis, régulier, sur un sujet précis (club de théâtre, forum de jeux vidéo, boulot...). On commence par discuter du sujet qui nous réunit tous (intérêt restreint), et, peu à peu, je peux parfois ajouter de temps en temps un commentaire informel, connaître un peu plus les gens en dehors du sujet qui nous réunit.
C'est pourquoi je conseille vivement les clubs. Pour ce qui est de la classe, ce qui les réunit c'est les matières, les profs et les devoirs ; ce serait peut-être rapidement soûlant pour les autres si Dimitri ne parlait que de ça avec eux.
Enfin, pour étendre un peu plus son cercle d'amis si on le désire, et bien on peut commencer par connaître un peu mieux les amis des amis qu'on a déjà. On se sent déjà plus en confiance, et parfois le sujet commun reste (ou l'ami qu'on a déjà nous a fait découvrir d'autres sujets, qu'il partage avec le nouvel ami).
Voilà. Je pense que l'essentiel est d'étendre petit à petit le réseau d'amis avec qui il se sent en confiance, et d'apprendre à expliquer aux autres que s'il est solitaire, ça ne veut pas dire qu'il ne les aime pas.
Ce n'est pas l'approche "traditionnelle NT" que la direction vous a conseillé en toute bonne foi, mais au final il aura plus d'amis et s'entendra mieux avec le reste de la classe. Pour moi, l'essentiel serait atteint.
Bonnes excuses pour échapper à Hadopi : http://www.pcinpact.com/actu/news/58194 ... itime-.htm
"Promis, je laisserai plus mon chat télécharger son mon ordi ... sale bête va !"
Accessoirement, Aspie née en 1983.
"Promis, je laisserai plus mon chat télécharger son mon ordi ... sale bête va !"
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Re: questions sous-jacentes ...
Murielle, ton témoignage à propos des filles me rappelle une anecdote qui s'est passé en cp : mysterio ne se rapprochait que des filles ( il avait en général une peur bleue des garçons.. ). Et les filles aimaient bien le chouchouter un peu, comme par exemple l'aider à mettre son manteau pour aller en récréation. Son instit, qui voulait absolument que Mysterio évolue dans son sens à elle a tout simplement interdit aux filles de jouer avec mysterio et de l'aider à mettre son manteau : temps que mysterio ne savait pas mettre son manteau tout seul, il n'allait pas en récréation.
Bien sûr, mysterio n'a pas plus eu d'amis garçons pour autant ! Comme quoi, forcer un enfant a avoir des relations qu'il ne désire pas n'a aucun sens... Et pour moi, le bonheur ne consiste pas à avoir plein d'amis, mais à avoir de vrais amis...
Bien sûr, mysterio n'a pas plus eu d'amis garçons pour autant ! Comme quoi, forcer un enfant a avoir des relations qu'il ne désire pas n'a aucun sens... Et pour moi, le bonheur ne consiste pas à avoir plein d'amis, mais à avoir de vrais amis...
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Re: questions sous-jacentes ...
Tout est dit !!!!!!!!!!!!!!!!!!Jonquille57 a écrit : Et pour moi, le bonheur ne consiste pas à avoir plein d'amis, mais à avoir de vrais amis...
Rien n'est plus important pour moi que d'entendre mon fils rire tous les jours
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- Prolifique
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Re: questions sous-jacentes ...
exactement
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")